NI DEDANS, NI DEHORS

par Christian Pose (14 juillet 2008)

Le cauchemar de la grande convergence
ou la splendeur de la vérité



Rien de décisif sans projections

Le bulletin projectionniste de Goldman Sachs "Dreaming with Bric's the path to 2050" (2003) et les évaluations systémiques et psychodynamiques électoralistes et managériales diffusées régulièrement par l'Institut Tavistock pour les Relations Humaines de Londres - "All our futures" (2006) - rappellent très démagogiquement que rien de décisif d'ici 2015-2050 ne peut être conçu :
— sans projections bancaires paradigmatiques sur les marchés financiers (major equity markets),
— sans contrôle catégorique des Etats et du leadership (community leadership most important feature of local governance),
— sans contrôle de la démographie/emploi/population active, de l'éducation et des ménages (Almost 40 million new households will be created in the U.S. by 2020),
— sans maîtrise de la production/productivité, de l'innovation technologique,
— sans intégration des communautés ethniques pauvres urbaines et rurales (controlling and regulating human and physical flows and concentration),
— sans désinsularisation des administrations (no service should be treated as an island unto itself),
— sans stimulation des "social networks" (internet will give individuals more control over their lives),
— sans stimulation du comportement sanitaire individuel dans un contexte climatique incertain (wastes arising and management, extreme weather conditions could well become more frequent, high risk of flood),
— sans sécurité sociale (if as all trend suggest people continue to live longer... the demand for social care both at home and in institution will increase)
— sans une politique drastique de l'hygiène mentale...

Un nouveau dispositif pour l'exploitation des valeurs civiles : "la dignité des marchés"

Ces injonctions, peu surprenantes, réduisent l'existence à la psycho-modélisation des thérapeutes de groupes et des investisseurs dont le professionnalisme condamne finalement l'humanité à l'exploitation du charbon ou du nucléaire - le luxe paradigmatique n'intervient que pour des opérations psychologiques ou commerciales très spécifiques -, au potentiel répressif des institutions et à l'extrême finitude de la consommation.
La gouvernance durable selon Goldman Sachs dévoreur de marchés et l'Institut Tavistock, dévoreur d'hommes depuis 60 ans, apparaît comme une "articulation simplifiée" pour le leadership institutionnel, l'exploitation des ressources naturelles et humaines, la maîtrise des marchés industriels et spéculatifs, confondus avec les besoins supposés des communautés pauvres victimisées par les "luttes publiques" pour le contrôle de l'immigration clandestine, de la vidéosécurité urbaine, du terrorisme, des fraudes aux allocations selon les normes répressives tant britanniques qu'américaines...
Ces évaluations pour le futur - transnational et local - se dotant d'un caractère civil, politique et économique, extrêmement "sécurisant", traitant de constructions en constructions tous les aspects de la vie socioéconomique néolibérale (fiscalité, croissance, investissement et retour sur investissement, emploi, productivité, environnement, santé publique, ménages, culture, loisirs, commerce, industrie, transport) et des crises que rencontreront les pays en développement et les pays riches ayant à charge le devenir des communautés (ethniques) urbaines et péri-urbaine pauvres dotées de croyances autonomisantes, ne conduisent pas aux conclusions souhaitées et ne peuvent tourner le dos aux drames humains dont elles sont les chevilles ouvrières.
En cela, l'appel souverain à la responsabilité civile et politique, privée et institutionnelle, de Tavistock (appel au réveil, au décloisonnement péri-urbain et à la transparence du gouvernement britannique) n'a pas plus de valeur que l'appel mondial à la conscience civile de la (Civil) Peacebuilding Commission des Nations-Unies - clientes, du reste, avec la Banque Mondiale et la Commission Européenne de Tavistock - pas plus que n'a de valeur en soi le sens du développement social de Goldman Sachs, fasciste productiviste, fasciste de la croissance qui n'a d'égal que le fascisme de la croissance, du leadership managerial et de la sécurité intérieure de Tavistock.
Les raisons de cet autoritarisme discret à l'oeuvre seront particulièrement lisibles dans le nouveau dispositif d'exploitation des valeurs civiles favorables à la "dignité des marchés" mis à la disposition des 3000 multinationales signataires du Pacte Mondial des Nations-Unies.
Ce dernier engage les principaux enrepreneurs pollueurs/corrupteurs de la planète à lutter pour la défense des droits de l’homme, de l’environnement, des normes du travail et contre la corruption pour, au regard des accusations portées contre les multinationales signataires pour la plupart du Pacte Mondial des Nations-Unies - lors de la dernière session du TPP (Tribunal Permanent des Peuples) en Colombie -, leur seul profit.

Tavistock, Goldman Sachs & co., "rendre ce monde grossier sublime"...

Les "fous" sont bien déplacés par des mains de maîtres sur l'échiquier privé des mégaprofits pour une fin de partie "vendue par avance". Cette fin de partie corporatiste annonce également une diminution de taille des droits sociaux des classes moyennes, ainsi qu'une régression psychiatrique phénoménale - aucun droits formels à la santé publique - pour les plus démunis.
Le possible nombre des troublés mentaux sans recours dans le monde est du reste effarant : + - 450 millions selon l'OMS, donnée écrasant les moyens de plus en plus pauvres des thérapeutes. Un constat effrayant, cultivé par des décennies d'incapacité publique et de profits privés sanitaires, laissant la porte de l'aliénation mentale ouverte à la privatisation intensive des moyens, au business des psychothropes industriels et politiques, au néoeugénisme.

Cette partie projective et évaluative truquée dévoile également, à qui veut bien, les fondements autoritaires des théories pour le leadership ("Authority, Role and Organisation", Leicester Conferences, Tavistock 2008) - autre aspect du pustch libéral permanent sans l'usage a priori de la force armée - de Tavistock et de Sachs : "pour rendre ce monde grossier sublime" (Huxley) et ceux des grands projets fédérateurs à la fois politiques, commerciaux et administratifs, supports de la dé-ruralisation planétaire, des déportations de masse (1 humain sur 200) et des massifications urbaines.
Ces projets réalistes ont pour nom : North American Community, Grande Fusion administrative de Heisei au Japon, Union pour la Mediterranée (issue historiquement du Processus de Barcelone de 1995, lui même conçu dans le temps politique de l'atlantiste-reaganien Balladur, 1er ministre français de mars 1993 à mai 1995, ratifié en nov. 1995 par son successeur Juppé), D8 , Marché unique asiatique, Mercado Comun del Sur en Amérique Latine, Parlement Mondial, Fédération Mondiale, etc... Autant de syndromes post-hallucinatoires persistants au service des "maîtres de privation" : les multinationales, les informateurs bancaires... et les Etats privés de leur pouvoir de justice.

Ici, les projections économiques et les évaluations théoriques de l'organisation sociale se conjuguent avec la crise de l'urbanité, de la représentation politique, du droit, avec l'irrépressible désir de stimulation tavistockien - l'Institut en revendique la tradition - de lobbying parlementaire et gouvernemental, avec son insatiable appétit de "processus démocratique à la base", de réseaux d'élus locaux, de représentants de quartiers, d'électeurs (via les médias) afin de garantir les marchés futurs aux investisseurs et aux producteurs, les retraites et les pensions aux salariés-cotisants (peu protégés, en fait, par le gouvernement britannique), (guère plus par le gvt. japonnais), et de rappeler aux institutions l'avantage de préserver leurs lointaines origines démocratiques et leurs responsabilités.
Un opportunisme sociopolitique qui conduit à celui de la "pureté évangélique" défendue par l'idéologie raciale de l'immobilier d'affaire des "cousins maudits d'Amérique" dont Tavistock n'est que fort peu éloigné... Allusion, sur ce dernier point (l'idéologie raciale de l'immobilier d'affaire), à l'actuelle "campagne éthique et entrepreneuriale" de Goldman Sachs, de HSBC (dont certains cadres suivent les "conférences" de Tavistock), de Merrill Lynch, de UBS, de Deutsche Bank, de JP Morgan Chase et de bien d'autres, garantissant au monde le beau et le sublime assimilés, ici, à la dépollution des sièges sociaux, à la compétitivité et aux acquis préservés (données confidentielles : retraites, assurances et pensions, garanties dans le secteur privé, en fait HSBC prouvera que "le beau et le sublime ne garantissent pas les acquis et les droits") amorcée par Bill Clinton en 2005/2006, par les promoteurs immobiliers d'affaire, par les grandes villes et les ports internationaux, par les challenges sportifs corporatistes internationaux et multiraciaux - insufflant au coeur du processus urbain du libre-échange le substrat du despotisme financier et son corollaire multipolaire : les haines raciales, les conflits civils ou militaires dans les pays pauvres -, par les philanthropes multimiliardaires de la Clinton Global Initiative.

Une "vie (économie de guerre) à crédit" tantôt au service du rêve et de la fantaisie tantôt au service du crime

Ces convergences au potentiel social et racial égalitaire totalement imaginaire s'emboîtent machiavéliquement dans une hypocrite transcendance de la territorialité (le lieu où l'on vit) orchestrée par les institutions, les entreprises, les marchés, pour une "vie (économie de guerre) à crédit" tantôt au service du rêve et de la fantaisie : Disneyland en Irak, G8 à Hokkaïdo en pays Aïnu, aides scientifiques et financières civiles en Amérique latine, en Asie ou en Afrique, financement de la police japonaise par la Nippon Foundation (Crime Watch Patrol Car Assistance),... autant d'effets miroir du psychobusiness tavistockien : "space creativity, transitionnal space, innovations", et par bien des côtés essence du marketing, de l'esthétique et de la psychodynamique, des grandes banques privées (empire UBS)..., tantôt au service du crime généreusement perpétué par une nuée de spéculateurs cyniques échappant aux tribunaux et à la psychiatrie criminelle.
Belle réalité que celle du fer pénétrant la poitrine des affligés et des pauvres : crises des subprimes, inflation des denrées alimentaires de premières nécessité, flambée du brut, crises sanitaires aux Etats-Unis, en Afrique, en Inde, en Amérique latine, destruction de l'organisation sociale par les guerres d'invasion au Proche et Moyen-Orient, par la sur-présence de l'Otan en Europe centrale et bientôt en Asie,... terreurs infligées aux populations civiles non-combattantes latino-américaines et caraïbes par le terrorisme civil et les opérations clandestines, par la criminalisation des oppositions, par l'exhibition encore des forces armées, retour, par exemple, de la IVème flotte dans les eaux latinoaméricaines et caraïbes,... militarisation euroaméricaine des routes maritimes pour le transport des matières premières et des ressources pétrolières africaines et arabes, etc,...

"Fascinant" leitmotiv freudien de Tavistock : "space creativity, transitionnal space, innovations" et "fascinantes" projections homicides de Goldman Sachs : "Growth in employment, Growth in the Capital Stock, Technical Progress, Purchasing Power Parity...".
Plus profond sera le fossé entre les revenus des pays en développement et ceux des pays développés, plus grande sera la dépendance, plus fondamental sera le potentiel de saisie, plus élevée sera la croissance de la productivité...
En modelant pour ses seuls besoins les grandes hypothèses projectives concernant l'investissement, la démographie et la "vitesse de saisie" des pays en développement, Goldman Sachs est bien en mesure de créer du Rêve pour 2050, d'"accomplir" des voies complètes conduisant chaque Etat au pas à pas sous le joug de la dépendance, à tel PIB-GDP/an, à tel PIB-GDP/hab, à telle croissance de la productivité, à tel taux de change réel (p.7/14)....
"Aujourd'hui, écrira Sachs, les plus puissantes économies dans le monde peuvent ne pas demeurer les plus riches...
Comment rattraper les pays riches ?... Comment tel changement démographique peut-il influencer avantageusement l'investissement, les flux de capitaux, la productivité ?... L'éducation a-t-elle un impact sur la vitesse de convergence des économies ?... (Souvenez-vous), en 1960 le Japon était un pays en voie de développement plus pauvre que l'Argentine." (Sachs)

"Maître de saisie" Sachs affirme que son modelage scientifique, bien que relatif, est suffisamment souple et créatif pour conduire les consciences financières des pays en développement à la grande course de fond corporatiste (human race), aux subtilités des indicateurs de croissance des pays riches vendues, par contre, capitalisme oblige, au prix de la prostitution étatique, de l'endettement des entreprises, des ménages, des Etats, de la ruine politique des démocraties, aux "business ladies", aux investisseurs afro-indo-latino-nipposinoeuroaméricains exploitant quasi militairement la manne développementiste et les ressources naturelles, humaines et environnementales... 60% des sud-africains vivent encore sans banque !? Cela ne saurait durer.

"Soigner les effets les plus pathogènes des faillites de l'environnement..."

Les pages "winnicottiennes" (comment soigner les effets les plus pathogènes des faillites de l'environnement) du rapport "All our Futures" (2006) adressées à l'époque par l'Institut Tavistock au gouvernement infanticide de Tony Blair nous rappellent que 54% des enfants londoniens vivent toujours sous le seuil de pauvreté et que les campagnes expérimentales de dépistage de la protocriminalité, ou criminogénèse, auprès des nouveaux-nés des foyers pauvres battent leur plein en Grande Bretagne où 38% des enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Aujourd'hui Tony Blair est conseiller de JP Morgan Chase pour I million de $ par an...

Les pages de "All our Futures" dissimulent parfaitement cependant que certains des "maîtres psys" de Tavistock (créé en septembre 1947 un mois avant la signature du GATT - General Agreement on Tariffs and Trade/Accord multilatéral libre-échangiste portant sur les tarifs douaniers et le commerce) et de ses filiales à l'étranger évoluent dans le cône d'ombre idéologique de la campagne présidentielle de Barack Obama - Laura Dorsey-Elson, par exemple, de AKRice Institute équivalent à succès de Tavistock à Washington -, de la Maison Blanche, des hiérarchies exécutives de nombreuses multinationales (armement, informatique, communication, banque, culture), des commissions du Congrès américain - "autant de clients" dira Tavistock - depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Ces convergences - ennemies affirmées, faut-il le rappeler, de toutes les autonomies ethniques, religieuses, culturelles et politiques du nord comme du sud - plus encore des théologies anticapitalistes, antilibérales ou antimarchés - tiennent les premiers rôles dans la comédie financière bollywoodienne de Sachs : "Rêver avec les BRICs, la voie vers 2050".

L'acmé du cauchemar sachien présente comme condition de fait du futur planétaire démographique, industriel, monétaire et bancaire, la grande convergence des économies du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine (BRIC), mathématiquement modélisée selon un sens du profit qui non seulement dépasse le sens de l'histoire mais qui interdit, également, toute transcendance territoriale autre qu'urbaine, tandis que l'Institut Tavistock autre modélisateur de l'urbanité et de la territorialité sur tous les continents et spécialiste des opérations psychologiques en période de crise affine - depuis plus d'un demi siècle - les fondements psychodynamiques d'une théorie générale du leadership néolibéral (Wren, Harvey, Sorenson-AKRI, etc...)...

Cette "psyop" glocale légitime dans ses grandes lignes la pédiatrie politique de Donald Winnicott (1896-1971) selon laquelle seul l'environnement capitaliste et libéral engendre des nouveau-nés sans troubles physiques ni neurologiques et favorise une tendance innée au développement personnel, pour devenir une personne totale, créatrice, qui croit en la vie...
En fait la "croyance en la vie" garantit la cadence imposée par les psychothérapeutes tavistockiens à la conscience/inconscience des hommes au service du pouvoir (institutions publiques, sociales, politiques et militaires), des élus municipaux à la base, des acteurs sociaux comme des leaders instrumentalisés (par Tavistock essentiellement) au faîte de la production, de la concurrence, de la compétivité internationales.

La condition de fait "évoluer, grandir, se développer dans un environnement convenablement bon du point de vue du développé" nous conduit favorablement à l'éthique tavistockienne du blanchiment des institutions "qui ne sont pas fondamentalement répressives" (gouvernements, Banque Mondiale, Nations-Unies, Commission Européenne, etc... clients de Tavistock), des marchés développementistes créatifs et du libre-échange source de progrès et de profits... "où (du reste, ndlr) les mères sont les mieux à même de fournir un environement convenablement bon aux nouveau-nés" (wiki).


"En 2020 les BRICs pourraient évoluer avec une même vitesse de convergence si les politiques suivent..."

L'on comprendra mieux, ici, l'intérêt productiviste des banques supports de privatisation des Etats politiques comme Goldman Sachs, Merrill Lynch, JP Morgan Chase, Citygroup, HSBC, Deutsche Bank, Grameen Bank, Sewa Bank, etc..., pour "les femmes des pays pauvres à la base" et les métissages élitistes dans les hiérarchies exécutives; autre aspect des délocalisations...
"(...) Pour soutenir la croissance économique à long terme l'éducation des femmes est essentielle. Ce constat est essentiellement lié à la hausse de la productivité qui en résulte, à un rendement supérieur à l'investissement, à de meilleurs rendements agricoles, à une structure démographique rendue favorable..." (Women hold up half the sky, Goldman Sachs, p.1/12)

La mère en langage winnicottien équivaut en fait à "environnement" (post natal) tandis que le père, toujours selon ce langage, qui préserve "la mère et l'enfant de ce qui pourrait s'immiscer entre les deux" (wiki), serait aujourd'hui un leader maximo alternatif, clef de la régénération sociale qu'illustrent les campagnes mondiales de vaccination, les campagnes Leed Platinum de la Clinton Global Initiative (au sein de laquelle jouent un rôle essentiel JP Morgan Chase, Goldman Sachs, CityGroup, HSBC, Deutsche Bank) et le renouvellement de l'organisation bancaire privée mondiale.
Le père "qui élève le bébé" serait avant tout un expert en relations humaines et en psychothérapies de groupe impliqué dans le business global, la gouvernance/développement durable, la croissance et l'environnement...

L'extrême modélisation des moyens qui conduisent aux hyperprofits, sur cette base urbaine protocriminelle, bat donc son plein et confirme l'idée qu'en 2020 les BRICs pourraient évoluer avec une même vitesse de convergence si les politiques suivent. Goldman Sachs, introduit au Vatican depuis décembre 2006 via PD Sutherland (1er directeur de l'OMC, 1993-1995) chargé de la co-gestion du patrimoine pontifical, affirmera que pour bien comprendre "la machine à rêver développementiste Sachs-BRICs" il convient avant tout de coller à la vérité (to be close to the truth). La vérité selon Sachs stipule que :" 80% de la valeur des plus importants marchés financiers mondiaux proviennent avant tout de profits réalisés il y a plus de dix ans!..."

Rappelons, à titre de curiosité psychédélique, que les rêves de Sachs de 2003 (date de publication de son bulletin n°99) et des BRICs prennent leur source, en terme de gains et de profits, dans les "années de sang 1993" :
- intrigues pétronucléaires franco-nipposinoaméricaines en Algérie (putsch génocidaire),
- purges politiques et militaires en Amérique centrale et recyclage de criminels de guerre et de criminels contre l'humanité en Amérique latine dans le dispositif commercial des futurs accords de libre-échange,
- ère administrative clintonnienne caractérisée par la modernisation-numérisation des armées américaines déployées dans le monde, affaiblissement des droits des plus démunis et des prisonniers aux Etats-Unis,
- premiers pas de la propagande US en faveur l'exo-islamoterrorisme (après la tentative de destruction de la Tour Nord du WTC de New York),
- crise constitutionnelle de Russie confrontant Eltsine, 1er président de la fédération de Russie (1991-1996, 1996-1999), à Gorbatchev et à une amorce de guerre civile. Boris Eltsine quittera le congrès du PCUS après avoir rendu sa carte de membre du parti et signera avec G.H. Bush le traité Start II de 1993 (Traité de réduction des armes stratégiques)... Suivront une quasi privatisation de la Fédération de Russie vendue à l'économie de marché, des vagues d'évasions fiscales et de corruption au sein des instances dirigeantes,
- bombardement de l'Irak sur ordre de Bill Clinton après une "tentative d'assassinat" de G.H. Bush au Koweit,
- diffusion de l'encyclique "splendeur de la vérité" (Veritatis Splendor) de Jean Paul II traitant d'une part de la primauté de la quête de la vérité absolue en opposition à la morale relativiste et d'autre part de la liberté humaine qui ne relève pas, selon JP II archange du libéralisme apostolique et de la théologie du/de marché, de l'absolu, à la différence de "la loi de Dieu protectrice et dispensatrice de cette liberté telle qu'exprimée par le magister de l'Eglise catholique",
- saisie des Etats par l'Organisation Mondiale du Commerce...


Le tiers-monde paradoxal winnicottien : "ni intérieur ni extérieur..."

Plus que jamais le monde étriqué et sans secret du business, du sport et de l'action, s'épanouit au détriment de la vie réaliste, de ce que chacun peut réellement endurer, faire, être, au détriment de la souffrance et des peines du plus grand nombre, des humbles.
Le point de non retour sera franchi après 911 avec le jaillissement de l'architecture/structure totémique et taboue d'affaire de Larry Silverstein, de CB Richard Ellis ou de Thornton Tomasetti; nouvelle représentation des banques de commerce et d'investissement privées en particulier. Ce jaillissement joue désormais un rôle de composition essentiel dans la normalisation de la subjectivité de toute chose, espèces naturelles, races, urbanité, ruralité, monnaie (aujourd'hui numérisée, pucée RFID et sans contact), identité, images, icônes religieuses, pour les seuls besoins psychodynamiques des relations de groupes soumis à "l'effet miroir" et au leadership managérial.
Ceci est particulièrement sensible ou lisible aux pieds des sièges sociaux-mirroirs cherchant à "affranchir l'esprit des servitudes d'une corporéité vécue comme obstacle" (Libre comme l'air) et à inspirer, à force de transparence forcée, de nuages artificiels, de revêtements bitumineux élastiques et odorants, l'hygiénisme racial et mental d'une urbanité une nouvelle fois aryanisée et dont les conséquences se traduisent par une transcendance de la territorialité assumée par les seuls "social networks" Coca Cola en Chine, Nokia ou Nike dans le monde...

Aujourd'hui centralisées dans le lower manhattan à New York - symbole du crime d'affaire organisé et de l'efficace social thermitonucléaire - et dans les quartiers chics de la plupart des mégapoles financières conçues désormais pour la course et les challenges sportifs corporatistes : Boston, Buffalo, Chicago, New York, Rochester, San Francisco, Syracuse, Frankfort, Johannesbourg, Londres, Singapore, Sydney,... les multinationales de l'information bancaire du JP Morgan Chase Corporate Challenge (plusieurs milliers de sociétés concurrentes, certaines seront collaboratrices du IIIème Reich et de l'économie de guerre nazie : JP Morgan Chase, Commerzbank, Deutsche Bank, Dresdner Bank, Brown Brothers Harriman & Co., Siemens, Bayer, BMW, General Electric, IBM, AT&T, Coca Cola, Eastman, etc...) seront à n'en pas douter responsables d'ici 2015-2050 de bien des souffrances, de bien des privations, de bien des tourments.
Hier il était question de l'extermination des juifs (I.Loose) aujourd'hui, par les mêmes moyens entrepreneuriaux et informatifs, il est question de la mutation anthropologique de l'espèce, sous entendu des masses productives, et de la destruction-persécution des ethnies improductives, des malades, des vieillissants sans fortune, des pauvres et des opposants politiques, civils et religieux, au processus de transformation.

Fait sans précédent dans l'histoire du business les multinationales citées ont bien délocalisé dans le monde une partie de leurs activités, parfois leurs sièges sociaux, en appui sur les social networks (leurs marques et leurs communautés autonomes de consommateurs), sans précisément, désormais, de nationalité, d'identité raciale ou de citoyenneté véritables, sans territoralité politique véritable, évanescents, enfantins, non violents, légers, plus légers que l'air, au coeur de ce que Phil Swann, directeur de l'Institut Tavistock (jusqu'en octobre 2008), reconnaît comme essentiel dans le processus du bon développement de l'enfant : "le tiers-monde paradoxal winnicottien... ni intérieur ni extérieur, situé entre le bébé et sa mère, là où se développerait l'aire du jeu et de la créativité... (là) où l'enfant se voit offrir la possibilité de faire des expériences fondamentales pour sa maturation psychique...." (wiki).

"(...) for Winnicott we are neither inside the world of dream and fantasy nor outside in the world of shared reality...We are in the paradoxical third place that partakes of both places at once. So while the boundary between the ‘me’ and the ‘not me’ is of fundamental importance in the attainment of integration, health and indeed sanity, the potential space, ‘the place where we live’ transcends this boundary.” ("Mirror, mirror on the wall, using systems psychodynamics to understand the relationship between politics, fear and policy-making", Phil Swann, p.7/10, Tavistock institute/Sharedintelligence).


Très solidairement décroissant pour la sortie de l'économie et de la représentation politique, à la mémoire d'Ivan Illich, C.Pose, 14 juillet 2008



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(fin)

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