Falun Gong, à qui profite le crime ?...
par Christian Pose (30/7/2006)
De
nombreux médias pacifistes de la gauche alternative ont reçu
un dossier sur "Le camp d'extermination de Sujiatun" (Chine).
"Un camp, écrira Shizong Chen, journaliste de la secte Falun
Gong, qui sera un jour aussi tristement célèbre qu'Auschwitz
et Dachau..."
Un document difficile à supporter comme tous les documents traitant
de la déportation secrète, de l'internement, de la torture
de civils. Compte tenu de notre expérience des communautés
bouddhistes tibétaines en France et en Inde ou du bouddhisme japonais
au Japon, nous avons pris ces informations sous plusieurs angles dans
une perspective économique et historique.
Nous condamnons, bien entendu, ces évènements comme nous
avons condamné ceux qui ont frappé les civils et les religieux
tibétains non combattants ou n'appartenant pas à des groupes
politiques soulevés par des lamas partisans anti-chinois, anti-républicains
puis anti-communistes ou n'appartenant pas à des troupes spéciales
d'infiltration et de subversion formées par la CIA dans le but
d'exercer une résistance armée en utilisant le principe
politique de l'irresponsabilité religieuse et les droits de l'homme
comme bouclier.
Selon les chiffres de Falun Gong plusieurs centaines de millions de personnes
dans le monde pratiqueraient déjà cette forme de Qi-Gong
(maîtrise des energies vitales), bouddhéisée, taoisée,
dotée d'un drapeau et d'un swastika comme symbole spirituel. Falun
Gong affirmerait qu'un tiers du Parti communiste chinois pratiquerait
le Falun Gong, soit environ 20 millions de personnes, et plusieurs dizaines
de milions de chinois sans appartenance politique.
Nous ne croyons pas, ici, que l'Etat chinois se soit attaqué au
contenu du message syncrétique de Falun Gong. L'Etat chinois s'est
attaqué délibérément à la structure
et au groupe d'appartenance Falun Gong en ne s'intéressant pas
au mode de pensée. Dans cette histoire il n'y a fondamentalement
rien à avouer. Ce ne sont donc ni les messages véhiculés
ni le corps de doctrine qui seront visés, même si l'Etat
à plusieurs reprises a brulé les livres de Falun Gong. Ce
qui importe, ici, ne consiste pas à amoindrir le portée
du drame mais concerne les motivations réelles de l'Etat chinois
dans le contexte historique commercial, industriel, financier, libéral,
de la "Grande Chine" et celles paradoxalement "concurrentielles"
en terme de marché et d'expansion, de Falun Gong.
Des questions qui n'attendent aucune réponse
réaliste
Le "système traditionnaliste" Dalun Dafa-Falun Gong est
bien ébranlé. L'ethnopsychiatrie nous apprend que les bourreaux
ont déjà les réponses aux questions posées
à leurs suppliciés. Le bourreau/persécuteur (l'Etat),
a priori, n'attend aucune réponse réaliste de la part du
persécuté. Ce qui est exprimé par les autorités
policières, politiques, judiciaires, militaires, concerne autre
chose puisque nous évoluons dans un processus d'éradication
rigoureusement pensé.
Aussi force est de nous dire que le destin anonyme d'une idée,
religieuse, philosophique ou d'une pratique spirituelle dotée de
sa propre autonomie portée par des individus séparés
ou isolés est une chose, que l'expansion d'un courant spirituel/religieux
comme le Falun Gong dans un contexte d'Etat libéralisé et
commercial cycliquement répressif en est une autre. Nous ne voulons
pas faire l'amalgame car dans la seconde hypothèse une structure
continentale globalisée existe (Falun Gong) et évolue en
constante opposition avec celle de l'Etat, communiste et militaire, rétif
à l'idée concurrentielle - en terme de marché - de
"structure de masse religieuse" ouverte à l'Occident.
Nous pouvons dire que la rencontre de Falun Gong et de l'Etat militaire
chinois était dramatiquement prévisible...
Le département des affaires civiles de la République Populaire
de Chine déclarera dans un arrété du 22 juillet 1999
que "la Société de Recherche sur le Falun Dafa et l’organisation
Falun Gong sous son contrôle sont des organisations illégales
et doivent être interdites".
Le bouddha historique conduisait les personnes à l'acceptation
du renoncement comme but et moyen, un choix radical qui impliquait une
ascèse dans le mouvement, le comportement indivuduel et collectif
de la pensée, de la parole, des activités quotidiennes y
compris politiques. Il exhortait ses "troupes" à la prudence
dans l'action comme dans le choix des moyens publics. L'un de ses principaux
disciples n'écoutera pas. Il sera lynché et mourra dans
les bras de son ami, second disciple historique du bouddha. Ce disciple
mourra de chagrin. Le bouddha perdra ainsi ses deux meilleurs éléments
au contact d'un public non converti et hostile.
Les "tirtikas" (dans la tradition bouddhiste sanskriste ) ou
les "non convertis", "impurs", "souillés",
y compris rois et despotes en arme, étaient légion en Inde
et en Chine. Les "barbares" dans l'acceptation orthodoxe discriminante
des premiers soutras sont toujours catégorisés "tirtikas"
et traités comme tels, simples paysans non convertis, chefs militaires,
magistrats, princes, chefs d'entreprises, multimillionnaires, artistes,
salariés, universitaires, chômeurs, sans abris. Nous nous
opposerons, du reste, ces dernières années, à cette
forme persistante de discrimination et de provocation.
Nous savons, par ailleurs, au regard de l'histoire des quatre dernières
décades que les autocrates chinois vivant des masses seront extrêmement
sensibles aux mouvements spontanés, extrêmement sensibles
également à la "violence" (ce n'est pas une maladresse)
du langage. Mao était très soucieux de son image à
l'étranger, tout comme Hu Jintao. Il supportait mal les courants
d'opinions critiques occidentaux, les humiliations directes ou les propos
déplacés, particulièrement ceux de Washington...
"The Present Danger"
Ce lien à Washington est d'importance car ne nous ne voulons pas
dissocier cette tragédie de son contexte historique global. Bien
entendu le Qi Qong n'est pas un mouvement d'opinion politique critique
et n'insulte pas le gouvernement chinois, mais dès les années
1995/1996, début des campagnes mondiales de Falun Gong et de son
fondateur Li Hongzhi - son principal supporter sera la communauté
mondiale -, une communauté perméable au Falun Gong mais
aussi aux informations politiques anti-communistes pro-américaines,
à la politique (commerciale) des Etats.
Cette communauté mondiale, liée par le droit, la raison
commune et l'intérêt supérieur du business, sera le
levier des droits de l'homme en tant qu'une force de persuasion intégrée
au système d'information politique non gouvernemental et gouvernemental
américain. Ce système, réduit et confidentialisé
en Chine, est toutefois parfaitement lisible dans la trame du business
sino-américain.
Les deux camps se connaissent, se fréquentent, se parlent, échangent
des informations cruciales, renseignement, techniques, sciences, travaillent
ensemble, partagent la matière grise, échangent leurs outils
pour la maîtrise des banques, de l'énergie nucléaire
civile, du droit fiscal, de l'éducation de masse, de la technologie
spatiale, militaire, du sport et des alphabets.
Cela dit le jeu des provocations existe. Il est reconductible à
l'envie par les deux parties pour la paradoxale maîtrise du comportement
politique avec un objectif commercial concurrentiel commun. Cette "relation
amoureuse contradictoire" le plus souvent et bien évidemment
immorale (réalisme des passions et des idéologies oblige)
est bien au service d'ébranlements psychologiques réguliers
ayant pour corollaire l'affiliation graduelle des masses aux standards
de la globalisation.
Dès 1999/2000, Robert Kagan, William Kristol (co-fondateurs du
PNAC) déduiront de la persécution de Falun Gong qu'elle
est une preuve de faiblesse, d'instabilité, de mauvaise organisation
du gouvernement chinois, rappelant la crise interne de l'URSS avant son
éclatement... une preuve d'inaptitude au gouvernement.
Le PNAC, le plus anti-communiste des groupes néocons et l'un des
plus influents à la Maison Blanche ou au Congrès des Etats-Unis,
soutient médiatiquement le Falun Gong contre le régime communiste.
18 Novembre 1999 : un bulletin de campagne "Outre-mer" de Falun
Gong annonce à ses fidèles : "Le congrès des
Etats-Unis a adopté une résolution commune (Chambre et Sénat),
condamnant la persécution... Des gouverneurs, des maires et des
conseillers d'état ont commencé à publier des proclamations
d'appui et d'encouragement destinés à ceux qui pratiquent
et/ou soutiennent le Falun Gong."
Printemps 2000 : le PNAC informe que les Etats-Unis doivent générer
un climat d'insécurité et de destabilisation stratégique
en Chine populaire. Le PNAC soutient que les Etats-Unis ont toujours appliqué
cette stratégie de destabilisation auprès des pays les plus
violents et les plus irrespectueux des droits de l'homme, dictatures ou
tyrannies. En effet, après avoir soutenu pendant de longues années
l'Union Soviétique contre le IIIème Reich (puis la fuite
des cerveaux nazis pour leur seul profit), les Etats-Unis soutiendront
la Chine communiste de Mao Tsé Toung contre l'Union Soviétique.
The
Present Danger
""L'idée... que les Etats-Unis fassent du business avec
tous les régimes, sans examiner leur conformité aux principes
fondamentaux de l'Amérique, est discutable...
"Les Etats-Unis ont bien travaillé, par le passé, avec
des dictatures d'extrême-droite dans le but de construire un rempart
contre le communisme ou l'islam radical fondamentaliste. Cette stratégie
aura permis de forger des alliances tactiques avec les régimes
les plus violents -notamment avec l'Union Soviétique de Staline
contre l'Allemagne nazie, et avec la Chine de Mao contre l'Union Soviétique...
"La force des idéaux américains et l'influence exercée
par le système économique américain, indissociables
du type de pouvoir américain, ont et auront toujours pour propriété
de fragiliser/destabiliser le fondement même des régimes
autoritaires et despostiques...
"Aucun changement de régime ne peut être imposé
par une intervention militaire directe. Les tactiques à observer
pour un changement stratégique de régime varieront selon
les circonstances. Dans certains cas, la meilleur politique consistera
à soutenir des groupes rebelles, se sera l'objet de la doctrine
Reagan mise en application au Nicaragua (Salvador Option) et un peu partout
dans le monde. Dans d'autres cas, la meilleure tactique consistera à
soutenir des dissidents ouvertement ou non, avec ou non des sanctions
économiques, avec ou non un isolement diplomatique...
"Mais rappelons ceci, quand bien même l'Amerique déciderait
de marchander avec les régimes tyranniques qui causent du tort
à notre pays, à nos amis ou à nos alliés,
elle rechercherait la transformation de ces régimes et non la coexistence."
"Pour beaucoup, l'idée d'une politique américaine de
renversement des régimes dictatoriaux relèverait de l'utopie.
Cette politique est en fait éminemment réaliste. Il y aurait
même quelque chose de pervers à évoquer une telle
impossibilité, si l'on s'en tient toutefois aux trois dernières
décades.
"Après avoir assisté au renversement historique de
la dictature aux Philippines, en Indonésie, au Chili, au Nicaragua,
au Paraguay, à Taiwan et en Corée du Sud, en quoi, en effet,
serait-il utopique d'imaginer un changement démocratique en Irak
?
"Alors que nous avons assité à l'effondrement historique
de l'oligarchie communiste soviétique, en quoi serait-il utopique
d'oeuvrer à l'effondrement de l'oligarchie du parti communiste
chinois, moins puissante et moins stable?
Le régime chinois montre beaucoup de signes d'instabilité.
Nous descellons, en effet, de formidables contradictions entre d'une part
ses dispositions autoritaires et dictatoriales et d'autre part son phénoménale
désir de croissance libérale. C'est si évident que
le gouvernement usera de violence contre la secte Falun Gong !!
Afin de résoudre ces contradictions fondamentales les Etats-Unis
et l'Europe doivent-ils rendre à la République Populaire
de Chine la tâche plus facile ou plus difficile?
Pour faire en sorte que le gouvernement dictatorial chinois ne soit plus
en mesure de gérer les conflits les plus ordinaires et nous prouve
son inaptitude, nous devons choisir la seconde politique. ...
Cependant, n'oublions pas ceci, même si demain le gouvernement chinois
devait s'effondrer cela ne nous relèverait pas de nos responsabilités
dans le monde. Il existera toujours un danger inconnu...." (Robert
Kagan , William Kristol, The National Interest, N°59, spring 2000)
L'OTAN, Jiang Zemin, la logique du bourreau /
persécuteur
C'est un fait, les Etats-Unis se servent des masses pour arriver à
leur fin. Ils s'en servent aveuglément, règne de la pensée
unique et de l'argent. Ils mettront au point de très efficaces
réseaux de renseignement, d'infiltration ou de corruption, formeront
des agents civils, militaires, religieux, pour infiltrer les activités
des populations civiles, les oppositions, les armées, les banques,
le business, les foules, toutes les hiérachies y compris celles
des sectes bouddhistes (dont celles du Tibet dans le monde), des églises,
des courants sunnites ou chiites pétroliers.
Le régime communiste chinois est homicide et liberticide c'est
certain, pas moins que celui des Etats-Unis... représentant perfide
des nouveaux espaces commerciaux et de leur sécurisation. Observons
de nouveau l'aspect homicide et liberticide de l'ébranlement psychologique
Irakien à travers les propos de G.W. Bush, Fort Bragg, 28 juin
2005 - des propos ayant force de loi, pas moins que ceux tenus par Hu
Jintao, "leader de la future troisième nation la plus
riche du monde".
GW Bush : "quelque 40 pays et trois organisations internationales
ont promis près de 34 milliards de dollars d'aide pour la reconstruction
de l'Irak. Plus de 80 pays et organisations internationales se sont récemment
rassemblés à Bruxelles pour coordonner leurs efforts afin
d'aider les Irakiens à assurer leur sécurité et reconstruire
leur pays... L'OTAN est en train d'établir une académie
militaire près de Bagdad afin de former la prochaine génération
de chefs militaires irakiens, et 17 nations affectent des soldats à
la mission de formation de l'OTAN. Du personnel italien, allemand, ukrainien,
turc, polonais, roumain, australien et britannique participe à
la formation de l'armée et de la police irakiennes. À l'heure
actuelle, des dizaines de pays œuvrent en vue de la réalisation
d'un objectif commun : un Irak capable de se défendre par
lui-même, de vaincre ses ennemis et de garantir sa liberté."
(Les
Etats-Unis vaincront les terroristes en Irak, Fort Bragg)
Le Falun Gong affirme sa neutralité politique vis à vis
de l'appareil communiste chinois et souhaite le prouver en rassemblant
"sous les balcons du palais" 10 000 à 15 000 non violents
tout en ré-affirmant son implication historique dans la structure
sociale rurale traditionnelle et urbaine chinoise. Les observateurs verront
ici l'élément déclencheur de la tragédie.
C'est l'argument d'évidence, nous pensons cependant que la cause
réelle est ailleurs.
Falun Gong centre ses observations sur les obsessions monomaniaques du
bourreau/persécuteur "Jiang Zemin"; des obsessions qu'aurait
généré une masse non violente, sans détermination
ni conscience politiques, le Falun Gong. Dès lors, le contexte
socio-économique global, politique et militaire, sera occulté.
L'organisation stratégique du marché (sa sécurisation)
précipitera l'argument d'évidence sur la scène publique.
Nous avons déjà observé le processus à l'oeuvre.
Il est efficace et fonctionne à plein régime. Ici, "le
monde global" se sent persécuté à travers le
Falun Gong mais tarde, très énigmatiquement, et cela a son
importance, à enclencher les mesures humanitaires d'urgence.
Dans son bulletin destiné aux "campagnes Outre-mer" le
Falun Gong appréhende la cause du drame : "Le chef du Parti
communiste, Jiang Zemin, a (...) développé une crainte face
à un si grand nombre de personnes et, croyant que la nature paisible
du Falun Gong en faisait une cible facile, l'a interdit en 1999. Échouant
dans son plan d' « éradiquer le Falun Gong en trois
mois », Jiang a intensifié la campagne de propagande
pour tourner l'opinion publique contre cette pratique tout en emprisonnant,
torturant et même assassinant ceux qui la pratiquent (la propagande
tibétaine derrière le Dalaï Lama - qui veut sa part
de marché comme les américains et les chinois - ne dit pas
moins).
Les experts dans le domaine de la Chine emboitent le pas du Falun Gong
et pointent du doigt la campagne systématique de Jiang contre le
Falun Gong en occultant le motif réel à des fins politiques.
Le 9 février 2001 Willy Wo Lap Lam, célèbre analyste
des "affaires chinoises" de CNN, citait un des vétérans
du Parti communiste chinois. Ce dernier disait : « en mobilisant
un mouvement de masse de type Mao [contre le Falun Gong.], Jiang force
les cadres aînés à faire gage d'allégeance
à sa ligne... cela va amplifier l'autorité de Jiang ».
"Le branle-bas de combat de l'appareil de
sécurité nationale"
10 juin 1999 : "Pour mettre en application la persécution,
écrit Falun Gong, Jiang a établi le bureau 6-10, une entité
illégale et au dessus de la loi directement dépendante du
Politburo, avec pouvoir d’action sur le pays tout entier. Avec une
approche descendante de « à tout prix »,
Jiang a entraîné tout l'appareil de sécurité
de la nation dans un système de corruption, d'extorsion et de torture
systématique. Ceux qui se chargent de la persécution des
pratiquants de Falun Gong sont, eux-mêmes, des victimes qui sont
souvent forcées de choisir entre leur conscience et leur travail,
entre leur sens du devoir vis-à-vis du peuple et leur vie. C'est
un système qui a transformé des villes chinoises en prisons
de la mort, où la police locale torture régulièrement
des habitants jusqu'à la mort, comme rapporté dans la série
d'articles de Ian Johnson dans le Wall Street Journal."
La criminalisation de Falun Gong sur la base des tendances paranoïaques
de Jiang Zemin parait insuffisante. Jiang Zemin connaît parfaitement
le Falun Gong. "Il feindra, écrira le Falun Gong, de découvrir
sa manifestation pour affermir son pouvoir en dépeignant le Falun
Gong comme un ennemi de l'Etat...", ceci conduisant à la violence
de la répression. Nous pensons toujours que l'explication du drame
ne doit pas se limiter au seul contexte dicté par Jiang Zemin,
à son pouvoir personnel et à l'acte de répression
commandé par lui. Une explication réaliste de la tragédie,
réside selon nous, dans le "non-dit global" des activités
commerciales, industrielles, financières, transnationales.
Durant les années 1995/1996/1997 les échanges sino-américains
prendront un essor vertigineux. Plus encore quand les chances de la Chine
d'intégrer l'OMC seront réelles... Des perspectives de profit
hallucinantes créeront d'exceptionnelles pressions au sein et autour
de l'appareil politique et militaire chinois, en Chine et au delà
des seuls intérêts chinois bien entendu. L'ignorait-on ?
Nous verrons plus bas que ce n'était guère probable.
Notons cependant, et cela à toute sa pertinence, que le Falun Gong
comme les enquêteurs internationaux européens et américains
ou encore les Nations-Unies, ne parleront jamais du contexte socioéconomique
global, politique et militaire, de cette tragédie. Hors, nous avons
de bonnes raisons de croire que les échanges entre les Etats-Unis
et la Chine et les tensions sino-américaines de 1995 à 2001,
influeront directement sur le processus d'éradication du Falun
Gong. Par ailleurs, le contexte général de la répression
chinoise est similaire à celui qui accompagnera la "libéralisation"
des régimes despotiques en Afrique, en Amérique Latine,
au Proche et au Moyen-Orient, en Asie centrale, en Asie de l'est. Nous
avons ouvert le débat plus haut, nous insisterons donc encore sur
ce point...
Durant l'année 1999, l'anti-communisme chinois bat son plein aux
Etats-Unis. La pression monte dans le champ "électoral"
néocon autour de la "menace chinoise" qui planne sur
Taiwan ; au point d'imaginer un engagement militaire américain
pour épauler Taiwan contre la Chine en cas d'invasion ou de bombardement
nucléaire.... Les "700/800" ogives chinoises pointées
sur Taiwan, les deux Corées, l'Inde, la Russie et le Japon.
Le bureau 610
10 juin 1999 : "le bureau 610, écrit le Falun Gong, organisme
faisant partie du Comité politique et judiciaire et dépendant
directement du président chinois est devenu l’organe officiel
de la répression de Falun Gong. Il est dirigé par Luo Gan
et est la plus haute autorité déployée par Jiang
Zemin et ses complices pour persécuter le Falun Gong. Toutes les
provinces, villes, régions autonomes et municipalités directement
sous le gouvernement central ont un « bureau 610 local » qui
dépend du Comité judiciaire et de Jiang Zemin. Ainsi, le
Bureau 610 est un système bien organisé et indépendant,
qui s’étend du gouvernement central aux gouvernements locaux.
Il a un pouvoir absolu sur chaque niveau de gestion du Parti, aussi bien
dans les domaines politiques que judiciaires."
16 juin 1999 : à la table du Business Coalition for US-China Trade
l'on traite des modalités de l'intégration de la Chine à
l'OMC. Le jeu des questions/réponses est autoritaire et dirigiste.
Question 1 : "Quels avantages tireraient les Etats-Unis de l'intégration
de la Chine à l'OMC ?".
Réponse : "Pour adhérer à l'OMC, la Chine doit
être en parfait accord avec nos règles commerciales globales. Pour
son intégration la Chine doit accepter de rabaisser ses prix moyens,
présenter de meilleurs plages d'accès au marché des
produits agricoles importés, améliorer la transparence,
éliminer les impôts discriminatoires et les règlements,
supprimer les entraves aux subventions à l'exportation, éliminer
des quotas protectionnistes, supprimer le contrôle sanitaire non
homologuable des produits alimentaires, adopter nos procédures
juridiques pour des décisions administratives.Tout manquement serait
une clause de disqualification et soumettrait la Chine à des sanctions
commerciales..."
Question 7 : "Quel sera l'impact de l'adhésion de la Chine
à l'OMC sur les droits de l'homme ?"
Réponse : "bien que l'OMC ne s'occupe pas directement des
droits de l'homme, elle accélère l'ouverture de l'économie
de la Chine et la libéralisation de la société chinoise. Pendant
deux décennies, les réformes et l'ouverture du marché
libre de la Chine au commerce extérieur et à l'investissement
ont conduit le progrès économique et la liberté politique,
les lois.L'ouverture des marchés chinois exercera d'énormes
pressions sur la concurrence. En premier lieu sur les industries d'Etat,
bastions du conservatisme économique et politique. En revanche,
un accord avec l'OMC devrait débrider le secteur entreprenant de
la Chine, soutien accru de la liberté économique et politique.
Il augmentera les capacités d'accès aux idées et
à l'information extérieures en libéralisant les technologies
chinoises de l'information et des télécommunications. En
conclusion, un accord entre la Chine et l'OMC intensifierait les pressions
nécessaires au renforcement du droit et de la loi en Chine."
(Questions and
answers: U.S.-China WTO negociations / Business Coalition for US-China
Trade)
Le PNAC ou l'immoralité du jeu initiatique
17 août 1999 : Gary Schmitt du PNAC cite un spécialiste de
la Chine communiste, Ian Johnson. Schmitt/Johnson évoquent respectivement
les menaces militaires chinoises qui pèsent sur Taiwan. Le PNAC
pressera aussitôt le gouvernement et le Congrès d'engager
une guerre contre la Chine. Le PNAC excelle dans son rôle "d'alerteur
omniscient" créant chaque fois un mouvement réaliste
dans les réseaux politiques les plus actifs. Le PNAC et les réseaux
du PNAC disposent d'une puissante structure familiale et corporatiste
d'entraide et d'action. Deux voire trois générations parentales
de politiciens, de religieux, d'affaristes, de chercheurs, se succèdent,
se transmettent les informations, les doctrines mêmes, puis essaient
de les mettre en application au plus haut niveau de l'exécutif.
On essaie d'ébranler le système, bien évidemment,
au delà des seules colonnes du Wall Street Journal, du Washington
Post ou du New York Times.
Cela dit, Ian Johnson, cité par Gary Schmitt, sera abondamment
cité par le Falun Gong pour ses positions publiques favorables
au Falun Gong et soulèvera même l'opinion américaine.
Ian Johnson sera tour à tour chef du bureau du Wall Street Journal
à Pékin et à Berlin et obtiendra le prix pulitzer
pour sa couverture des atrocités perpétrées contre
le Falun Gong en 2001.
Mais du business global sino-américain, indissociable de cet épouvantable
drame, Ian Johnson pourtant spécialiste de la question, ne soufflera
mot. Il n'y aurait a priori pas de liens apparents.
Durant cette même année 2001 notons que Goldman Sachs, Merill
Lynch, Crédit Suisse First Boston (principaux bailleurs de fonds
des campagnes présidentielles de G.W.Bush), mettront au point un
plan d'évasion des capitaux taiwanais... aux Etats-Unis et en Europe.
La pression monte contre Pékin et les risques de guerre contre
Taiwan sont déclarés élevés par les néocons.
Pékin n'apprécie pas ces provocations. Les pressions poussent
vers l'avant, dit-on...
Rien de nouveau cependant. Le "jeu initiatique" autour des réclamations
de Taiwan à être traité comme "Etat" est
toujours au coeur des positions stratégiques globales mais concurrentielles
de chaque acteur, chinois, taiwanais, américain, européen...
"Le jeu des maîtres" implique que l'on joue également
contre son camp, sa vie ou sa survie (l'on sacrifie un nombre considérable
de pions y compris de pièces maîtresses) ou sa réputation.
La raison moraliste commune interdit une vision si pessimiste ou si macabre.
Elle reconnaît implicitement que le projet de "Grande Chine"
du gouvernement chinois justifie l'escalade militaire globale, comme elle
justifiera l'opposition au projet de "Grand Irak" de Saddham
Hussein ou au projet Taliban en Afghanistan. Cette raison moraliste n'a
aucune lucidité en soi. Elle fait ce que les acteurs et les positions
stratégiques globales commandent. Elle servira bien évidemment
le projet de "Grand Israel" d'Ehud Olmert continuateur d'Ariel
Sharon mais s'indignera de l'existence d'un Etat palestinien souverain
doté des mêmes droits.
Cela dit, l'immoralité du jeu initiatique signifie clairement qu'Ehud
Olmert n'est pas à l'abri d'une riposte globale, pas plus que Bush
ou Rice. En effet, même au service du double processus d'expansion
de la globalisation et de l'éradication criminelle des peuples
arabo-musulmans, tous et toutes peuvent connaître le sort réservé
aux tyrans mis en place par le processus global. Un processus pris au
piège de son invincible avancée. Un tel processus, s'il
ne peut être annéanti de l'extérieur finira par s'effondrer
sur lui-même faute d'énergie pour le soutenir. Cette stratégie
globale subira le sort réservée aux matières premières.
Espérons, d'ici là, que les populations aient su organiser
des voies d'esquives et de non violence.
Le projet de "Grande Chine" serait donc, à l'instar du
rêve de l'Empire américain, l'expression symbolique du violent
processus d'affiliation des masses à la logique de marché
global ou à la logique des zones de libre-échange modulables
à l'envie en Asie (Corée unifiée, Chine, Inde, Japon,
Asie du Sud-est, Asie centrale) sécurisées par un "OTAN
asiatique", selon les mots de Gary Schmitt en septembre 2001 (Memorandum
to opinion leaders, China)
Août 1999 : "Plusieurs candidats présidentiels républicains,
écrit Gary Schmitt, pointent du doigt la menace chinoise, dont
le gouverneur Bush : « nous devons être très résolu
concernant Taiwan". Steve Forbes, Elizabeth Dole et Gary Bauer seront
plus explicites en déclarant que les Etats-Unis doivent aider à
défendre militairement Taiwan si Taiwan est attaqué par
la Chine. Nous estimons que les candidats à la présidence
des Etats-Unis doivent faire plus sur cette question. Les Etats-Unis font
face à une nouvelle ère stratégique en Asie de l'Est
et la question de notre politique actuelle envers Taiwan mérite
plus d'explications." (Memorandum
to opinion leaders: China/Taiwan)
Le Qi Qong, l'Etat communiste, les affaires
Initialement, le développement du Qi Qong, courant pacifiant de
type Taichi, gymnastique, yoga, accuponcture, parfois spiritualisé
mais pas systématiquement, est conçu pour l'épanouissement
individuel, la relaxation, la fertilité et la guérison de
certaines maladies physiques et mentales. Les maîtres de Qi Qong
pratiquent régulièrement des exorcismes difficiles pour
traiter certains cas de schyzophrénie. Cela dit le Qi Qong depuis
Lao Tseu n'a jamais fait l'objet de persécution historique bien
que la Chine ait compté nombre de despotes mercantiles et d'unificateurs
militaristes.
A l'époque récente "depuis la fin de l’Empire
(1644-1911), écrit le Falun Dong, le Qigong a connu en Chine un
destin en dents de scie. Au cours de la « Grande Marche »
des communistes, dans les années 30, il servit de médecine
de campagne aux responsables du Parti, et fut utilisé dans les
cliniques pour cadres de l’Armée de Libération. Isolé
de sa partie spirituelle, inacceptable dans le contexte idéologique
de l’époque, le Qigong se popularisa parmi l’élite
chinoise : Dès 1953, les hauts-responsables du Parti pouvaient
s’initier à la méditation dans la villégiature
de Beidaihe. Des cliniques spécialisées furent ouvertes
à Pékin et à Shanghai dans des institutions médicales
renommées : Le Qigong, comme l’acupuncture, ouvrait la possibilité
de guérir des maladies grâce à une médecine
chinoise et « populaire » plutôt que la médecine
occidentale, moderne et « bourgeoise ». Mao Zedong lui-même
pratiqua ces techniques."
"Malgré cela, durant la Grande Révolution Culturelle,
l’efficacité thérapeutique du Qigong ne suffit pas
à le protéger des grandes campagnes « anti-superstition
». Le terme générique « Qigong » (au sens
de « exercice énergétique ») commença
alors à être utilisé de préférence aux
dénominations anciennes, en raison de sa neutralité –
comme nous l’avons vu précédemment, celles-ci avaient
souvent de fortes connotations religieuses, « féodales, antiscience
et contre-révolutionnaires » ; vers le milieu de la Révolution
Culturelle, ces exercices réapparurent, pratiqués publiquement
dans les parcs de Pékin."
Les seuls ennemis du Qi Qong, finalement, seront les charlatans du Qi
Qong, les maîtres autoproclamés des moyens et des méthodes
de guérison.
Falun Gong :"La multiplication des écoles et des méthodes,
l’idée généralement admise que les «
maîtres » pouvaient guérir des maladies, même
graves, avait conduit au développement des escroqueries et de la
charlatanerie. Des milliers de « maîtres » autoproclamés
organisaient des séances de thérapie, extorquant des sommes
phénoménales d’argent aux malades. L’aspect
thérapeutique du Qigong était dans ce climat la seule partie
popularisée – et n’était plus qu’un moyen
d’enrichissement pour des individus cupides. A titre comparatif,
il suffit de se souvenir des premiers maîtres qui avaient popularisé
le Qigong : ils avaient enseigné gratuitement aux gens des techniques
corporelles de bien-être. Grâce à la pratique régulière
de ces techniques et à l’insistance sur le De (la Vertu),
les pratiquants devaient pouvoir arriver par eux-mêmes à
une bonne santé. A la fin des années 80 par contre, les
« maîtres » se proclamaient guérisseurs, et commençaient
à construire de larges structures commerciales dans tout le pays,
sanatoriums, centres de soins..."
Nous remarquons que si le Qi Qong fait l'objet de campagnes anti-superstitions
durant la révolution culturelle, il ne fera pas l'objet de persécutions,
de déportations, d'internements spectaculaires, de répressions
globales ou individuelles. Le processus d'éradication date de sa
manifestation nationale dite spontanée sous la forme bouddhéisée
de Falun Gong... Ici nous ne faisons pas l'amalagme : Qi Qong / Falun
Gong. Les seuls ennemis du Qi Qong dans l'histoire seront bien les "escroqueries
au QI Qong".
Le "facteur masse"
23 Août 1999 : Robert Kagan et William Kristol amorcent
une campagne nationale parmi les néocons (elle précède
celle de printemps 2000) : "(Pour sauver Taiwan) Il faut intervenir
militairement contre la Chine ces prochaines semaines..."
La stratégie commerciale globale ne fonctionne pas sans le "facteur
masse", "l'effet panique" non plus, les répressions
et les guerres non plus. Un phénomène religieux ou mystique
de masse ne peut que concourir au processus quasi consubstantiel de la
globalisation qu'il prétend combattre. Tout est bon en terme de
marché, mystique ou non. L'on consomme, bien évidemment,
de l'information de masse, du droit, de la loi, de la police, de la liberté.
Une religion sans masse, sans détresse, sans traumatisme violent,
sans surnaturel est assimilable à un style de vie sans cinéma
ou sans packaging, çà ne se consomme pas.
Juillet 2000, Falun Gong informe : "Début 1999, les statistiques
officielles du Ministère de la Sécurité publique
chinoise estimaient à 70 millions le nombre de pratiquants du Falungong.
Falungong était devenu « la plus grande organisation
volontaire en Chine, plus grande que le Parti Communiste lui-même..."
Le PCC compte, selon RAND, 60 millions de membres cartés...
Le document de campagne concernant les Chinois d'Outre-mer et les pratiquants
de Falun Gong intitulé "Le Falun Gong et sa transmission publique
en Chine (1992-1999)" reprend l'information du Ministère de
la Sécurité publique chinoise :
"Le Falun Gong est le plus grand phénomène populaire
de l’histoire de la Chine contemporaine. Cette pratique ancestrale
a, en l’espace de 7 ans, conquis au moins 70-80 millions de chinois.
Cette pratique physique et spirituelle est un retour aux fondements de
la pratique des anciens : le travail du corps et de l’esprit, avec
comme but ultime d’atteindre l’éveil de Sagesse, « la
Voie », aussi appelée « la Loi »"
(doctrine bouddhiste du maha-vajrayana ou doctrine du Grand Véhicule).
En terme de masse le Falun Gong évolue parmi ses concurrents les
plus décidés. "La paix mondiale par le commerce"
est un argument de politique de vente qui permettra à IBM, par
exemple, de faire d'une petite fabrique allemande un empire transnational
(américain ?) capable de fusionner avec les pires régimes,
le nazisme et l'impérialisme japonais. Il fera corps, en fait,
à la globalisation commerciale, fondamentalement "sans Etat
ni patrie, sans borne". Une "globalisation pacificatrice"
forcément immorale qui se traduira essentiellement en terme de
mouvements et d'absence de mouvements stratégiques, d'omniprésence,
d'omnipotence, d'ubiquité commerciales. Le rêve du bouddhisme
institutionnel, clairement contenu dans son corps de doctrine (et parfois
dit de l'immoralité, Sikkim) et tel qu'enseigné par les
hiérarques, peut enfin se réaliser.
La masse est le corps de l'action commerciale globale, pensée unique.
Les ordres religieux évoluant au sein du phénomène
lui sont consubstantiels, rarement les personnes qui suivent une voie
individuelle, humble et secrète. Le bouddhisme, l'islam, le christianisme,
le taoisme cachés non communautaires existent mais n'ont pas le
sens du politique ou du commerce sinon pour le fustiger.
Quoiqu'il en soit nous avons un problème, les nécons - inconscient
ou conscience primitive de la démocratie bourgeoise (?) -, la Maison
Blanche, le Congrès, l'OTAN, ébranlent le monde. Les "professionnels
de l'humanitaire", les religieux et les intellectuels disposent pourtant
de puissants outils pour accélérer la conscientisation,
freiner le processus global, faire progresser les lois, la justice, et
"aller de l'avant". Le martyr de Falun Gong, déportation,
internements forcés et tortures, sera malgré tout absorbé
par les relais classiques du processus global. Etats libéraux,
parlements, intellectuels, universités, églises, ont les
dossiers. "Ils vont de l'avant"...
Les camps de concentration et l'OMC
"En avril 2000, écrit le Falun Gong dans sa campagne "Outre-mer",
le gouvernement reconnaissait 2591 jugements de pratiquants de Falun Gong.
Parmi eux, 99 étaient déjà arrivés au stade
de la sentence, conduisant à des condamnations allant jusqu’à
18 ans de prison."
"En août 2000, écrit-il encore, on apprenait que l’équivalent
de six millions de dollars avaient été alloués à
la construction de camps spéciaux pour les pratiquants de Falun
Gong arrêtés... des camps de concentration ?"
Deux mois après 9-11, le 11 novembre 2001, le groupe des 500 plus
grosses multinationales américaines et la Chambre de Commerce américaine
applaudissent en mondiovision Shi Guangsheng, ministre du Commerce Extérieur
chinois, signant les documents d'accession de la Chine à l'OMC.
Les normes des droits de l'homme en Chine auraient donc été
respectées par le gouvernement chinois, expertisées tant
par les experts de l'OMC que par ceux de la Business Coalition for US-China
Trade, du Conseil Economique et Social des Nations-Unies et de la Commission
des Droits de l'Homme des Nations-Unies saisis dès le 15 novembre
1999 de faits d'internements forcés et de tortures d'adeptes de
Falun Gong ?...
Entre 1982 et 1999 les prisons chinoises sont remplies d'opposants politiques
qui ne pratiquent pas le Falun Gong. Les Nations-Unies sont également
saisies et les rapports officiels pleuvent sur les bureaux des ministres
des Affaires Etrangères et du Commerce Extérieur des gouvernements
libéraux et des parlementaires...
Le 12 novembre 2001 : Lin Hsin-I, ministre des Affaires Economiques du
"Taipei chinois" - Taiwan -, signe également ses documents
d'accession à l'OMC sous l'autorité de Mike Moore, Directeur
Général de l'OMC.
L'intégration de la Chine à l'OMC est un message de Paix
qui s'adresse à la communauté mondiale en première
page des journaux ou aux heures de grande écoute par TV-satellite
sur CNN, ABC, BBC, CBS...
Pendant 15 ans les transnationales, les gouvernements libéraux,
les chambres de commerce, les élus, les banques centrales, les
banques privées, l'OMC et beaucoup d'autres organisations ou agences
internationales, prépareront les moyens nécessaires à
cette spéctaculaire intégration de la Chine aux standards
commerciaux de l'OMC.
Symétrie de l'histoire, quinze ans plutôt, en 1987, Li Hongzhi
fondateur de Falun Gong devient officiellement (publiquement) "maître
de Qiqong", un titre de maîtrise exclusif dispensé par
un comité de ministres chinois chargé des maîtrises
et de la réglementation de l'association. Il faut répondre
aux escroqueries au Qi Qong par des mesures exemplaires...
Le commerce, dynamique du processus global et
de la Paix ?
Observons, enfin, la stratégie de quelques multinationales américaines.
Ces sociétés, dynamique du processus global, propulseront
la Chine à l'OMC - l'Europe, incluant la Russie, disposera de moyens
similaires.
1996, Ex-Im Bank (fleuron de la politique d'infiltration anti-communiste
de Rooosevelt créé en 1933) consentira pas moins de 900
millions $ US de prêts directs et 1,2 milliards $ US de prêts
garantis au soutien des exportations et des entreprises américaines
en Chine. En 1996, Ex-Im Bank comptera au nombre de ses clients : General
Electric, Boeing, McDonnell Douglas, Westinghouse, Bechtel, Texaco...
Ex-Im Bank accorde de généreuses subventions publiques (les
impôts des contribuables) aux principaux projets de construction
de l'infrastructure énergétique chinoise.
Westinghouse recevra un prêt direct de $ 36, 347, 390 pour la production
des turbines du Qinshan II Nuclear Power Plant, General Electric $ 260,116,
302 pour la construction des générateurs du Nantong II Power
Plant, Siemens $ 47,456,071 pour l'aide technique accordée au Fuzhou
2X35 OMU Power Plant. Le Qinshan III Nuclear Power Plant sera réalisé
grâce à une aide "providentielle" de 20 millions
de dollars accordée à Houston's Stone & Webster International
Projects Corporation, un prêt direct de $ 383,133, 959 sera également
accordé à Overseas Bechtel. Foster Wheeler Energy Corporation
recevra également sa part du gateau, soit un prêt direct
de $ 408, 822, 539 pour la production des cheminées de refroidissement
de la cenrale du Yangcheng Power Plant. Cette même année
1996 Boeing recevra pas moins de 332,7 millions dollars de subventions
publiques à l'exportation.
Boeing est membre de l'US-China Business Council (USCBC,
l'on y retrouvera Henry Kissinger aux côtés du Président
Hu Jintao) et du Business Coalition for US-China Trade tout en étant
membre co-fondateur de l'US-China Educational Foundation (USCEF,
fondé en in 1979 par Joseph B. Kennedy, Sr., intermédiaire
de Kissinger). General Electric (260,1 millions de dollars de subventions
Ex-Im) est également co-fondateur de l'USCEF et membre de l'USCBC;
Foster Wheely Energy Corporation (408,8 millions de dollars de subventions
Ex-Im) est également membre de l'USCBC, tout comme Texaco et Westinghouse.
Bechtel membre de USA-ENGAGE
(coalition
members) reconnaîtra que le concept de "nation la plus
favorisée" est le plus adapté pour le commerce à
l'exportation US en Chine : "un moyen d'encourager un changement
positif en Chine et d'assurer (à terme) la liberté à
Hong Kong"... Reste à définir "le prix à
payer", en part de marché global et en vies à sacrifier,
pour la liberté (commerciale, industrielle et financière)
de Taiwan/Tapeï !!...
Epilogue
"Début 1995, écrit Falun Gong, l’Ambassade de
Chine à Paris annonçait l’invitation d’un « grand
maître de Qigong », Li Hongzhi, fondateur de Falun Gong.
Li Hongzhi donnerait à l’Ambassade des conférences
pour les citoyens chinois « Outre-mer »...
" Monsieur Li, invité officiellement par l’Ambassade,
vint à Paris une première fois au début du mois de
mars 1995. Il fut invité à déjeuner par l’Ambassadeur
qui le conduisit ensuite aux services culturels de l’Ambassade et
assista lui-même à la conférence ; celle-ci rassembla
une centaine de personnes, principalement des français d’origine
chinoise, des diplomates, et le personnel de l’Ambassade.
"Au mois d’avril 1995, les conférences étaient
données en Suède, dans la ville de Göteborg, pour un
public cette fois-ci essentiellement occidental. Par la suite, Monsieur
Li revint à Paris donner d’autres conférences. Il
alla également aux Etats-Unis, en Australie, et en Allemagne. En
Chine, les premières tensions apparurent en 1996....
"Les années 1995 et 1996 furent, alors que Li Hongzhi était
rarement en Chine, des années de croissance phénoménale
du nombre de pratiquants de Falun Gong, le chiffre approchant rapidement
la dizaine de millions....
"(Les années) 1997 à 1999 (seront) en quelque sorte
celle (s) d’une balance ne sachant de quel côté pencher
: D’un côté, les pratiquants du Falungong étaient
de bons citoyens, des personnes calmes et morales. D’un autre côté,
ils étaient très nombreux.
"En 1998, le nombre de pratiquants du Falungong avait dépassé
les 60 millions... Parmi les 200 000 membres de l’Armée de
l’Air, par exemple, (l'on compterait) 5 000 pratiquants de Falungong..."
Les déportations secrètes, les persécutions, les
tortures, les assassinats perpétrés contre le Falun Gong,
sont là et bien là. Le martyr de Falun Gong est copieusement
alimenté par les réseaux globaux de sensibilisation et de
propagande conservateurs. Emporté par son succès transnational
Li Hongzhi disparaitra pendant deux ans dans les méandres des états-majors
politico-militaires et les réseaux du renseignement civil américains
au point qu'en juin 1999 le gouvernement Chinois demandera (?) son extradition
des Etats-Unis en contrepartie de 500 millions de dollars prélevés
sur l’excédent de sa balance commerciale...
La parfaite maitrise des masses procède d'une logique immorale
frappant d'irresponsabilité les "maîtres" du procesus
global, résolument violent, pensé, pragmatique. Falun Gong,
en appui sur ce processus global, revendique le droit d'accéder
librement à ses 70/80 millions d'adeptes chinois et à ses
100 millions d'adeptes non violents priant pour la patience et la vérité.
A ce stade de l'enthousiasme populaire et de l'enquête internationale
concernant le camp d'extermination de Sujiatun nous posons une question
résolument morale : à qui profite le crime ?... (C.P.)
----------------------------
Notes
Nous diffusons les documents de Falun Gong sur les atrocités perpétrées
contre le Falun Gong et les enquêtes des Nations-Unies en fin d'article
sous réserve de l'accord de Falun Gong qui s'arroge un droit de
refus en cas de critique.
( 1 ) Falun Gong Une pratique
traditionnelle face à la répression
( 2 ) "Le
camp d'extermination de Sujiatun : la conscience à l'épreuve"
par Shizhong Chen
( 3 ) les
soutiens politiques internationaux de Falun Gong
( 4 ) les
exercices traditionnels et historique
(fin)
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