"Beaucoup
d’entre nous avaient compris que l’expérience révolutionnaire
ne pouvait se concrétiser ici, en Europe, par une insurrection
du peuple et une chute violente du pouvoir d’État...
Les batailles pour l’amélioration des conditions de vie devaient
être menées dans le cadre de règles démocratiques,
par le biais d’élections libres ou d’autres instruments,
comme les comités de quartier, la lutte organisée des chômeurs,
l’offensive syndicale… "
Les sites qui soutiennent son roman "Cieli Rossi". Nathalie
Bouyssès en assure la traduction de l'italien en français.
Lire également la présentation de l'oeuvre en Italien par
Franco Gallelli dans notre rubrique Nord-Sud (pdf)
Sito ufficiale: www.gallelli.it
Sito Editore www.oppurelibri.it
Sito Unilibro www.unilibro.it/
Sito Internet Book Shop www.ibs.it
Siti con presentazioni varie di “Cieli rossi”
Associazione Pic-Asso Catanzaro www.pic-asso.it
Associazione G.E.N.S. Cosenza
www.associazionegens.org
Scrittore Ettore Masina Roma www.ettoremasina.it
Prof. A. Quagliozzi Catanzaro
ilcavalierdelamancia.splinder.com/
Histoire immédiate
A étudier ou à écouter les importants documents de
"LA BAS SI J'Y SUIS" : Italia "des
années noires aux années rouges"
Vous y retrouverez : Erri de Luca cet autre écrivain napoitain
ex-révolutionnaire de Lotta Continua : "une douloureuse Histoire,
celle d’une révolution vaincue",
l'histoire du militant de la Nouvelle gauche et poète sicilien
anti mafia assassiné en mai 1978, Pepino Impastato,
Barbara Balzerani, ancienne activiste des Brigades Rouges, en semi détention
à Rome, le récit de ses années d’engagement,
l'affaire Pinelli "le suicidé" et l’attentat de
la piazza Fontana,
Andro Sofri fondateur de Lotta Contiua, emprisonné depuis janvier
1997 à la prison Don Bosco de Pise
|
En français
Entretien avec Franco Gallelli,
écrivain napolitano-calabrais, activiste civil, politique et religieux
; ancien révolutionnaire il nous livre les étapes cruciales
de sa vie politique, intellectuelle, sociale et religieuse en s'appuyant
sur les faits les plus marquants du terrorisme noir et rouge qui ravagea
l'Italie dans les années 70/ 85 . L'auteur a trouvé une
voie dans l'action sociale auprès des plus démunis en Calabre
et mène un combat civil et politique contre le crime organisé,
la misère, l'exclusion, les conditions de la pauvreté à
Catanzaro, ville de Calabre, entouré de jeunes volontaires associatifs,
23/05/2006
Interview de Franco Gallelli
Q 1. Franco, merci d'accepter
cet entretien... Tu as adhéré durant ta jeunesse étudiante
et politique à un groupe dissident extra-parlementaire ainsi qu'aux
jeunesses du Parti Communiste Italien. C'était une époque
où les groupes politiques d'extrême gauche et les groupes
armés allaient offrir, à leur insu, toute légitimité
au système institutionnel, à l'Etat bourgeois et à
la
répression policière quasi militaire... Une légitimité
qui conduira finalement la Démocratie Chrétienne au pouvoir
d'Etat, c'est-à-dire à une situation politique de l'Italie
d'avant 1968.
Peux-tu nous parler de cette période, de la souffrance sociale,
de ta vie politique et intellectuelle ?
R 1. Oui, mon impression était
que le passage à la clandestinité et au choix terroriste
de certains groupes extraparlementaires mènerait le gouvernement
tout entier vers son déclin. Beaucoup d’entre nous avaient
compris que l’expérience révolutionnaire ne pouvait
se concrétiser ici, en Europe, par une insurrection du peuple et
une chute violente du pouvoir d’État. N’étaient
pas réunies les conditions qui avaient incité, en Russie
ou en Chine, le peuple à s’insurger. Les batailles pour l’amélioration
des conditions de vie devaient être menées dans le cadre
de règles démocratiques, par le biais d’élections
libres ou d’autres instruments, comme les comités de quartier,
la lutte organisée des chômeurs, l’offensive syndicale…
qui devaient inciter les masses à mettre le pouvoir de la DC d’alors
en déroute. Ma vie politique retint une incapacité du mouvement
extraparlementaire à maintenir un rapport avec chacun et à
mobiliser ouvriers et étudiants. Même notre façon
de parler était éloignée du langage commun. Je me
sentais, par conséquent, comme enfermé dans une cage, sans
espoirs ni alternatives. Le coup fatal me fut porté en 77, à
Bologne, lors d’une réunion contre la répression où
je vis des camarades s’échanger des coups entre eux. La réunion
s’acheva au milieu des insultes réciproques et je suis rentré
chez moi dégoûté et abattu. Mais sur cette «
mort politique » a cependant fleuri une personnalité nouvelle.
Je remis en question l’enthousiasme facile, les choix dictés
par la mode ou adoptés sous le coup d’émotions et
commençai à « penser ». Oui, à penser.
C’est à dire, à ne rien tenir pour acquis et à
ne rien accepter qui ne soit intimement compris ; disons que ce fut une
rencontre décisive avec la déesse Raison. Voilà pourquoi
une révolution d’inspiration pro-chinoise me sembla pure
utopie et, pour continuer à faire de la politique, je me mis à
fréquenter la section PCI Giorgio Quadro, de Naples. Les camarades
« révisionnistes » étaient très attentifs
aux analyses du Comité Central et aux rapports d’Enrico Berlinguer,
qui jouissait, à l’époque, d’un immense charisme.
Mais, dans les sections du parti, la plupart jouaient aux cartes, tandis
que de rares intellectuels lisaient Rinascità, la revue culturelle
du parti. Ce fut alors que je me plongeai dans une multitude de livres.
Mon grand maître fut Bertrand Russell et son Histoire de la philosophie
occidentale. Je dévorais jours et nuits les travaux des philosophes
qu’il citait. Puis, je cherchai à apaiser mon crépuscule
intérieur avec des poètes maudits de la Beat generation
: Corso, Ferlinghetti, Ginsberg…, mais sans succès. On aurait
dit que mon esprit était une salle dans laquelle rebondissaient,
à l’infini, des balles de ping-pong et, surtout, je trouvais
stérile autant qu’inutile la culture officielle, c’est
pourquoi, je cessai très vite de fréquenter l’université.
En résumé : après une belle saison de nouveauté
et d’espoir, effondrement de l’enthousiasme et des idéaux,
je me retrouve seul avec moi-même, homme totalement à reconstruire,
mais au cœur, absolument intactes, la force révolutionnaire
et une vive intolérance envers toute forme d’injustice.
Q 2. Souvenons-nous un
instant des heures tragiques de l'attentat de la gare de Bologne en 80,
des violentes et insolentes manipulations du pouvoir politique national
de la Loge P2, des réseaux protofascistes et fascistes du Gladio-OTAN,
de la période proprement dite "des grands procès anti-corruption
Mani Pulite" des années 90 impliquant anciens présidents
du conseil, ministres, parlementaires, fonctionnaires de police, fonctionnaires
de l'administration centrale, juges, représentants des partis politiques...
Comment as-tu vécu, après le renoncement à la vie
d'opposant révolutionnaire classique, la montée en puissance
de l'extrême droite et du terrorisme noir d'Etat ?
R 2. Eh bien, heureusement, la violence est,
en soi, autodestructrice. Tôt ou tard, quiconque use de l’épée,
périt par l’épée. Je ne parlerai pas de montée
en puissance de l’extrême droite, ni de terrorisme d’État,
mais plutôt de Grande Organisation. Certains faits, comme la tentative
de coup d’état de J. V Borghese, la période des attentats
massacres, tous ces crimes de facture nazi-fasciste, laissaient supposer
une seule et même organisation noire, avalisée ou générée,
directement, par les services secrets. Mais nous, à l’époque,
nous n’avions pas les idées bien claires, même si certains
évoquaient le « grand vieux » - probablement Licio
Gelli (franc-maçonnerie). Comme la plupart des Italiens, nous étions
dans l’ignorance absolue. Je me souviens, bien sûr, du frémissement
intérieur avec lequel nous accueillions les nouvelles des attentats,
la nette impression que, sous peu, nous finirions comme au Chili avec
Allende. Heureusement, à chaque attentat, nous répondions
par de grandes mobilisations de rue. Oui, je pense que cette capacité
à nous mobiliser, aujourd’hui malheureusement tombée
en désuétude, nous a sauvés de quelques nouveaux
Duce.
En ce qui me concerne, l’opération « Mains propres
» a représenté la meilleure période italienne,
véritablement une nouvelle Résistance. Le problème
est que de ce leaderisme de groupe, qui aurait pu conduire à une
nouvelle ère de correction et d’intégrité,
n’ait émergé que la figure de Di Pietro, qui, au lieu
de continuer à mobiliser la magistrature à la manière
d’un front de guerre, a préféré envahir un
champ qui n’était pas exactement le sien. L’histoire
qui frappe aujourd’hui le football italien avalise ma thèse
: tant que le monde ne sera pas assaini par une nouvelle culture de la
légalité, nous aurons besoin d’une magistrature attentive,
vigilante, strictement démocratique et bien distincte du pouvoir
économique, qui livre, sans conditionnement, la juste bataille
de la liberté. Ensuite, ce n’est pas l’extrême
droite qui est arrivée au pouvoir, mais une droite à «
double tronc », celle de Fini, l’allié de Berlusconi.
Nous avons, enfin, refermé une page réellement « noire
» de notre existence italienne, non seulement à cause de
la mort de l’économie, mais aussi à cause de la régression
culturelle, de la démence des médias et du déclin
de toute forme d’opposition intellectuelle efficace. Heureusement,
la nuit s’achève…
Q 3. Nous nous souvenons
tous du Maxi-Procès de 87, des assassinats des magistrats anti-mafia
Giovanni Falcone et de Paolo Borsellino à Palerme en 92... A la
corruption administrative et politique du pays s'ajoute la réforme
de la structure mafieuse au sein la vie sociale, politique, religieuse,
économique Italienne, y compris dans le tissu de la gauche. 2005/2006,
que ressens-tu lors des campagnes de resocialisation des jeunes démunis
de Calabre et de Catanzaro ? Que dis-tu ? Comment t'organises-tu ?
R 3. Cette question me fait très plaisir,
car elle est pour moi l’occasion d’exprimer l’une de
mes théories et d’exposer ce que nous, et tant d’autres,
faisons, y compris avec les jeunes de l’association E adesso ammazzateci
tutti de Locri.
Alors, ma théorie est la suivante, et je vous prie de la diffuser
en tant que : « Théorie Gallelli ou des braves gens du Sud.
»
Considérons les quatre plus importantes organisations de la pègre
: la camorra en Campanie, la Sacra Corona Unita dans les Pouilles, la
‘ndrangheta en Calabre et la Mafia en Sicile.
Comment se fait-il que ces organisations criminelles naissent et prospèrent
dans des régions où, de manière notoire, les gens
sont bons, prêts à venir en aide à celui qu’ils
voient tomber, hospitaliers, accueillants, généreux, allant
jusqu’à partager leur dernier bout de pain ? Comment se fait-il
que dans d’autres régions comme la Toscane ou l’Émilie
de tels phénomènes ne se vérifient pas ? Eh bien,
ma théorie soutient que si, ici, dans le Sud, ces personnes étaient
moins « braves », moins patientes et davantage (pardonnez
l’expression) « furax », probablement que le mal n’aurait
pas le temps de montrer le bout de son nez. Exemple : admettons qu’à
Florence, un homme, à bord d’un scooter, s’enfuie après
avoir dérobé le sac d’une touriste. Beaucoup de gens,
probablement, noteront le numéro de sa plaque et préviendront
la police. Dans notre Sud, s’élèveront peut-être
quelques voix d’indignation, mais pas tant que ça. C’est
donc aux Siciliens de vaincre la mafia et aux Calabrais de vaincre la
‘ndrangheta. Chacun doit être l’artisan de son propre
destin. Il est inutile d’envoyer sur place des centaines de policiers
ou de militaires pour faire changer les choses. Commençons par
diffuser une culture nouvelle : la culture de la participation. Cessons
de parler de désintérêt et d’indifférence.
Chaque réalité qui m’entoure est mienne, et je peux
la conditionner, la changer, la rénover.
En Calabre, et à Catanzaro donc, nous avons deux grands «
phares », deux lumières qui peuvent éclairer le chemin
par leurs paroles, par leurs exemples : l’entrepreneur de thon Pippo
Callipo et Mons, et Bregantini, l’évêque de Locri.
Ils nous ont enseigné que l’on pouvait enrayer le mal par
la citoyenneté active, en particulier lorsqu’on est jeune
ou chrétien. Le groupe de Calabrais auquel j’appartiens a
bien l’intention d’agir. Nous avons crée l’association
Calabria Protagonista (www.calabriaprotagonista.it)
et nous tissons inlassablement un réseau avec toutes les associations
engagées dans le volontariat et l’action civile afin de diffuser
nos idéaux. Parmi ces derniers, le Pacte Éthique élu-électeur,
grande nouveauté du panorama politique italien. Précisément
ces jours-ci, à Catanzaro, nous avons lancé un autre projet
provocateur : nous avons proposé à la candidature de maire,
un jeune diplômé de 26 ans ; c’est étrange de
voir, dans les débats publics, ce jeune garçon affronter
les « loups » de la politique, mais il est tellement brillant,
préparé, motivé qu’il s’attire la sympathie
de beaucoup de gens. Et puis, hier toujours, grâce à l’initiative
d’un grand journal calabrais Calabria ora , nous avons créé
un forum réunissant de nombreuses associations d’engagement
civil qui œuvrent en Calabre. Il y a, aussi, le jeune qui a lancé
cette phrase, désormais célèbre dans le monde entier
: « E adesso ammazzateci tutti ! »*. Au cours
de ce forum, des choses importantes ont été dites, une proposition
de loi, pour éviter que les gens de la pègre ne financent
les campagnes électorales, a même été évoquée.
Nous nous bougeons donc pour construire la Calabre de l’avenir.
*N. d. T : « Et maintenant tuez-nous tous ! »
Q 4. Tu as rencontré
la foi lors d'une action catholique communautaire en Calabre et milité
pour l'unité de l'ordre franciscain. L'histoire de l'ordre nous
dit que de nombreux réfractaires gagneront la Calabre au XIIIe
siècle et qu'ils s'inspireront de l’œuvre de Joachim
de Celico. Ce dernier, calabrais, proposera au XIIe une interprétation
mystique de la Bible et une doctrine du renouveau social et religieux.
Tu as fondé de ton côté le "Centro di cultura
e ricerche francescane" puis lancé le "Movimento dei
Focolari", un mouvement unitariste et "Vento Nuovo", mouvement
civique et civil pour la ville de Catanzaro.... Ton action socioreligieuse
semble nous dire que le propre de la mystique et de la foi, comme au temps
du couvent de la Fleur de Celico (Joachim de Calabre), est d'être
consubstantiel au renouveau social et religieux. Comme s'il était
possible de régler tout rapport conflictuel entre la dynamique
sociopolitique de la cité, les échanges marchands, l'homme,
la vie religieuse, les sciences et l'histoire. Peux-tu nous éclairer
sur ce point ?
R 4. On connaît la grande énergie
et le courage avec lesquels, en 1178, Joachim de Fiore, alors abbé
de Corazzo, qui se trouvait à la cour de Guillaume II, a fait valoir
avec succès des revendications sur la possession de certains territoires
en faveur de son monastère. Ici, en Calabre, je mène, moi
aussi, pratiquement depuis toujours, une lutte acharnée pour l’amélioration
des structures publiques. Je peux vous raconter une petite anecdote aux
accents de « miracle » (que les athées et agnostiques
en tous genres veuillent bien me pardonner).
Le Mouvement des Focolari, auquel j’appartiens, n’avait pas
de siège à Catanzaro. À l’époque, pour
me rendre à mon travail, je passais chaque jour sur une route de
laquelle on voyait parfaitement la ville de Catanzaro se dresser sur trois
collines. À cet endroit précis, je me disais en regardant
la ville : « Seigneur, je t’en prie, fais quelque chose pour
l’amélioration de cette ville, aide-nous à rénover
les structures, les jeunes d’ici doivent émigrer, je t’en
prie pour le développement économique… ». La
première expérience avec Vento Nuovo a échoué
car le maire est mort après 18 mois de mandat seulement. Mais,
précisément aux environs de ce point à partir duquel
ma pensée errait vers la ville et son destin, nous trouvâmes
le nouveau siège régional de mon mouvement. Cela voulait
clairement dire pour moi que, s’il l’on veut rénover
la ville et ses structures, il faut commencer par rénover l’homme.
L’action éducative menée par les focolari en faveur
des jeunes et des familles est connue dans le monde entier.
L’idéal de ce mouvement, et le mien, par le fait, est la
chose la plus simple qui soit : « l’unité du genre
humain ». Blague à part, en un peu plus d’une soixantaine
d’années, nous sommes parvenus à porter ce message
jusqu’aux confins les plus retirés de la planète.
Nous sommes dix millions, dans le monde, à proposer l’amour
réciproque comme solution à tous les maux. Quelques exemples
: nous possédons l’une des plus importantes organisations
d’adoption à distance, des centaines de nos médecins
se trouvent dans les pays du tiers-monde, auprès des populations
les plus reculées, nous avons inauguré, avec plus de mille
entreprises, une économie de communion, dans laquelle les bénéfices
soutiennent des actions de formation, viennent en aide aux populations
défavorisées et participent à la consolidation de
l’entreprise. Voici comment il est possible de dialoguer dans les
différents cadres de l’action, voici comment on change l’histoire.
Comment le racisme a-t-il été éradiqué ? Si
ce n’est par l’action silencieuse et incessante d’hommes
tels que Mandela et King, aux côtés de millions d’individus
que personne ne connaît mais qui communiquent entre eux, s’estiment
et s’entraident, au-delà de leurs origines, de leurs cultures
et de leurs fois.
Q 5. Quelle est ta position
sur la théologie de la libération et quelle est celle des
franciscains ? En quoi la théologie de la libération diffère-t-elle
de ta vision unitariste du monde ? Marx ?
R 5. Très simple. La théorie
de la libération, pour synthétiser à l’extrême
dit : chacun doit apporter sa contribution. Nous disons : chacun peut
apporter sa contribution. Tout est là. Le marxiste n’est
pas très éloigné de certaines instances contenues
dans l’Évangile, mais il y a une différence de taille
: la liberté. Pour moi, la relation est plus importante que l’affirmation
de ma vision des choses. Parcourir le chemin de la paix et de la cohabitation
est plus important que ma survie personnelle. Il s’agit donc d’œuvrer
pour l’acquisition et la diffusion d’une âme collective
et communautaire de l’existence, avec la certitude que chacun d’entre
nous est une minuscule tesselle d’une grande et magnifique mosaïque.
L’important n’est pas ma couleur ou ma forme particulière,
l’important, c’est la colle qui permet à ces pièces
de tenir entre elles.
Q 6. Pour nous faire
part de ton expérience tu choisis d'un côté la distanciation,
le roman, "Cieli Rossi", de l'autre, tu t'engages dans une campagne
politique militante à Catanzaro. Quelles sont tes propositions
artistiques, socio-religieuses et politiques tant dans le roman que dans
la campagne ?
R 6. Ma vision de l’art est la même
que celle de Dostoïevski : « La beauté sauvera le monde
», oui, à moins de folie, qui peut contester un tableau comme
La Joconde, une œuvre d’art comme La Pietà, ou un poème
comme La Divine comédie ?
Tout divise. L’art unit. Il est intéressant de vivre, de
témoigner que, dans la vie, et dans la vie politique également,
l’unité peut tous nous sauver. Un exemple : un trou sur la
chaussée, quelle couleur politique a-t-il ? Le chômage, est-il
un problème de droite ou de gauche ? Le futur pont sur le détroit
de Messine (que nous souhaitons voir abandonner) est-il une infamie pour
les progressistes ou une innovation pour les conservateurs ? En dépit
des divergences de « visions » et de « missions »,
nous nous asseyons, parlons, dialoguons, conversons. Tant que possible,
de manière sereine, toujours prêts à donner raison
à autrui s’il a raison. Telle est ma façon de penser
: la réalité est un jeu extraordinaire, un kaléidoscope
dans lequel je peux percevoir une multiplicité, une variété,
dont je peux profiter. L’art de chacun est beau, du cordonnier à
l’architecte. Belle est la foi de chacun, celle de mon ami Nasir,
islamique pakistanais, mais aussi celle de feue ma grand-mère,
qui vivait entre prières et icônes sur papier. Vive la vie
telle qu’elle est : belle et variée. Notre campagne électorale
aussi connaît quelques grandes nouveautés qui s’inspirent
de ma façon de penser : le plus jeune candidat italien à
la fonction de maire (renouvellement), une affiche électorale qui
ne présente pas un visage (une photo datant d’une vingtaine
d’années peut-être…) mais un groupe, de gens,
de personnes, entourés de quelques adultes (dont je suis), qui
les soutiennent et permettent aux jeunes d’avancer. Parce que, croyez-moi,
ce qui est Beau est toujours jeune !
Q 7. Georgio Napolitano
est le nouveau Président de la République Italienne, Fausto
Bertinotti est président de l'Assemblée Nationale, Romano
Prodi est chef du Gouvernement, Franco Marini est à la tête
du Sénat... Quel est ton sentiment alors que la droite et l'extrême
droite mafieuses semblent se replier sur d'autres moyens de pression ?
Peut-on craindre les vieilles recettes de la terreur pour déstabiliser
les forces de gauches antilibérales ?
R 7. Cher interviewer, croyez-moi, le mal,
la mafia, la camorra, n’ont pas, en Italie, de couleur politique.
Certains journalistes se sont amusé à éplucher les
enquêtes politiques et… surprise ! (mais je m’en doutais),
aucun parti n’est exempt (les rares à l’être
sont ceux qui n’ont jamais eu le pouvoir…). Ensuite, la mafia
ne passe pas un accord avec le candidat, non. Elle le choisit, à
son insu. Une fois qu’il est élu, la mafia présente
l’adition…
Certes, le danger d’une nouvelle saison de terrorisme « occulte
» existe. Nous avons toujours, au Parlement, des personnes telles
que le Cavaliere qui, jusqu’à ces derniers temps, n’acceptaient
pas de voir les rouges s’asseoir sur les fauteuils qu’ils
occupaient précédemment. Imaginez si un ancien président
du Conseil, ayant fait de l’anticommunisme le cheval de bataille
de son offensive politique, va se tenir tranquille ! Pensez seulement
à l’horreur qu’a éprouvé ce pauvre diable
lorsqu’il a vu Bertinotti, et d’autant plus Napolitano, occuper
ces places-là… des gens qui mangeaient les enfants…
Cependant, je ne veux pas conclure cet entretien sur une image affreuse,
je tiens à le conclure à ma manière, à la
manière de Cieli rossi, sur une image de paradis terrestre. Que
font les étoiles, côte à côte, dans le ciel
? L’une dit : « je t’aime » et l’autre lui
répond « je t’aime ». De même font les
arbres, les fleuves et les fleurs. Chacun dit « je t’aime
» à son voisin. Quelle est la loi profonde de la nature,
de la création ? La relation d’amour. Il ne suffit donc pas
« d’aimer » l’autre jusqu’au sacrifice,
aussi noble et grand cela soit-il. Telle n’est pas la loi fondamentale
de l’univers. Nous sommes à l’échelon du «
trou noir », de la mort d’une étoile. La vérité
intime de la création est la réciprocité. C’est
valable du simple rapport avec le concierge de l’immeuble comme
pour les rapports entre les puissants.
Ma foi, que dire de plus ?
Entretien traduit de l’italien par Nathalie Bouyssès.
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Testo italiano
Q 1. Grazie, Franco,
di accettare quest’intervista… Hai aderito, durante la giovinezza
studentesca, ad un gruppo dissidente extraparlamentare così come
alla gioventù del PCI. Era un tempo in cui i gruppi politici di
estrema sinistra ed i gruppi armati stavano per offrire, a loro insaputa,
(-)legittimità al sistema istituzionale, allo Stato borghese ed
alla repressione poliziesca quasi militare... Una legittimità che,
probabilmente, avrebbe condotto la DC al potere statale, cioè ad
una situazione politica italiana precedente al sessantotto. Puoi parlarci
di questo periodo, della sofferenza sociale, della tua vita politica ed
intellettuale ?
R 1. Si, la mia impressione era che il
passaggio alla clandestinità e alla scelta del terrorismo di pochi
gruppi extraparlamentari avrebbe condotto l’intero movimento verso
il declino. Molti di noi avevano compreso che l’esperienza rivoluzionaria
non poteva evolversi, qui in Europa, con l’insurrezione del popolo
e con l’abbattimento violento del potere statale. Non c’erano
da noi le condizioni che in Russia e in Cina indussero il popolo ad insorgere.
Le battaglie per il miglioramento delle condizioni di vita dovevano avvenire
nell’ambito di regole democratiche che, attraverso libere elezioni
o altri strumenti quali i comitati di quartiere, la lotta dei disoccupati
organizzati, l’offensiva sindacale, ecc. dovevano indurre le masse
a debellare il potere tracotante della DC di allora. La mia vita politica
purtroppo registrò l’incapacità del movimento extra
parlamentare di mantenere un rapporto con la gente, di mobilitare operai
e studenti, avevamo persino un modo di parlare lontano dal linguaggio
comune. Pertanto io mi sentivo come chiuso in gabbia, senza speranze e
senza alternative. Il colpo finale l’ebbi a Bologna nel ’77,
al convegno contro la repressione, vidi compagni che tra loro si prendevano
a botte, il convegno finì tra insulti reciproci e io me ne tornai
a casa disgustato e sconfitto, tuttavia su questa “morte politica”
fiorì una personalità nuova. Infatti azzerai il facile entusiasmo,
le scelte fatte per moda o sull’onda dell’emozioni, e iniziai
a “pensare”. Già, pensare. Cioè non dare niente
per scontato e non accettare nulla che non fosse intimamente compreso,
diciamo che fu un decisivo incontro con la dea Ragione. Per cui la rivoluzione
comunista, di marca filocinese, mi sembrò pura utopia e, pur di
continuare a fare politica, iniziai a frequentare la sezione del P.C.I.
“Giorgio Quadro” a Napoli. I compagni “revisionisti”
erano molto attenti alle analisi del Comitato Centrale e alle relazioni
di Enrico Berlinguer, che a quel tempo godeva di un carisma fortissimo,
tuttavia nelle sezioni del partito i più giocavano a carte, rari
intellettuali leggevano “Rinascita”, la rivista culturale
del partito. Fu allora che m’immersi in un mare di libri. Grande
maestro fu B.Russel con la sua “Storia della filosofia occidentale”
e divoravo giorno e notte lavori dei filosofi da lui citati. Poi cercai
di lenire il crepuscolo interiore con i poeti maledetti della beat generation
(Corso, Ferlinghetti, Ginseberg, ecc), ma niente, la mente sembrava una
stanza dove rimbalzavano centinaia di palline da pingpong senza fermarsi
mai, soprattutto trovavo sterile e inutile la cultura ufficiale, per cui
ben presto smisi di frequentare l’università. In sintesi:
dopo una grande stagione di novità e speranza, crollo dell’entusiasmo
e degli ideali, mi ritrova con me stesso, uomo tutto da ricostruire, ma
con nel cuore, interamente intatta, la forza rivoluzionaria e la forte
intolleranza contro ogni forma d’ingiustizia.
Q 2. Ricordiamoci un
attimo delle ore tragiche della strage alla stazione di Bologna nel 80,
delle violente ed insolenti manipolazioni del potere politico nazionale
della loggia P2, delle reti neofasciste del Gladio-NATO, del periodo propriamente
detto “dei grandi processi anticorruzione Mani Pulite” degli
anni ’90 coinvolgendo ex presidenti del Consiglio, ministri, parlamentari,
funzionari di polizia, funzionari dell’amministrazione centrale,
giudici, rappresentanti dei partiti politici... Come hai vissuto, dopo
la rinuncia alla vita di oppositore rivoluzionario classica, l’ascesa
dell’estrema destra e del terrorismo nero di Stato ?
R 2. Beh, fortunatamente la violenza di per
sé è auto distruttiva, prima o poi chi di spada ferisce,
di spada perisce. Non parlerei di ascesa dell’estrema destra , né
di terrorismo di stato, piuttosto di Grande Regia. Ci furono alcuni fatti,
come il tentato golpe di J.V Borghese, la stagione delle stragi, tanti
delitti tutti di marca nazi-fascista, che lasciavano presupporre un’unica
regia nera avallata o addirittura generata dai servizi segreti, ma noi,
a quei tempi, non avevamo le idee ben chiare, alcuni parlavano di “grande
vecchio”, probabilmente Licio Gelli (massoneria). In realtà
come gran parte degli italiani, eravamo all’oscuro di tutto. Certo
ricordo il fremito interiore col quale si accoglievano le notizie di stragi,
l’impressione netta che di lì a poco saremmo finiti come
nel Cile di Allende, fortunatamente ad ogni strage si rispondeva con una
grande mobilitazione di piazza. SI, credo che questa capacità di
mobilitarsi, tra l’altro oggi pericolosamente andata in disuso,
ci abbia salvati da qualche novello Duce.
Per quanto mi riguarda “mani pulite” ha rappresentato la migliore
stagione italiana, una vera e propria nuova Resistenza, l’unico
problema è che da un leaderismo di gruppo, che poteva condurre
ad una nuova era della correttezza e dell’integrità, è
emersa solo la figura di Di Pietro, che tra l’altro invece di continuare
a mobilitare la magistratura come un vero e proprio fronte di guerra,
ha preferito invadere un campo non propriamente suo. Oggi la vicenda che
ha colpito il calcio italiano da ragione alla mia tesi, finché
il mondo non sarà risanato da una nuova cultura della legalità,
c’è bisogno di una magistratura attenta e vigile, fortemente
democratica e ben distante dal potere economico, ma che combatta senza
condizionamenti la buona battaglia della libertà. Poi al potere
non è salita l’estrema destra, ma la destra in “doppio
petto”, quella di Fini, alleato di Berlusconi. Abbiamo finalmente
chiuso una pagina veramente “nera” della nostra italica esistenza,
non solo per la morte dell’economia, ma anche per l’involuzione
culturale, la demenza dei media, il crollo di ogni efficace opposizione
intellettuale. Meno male che la notte è passata…
Q 3. Ci ricordiamo tutti
del maxi-processo del 87, degli assassini dei magistrati antimafia Giovanni
Falcone e Paolo Borsellino a Palermo nel 92... Alla corruzione amministrativa
e politica del paese si aggiunge la riforma della struttura mafiosa in
seno alla vita sociale, politica, culturale, economica italiana, sinistra
inclusa. Che cosa provi negli anni 2005/2006 durante le campagne di risocializzazione
dei giovani svantaggiati di Calabria e di Catanzaro? Che cosa dici? Come
ti stai organizzando insieme a loro?
R 3. Questa domanda mi fa molto piacere, perché
mi da modo di esporre una mia teoria e raccontare cosa stiamo facendo
insieme a tanti, compresi i giovani di Locri dell’associazione nota
come “E adesso ammazzateci tutti”.
Bene, la mia teoria è questa, Vi prego di diffonderla come: “Teoria
Gallelli o della brava gente del sud”.
Pensiamo alle quattro organizzazioni più forti della malavita:
la camorra in Campania, la Sacra Corona Unita in Puglia, la ‘ndrangheta
in Calabria e la Mafia in Sicilia.
Come mai queste organizzazioni criminose nascono e prosperano in queste
regioni dove, notoriamente la gente è buona, pronta a dare un aiuto
se ti vede cadere a terra, ospitale, accogliente, generosa nel condividere
anche l’ultimo boccone di pane? Come mai in altre regioni come la
Toscana o l’Emilia tali fenomeni non si verificano? Beh, la mia
teoria afferma che se qui nel sud le persone fossero meno “brave”,
meno pazienti e più (mi si perdoni il termine) “incazzate”,
probabilmente il male non avrebbe neanche il tempo di mettere il naso
fuori dalla porta. Un esempio, mettiamo che a Firenze un uomo a bordo
di uno scooter scappa dopo aver rubato la borsa di una turista, probabilmente
ci sarà molta gente che annoterà il numero di targa e avviserà
la polizia. Nel nostro sud, ci sarà forse qualche voce d’indignazione,
ma non più di tanto. La mafia quindi la devono sconfiggere i siciliani,
così come la ‘ndrangheta i calabresi. Ognuno deve diventare
artefice del proprio destino. Per cambiare le cose è inutile inviare
sul posto centinaia di poliziotti e militari, bisogna iniziare con il
diffondere una cultura nuova: la cultura della partecipazione. Basta quindi
con il disinteresse e l’indifferenza. Ogni realtà che vive
intorno è mia, e io posso condizionarla, cambiarla, rinnovarla.
In Calabria, e quindi a Catanzaro, abbiamo due grandi “fari”,
due luci che possono illuminare il cammino con le loro parole e il loro
esempio: l’imprenditore del tonno Pippo Callipo e Mons. Bregantini,
vescovo di Locri. Loro ci stanno insegnando che si può cambiare
e sconfiggere il male con la cittadinanza attiva, specie da parte dei
cristiani o dei giovani. Noi, un gruppo di calabresi ben intenzionati
a fare qualcosa, abbiamo creato l’associazione Calabria Protagonista
(www.calabriaprotagonista.it)
e stiamo instancabilmente tessendo una rete tra tutte le associazioni
impegnate nel volontariato e nel civile per diffondere le nostre idealità,
tra le quali il Patto Etico eletto-elettore, grande novità del
panorama politico italiano. Proprio in questi giorni a Catanzaro abbiamo
lanciato un altro segnale provocatorio candidando a sindaco un giovane
laureato di 26 anni. E’ strano vedere nei dibattiti pubblici un
ragazzo confrontarsi con i “lupi” delle politica, ma questo
ragazzo è talmente bravo, preparato e motivato da attirarsi le
simpatie di tanti. Inoltre proprio ieri per iniziativa di un grande giornale
calabrese “Calabria Ora” abbiamo realizzato un forum tra le
tante associazioni d’impegno civile che operano in Calabria. C’era
anche il giovane che ha coniato la frase, ormai famosa in tutto il mondo
“E adesso ammazzateci tutti!”. Bene, in questo forum si sono
dette cose grossissime, tra le quali una proposta di legge per impedire
che i malavitosi finanzino le campagne elettorali.
Ci muoviamo dunque, stiamo costruendo la Calabria che verrà.
Q 4. Hai incontrato la
fede prima con il francescanesimo e poi attraverso l’ideale dell’unità
annunciato dal Movimento dei Focolari. La storia religiosa della tua terra
racconta che numerosi renitenti giungeranno in Calabria nel dodicesimo
secolo e che si ispirarono all’opera di Gioacchino da Fiore. Questo,
calabrese, proporrà nell’undicesimo secolo un’interpretazione
mistica della Bibbia ed una dottrina del rinnovamento sociale e religioso.
Hai fondato dal canto tuo il Centro di cultura e ricerche francescane
poi hai diffuso il Movimento dei Focolari, e Vento Nuovo, movimento civico
e civile per la città di Catanzaro... La tua azione socioreligiosa
sembra dirci che quello che è proprio della mistica e della fede,
come nel tempo del convento di Giocchino da Fiore in Calabria, è
di sviluppare, contemporaneamente, il rinnovamento sociale e religioso.
Come se fosse possibile regolare ogni rapporto conflittuale tra la dinamica
sociopolitica della città, gli scambi commerciali, l’uomo,
la vita religiosa, le scienze e la storia. Puoi chiarirci su questo punto
?
R 4. E’ nota la grande energia e il coraggio
di Gioacchino da Fiore, quando, ad esempio, nel 1178, come abate di Corazzo,
è alla corte di Guglielmo II, per fa valere con successo le rivendicazioni
di possesso di alcuni territori in favore del suo monastero. Qui in Calabria,
si può dire da sempre, porto avanti una strenua lotta per migliorare
anche le strutture pubbliche. In particolare posso raccontare un piccolo
fatto che sa di “miracolo” (chiedo scusa ad atei e agnostici
vari).
Il Movimento dei Focolari, di cui faccio parte, non aveva sede a Catanzaro.
Intanto mentre mi recavo al lavoro ogni giorno passava per una strada
da cui si vedeva bene la città di Catanzaro che sorge su tre colline.
Proprio in quel punto e vedendo la città dicevo tra me: “Signore,
ti prego, fai qualcosa per migliorare questa città, aiutaci a rinnovare
le strutture, qui i giovani devono emigrare, ti prego per lo sviluppo
economico, ecc. “ Bene, il primo esperimento con Vento Nuovo fallì
perché il sindaco morì dopo solo 18 mesi di mandato. Tuttavia,
proprio nei pressi di quel punto dove il mio pensiero andava alla città
e al suo destino, trovammo la nuova sede regionale del mio movimento.
Questo per me significo chiaramente che per rinnovare le città
e le strutture, bisogna rinnovare prima l’uomo. Infatti è
nota in tutto il mondo l’azione formativa che i focolari svolgono
a favore dei giovani e delle famiglie.
L’ideale di questo movimento, e quindi il mio, è la cosa
più facile che si può realizzare: “L’unità
del genere umano…” ma, a parte gli scherzi, in poco più
di 60 anni siamo arrivati a portare questo messaggio fino agli estremi
confini della terra. Siamo in dieci milioni in tutti il mondo a proporre
l’amore reciproco come soluzione di tutti i mali. Qualche esempio:
siamo una delle più grandi organizzazioni di adozione a distanza,
abbiamo centinaia di medici nei paesi del terzo mondo vicino agli ultimi
della terra, abbiamo inaugurato con oltre mille aziende l’economia
di comunione i cui proventi vanno a sostegno di azioni formative, poveri
e consolidamento dell’azienda.
Ecco allora come dialogare nei vari ambiti dell’agire, ecco come
si cambia la storia. Cosa ha debellato il razzismo? Se non l’azione
silenziosa e incessante di uomini come Mandela e King a fianco di milioni
d’individui che nessuno conosce ma che tra loro parlano, si stimano
e si aiutano, al di là della razza, della cultura e della fede?
Q 5. Quale è la
tua posizione sulla teologia della liberazione e quale è quella
dei Francescani ? In che cosa la teologia della liberazione è diversa
della tua visione unitarista del mondo ? Marx ?
R 5. Molto semplice. La teoria della liberazione
in estrema sintesi dice: ognuno deve dare il suo. Noi
diciamo: ognuno può dare il suo. Tutto qui. Il
marxismo non è molto differente da alcune istanze contenute nel
Vangelo. C’è solo una grande differenza: la libertà.
Per me è più importante la relazione, che
affermare la mia visione delle cose. E’ più importante percorrere
la via della pace e della convivenza che la mia sopravvivenza.
Si tratta quindi di agire per possedere e diffondere un’anima collettiva,
comunitaria dell’esistenza, nella certezza che ognuno di noi rappresenta
la minuscola tessere di un grande e stupendo mosaico. Ciò che importa
non è il mio coloro o la mia singola forma, l’importante
è la colla che tiene uniti questi pezzi.
Q 6. Per renderci partecipi
della tua esperienza scegli, da un lato, il distacco, il romanzo, Cieli
Rossi, dall’altro, ti impegni in una campagna politica militante
a Catanzaro. Quali sono le tue proposte artistiche, socioreligiose e politiche,
sia nel romanzo che nella campagna ?
R 6. La mia visione dell’arte è
la stessa di Dostoevskij : "la bellezza salverà il mondo",
già, a meno della follia, chi può discutere un quadro come
“La gioconda”, un’opera d’arte come “La
Pietà”, oppure un poema come “La divina commedia”?
Tutto divide. L’arte unisce. Questo mi interessa vivere e testimoniare,
nella vita, anche politica, che l’unità può salvarci
tutti. Un esempio. Una buca sulla carreggiata di che colore politico è?
La disoccupazione, è un problema di destra o di sinistra? Il futuro
(speriamo scongiurato) ponte sullo Stretto di Messina è un obbrobrio
per i progressisti e una novità per i conservatori? Tuttavia, anche
nella diversità delle “vision” e delle “mission”
sediamoci e parliamo, dialoghiamo, conversiamo. Possibilmente in maniera
serena, pronti a dar ragione all’altro se ha ragione. Questo è
il mio pensiero: la realtà è uno straordinario gioco, un
caleidoscopio dove posso vedere la molteplicità, la varietà
e goderne. Bene allora l’arte di tutti, da quella del ciabattino
a quella dell’architetto, bene la fede di tutti, da quella del mio
amico islamico pachistano Nasir a quella di mia nonna buon’anima
che viveva tra preghiere e santini di carta. Viva la vita così
com’è: bella e varia. Anche la nostra campagna elettorale
ha qualche grande novità ispirata dal mio modo di pensare: il più
giovane candidato a sindaco d’Italia (rinnovamento!), un manifesto
elettorale che non ritrae una faccia (magari di una foto di vent’anni
fa…) ma un gruppo, la gente, le persone, con qualche adulto che
sostiene e fa avanzare i giovani (anch’io). Anche perché,
credetemi, il Bello è sempre giovane!
Q 7. Giorgio Napolitano
è il nuovo presidente della Repubblica italiana, Fausto Bertinotti
è presidente dell’Assemblea Nazionale, Romano Prodi è
capo del governo, Franco Marini è alla testa del Senato... Qual
è il tuo senso mentre la destra e l’estrema destra mafiose
sembrano ripiegarsi su altri mezzi di pressione ? Sono da temere le antiche
ricette del terrore per destabilizzare le forze di sinistra anti-liberali
?
R 7. Caro il mio intervistatore, mi creda,
il male, la mafia, la camorra, in Italia, non hanno colore politico. Tant’è
che qualche giornalista si è divertito a contare gli inquisiti
politici e… sorpresa! (ma io già lo immaginavo) Nessun partito
è esente (quei pochi che non lo sono è perché non
hanno mai avuto il potere…) e poi la mafia non si mette d’accordo
con il candidato, no. Lo sceglie anche a sua insaputa. Una volta che viene
eletto, la mafia presenta il conto…
Certo il pericolo di una nuova stagione di terrorismo “occulto”
c’è. Abbiamo ancora in Parlamento gente come il Cavaliere
che fino all’ultimo non accettavano di vedere i rossi seduti sulle
loro precedenti poltrone. S’immagini se, se ne starà tranquillo
un ex presidente del consiglio che ha fatto dell’anticomunismo il
motivo fondamentale della sua offensiva politica. Pensa solo al raccapriccio
di questo poveretto nel vedere Bertinotti, addirittura Napoletano lì,
in quei posti… gente che mangiava i bambini…Tuttavia non voglio
finire questa intervista con un’immagine raccapricciante, la voglio
finire alla mia maniera, alla maniera di “Cieli rossi”, con
un’immagine da paradiso terrestre. Cosa fanno le stelle in cielo
una accanto all’altra? Una dice: ti amo e l’altra gli risponde:
ti amo. E gli alberi e i fiumi e i fiori: tutti dicono al vicino: ti amo.
Qual è la legge profonda della natura, della creazione? La relazione
d’amore. Non basta quindi “amare” fino al sacrificio
per l’altro, per quanto nobile e grande sia, non è la legge
fondamentale dell’universo, siamo a livello di “buco nero”,
morte di una stella. La verità intima della creazione è
la reciprocità. E ciò vale dal rapporto semplice con il
portiere del palazzo, al rapporto tra i potenti.
Beh, più di questo cosa dire?
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