CHAPITRE 3 - 2
------------------------------------------------------------------------------------------------
CHAPITRE 3 [1] : [2]
L'invention politique du principe d'irresponsabilité, de la pénalisation
intensive de la misère et les régimes de responsabilité
spécifiques
ou "le droit se retourne contre le droit"
(parole Naxalite)
------------------------------------------------------------------------------------------------
"Le deuxième club ou groupe de pression industriel favorable aux
OGM et à la dictature commerciale des entreprises par la conquête
des Brevets et des Droits de Propriété Intellectuelle (DPI),
écrit Vandana Shiva, est le Keidanren (abréviation pour Keizai
Dantai Rengô-kai), l'une des quatre organisations patronales japonaises
(Keizai Doyukai, association japonaise des directeurs executifs ; Nikkeiren,
fédération japonaise des associations des employeurs et Chambre
japonaise du Commerce et de l'Industrie).
Le Keidanren est l'une des composantes de l'US-Japan Business Council
créé dans les années 1968 et regroupe près de
90 présidents exécutifs des plus puissantes multinationales
nord-américaines et japonaises. Le patron de l'aile japonaise de ce
conseil est Minoru "Ben" Makihara, président de Mistubishi
(successeur de Yotaro "Tony" Kobayashi, co-président de Fuji
Xerox et d'Akito Morita, président de Sony).
"L'UNICE, troisième groupe mondial de pression sur les DPI
OGM, les DPI de la microbiologie industrielle, les DPI de la chimie agricole
transnationale et les règles institutionnelles TRIPs de l'OMC,
concerne l'Union des Industries et Confédérations d'Employés
de l'Europe, considérée comme porte-parole officiel du monde
des affaires en Europe".
Ces groupes ont travaillé à l'introduction de la protection
de la Propriété Intelletuelle (DPI) au sein du GATT, clef des
monopoles sur le grain et la production des semences, clef, depuis la levée
des barrières douanières indiennes, du drame alimentaire en
Inde et dans le monde pauvre.
"James Enyart, l'un des dirigeants internationaux de Monsanto,
dit Vandana Shiva, raconte dans l'un de ses travaux : "Il n'y avait pas
d'association susceptible de relever le défi : il a fallu en créer
une... A peine formé, la première tâche de l'IPC (Intellectual
Property Committee, US) a été de prêcher la bonne parole,
non plus aux Etats-Unis, comme au début, mais en Europe et au Japon.
"Il a fallu convaincre qu'on obtiendrait un code... Ce n'était
pas facile, mais notre "trilatérale" a fini par distiller
les principes essentiels de la protection de la propriété intellectuelle
sous toutes ses formes, à partir de la législation des pays
les plus avancés... Après avoir vendu ces concepts chez nous,
nous sommes allés à Genève présenter le document
au secrétariat du GATT. Nous en avons aussi profité pour le
présenter aux représentants à Genève d'un grand
nombre de pays... Je vous décris là une première au sein
du GATT. L'industrie repère un problème grave du commerce international.
Elle imagine une solution, en tire une proposition concrète, et la
vend aux divers gouvernements... Les industries et les acteurs du commerce
mondial jouent tour à tour le rôle du patient, du médecin
qui porte un diagnostic, et du prescripteur." (Vandana Shiva)
"C'est bien en usurpant ainsi les fonctions des partenaires sociaux,
écrira encore Vandana Shiva, que les firmes ont vidé les
accords sur les Droits de Propriété Intellectuelle (DPI) de
tout souci éthique, écologique et social (obstruant la chaine
écologique des responsabilités économiques, à
l'image de l'ingéniérie génétique obstruant l'agriculture
biologique).
"Cet accord n'a pas été négocié entre le
grand public et le commerce international, ni entre les pays industriels et
le tiers-monde. Il a imposé la défense des intérêts
et des valeurs des firmes aux cultures et aux sociétés du monde
entier.
"La vie est traitée comme une marchandise, selon l'Article
27.5.3 (b) de l'accord du GATT sur les Droits de Propriété
Intellectuelle : "les parties pourront exclure de la brevetabilité
les végétaux et les animaux autres que les micro-organismes,
et les procédés essentiellement biologiques d'obtention de végétaux
et d'animaux, autres que les procédés non biologiques et microbiologiques.
Toutefois les parties prévoiront la protection des variétés
végétales par des brevets, par un système sui generis
efficace, ou par une combinaison des deux moyens. La présente disposition
sera réexaminée quatre ans après l'entrée en vigueur
de l'accord instaurant l'OMC"
"On croirait à première vue que les pays signataires ont
encore le droit de refuser de breveter les êtres vivants, du moins ceux
visibles à l'oeil nu. Pourtant la formulation de cette loi, conteste
Vandana Shiva, ne permet pas d'écarter les brevets sur les parties
d'animaux ou de plantes, ni sur les altérations qu'ils auraient subies.
Ainsi tout animal ou plante ayant subi une modification (si minime soit-elle)
peut être breveté.
"Quant aux micro-organismes, ce sont des organismes et le texte les rend
brevetables "à la carte".
"L'accord pousse les pays sur la "pente savoneuse" des brevets
sur la Vie!
Encouragées par la jurisprudence et le Patent Office des Etats-Unis,
les multinationales américaines telles que Pfizer, Bristol Myers ou
Merck, sont détentrices de centaines de brevets relatifs à des
organismes vivants, déposés auprès de l'American Type
Culture Collection (ATCC) à Rockville dans le Maryland, où se
trouvent plus de 60 000 produits brevetés ou en attente de l'être.
Levures, algues, bactéries et virus, susceptibles d'être vendus
un jour font partie de cette collection.
"Ainsi, le brevet n° 4 925 663, propriété de l'université
de Floride, concerne un champignon microscopique brésilien destructeur
de la fourmi "fire ant", qui cause des milliards de dollars de dégâts
dans les cultures aux Etats-Unies. Nombre d'échantillons des collections
ATCC consistent en tissus ou lignées cellulaires prélevés
sur des êtres humains ou sur des cadavres. On y trouve ainsi, sous le
n° de brevet mondial WO 9 208 784 le "virus humain tylymphotropique
de type 2 des indiens Guyami du Panama". La demande de brevet émane
du ministère américain du commerce, par ailleurs négociateur
du GATT, où il tente d'obtenir l'acquiéscement mondial aux brevets
sur les formes de la vie... Une bibliothèque des morceaux de corps...
humains..." ("La satyagraha" ou "Le combat pour la vérité
des graines, l'agriculture biologique, le plus grand mouvement de paix mondiale",
Pr.Vandana Shiva, ABCD Presse News Letter, C.Célimène et G.Deffeyes,
1996-2002, internet)
Le droit se retourne contre le droit 7
Précisément : "le droit dans un contexte criminel
ne garantit plus à tout le moins durant le crime, l'efficace protecteur
des catégories, le but moral de l'organisation sociale".
Les néolibéraux affirment dans leur guerre pour le contrôle
du marché mondial : "...en dessous d'un certain seuil de richesse
le droit est sans efficace pour l'organisation sociale. Il faut donc, pour
gouverner, être riche - maîtriser toutes les formes du commerce
ou de la police, maîtriser le travail obligatoire et les dépendants
des aides d'Etat"... options de la "Tolérance Zero"
aujourd'hui largement répandues et mises en application par George
W. Bush Jr., Tony Blair, Nicholas Sarkozy, Dominique Perben, David Rockefeller,
Henry Kissinger ou encore Colin Powell.
Cette vue n'est pas nouvelle, elle a pour contre point historique de
garantir une "répression zéro" aux coporate predators.
Le corporate crime n'est pas ou peu pénalisé, en parallèle
se multiplient les préoccupations politiques raciales et les propos
ambiguës sur la transnationalisation de la citoyenneté. Nous pouvons
reconnaître cet aspect des choses dans l'une des lettres adressées
par Thomas J. Watson, président d'IBM, au président Roosevelt
le 5 juillet 1939 : "Il (Thomas J.Watson) se fit l'avocat d'une résolution
qui aurait permis aux grands industriels de l'Axe et des pays alliés
de supplanter leurs gouvernements pour négocier une politique internationale
inédite, n'envisageant aucune conférence politique et soulignant
le caractère non gouvernemental de la démarche" (Edwin
Black dans "IBM et l'Holocauste").
Le regain de théories sur l'origine des inégalités
sociales et, dans un même temps, sur l'intelligence et de l'archi-omnipotence
des présidents de multinationales, des directeurs exécutifs,
piliers de l'ordre normatif de la production mondiale et du monde, des conseillers
internationaux quantificateurs et des armées d'administrateurs gigognes
et polyvalents, paraît également lié non seulement aux
critères de l'économie évolutionniste d'avant-guerre
(qui donnera Bretton Woods et la biocarte ADN à l'embauche) mais également
aux faiblesses évidentes du système judiciaire de "l'ère
lourde" (hô) confronté aux structures ultra-complexes et
sur-hiérarchisées des transcontinentaux.
La violence du "coporate crime", du "crime évolué",
résultant de la manipulation des lois, de la chaine écologique
des responsabilités et des contrats, est d'autant plus forte que la
structure anthropologique ou sociologique des institutions administratives,
judiciaires et politiques, est identique à celle du corporate predator.
Cette similitude conduirait le droit à se retourner contre lui même
tout en discréditant le rôle de l'électeur, des gouvernants,
de l'Etat, du système judiciaire et de l'arbitrage commercial... Nous
retrouverons ici un processus similaire à celui de la vietnamisation
de la guerre d'Huntington et de Robert Mac Namara au Sud Vietnam.... Ce que
l'armée américaine, les fournisseurs de l'armée, l'administration,
les hommes d'Etat et les financiers-contrôleurs des marchés mondiaux
ne peuvent obtenir militairement (lourd, cher et impopulaire) le discrédit
de la structure légale par le sujet légal appauvri, affâmé
puis endoctriné, le pourra.
En fait (et dans un contexte de corruption des administrations et de perméabilité
criminelle des institutions) "chefs d'Etat et ministres peuvent avoir
des faiblesses commettre des infractions pénales, peuvent-ils échapper,
écrira Philippe Ardant (juriste), à la règle commune
qui veut que chacun réponde de ses actes ?
"(...) S'il (le droit) admet une responsabilité pénale
des gouvernants, il tient en même temps à les protéger
contre des poursuites abusives de nature à compromettre l'exercice
de la fonction. D'où des régimes de responsabilité spécifiques
rendant difficile la mise en cause des dirigeants politiques par des procédures
pénales. Ces régimes se sont révélés inadaptés
ces dernières années à des hypothèses concrètes,
d'où des débats et des réformes qui laissent souvent
un sentiment d'insatisfaction" ( "Responsabilité politique
et pénale des chefs d'Etat, des chefs de gouvernement et des ministres"
R.I.D.C, 2-2002)
Le gouvernement américain ordonnera en 1942 d'innombrables
saisies et cessation d'opérations économiques dénonçant
ainsi les liens entre chefs d'entreprises américaines, latino-américaines,
à de nombreux financiers nazis (un article de Time Magazine du 20 janvier
1941 estimera entre 15 et 20 millions le nombre des sympathisants nazis aux
Etats-Unis, Hitler y apparaîtra du reste comme "One of three great
20 th century leader"), tout en impliquant de hauts responsables politiques
parfois actionnaires, administrateurs ou conseillers. La structure anthropologique
et juridique du corporate crime d'avant guerre survivra bien à travers
la substructure politique du monde institutionnel de Bretton Woods (1944)
et à travers, nous l'aurons remarqué, l'organisation contemporaine
du monde économique libéral.
Edwin Black :
"La liste noire des entreprises américaines ayant eu des relations
avec l'Allemagne nazie était passée de 1800 durant l'été
1941 à 5000 à la mi-janvier 1942. Il s'agissait en l'occurence
de sociétés européennes ou latino-américaines
accusées d'appartenir aux nazis ou d'entretenir des liens avec ces
derniers, que leur sièges fût situé dans l'Europe nazie
ou dans des pays neutres comme le Portugal, l'Espagne ou la Suisse. Certaines
sociétés ne figuraient sur cette liste qu'en raison de leur
sympathie notoire pour l'Axe.
"C'est ainsi que le 14 janvier 1942, cinq cadres supérieurs de
la General Aniline and Film Corporation, le troisième plus grand
fabricant américain de colorants, furent exclus de l'entreprise par
le Département du Trésor. Ils étaient tous citoyens américains,
mais de naissance allemande, et étaient soupçonnés depuis
plusieurs années d'entretenir des relations étroites avec le
conglomérat allemand I.G. Farbenindustrie. On soupçonnait
I.G.Farben d'être secrètement propriétaire d'Aniline,
ou de lui imposer ses décisions par l'intermédiaire de ces cinq
américains d'origine allemande."
"Le 26 mars 1942, une commission du Congrès fustigea la Standard
Oil, accusée de livrer à la marine allemande les procédés
de fabrications du caoutchouc synthétique tout en refusant ces informations
techniques aux armées américaine et britannique. Les enquêteurs
dévoilèrent la correspondance de l'entreprise ainsi qu'un accord
commercial antérieur à Pearl Harbor (7 dec. 1941) avec I.G.Farbenindustrie
en vue de mettre au point un "modus vivendi susceptible de fonctionner
pendant toute la durée de la guerre, que les Etats-Unis s'y engagent
ou non". Le sénateur Harry Truman, qui dirigeait cette
commission spéciale d'enquête, condamna publiquement la Standard
Oil, parlant à ce sujet de "trahison" et de "scandale".
Un procureur général adjoint américain déclara
que cet arrengement aurait dû permettre de "poursuivre ce complot
jusqu'à la fin de la guerre". Relatant l'affaire, le New York
Times annonçait : "les hommes de la Standard Oil gardent le silence
sur les accusations".
Edwin Black:
"Selon d'autres révélations la Standard Oil avait cherché
à négocier avec des entreprises nazies en France occupée,
à propos notamment, de la construction d'une raffinerie de carburant
destiné à l'aviation... Chose curieuse aucune filiale d'IBM
ne figurait sur cette liste noire. Il en allait de même de toutes les
filiales américaines établies dans les pays occupés.
Par un étrange raisonnement, alors même que les sociétés
mères, comme IBM, ne pouvaient communiquer avec leurs filiales situées
en territoire ennemi, ces dernières étaient tenues pour propriété
américaine et devaient être protégées en tant que
telles. Dans la mesure où IBM se contentait de louer son équipement,
toutes les machines de la Dehomag (filiale allemande d'IBM), qu'elles
aient été installées dans les bureaux SS à Dachau
ou dans un cabinet d'assurance romain, étaient considérées
comme des biens américains à protéger.
"C'est ainsi que la Dehomag fut libre de poursuivre sa double vie d'entreprise
américaine et d'instrument du nazisme, et de continuer paisiblement
à faire des affaires avec I.G.Farben et Siemens, celles-là mêmes
qui avait valu à d'autres sociétés américaines
d'être critiquées ou poursuivies" (New York Times, 14 janvier
1942 "US Ousts Five Aniline Executives As "Personifying" Nazi
Domination"; 15 janvier 1942 "1800 in Europe on New Blacklist ;
Windsor's Swedish Friend On It", 27 mars 1942 "Standard Oil Gave
Nazis Rubber Process"; 28 mars 1942 "Standard Oil Tried to Deal
in France in' 41"; 25 mai 1942 "Standard Oil's German Patents Demanded
by Government Agency"; 16 juin 1942 "Report on Watson A.G."
NA Rg 84 Foreign Service Posts Of The Department of State Bern, by Edwin Black)
Le 10 octobre 1942 : l'Union Banking Corporation (U.B.C) et la W.A.Harriman
& Co. tomberont sous le coup de la Loi régissant le commerce
avec l'ennemi (Trading With the Enemy Act de 1917). Tous leurs avoirs seront
saisis et gelés. Parmi les actionnaires de la banque, non les plus
importants, apparaîtront Prescott Bush, arrière grand-père
de l'actuel président Georges W.Bush Jr., W. Averell Harriman (1891-1986),
co-héritier de la mythique Union Pacific Company, ambassadeur
des Etats-Unis à Moscou de 1943 à 1946, nommé par le
président Roosevelt (1882-1945), puis secrétaire au Commerce
du président Harry S. Truman en 1946.
Le 26 octobre 1942 : le gouvernement américain saisira deux autres
sociétés transnationales, la Holland-America Trading
Corporation (société de commerce Hollando-Américaine)
et la Seamless Stell Equipement Corporation (société
d'équipement en acier continu). Le nom de Prescott Bush apparaîtra
de nouveau enchevétré dans un réseau d'affaires illégales
impliquant l'industrie militaire mondiale de la chimie, du pétrole,
de l'acier, du fer, de l'électricité, du charbon, du transport
et de l'armement.
Le 11 novembre 1942 : Le gouvernement américain saisira également
la Silesian American Corporates, supervisée par George Herbert
Walker, beau père et employeur de Prescott Bush... Cette saisie dévoilera
les opérations bancaires, les émissions d'actions illégales
et les comptes fictifs d'un club de capitalistes de Wall Street (dont UBC,
W.A. Harriman & co.), supports aux Etats-Unis des intérêts
de la section chimie pharmaceutique d'IG.Farben, de la Maison Bayer,
des usines Behring, des aciéries Krupp (industriel et
cofinancier du parti nazi,1907-1963) et de Thyssen (industriel et cofinancier
du parti nazi, 1873-1951; Time Magazine publiera le 13 octobre 1941 un article
sur le livre de Fritz Thyssen "I paid Hitler"). A peine une année
séparera cette saisie historique de la déclaration commune de
novembre 1943 de Cordell Hull (USA), Anthony Eden (GB) et Vyacheslav
Molotov (Russie) "de conduire devant la justice les officiers et
les civils membre du parti nazi responsables d'atrocités, de massacres
et d'exécutions..."
Ces corporate crimes seront bien tardivement révélés
aux historiens lors de l'ouverture des archives sur les saisies et les gardes
des avoirs étrangers aux Etats-Unis, des dossiers dégelés
par la loi américaine sur la liberté de l'infomation.
Toby Rogers écrira dans Clamor Magazin : "...pendant les
années de vie publique de la famille Bush Sr., la presse américaine
en fermant l'oeil sur les activités de l'Union Banking Corporation,
fermera les yeux sur l'histoire de l'Amérique."
George Herbert Walker (beau père de Prescott Bush) multimillionnaire
du Missouri, ancien champion de boxe poids-lourd, anti-catholique et antisémite,
expert financier de l'Union Banking Corporation (associé à William
Averell Harriman, fils du magnat du chemin de fer E. Ronald Harriman, dans
la direction de la firme d'investissement W.A. Harriman & Co), gère
l'UBC qui apparaîtra après une minutieuse enquête du département
de la Justice, propriété du milliardaire nazi Fritz Thyssen.
Charles Higham (New York Times), cité par l'United States
Holocaust Memorial Museum (2003) :
"... si le gouvernement américain, avant, pendant et après
la seconde guerre mondiale, étouffe l'affaire (qui ne concernait pas
la seule Union Banking Corporation mais également les réseaux
européens de John D. Rockefeller et des milliers sociétés
mondialisées comme Standard Oil, General Motors, The Chase Manhattan
Bank, General Electric, DuPont, Ford, ITT...), se sera pour éviter
qu'un nouveau scandal n'affecte le moral de la nation, ne divise le Congrès
et ne rende impossible l'aide des industriels américains à l'effort
de guerre (1942). Il était également craint des grèves
dans les secteurs clefs de l'industrie de l'armement et du transport ainsi
que des mutineries dans les services des armées."
Cette affaire entachera la crédibilité de Wall Street, 4000
milliardaires de New York à Washington, et plus encore celle des élus
et des fonctionnaires du Trésor; de la Justice, du FBI, sur plus de
vingt ans. Le département de la Justice établit, par exemple,
que la Zapata Offshore Oil Company fondée en 1953 par Liedtke, Overby
et Bushr Sr. profite des opérations frauduleuses réalisées
par Prescott Bush et George Herbert Walker, et restitue dans un même
temps les avoirs gelés pour cause de collaboration avec l'ennemi en
1942 à Bush Sr. en 1952.
William Averell Harriman, ex-employeur de Bush au sein de W.A.Harriman &
Co et d'UBC, bien qu'ayant échoué à deux reprises (1952-1956)
à l'investiture du parti démocrate pour les présidentielles
servira en toute impunité l'administration du président J.F.
Kennedy. Il apparaîtra toutefois sur la scène publique américaine
en 1963 en jouant un rôle considérable dans la défense
de l'embargo sur les armes nucléaires, Nuclear Test Ban Treaty.
Cette affaire observée sous un autre angle dévoile un
aspect ambiguë de la "neutralité bienveillante" du gouvernement
américain tant à l'égard des capitalistes collabos US
condamnés que des industriels nazis, "jugés et condamnés"
à Nuremberg pour crimes de guerre. Cette "neutralité bienveillante"
trahira les vues ultralibérales et militaristes (au nom de la lutte
anti-communiste) que le capitalisme industriel américain cherchera
à imposer à l'Europe à travers un long projet de zone
de libre-échange transatlantique sécurisé par l'OTAN
(comme il cherchera à le faire à travers les accords et les
zones de libre-échange au Proche et au Moyen-Orient, en Amérique
du sud et plus tard en Afrique du nord, en Russie, en Europe centrale et du
sud, en Asie centrale, en Amérique centrale, au Canada en appui sur
une politique anti-terroriste mondiale) sur la base historique des accords
de Bretton Woods (1944) et des organisations internationales comme
la Banque Mondiale, le Fond Monétaire International, le GATT, l'OCDE
et l'OMC.
Henry L. Stimson (1867-1950), secrétaire à la Guerre
du Président Taft (1911-12), secrétaire d'Etat du président
Hoover (1929-33), secrétaire d'Etat à la Guerre du président
Roosevelt en décembre 1941, haut responsable de l'organisation
militaire de l'économie industrielle des Etats-Unis et partisan en
1944 de la préservation des intérêts américains
en Europe (l'on retrouvera ici la critique de la protection des filiales US
en territoires occupés d'Edwin Black) par la non destruction de l'Allemagne,
cooptera à ses côtés et en tant que sous-secrétaire
à la Guerre, le célèbre avocat d'affaire de Wall Street,
John Jay MacCloy (1895-1989), choix éminament significatif.
Ce dernier aura à charge, du reste, la politique économique
de Guerre du Lend-Lease Act (avantages financiers, industriels, douaniers,
fiscaux et structurels réservés aux alliés) et la politique
d'internement de 120 000 prisonniers américains d'origine japonaise
sur le territoire américain (recensement et fichage IBM).
Lors de correspondances échangées avec Alen Kubowitzki,
représentant du Congrès Juif Mondial (août et décembre
1944), John Jay MacCloy en charge en juin 1944 de l'OPD, Division Operation
du Departement de la Guerre, branche du département chargé
des projets stratégiques et de la direction des opérations militaires,
refusera d'admettre la véracité du rapport Vrba-Wetzler (mai
1944) et s'opposera à toute action directe contre les camps nazis.
Rudolf Vrba et Alfred Wetzler, deux évadés juifs
hongrois, réussiront le 10 avril 1944 à s'enfuir d'Aushwitz
et, pour la première fois, témoigneront auprès d'instances
officielles de l'horreur des chambres à gaz. Ils espérereront
depuis le front de la résistance obtenir un bombardement américain,
à tout le moins, des opérations de sabotages des lignes de chemins
de fer qui conduisaient aux camps depuis la Hongrie ainsi que le sabotage
des installations proprement dites. En vain... (lire "L'abandon des juifs"...
2000 personnes en trois minutes, les américains et la solution finale,
1941-1945" de David S. Wyman, université du Massachussetts, Flammarion
,1987).
Notons qu'entre 1947 et 1949, John Jay McCloy sera président de la
Banque Mondiale. En février 1951, nommé Haut Commissaire américain
en Allemagne en remplacement du gouverneur militaire Lucius Clay (1896-1978,
ancien délégué à la conférence de Bretton
Woods en 1944, puis Chief Executive Officer de la multinationale Continental
Can and Lehman Brother à son retour d'Allemagne en 1951), John Jay
McCloy ordonnera la libération des criminels de guerre SS, Alfred Krupp
et Friedrich Flick.
Earl J. Caroll, avocat américain d'Alfred Krupp, fera libérer
son client en faisant pression sur John Jay McCloy, alors Haut Commissaire
en Allemagne, et s'engagera à faire restituer l'intégralité
de sa fortune. Earl J. Caroll estimera le montant de ses honoraires, pour
la période d'activité comprise entre 1946 et 1951, à
5% de tout ce qu'il pourrait restituer à Alfred Krupp. Earl J. Caroll
recevra au total la modique somme de 25 millions de dollars (The National
Archives Learning Curve, www.spartacus.schoolnet).
A son retour d'Allemagne John Jay McCloy quittera les affaires publiques et,
entre 1953 et 1960, dirigera The Chase Manhattan Bank, fief du clan Rockefeller.
En 1955, quatre années après sa libération, Frederich
Flick règnera sur un empire de 100 compagnies intouchables. Le chiffre
d'affaire annuel du consortium sera estimé à 2 milliards de
dollars. Flick sera considéré par la presse américaine
comme le détenteur de la cinquième fortune mondiale.
En 1916, le milliardaire allemand August Thyssen sait que la "Grande
Guerre" est en train de tourner en la défaveur de l'Allemagne,
épuisant les ressources et l'économie du pays. Thyssen emploit
alors 50 000 personnes pour produire 1 000 000 de tonnes d'acier militaire...
C'est en 1924 (en pleine période isolationniste dûe au
Johnson Act interdisant l'immigration japonaise et chinoise aux Etats Unis)
que Fritz Thyssen décidera de développer ses opérations
clandestines aux Etats-Unis. Les archives américaines en feront état
dans un rapport d'enquête gouvernemental daté de 1942. Ce dernier
permettra de dévoiler une rencontre entre Thyssen et William Averell
Harriman de W.A. Harriman & Co à Berlin. De cette rencontre serait
né le projet de la "banque Thyssen" à New York...
les amis d'Harriman auraient reçu, à ce titre, le fondé
de pouvoir de Thyssen, H.J. Kouwenhoven, également directeur en 1924
de la Bank voor Handel en Scheepvaart de Rotterdam (Memorendum to the Executive
Committee of Alien Custodian, 5 octobre 1942).
"Ce ne serait, du reste, qu'à la suite du voyage d'H.J. Kouwenhoven
en 1924, relate le memorendum, qu'aurait été fondée sur
Broadway (à la même adresse que la W.A. Harriman & Co), l'Union
Banking Corporation (UBC).
"A la suite de la crise économique allemande, la firme Walker
& Harriman (Walker est ici George Herbert Walker expert financier de W.A.Harriman)
réussira à vendre pour 50 000 000 $ de bons allemands aux investisseurs
américains."
"En vérité, écrira John Loftus, ancien Procureur
au département américain de la Justice, chargé de la
lutte contre les crimes de guerres nazis, Walker & Harriman et Union Banking
Corporation serviront également de couverture à d'autres opérations
bancaires, le plus clair du temps des transferts de fonds des Etats-Unis vers
l'Europe (et inversement). Il apparaîtra par ailleurs que l'UBC aura
été en fait la propriété d'une banque étrangère,
la Rotterdamse Bank située au Pays-Bas, autre propriété
de Fritz Thyssen."
La répartition des actions de l'UBC, devoilée par le gouvernement
américain en octobre 1942, montrera que son principal actionnaire
est E. Ronald Harriman, président d'Union Pacific Company, avec 3991
actions, les autres étant des actionnaires minoritaires : Cornelis
Lievense, 4 actions, Harold D. Pennington, 1 action, Ray Morris, 1 action,
Prescott Bush, 1 action, H.J. Kouwenhoven, 1 action, Johann G. Groeninger,
1 action....
Ce ne sera qu'en 1926 que George Herbert Walker fera entrer son dernier fils
(en fait beau fils), Prescott Bush, dans le réseau transcontinental
Harriman-UBC, en le nommant vice-président d'Harriman & Co.
Cette année 1926, August Thyssen-père mourra, laissant Fritz
Thyssen à la tête de l'une des plus grosses dynasties industrielles
d'Europe. C'est également durant cette année que Thyssen créera
United Steel Works (USW), le plus gros conglomérat industriel
de l'histoire allemande (200 000 personnes). Alber Voegler, industriel
de la Ruhr, le dirigera en son nom... non sans capitaux américains.
En particulier ceux de Clarence Dillon (1882-1979), qui aurait apporté
près de 70 millions de dollars à USW, à tout le moins
selon Heinrich Brünning, chancellier allemand de mars 1930 à
juin 1932.
Si le baron Thyssen Bornemisza de Kaszon (frère cadet) disparaît,
tôt, de l'histoire criminelle apparente du nazisme, sachons que l'une
des filiales de Thyssen Stahl, le groupe financier transcontinental
Thyssen Bornemisza (famille Thyssen), apparaîtra comme l'un des
plus puissants groupes financiers européens du XXIème siècle.
Observons que Thyssen Bornemisza compte aujourd'hui au nombre de ses administrateurs,
Michael Armstrong, président de la multinationale AT&T,
membre du comité consultatif sur la Sécurité Nationale
et les Télécomunications des Etats-Unis, membre du comité
consultatif de la Politique de Défense et du Commerce des Etats-Unis.
Michael Armstrong est également administrateur de la mutinationale
Citigroup (1ère Banque américaine, 100 millions de clients dans
plus de 100 pays, fondée en 1812) aux cotés de Gérald
Ford, ancien président des Etats-Unis et de John Deutch,
ex-directeur de la CIA, 1995-1996.
Thyssen Bornemisza est également lié au très puissant
groupe de pression US-Japan Business Council puisque Michael Armstrong
(membre actif du CFR) en est le président américain entraînant
dans le sillage de l'ultra-droite américaine les partenaires : Caterpillar,
Goldman Sachs, Texas Instrument, IBM, Procter & Gamble, American International,
Lehman Brothers, Ford Motor, General Motors, USX (pétrole), Citigroup,
AT&T...
Thyssen Bornemisza disposera, par exemple, de relations de réseaux
privilégiées avec le conseil consultatif international de Salomon
Smith Barney (Citigroup) par la personne, notamment, d'Ekkehard Schulz,
président exécutif de ThyssenKrupp...
Dans le sillage des activités d'Harriman-Union Banking Corporation,
Prescott Bush entraînera deux cadets, issus comme lui de Yale et du
groupe de pression universitaire Skull and Bones (1917) : Roland Harriman
(cadet d'Averell Harriman) et Knight Wooley.
Dès 1926/1927 George Herbert Walker supervisera avec Prescott Bush
les intérêts américains de deux filiales majeures d'United
Steel Works (USW), la Consolidated Silesian Steel Corporation et
l'Upper Silesian Coal and Steel Company situées toutes deux
en Silésie, en Pologne.
Les deux tiers de la Consolidated Silesian Steel Corporation seront la propriété
du magnat allemand du charbon et du fer, Friedrich Flick, co-contributeur
avec Thyssen du NS DAP, de la résistance armée anti communiste
de Ludendorff et de l'ascenscion d'Adolphe Hitler (1923-1924).
En 1927, les caisses du NS DAP étant vides, Rudolf Hess,
stratège formé à l'école de K. Haushofer
(1869-1946), lui même formé à celle du suédois
Rudolf Kjellen, théoricien de la géopolitique et de la supériorité
de l'Allemagne (1864-1922), puis secrétaire d'Hitler, sera chargé
des dons par Hitler et servira, à ce titre, d'intermédiaire
aux industriels Thyssen, Flick (qui appartiendra au cercle des amis d'Himmler)
et Emil Kirdof. En 1928, Thyssen fera un virement de 800 000 marks (2 millions
d'Euros) par l'intermédiaire de la Bank voor Handel en Scheepvaart
au parti nazi pour l'achat du Barlow Palace de la Briennerstrasse, qu'Hitler
baptisera "Maison Brune" lorsqu'il en fera son quartier général.
Les enquêtes fédérales du département de la
Justice sur les crimes de guerre nazis montreront plus tard que Standard
Oil, Ford, General Electric, DuPont, General Motors et ITT... utiliseront
les réseaux d'amis nazis de W.A.Harriman-Union Banking Corporation,
mais aussi ceux, dès 1925, de leur associé direct, Dillon, Read
& Co. August Thyssen Hütte obtiendra sous l'autorité de Clarence
Dillon (1882-1979) deux prêts à des taux préférentiels
de 12 et 5 millions de dollars de Dillon, Read & Co.
Selon K.E. Von Schnitzler dans "Der Rote Kanal" (1992),
une partie des prêts préférentiels accordés par
Dillon, Read & Co ainsi qu'une partie des versements de Standard Oil (placements-participations,
opérations et ventes du pétrole du Moyen-Orient), Ford, Général
Electric, DuPont et ITT, iront directement dans les caisses des Vereinigte
Stahlwerke (Les Aciéries Réunies) dirigées par Fritz
Thyssen, Friedrich Flick, Albert Voegler. Les Aciéries Réunies
seront également connues aussi sous le nom d'United Steel Works (USW).
Les deux branches d'USW, Consolidated Silesian Steel Corporation et Upper
Silesian Coal and Steel Company, auront leurs avoirs saisis par le département
américain de la Justice à New-York en 1942 .
Peter Mertens du quotidien d'intelligence stratégique Geostratégie
écrira que les comptes politiques de Thyssen, personnels et confidentiels,
supervisés par W.A.Harriman profitaient de l'organisation transnationale
Walker-Bush et que les opérations bancaires des Vereinigte Stahlwerke
(USW) aux Etats-Unis profitaient de Dillon Read.
A la suite du crash boursier d'octobre 1929, Harriman & Co. fusionnera
avec la société d'investissement britannique Brown-Shipley.
Ce sera désormais la Brown Brothers & Harriman qui gèrera
depuis New-York une partie des intérêts de Consolidated Silesian
Steel Corporation, propriété aux deux tiers de Friedrich Flick.
Le Département américain de la Justice punira faiblement
les collaborateurs économiques américains. En atteste la carrière
politique de l'un d'entre eux. William Averell Harriman sera nommé
par le président Roosevelt, nous l'avons vu, ambassadeur des Etats-Unis
à Moscou de 1943 à 1946, une période durant laquelle,
du reste, sera signé, précisément à Moscou, par
le secrétaire d'Etat Cordell Hull (nommé par Roosvelt en 1933),
le ministre des affaires étrangères britannique Antony Eden
et le ministre des affaires étrangères soviétique Molotov
(co-signataire du massacre de 22 000 prisonniers polonais dans la forêt
de Katyn en 1943), la déclaration solennelle de conduire devant la
justice tous les criminels de guerre et tous les membres du parti nazi, militaires
ou civils, responsables d'atrocités.
Hitler, Goebells, Himmler, seront morts avant leur jugement. Martin Bormann
et Hienrich Muller ne seront pas capturés. Robert Ley et Hermann Goering
se suicideront durant leur procès. Frick, Kaltenbrunner, Saukel, A.Rosenberg,
Streicher, Jodl, Keitel, Seyss-Inquart, von Ribbentrop, seront déclarés
coupables et exécutés le 1 octobre 1946. Rudolf Hess et Erich
Raeder seront condamnés à la prison à vie, Albert Speer
à 25 ans. Doenitz, Funk, von Neurath et von Papen seront jugés
coupables et condamnés à de longues peines de prisons.
Franz von Papen, entre mai 1932 et 1934, qui sera le soutien inconditionnel
d'Hjalmar Schacht, Gustave Krupp-père, Alfred Krupp-fils, Fritz Thyssen,
Albert Voegler et Emile Kirdof, sera relaché en janvier 1949 et mourra
libre à Obersasbach en mai 1969.
Hjalmar Schacht, ancien directeur de la German National Bank (1916),
commissaire au Trésor du Reich (1923), président de la ReichBank
(1928/1929), chargé de mission auprès de la délégation
allemande qui négociera le plan Young (1929), chargé (en fait
poussé par Goering) d'unir Albert Voegler (futur directeur d'United
Steel Works), Gustave Krupp et Alfred Krupp, au groupe de Fritz Thyssen, Emile
Kirdof et Hugo Bruckmann déjà contributeurs du parti nazi (1931-1932),
sera, bien que reconnu coupable de crime contre l'humanité par le Tribunal
Militaire de Nuremberg, libéré en septembre 1948.
Hjalmar Schacht fondera sa propre banque à Dusseldorf et deviendra
le "haut conseiller" de nombreux gouvernements étrangers,
en particulier celui de Nasser, en Egypte. H. Schacht mourra à Munich
en 1970.
Fritz Thyssen apparaîtra officiellement comme membre du parti nazi
en 1931. Il sera intime d'Hitler (château de Rinheland) et de Rudolf
Hess. La Bank voor Handel en Scheepvaart de Rotterdam, dont le baron Thyssen
Bornemisza de Kaszon, par les grâces administratives et fiscales de
la famille royale des Pays-Bas, est l'actionnaire majoritaire, apparaîtra
comme un bailleur régulier. Fréderich Flick versera pour sa
part 10 000 marks chaque année au Shutz Staffeinel (SS), dès
1933.
En 1952, quelques mois à peine après la mort de Fritz Thyssen
à Buenos Aires (février 1951), le prince Bernhard des Pays-Bas,
époux de la reine Juliana, mettra en place la strucure d'un très
puissant groupe de pression qui réunira à l'Hotel Bilderberg
d'Osterbeek les plus influentes personnalités de la scène
politique mondiale de l'ultra-droite. L'on comptera parmi les membres fondateurs
Jozef Luns, secrétaire-général de l'OTAN et l'ex-premier
ministre et banquier Belge Paul Van Zeeland. Selon René De Preter l'on
y retrouvera des aristocrates, des intellectuels, des journalistes, des banquiers,
des militaires, des ex-membres des services secrets américains et allemands
(dont de très nombreux "anciens" nazis)" ("Les
200 familles les plus riches. L'argent et le pouvoir dans le monde des holdings
et des millionnaires", De Preter, EP0, 1983 cité par Geuens)
Les investissements américains sur les Vereignite Stahlwerke
joueront une part obscure après la rencontre organisée par Fritz
Thyssen au Park Hotel de Dusseldorf entre Adolphe Hitler et l'ensemble des
industriels de la Ruhr.
L'on dira que 1932 dispersera un certain nombre de doutes sur la volonté
nazie de relancer l'économie allemande derrière le pool industriel
nationaliste recomposé : antisyndicaliste, anticommuniste, antisémite,
anticatholique. Le Chancelier H.Brüning (mars 1930-mai 1932), ex-dirigeant
du mouvement syndicaliste chrétien, député du Centre
Catholique (Zentrum) en 1924, ne pourra pas survire politiquement à
l'union sacrée.
Malgré la défaite du parti nazi au Reischtag en 1932 (le NS
DAP pert 35 sièges), les négociations secrètes menées
avec les industriels du charbon et de l'acier, les capitalistes collaborateurs
(nationaux et internationaux) et le président Hindenburg (1847-1934),
forceront le Chancelier H.Brüning à démissionner en faveur
de Franz von Papen. Un von Papen qui connaissait très bien les Etats-Unis.
Il sera attaché militaire à Washington en 1914 et travaillera
à l'usine de production d'armement de Bridgeport pour le compte de
l'armée allemande. Spécialiste, par ailleurs, d'opérations
clandestines en Palestine, en Inde, en Irlande, il n'aura pas trop de difficultés
à diriger l'ancien monde d'Hindenbourg sur une voie politique plus
extrême. Après deux ans de lobbying pro-nazi à la Chancellerie,
il démissionnera en faveur d'Hitler. En 1934, Hitler, dictateur, contrôlera
suffisament les institutions et l'opposition pour engager sa politique militaire
industrielle et les grands travaux nationaux pour écraser le chômage.
Brüning, deux ans plus tôt, peu inspiré par cette question
et ne voulant pas s'engager sur la double voie de l'investissement et
de l'expansion du crédit d'un Wilhem Lautenbach (père
du chemin de fer allemand), butera sur des choix économiques qui parraissaient
contradictoires. Il s'opposera, par exemple, à l'émission d'un
milliard et demi de reishmarks nécessaires au financement de la relance,
à la création d'emplois dans l'industrie lourde et à
l'investissement dans l'infrastructure. Il refusera la doctrine du crédit
ouvert par l'Etat en faveur des entreprises et des collectivités locales
sous formes de bons qu'elles auraient à présenter aux banques
privées. Celles-ci n'ayant plus, ensuite, qu'à les faire réescompter
auprès de la Reishsbank avec un effet multiplicateur. L'objectif
des investissements était alors fixé par l'Etat lui même
: "construction de chemins de fer (1,2 milliard de marks), construction
de routes et d'autoroutes (300 millions de marks)". Il n'y aura guère
que Mussolini, résolument anti-progrès industriel, pour soutenir
la politique déflationniste de Brüning et sa dévaluation
de 20% du mark. Emporté par 4 millions de chômeurs et un parti
catholique en berne derrière le parti social démocrate et le
parti nazi, Brüning quittera finalement l'Allemagne en 1933 pour les
Etats-Unis où il enseignera la science politique à Harvard de
1937 à 1952.
Brown Brothers & Harriman, finalement, la banque Brown Brothers &
Harriman et Union Banking Corporation chargées du financement des
options stratégiques allemandes et américaines de Fritz Thyssen
réaliseront durant "l'année de fer 1934" une percée
sur le front capitaliste de l'Est (F.D. Roosvelt développe le programme
"socialiste" du New Deal, 1932/34 et lance Ex-Im Bank sur le marché
communiste soviétique, 1933/34), percée que prolongera Dillon,
Read & Co en gérant les intérêts américains
des filiales allemandes et polonaises des Aciéries Réunies.
Aciéries dirigées, du reste, depuis 1926 par A. Voegler, co-signataire
de la lettre adressée par les industriels pro-nazis au président
Hindenburg en faveur d'une nomination d'Hitler à la Chancellerie.
Toutefois, en 1934, les filiales Consolidated Silesian Steel Corporation et
Upper Silesian Coal and Steel Company établies dans la ville polonaise
d'Oswiecim, située dans une région riche en gisements,
feront l'objet de sévères accusations de la part du gouvernement
polonais pour fraudes, comptabilités fictives et évasions fiscales.
Cette affaire apparaîtra dans les colonnes du New-York Times du 19 mars
1934...
Dillon, Read & Co, pourtant au coeur des opérations bancaires des
Vereignite Stahlwerk de Pologne, ne sera jamais inquiété. En
fait, il ressortira, selon le chancelier Heinrich Brüning, que Clarence
Dillon, président de Dillon Read, n'est pas moins que le
représentant des créanciers américains avec qui il (Brüning)
doit négocier la réduction des taux d'intérêts
sur les emprunts allemands à l'étranger... E.Ronald Harriman
gros porteur d'Union Banking Corporation, ne sera pas davantage inquiété
et recupèrera, en effet, la valeur de 3991 actions UBC gelées
jusque là par la justice américaine, à la mort de Thyssen,
en 1951.
En 1939, l'armée Allemande cloturera le débat en envahissant
la Pologne et en enlevant des mains du gouvernement et du fisc polonais les
compagnies de Fritz Thyssen et de Freidrich Flick. Ce sera du reste à
Oswiecim, siège polonais de Consolidated Silesian Steel et d'Upper
Silesian Coal, durant cette année 1939, qu'Adolphe Hitler fera construire
le camp de concentration d'Auschwitz (écriture allemande d'Oswiecism).
Dès la fin de 1941, ce camp sera utilisé pour le travail forcé
sous l'autorité des SS d'Himmler.
Alfred Krupp (1907-1967), membre des SS dès 1933, torturera
par le travail forcé plus de 100 000 détenus à Auschwitz
et en Silésie. L'on estimera à 70 000 le nombre de ceux qui
mourront. Quand Hitler nommera Krupp ministre de l'économie de guerre
en 1943, Krupp imposera ce supplice à près de 45 000 civils
russes dans les forges Krupp et à près de 120 000 prisonniers
dans les mines de charbon d'Etat. Nombreux, du reste, seront les "prisonniers
valides" torturés dans les mines de la Consolidated Steel et dans
les usines chimiques et filiales d'IG Farben qui fourniront le Zyklon B aux
chambres à gaz d'Auschwitz. Il est à noter encore que la Maison
Bayer, l'une des filiales IG Farben, procèdera à des expériences
médicales sur des centaines de déportés. Lire sur le
sujet les cinq courtes lettres adressées entre avril et mai 1943 par
la Maison Bayer au camp d'Auschwitz et retrouvées par l'Armée
Rouge à la libération (elles seront publiées dans "Le
Patriote Resistant" de février 1947, et consignées (et
reproduites) dans les archives du procès de Nuremberg, n° 7184,
voir également internet, CBG, Bayer et IG Farben : "Quand la firme
Bayer achetait "des lots de femmes" à Auschwitz" et
"Les patrons sous l'occupation", Renaud de Rochebrune, Jean Claude
Hazera, ed. Odile Jacob, 1995).
Condamné pour crimes de guerre à Nuremberg puis à la
dissolution, IG Farben possède toujours un statut juridique malgré
son démentèlement...
Renaud de Rochebrune et Jean Claude Hazera dans "Les patrons sous
l'occupation" :
"A l'autonme 1940, les industriels allemands ont une revanche à
prendre. Lorsqu'ils retrouvent leurs collègues du pays vaincu pour
des négociations dans le cadre de la Commission d'armistice, ils s'en
souviennent...
"Pendant la première guerre mondiale l'Allemagne possède
depuis le tout début du siècle, une importante industrie des
colorants d'origine chimique qui avait réussi quelques années
avant le conflit à maîtriser la synthèse de l'ammoniaque
et des nitrates, ces derniers étant à la base de toutes les
fabrications d'explosifs. Pendant le conflit, les grandes sociétés
de ce secteur, membres de l'IG Farben, avaient fabriqué non seulement
de la poudre mais aussi des gaz asphyxiants... Elles furent donc, on l'imagine
facilement, menacées de fermeture ou de confiscation au moment des
négociations de paix. Mais après le début des hostilités
et surtout à partir de 1916, pour les mêmes raisons stratégiques
que l'Allemagne et pour suppléer à l'arrêt des livraisons
venant d'outre-Rhin, la France avait cherché à développer
une industrie des colorants et de tous les produits chimiques dits intermédiaires,
qui ont également des usages militaires. Plutôt que de chercher
surtout à neutraliser la puissance industrielle allemande, l'ingénieur
français chargé du dossier après 1918, Joseph Frossard,
avait préféré négocier "à l'amiable"
avec l'I.G.Farben.
"Il avait réussi à imposer, en échange d'assurance
sur l'avenir du groupe chimique allemand, un accord assurant à l'industrie
française naissante une partie des secrets de fabrication et des matières
premières des usines d'outre-Rhin, ainsi qu'une protection contre la
concurrence éventuelle de l'I.G.Farben (l'on se souviendra des colères
de la mission du Congrès dirigée le 26 mars 1942 par le sénateur
Harry Truman contre le crime de collaboration économique avec le régime
nazi, contre les relations entretenues par Standard Oil avec I.G.Farben dans
le dos de l'armée américaine...).
"En 1940, la délégation française, avec au premier
rang René Paul Duchemin, président de Kuhlman (géant
de la chimie dont le numéro 1 sera en 1942 Joseph Froissard) et "patron
des patrons" de l'hexagone à la tête du CGPF (medef)
pendant l'essentiel de l'entre-deux-guerre, s'entend dire d'emblée
qu'elle doit être la prépondérance de l'industrie allemande,
qui a désormais vocation à diriger l'ensemble du secteur à
l'échelle Européenne. L'instrument de cette domination, en ce
qui concerne la France, devra être une société mixte créée
à cet effet, Francolor, qui coiffera les sociétés
françaises - la plus importante étant une filiale de Kuhlman
- et dont I.G.Farben détiendra 51%. Le fait que la présidence
soit réservée à un français, Froissard bien sûr,
est supposé contrebalancer l'affront que représente alors pour
l'orgueil national cette opération qui se traduit en fin de compte
par une mise sous tutelle et une prise de contrôle d'une part importante
de l'industrie chimique de l'hexagone. ("Les patrons sous l'occupation",
de Rochebrune et Hazera, Odile Jacob, septembre 1995)
Les activités pharmaco-chimiques de I.G. Farben sont aujourd'hui
assurées par trois multinationales : BASF, Hôchst et Bayer.
Toutes les trois sont bien des corporate predators, et seront condamnées,
à diverses reprises, pour fraudes, obstructions à la justice
et détournements des lois antitrust aux Etats-Unis.
Bayer sera accusé par de nombreuses associations allemandes et anglo-saxonnes
en 1998 pour avoir testé sur des humains et à leur insu
un pesticide : l'azinphos-methyl.
Actuellement Bayer fait pression aux Etats-Unis sur les autorités de
l'Environmental Protection Agency (EPA) pour obtenir l'homologation de certains
tests sur des volontaires humains....
Bayer sera classé en 2001 par la revue américaine "Multinational
Monitor" : "N°1 du mensonge stratégique consistant à
tromper les consommateurs, à polluer l'environnement et à mépriser
les droits des travailleurs".
Bayer doit également faire face, depuis mai 2003, à 8400
plaintes liées à l'affaire Baycol-Lipobay. Cette affaire
concerne la mise sur le marché de l'anticholestérol Lipobay
(commercialisé en France sous le nom de Saltor ou Cholstat) retiré
du marché de la consommation sur ordre de la FDA pour avoir causer
la mort de 53 personnes.
Bayer à payé à ce jour 240 millions de dollars d'indemnités
après 785 procès (dont 27 pour cas de décès).
Le 22 mai 2003, dernière affaire en date, le New-York Times
et le Public Citizen Health Research Group de Washington révèleront
que "Cutter Biological" (Clayton, Caroline du Nord, spécialisée
dans le plasma et les produits tirés du plasma, filiale américaine
de Bayer), "aura vendu en connaissance de cause et pour des raisons purement
financières, entre février 1984 et juillet 1985, à Hong-Kong,
à Taiwan, à la Malaisie, à Singapour, à l'Indonésie,
au Japon et à l'Argentine, un traitement coagulant pour hémophiles,
le Koate, infecté par le VIH, tuant plus de cent personnes" (Bayer
et I.G.Farben www.cbgnetwork.org)
Point d'histoire économique et militaire
Corporate Crime Reporter : Interview
With Stephen Kinzer, Author of "All The Shah's Men : An American Coup
And The Roots Of Middle East Terror", Chicago, Illinois (August 11,
2003)
IBM et L'Holocauste
1) Guerrilla News Network : IBM
and The Holocaust, by E. Black
2) Guerrilla News Network : Corporate
Crime
3) The Village VOICE : How
IBM Helped Automate The Nazi Death machine in Poland, E. Black
4) IBM
and Auschwitz : The Infamous Auschwitz Tattoo began as an IBM Number,
E. Black
Neo-totalitarisme, Neo-eugenisme : "Genetics and Society" programmes
fascistes et néo-nazis soutenus par de nombreuses multinationales Américaines
dont AT&T dès 1999 (certains sites sont muets ?)
5) AT&T Worldnet : "The
NeoEugenics" WebSite - et AT&T Worldnet (1999) : "Eugenics
is Back! Will the next 100 years bring about new super-human species with
the rest of mankind enslaved or dead ?"
6) Genetic manipulations and XXIth century, Golden Age for Eugenics : "My
Awakening : A Path To Racial Understanding" by David Duke (ancien directeur
national du Ku Klux Klan) ouvrage préfacé par Glayde Whitney
(Pr. de Psychologie, Florida State University)
a) http://www.ferris.edu/isar/Whitney/homepage.htm,
b) http://www.ferris.edu/isar/arcade/duke/homepage.htm,
c) http://www.duke.org/awakening/index.html,
d) http://www.wcotc.com/euvolution/articles/foreword.html
7) "Rethinking
our Opposition to Eugenics", BBC Interview : "...The New Medical
technology of eugenics is going to take off, because it satisfies the needs
of individuals, both themselves and as parents. Parents would like to have
children who are free of genetic deseases, and potentially in the future they
will want to have children who are intelligent... As Technology comes on line
to allaw them to do this, people will take it up" : "Eugenics :
A Reassessment"
by Richard Lynn (Praeger Press, 2001, R. Lynn Pr. de Psychologie, University
of Ulster)
8) BBC NEWS : "Call
For Re-Think On Eugenics" by Pr. Richard Lynn et "Eugenics:
A Reassesssment"
9) "Eugenics Consciousness and genetic
Enlightenment" et "Future Generations" - "The
Eugenics Daily" : Glimpses of The Biotech revolution,
10) Center For Genetics and Society : Human
Genetics in The Public Interest,
11) The Extropy Institute, et http://www.maxmore.com/mother.htm
12) The World Transhuman
Association, et US Libertarian Party,
13) For Human Reproductive Cloning
and Genetic Modification,
14) The Franklin Society,
et The Ayn Rand Institute,
Psychologie théorique du Neo Eugénisme, base biocratique
du néofascisme et du néonazisme Américain
15) "IQ Will Put
You In Your Place" by Dr. Charles Murray (fellow at American Enterprise
Institute, (co auteur avec Richard Herrnstein de The Bell Curve, Intelligence
and Class Structure in American Life)
16) "Whatever Happened To Eugenics
?" Glayde Whitney's Review of Heredity and Humanity : race, Eugenics,
and Modern Science by Roger Pearson
17) "More On The
Bell Curve" by Charles Murray and Daniel Seligman (The National Review)
18) "Eugenics :
Economics For The Long Run" by Edward M.Miller (Department of Economics
and Finance, University of New Orleans, Research in Biopolitics, Steven A
Peterson and Al Somit, Greenwitch, Connecticut ; JAI Press, 1997)
19) "Reproduction
Technology For A New Eugenics" (Paper for The Galton Institute conference
"Man and Society in The new Millennium" 1999 published as Glayde
Whitney, Reproduction technology For A New Eugenics")
20) Darwinisme,
Dominance & Democracy : The Biological Bases of Authoritarianism by
A. Somit, Steven A. Peterson
Introduction à la critique de l'eugénisme et du néoeugénisme
Américain du Chapitre IV (Pour une critique du fascisme Japonais)
sur la base de "War Against The Weak" (Eugenics and America's Campaign
To Create a Master Race) de Edwin Black.
21) LAW.COM, The American Lawyer : The
Origins Of Hate by E. Black
22) USA TODAY Health & Science : Book
Explores Eugenics'Origins, by Dan Vergano
23) APPLE-PIE EUGENICS :
War Against The Weak (Eugenics and America's Campaign To Create a Master Race)
by Charles Colson
24) The Miami Herald Herald.com : History
of Eugenics Offers Lessons for Future, by Richard Pachter
25) San Antonio's Express-News : Author
says Hitler embraced U.S. Idea, by Cindy Tumiel
26) The Canadian Jewish News : Master
race Theories developed In U.S. : Author, by Michael Regenstreif
27) Cleveland Jewish News.com : Connecting
The Dots Between Hitler and U.S. 'Science' , by Cynthia Dettelbach
28) News HeraldTribune.com : Book
Records American Efforts To Create Pure Nordic Race, by Susan L.Rife
29) DallasNews.com The Dallas Morning News : Unmasking
a Dark Chapter in U.S. History
30) Image Archive On The American Eugenics Movment, Cold Spring Harbor Laboratory
: Eugenics Image Archive
et DNA CHRONICLE (Trial of Carrie
Carrie Buck) : Human Genome Project and Eugenics
::: la
fin du chapitre 3 (2) ::: :: chapitre 4 ::