CHAPITRE 4 (1)


------------------------------------------------------------------------------------------------
CHAPITRE 4 (1) , (2)

Le droit des riches, le néo-libéralisme et la terreur.
(critique du fascisme japonais)

Critique des fondements de l'histoire fasciste japonaise par les quatre principes de gouvernement de l'empereur Justinien. (théocratie européenne, casuistique chrétienne, droit moderne, eugénisme, science militaire appliquée, formation des bourreaux, torture, propagande militaire japonaise)
------------------------------------------------------------------------------------------------


1- principe du gouvernement divinement transmis,
2- efficacité dans la guerre (feliciter peragimus),
3- culte de la paix,
4- sustentation de l'état de la chose publique

Nous dédions ce chapitre au F.M.A-Forum Mondial des Alternatives, réseau international de centres de recherche et d'intellectuels militants du Sud et du Nord crée en 1997 et visant à soutenir le processus de convergences des mouvements sociaux et l'émergence d'alternatives de développement démocratique, plurielles et durables à la mondialisation néo-libérale et aux différentes formes de discrimination ou de domination.
Le FMA voit dans l'action conjugée des mouvements citoyens, dans leurs revendications et dans les expériences socio-économiques et politiques alternatives qu'ils véhiculent, les lignes de force d'une démocratisation en profondeur du système mondial et les embryons d'un modèle de société juste et durable.

FMA : http://www.forum-alternatives.org/fr/node/view/284


P. Legendre, juriste du droit civil romain antique (dont nous ne partageons pas la critique des principes rawlsiens, du droit moderne ni les propos sur les inégalités) pose la question de l'institution des fils (produire le semblable à partir du semblable) tout en s'opposant à la dualité : "le fils peut-il battre le père ? qu'est-ce qu'un fils ?"
Puis "nous sommes enfants des images fondatrices et c'est en cela que nous sommes fils de, fille de... ou images de Dieu et du monde (Imago Dei et Mundi).

"Autrement dit, écrit Legendre, produire le semblable à partir du semblable dans l'espèce parlante, c'est faire vivre la logique de l'identité en instituant le discours des images... Quel est le fondement des termes l'homme-image de Dieu, si ce n'est, non pas un au-delà du monde de l'homme avec lequel l'homme serait en rapport d'image, mais la parole sacrée de la Genèse, une parole posée comme l'au-delà de la parole pour l'homme ?

"Nous avançons dans un vide sans réalité" (de l'un indicible et dicible, Traité des premiers principes, Damascus). Nous avons donc affaire (au regard du vide sans réalité, postulat) à l'indicible, et cependant en l'occurence parfaitement circonscrit par le théatre divin du texte, livre-sanctuaire de l'inaccessible (métaphore qui nous fait représentable, c'est-à-dire en somme palpable parce que parlable) qui aurait raison de tout et aurait comme tel statut de principe des catégories; en d'autres termes : statut de principe de Raison (définitivement non humaine ou relevant de l'Essence).

"Ainsi considérée, la formule l'homme-image de Dieu signifie simplement que la reproduction du semblable pour l'humanité passe par un discours de la causalité, impliquant non seulement un savoir sur la cause (quel que soit le contenu de ce savoir), mais que ce discsours célèbre le principe d'un tel savoir, de telle sorte que tout sujet, ressortissant légal de ce discours, puisse entrer dans le lien d'image avec le principe fondateur, par le biais précisément de la raison, du principe fondateur.
"Car en définitive, c'est bien de cela qu'il s'agit : la formule l'homme-image de Dieu est fondamentalement une mise en scène du principe de raison dans la culture d'Occident, et par là jette les bases d'un discours normatif des catégories :

1- fonder en raison la reproduction des fils et en tirer des conclusions juridiquement transmissibles...
2- mettre en relief le discours des images comme noyau dur du Droit, l'institution du semblable à partir du semblable.

(Ainsi) la loi du vivre (lex vivendi) a été inscrite dans le coeur de l'homme.
Cette métaphore irradie l'ensemble de discours et de règles que nous appelons le Droit, mais aussi elle notifie que cet ensemble relève d'un auteur de la loi du vivre, autrement dit d'un au delà dont procède cette loi, de la Référence qui lui donne statut d'être ce qu'elle est, c'est-à-dire une loi constituant l'homme comme vivant.
"Nous voici non plus en présence d'une causalité matérielle, mais de la légitimité, c'est-à-dire de la marque, en l'homme, d'une paternité de la loi. Il s'agit de causalité généalogique...

Tel est le passage qu'accomplissent les procédures institutionelles en introduisant l'homme à son identité, en lui donnant statut de fils de, fille de, c'est-à-dire en lui donnant statut de semblable dans l'espèce.

"(Maintenant) si le langage est la première institution, eu égard au déterminisme symbolique dont relève la reproduction de l'espèce parlante, cela veut dire que le langage n'est pas seulement le monument social de la langue et du système sémantique, mais le discours instituant le langage comme loi du sujet. Cela n'est pensable qu'en posant, à un niveau qui soit pertinent dans la structure, les catégories fondatrices de la différenciation pour le sujet comme catégories parentales.

"De ce fait, compte tenu que ces catégories échappent par principe à tout arbitraire des familles, les parents concrets se trouvent placés sous statut symbolique, en ce sens qu'ils ne sont pas en position d'inventeurs de la loi généalogique, pas plus qu'ils n'inventent le langage, mais que simplement ils soutiennent en leur personne une fonction d'identification pour le sujet introduit par leurs soins à la parole, autrement dit introduit, par la médiation des fonctions parentales dans le concret des familles, à l'institution du langage, c'est-à-dire à la loi du vivre.

"Ainsi aperçevons-nous les deux niveaux distincts de la construction institutionnelle ou se joue la reproduction humaine, qui sont les deux niveaux solidaires de la filiation :

1-un niveau que nous pouvons qualifier de théologico-politique, définissant la place où se tient le discours de la Référence comme place inaccessible au sujet - place théatrale où la société se présente comme figure de l'espèce;
2-un niveau second du Politique, où se tient le discours familial, en représentation symbolique de Référence fondatrice - place où se joue indéfiniment, d'un module généalogique à l'autre, la partie identificatoire du sujet.

"Selon cette perspective de hiérarchisation fonctionnelle des niveaux dans la structure, dit encore P.Legendre, le Droit peut alors être défini : discours social ayant à charge de verrouiller l'institution du langage. Verrouiller, en un double sens : négatif et positif.

"Négativement : le Droit ferme l'entrée à tout discours qui viendrait délirer sur l'ordre des places dans la structure; le Droit maintenant l'écart entre les niveaux.
"Positivement, le Droit assure la communication entre les niveaux par le commerce des interprétations, notemment par la casuistique..." (Leçons VI "Le pouvoir généalogique des Etats" dans "Les enfants du texte", études sur la fonction parentale des Etats et Leçons IV " Le dossier occidental de la parenté", P. Legendre, Fayard, 1985)


"(...) L'empereur divin Meiji (1868-1912, père de l'empereur Taisho) fixait son esprit sur la civilisation du monde (inspiration du droit codifié civil, pénal,commercial, public, constitutionnel fançais, anglais, allemand et américain...). Ses armées déferlèrent sur la Corée et la Mandchourie, détruisirent la flotte Chinoise et occupèrent le port de Weï-Haï-Weï dans la péninsule de Chan-toung. Le 17 avril 1895, le traité de Shimonoseki mettait fin à la guerre sino-japonaise. La Chine cédait au Japon Formose, les îles Pescadores et la presqu'île de Liao-toung au sud de la Mandchourie ; elle devait verser une lourde indemnité de guerre, reconnaître l'indépendance de la Corée et accorder aux ressortissants Japonais les mêmes privilèges diplomatiques et commerciaux qu'aux Occidentaux. Dans cet âge d'impérialisme triomphant, les pays d'Occident, loin de condamner l'agression nippone, se montrèrent satisfaits de la réussite de leur élève (...)" ("Démocratie et impérialisme" E. O. Reischauer, ambassadeur des USA au Japon 1960-1966)


"(...) En montant sur le trône, l'empereur Taisho (1912-1926) aspirait à devenir un monarque absolu et un batisseur d'empires. Il espérait doter le Japon d'une administration "ocidentale progressiste établie sur le modèle de celle d'Alexandre le Grand, de César, de Louis XIV et de l'empereur d'Allemagne..."
("Le coup d'Etat de Taisho (père de Hirohito)" et "La conspiration de Hirohito")


"(...) A un banquet donné en l'honneur des écrivains durant l'automne de 1963, Hirohito avait suggéré à ses voisins de table qu'il était temps de surmonter le choc de Hiroshima et de recréer le climat du Japon d'avant-guerre ainsi que le véritable esprit de l'histoire. La Seconde Guerre n'apparaissait plus comme une bévue colossale mais comme une opération politique habile qui avait hâté l'industrialisation du Japon..."
(Avant-propos de l'historien David Bergamini, "La conspiration de Hirohito", Fayard, 1973)

I

Deo auctore


"De Dieu l'auteur procède la légitimité de tous... De l'abandon en l'Autre, en l'empereur, Dieu ou Bouddha, naît, au regard de la dogmatique, l'institutionnalité du langage, le "rapport unique" du mot aux choses, la limite de toute chose et de tout homme... le discours fondateur des catégories puis l'interprète, inaccessible et sacré, intermédiaire de l'instance, le magistrat, puis le guerrier, le civil et l'esclave..."


"L'idée d'une définition de l'universel produite par les uns et exigeant de tous qu'ils s'y convertissent est à peu près aussi réductrice et laide que celle de l'homme en tant que machine comportementale". ("Résister ? Un devoir!", Isabelle Stengers, Philosophe, Université Libre de Bruxelles, Politis n°579- 16.12.1999)

Les juristes constitutionalistes Ichiro Kitamura et Takeshi Yasuda voient dans le retour à la culture juridique des "formes préétablies" (kata), rapport au précédent en droit pénal, un support à la fois original et discutable du système juridique et bureaucratique japonais.
"Un précédent vaut mieux que cent argumentations du point de vue de la persuasion...
L'esprit du précédent semble faire partie de la "culture du kata ou de la forme préétablie" (kata no nihon-bunka) suivie dans divers domaines culturels, artistiques et sportifs : tel que le kabuki, le nô, le judo, le karaté (dô), le kendô (escrime), le shodô (écriture), l'ikébana (ou kadô, arrangement de fleurs), le sadô (cérémonie du thé), etc. On les apprend à travers la répétition des formes préétablies en vue d'être initité au secret de la dô, voie montrée par les ancêtres, qui n'est rien d'autre que l'expression japonaise de "vérité.
Notons enfin trois observations sur la culture juridique des formes. D'abord, celles-ci s'apprennent par l'imitation. Les modèles sont fournis non seulement par le précédent mais aussi par le comportement des autres. Une tendance à l'homogénéité et à la standardisation en est la conséquence : le critère de l'homme moyen ou raisonnable, employé en matière de responsabilité par exemple, cadre bien avec le caractère "extro-déterminé" de l'homme en combinaison binaire.
Ensuite, l'apprentissage et la conservation des modèles s'accompagnent parfois d'une obsession perfectionniste. Symptôme d'une fixation psychologique, elle entraîne une tendance à la subtilité d'une part, et d'autre part, à l'intolérance, à l'intransigeance."
("Une esquisse psychanalytique de l'homme juridique au Japon" RIDC 4-1987, SLC, Paris)

Mise en perspective historique de l'impérialisme nippo-americain
Pensée globale, capitalisme et eugénisme

La voie globale montrée par les ancêtres - "la pensée globale ayant la prétention d'élaborer des catégories universelles débouchant sur des théories explicatives, écrira F.Houtart dans son analyse marxiste de la religion, valables au travers du temps et des espaces... (et conduisant) aux abstractions (détruisant) le concret, le variable, l'historique... - en tant qu'une voie rituelle codifiée relève également du culte des esprits tutélaires.
Cette culture conduit bien l'esprit des ancêtres à un rôle de protection spécifique sur la voie dans l'univers et le temps, et à un maître initiateur dispensateur de la voie, "divine" le plus souvent.
Dans le contexte religieux japonais de la vérité "dô", divine, la voie est indissociable de la vérité spirituelle contenue, selon l'idéal shinto, en un Kami, un esprit ou une déité locale, régionale.
Cette dernière, le Kami, concerne / contient tout autant la vie/esprit du chef d'entreprise, l'entreprise, un contrat, une section d'assaut lors d'un combat, un programme ou un projet informatique militaire, la sagesse d'un ascète yamabushi au coeur d'une montagne, la colère d'une tempête sur l'océan... la violence des chercheurs militaires et civils (mathématique, chimie, biologie, physique), la violence cachée des princes héritiers Takeda et Mikasa (protecteurs politiques des unités 731 et 100 pour la guerre bactériologique) ou encore, la criminalité politique idéalisée d'un empereur gouvernant par l'assassinat.
Citons, d'après David Bergamini, les assassinats en février et mars 1932 du ministre des finances Inoue Junnosuke et du baron Dan du cartel Mitsui. Tous deux refusaient de "faire payer" (pour le premier), et de "payer" (pour le second), l'effort de guerre contre la Chine; les "zaibatsu" (trusts pré 1946) préférant les alliances stratégiques avec l'industrie civile et militaire américaine. Citons encore l'assassinat, en mai 1932, du 1er ministre Inukaï, constitutionnaliste et ennemi de la pensée militariste impériale.
"Prêtre-assassin" shinto, esprit scientifique évolutionniste et héritier de l'Etat capitaliste industriel (Meiji et Taisho), Hirohito s'inspirera également des recherches en astronomie de (sir) J. H. Jeans, célèbre physicien qui enseignera les mathématiques et l'astrophisique théorique à Princeton (critiques 1905-1909 de Newton, Bequerel, Planck, Einstein, Hartmann...et en 1943 d'Heisenberg, de deBroglie, Schrödinger, Niels Bohr...) et qui évoluera parmi les plus fervents défenseurs des théoriciens de l'eugénisme du début du XXème siècle. Citons pour mémoire :

< 1 > Charles Lewis Tiffany, "roi des articles de luxe de bureau (1837) et du diamant (1878)" (dont J.H. Jeans épousera l'une des héritières) fondeur d'épées et de drapeaux de l'Union Army durant la guerre civile (1862), jouera un rôle décisif dans le soutien de l'idéologie nationaliste et militariste pour "la suprématie de la race blanche américaine" (à laquelle sera dédié notamment le diamant White Light) et la "défense secrète" du président des Etats-Unis.
Tiffany "élitiste, capitaliste et patriote" (également esclavagiste en Afrique du Sud, appliquera, précisément à partir de 1878, la recherche fondamentale en géologie de G.F.Kunz à la prospection commerciale du diamant, de l'or et de l'argent). Il jouera également un rôle important dans la configuration du système gouvernemental des poids et mesures des métaux précieux, notamment pour l'étalonage de l'or et de l'argent dans les produits commerciaux aux Etats-Unis et dans le monde (unité standard du 925/1000 sterling).
Le processus d'étalonnage US pour les métaux précieux inspireront également dès 1870 Shibusawa Eiichi (1840-1931) chargé par l'empereur Meiji (1868-1912) de réorganiser le système des poids et mesures sur le modèle occidental, base technique des corporations industrielles au Japon. Shibusawa Eichii fondera pour sa part près de 500 compagnies, industries et banques, et sera considéré, à ce titre, comme le "père du capitalisme nippon". En 1871 Tiffany & Co s'inspirera, pour la première fois dans l'histoire de l'argenterie américaine, de peintures japonaises contemporaines.
Tiffany sera également l'un des fers de lance de la fondation de services secrets pour la lutte contre les contrefaçons monétaires : 1865, 1867, et l'un des nombreux inspirateurs du Prohibiting Act (1877) pour la lutte contre la contrefaçon des pièces et des lingots en or et en argent...
(éléments d'histoire comparée : les services secrets US et Tiffany & Co)

< 2 > Edward H. Harriman, "Roi du chemin de fer", fondateur de la compagnie historique des chemins de fer Union Pacific Company financera dans le cadre de ses activités philantropiques, le NYBII, New-York Bureau of Industries and Immigration : déportation, incarceration, ségrégation, opposition aux mariages et stérilisation forcée des juifs, des italiens, des immigrés aux Etats Unis...

< 3 > John D. Rockefeller "roi du pétrole" qui contrôle, selon Ron Chernow (historien des familles banquières Morgan et Warburg) , 90 % de la raffinerie et de la vente du pétrole américain en 1914, créera The Rockefeller Foundation. Cette structure servira, selon l'historien Edwin Black, au financement spécifique du German Eugenics Program et du Kaiser Wilhem Institute for Anthropology, Human Heredity and Eugenics de Berlin et à ce titre des recherches du Dr. Otmar Freiherr von Verschuer (spécialiste de l'hérédité), de son assistant, le Dr.Mengele (médecin chef à Auschwitz). Le Rockefeller Institute for Medical Research de New-York financera pour sa part les recherches fondamentales du chercheur français Alexis Carrel (chirurgie expérimentale, transplantation des tissus et des organes, conservation d'organes) - Associate Member (1906) et Full Member (1912) du Rockefeller Institute for Medical Research, Prix Nobel de Physiologie cette même année 1912. (JTANews Golbal New Service of the Jewish People et Edwin Black : "Hitler made eugenics famous, but he took it from United States", 28 août 2003, et Alexis Carrel)


New-York, Paris, Berlin, Tokyo
Mise en perspective diachronique critique d'une théorie explicative sur les inégalités sociales et raciales, catégories voulues universelles, d'avec les lois publiques.

La loi de Vichy du 17 novembre 1941 signée par le maréchal Pétain, l'amiral Darlan, vice-président du Conseil, Pierre Pucheu, secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Serge Huard, secrétaire d'Etat à la Famille et à la Santé, Yves Bouthillier, secrétaire d'Etat à l'Economie nationale et aux Finances, offrira une dimension légale et publique à la Fondation Française pour l'Etude des Problèmes Humains que dirigera Alexis Carrel, et dont le siège figurera à l'ancienne Fondation Rockefeller à Paris.

La loi complémentaire du 14 janvier 1942 approuvera ses statuts.

Cette loi stipule dans son article 1er que la Fondation "a pour objet l'étude, sous tous ses aspects, des mesures les plus propres à sauvegarder, améliorer et développer la population française dans toutes ses activités. Elle est chargée en particulier de procéder à des enquêtes, tant en France qu'à l'étranger, d'établir des statistiques, de constituer une documentation sur les problèmes humains, d'équiper des laboratoires, de rechercher toutes solutions pratiques et de procéder à toutes démonstrations en vue d'améliorer l'état physiologique, mental et social de la population."
Le 23 février 1943, Alexis carrel signera une Décision sur l'organisation intérieure de la Fondation : "Pour quelles raisons un peuple jadis réputé intelligent a-t-il décliné ? Par quels moyens pouvons-nous récupérer nos qualités ancestrales ?
"Il y a sans doute un certain nombre d'enfants et de jeunes gens hautement doués au point de vue physiologique, moral et intellectuel. La Fondation projette donc de localiser ces sujets d'élite, d'analyser les causes de leur supériorité et de chercher comment favoriser leur développement optimum. Comment provoquer la naissance d'enfants héréditairement bien doués ?
"Il ne sert à rien d'augmenter la natalité si l'accroissement de la population se fait grâce à la fécondité d'éléments tarés. Il semble bien, cependant, que les allocations familiales telles qu'elles sont pratiquées aujourd'hui soient loin de favoriser la propagation des meilleures souches.
"(...) Beaucoup d'immigrants, on le sait, ont été admis en France. Les uns sont désirables, les autres ne le sont pas. La présence de groupes étrangers, indésirables du point de vue biologique, est un danger certain pour la population Française.
"La Fondation se propose de préciser les modalités d'assimilation des immigrants afin qu'il devienne possible de les placer dans des conditions appropriées à leur génèse ethnique. Elle procède actuellement au dénombrement et à la localisation de certaines catégories d'entre eux, surtout des nord-africains, des arméniens, des polonais.
"Elle étudie en particulier la population arménienne d'Issy-les-Moulineaux. Elle cherche à savoir ce que valent les produits de croisement de ces étrangers avec les français. Il y a déjà en France 13% d'étrangers. Ces étrangers ont été admis sans aucun égard pour leur influence possible sur la population française. Il est indispensable d'avoir une politique de l'immigration et de déterminer quels sont les immigrants dont la présence est désirable du point de vue biologique de la nation." (Fédération Nationale des Déportés, FNDIRP, "Les buts de la Fondation Française pour l'Etude des Problèmes Humains", "Le Patriote Résistant", septembre 2003)


< 4 > Andrew Carnegie (1835-1919).
La fortune amassée par le "roi de l'acier" et la Carnegie Steel Company permettra d'ancrer dans l'histoire la théorie de l'hérédité notamment par le truchement des recherches fondamentales du Cold Spring Harbor laboratory de Long Island.
Ces recherches inspireront aux élites nationalistes et militaristes américaines le recensement des races, des familles, des lignées bien avant Hitler et aboutiront même, conjointement à celles menées par la Rockefeller Foundation et les "Harriman charities", à plus de 60 000 stérilisations forcées. En 1924, par exemple, l'Etat de Virginie adoptera le Sterilization Act.
Rappelons que Rockefeller offrira en 1926 jusqu'à $250 000 (aujourd'hui $2 500 000) au German Psychiatric Institute du Kaiser Wilhelm Institute de Berlin qui deviendra le Kaiser Wilhelm Institute for Psychiatry et que le Dr. Ersnt Rudin, l'un des principaux psychiatres du KWIP, deviendra l'un des inspirateurs du système de répression médicale du IIIème Reich. L'Institute for Brain Research, autre section des institutions eugéniques du KWI, recevra également de Rockefeller (1929) un budget spécifique de $317 000 ($3 170 000) et un financement spécial sur sept ans afin d'assurer un programme de recherche biologique sur la race allemande.
Andrew Carnegie, en tant que précuseur de la pénalisation de la misère et de la tolérance zéro envers les plus faibles, et selon un article récent du Global New Service of the Jewish People, aurait financé dès 1911 un programme scientifique en 18 solutions pour identifier et éradiquer les faibles et les dégénérés aux Etats- Unis. La huitième solution "pour régler définitivement le problème" sera l'euthanasie.
Ce programme global historique anticipant des atrocités hitlériennes aura pour intitulé : "Preliminary report of the committee of the Eugenic Section of the American Breeder's Association to study and to report on the best practical means for cutting off the Defective Germ-Plasm in the Human Population." (JTANews, "Hitler made eugenics famous but he took it from United States" et War Against the Weak by E.Black , 2003)

"It is better for all the world, if instead of waiting to execute degenerate offspring for crime, or to let them starve for their imbecility, society can prevent those who are manifestly unfit from continuing their kind... Three generations of imbeciles are enough." (Buck v.Bell, décision du juge Oliver Wendell Holmes, Cour Suprême des Etats-Unis, 1927).
"Quelques années plus tard, écrira Ed. Black, les criminels de guerre nazis citerons Holmes pour assurer leur défense lors du procès de Nuremberg" (War against the Weak, Ed.Black, 2003)

L'empire shinto d' Hirohito assis sur une théorie mathématique de l'ordre universel et un rationalisme darwinien de l'ordre social industriel

L'empereur Hirohito, pragmatique, trouvera un intérêt (à l'heure ou les progrès en mathématique de la nouvelle physique révolutionnent les vieux modèles mécannistes et le fondement même de la technologie civile et militaire) en les critiques de J. H. Jeans (1877-1946) sur le Big Bang de Lemaître (1927), le principe d'incertitude d'Heisenberg (1927), la fission nucléaire de Meisner et de Hahn (1939), les travaux sur les étoiles à neutrons et les trous noirs d'Oppenheimer (1939), mais aussi en la théorie explicative (plutôt métaphysique) de Jeans sur la Pensée Globale : "l'univers en tant que pure pensée mathématique" :
"(...) The terrestrial pure mathematician does not concern himself with material substance but with Pure Thought . His creation are not only created by thought but are Pure Thought... If all this is so, then the universe can best be pictured, although still imperfectly and inadequately, as consisting of pure thought, the thought of what, for want a wider word, we must describe as a mathematical thinker (1) (...) The Univers consists in the main not of stars but of desolate emptiness; inconceivably vast stretches of desert space in witch the presence of a star is a rare and exceptional event (2) "... (The Mysterious Universe, 1930 (1) et The Universe Around US, 1929 (2))

Aujourd'hui réfutée, la théorie mathématique de Jeans sur l'origine du système solaire (citons également de Jeans ses travaux sur la théorie mathématique de la répartition de l'énergie dans les systèmes dynamiques, la théorie mathématique de la dynamique des gaz, la théorie mathématique de l'irradiation et de la matière, la théorie mathématique de l'électricité et du magnétisme) stipulait que les planètes du système solaire étaient issues de la colision du soleil par une comète.
Cette découverte qui lui vaudra le Adams Prize en 1917 (Problems of Cosmogony and Stellar Dynamics), si elle réfute l'hypothèse cosmogonique de Laplace, s'accorde parfaitement aux propositions de la religion d'Etat shintoïste. Et sa réfutation ultérieure n'altérera ni la tyrannie religieuse du shinto d'Etat, ni l'origine métaphysique de l'empereur, laquelle selon la dogmatique shinto, considère l'empereur en tant qu'un descendant du Kami (ici déesse shinto) du soleil et de la lumière, déesse Amaterasu-Ômikami, "Grande divinité illuminatrice du ciel".

Hirohito, en tant que biologiste chercheur (spécialiste des moisissures), étudiera également les travaux révolutionnaires d'Alexandre Oparine (biochimiste) et de J.B.S Holdane (biologiste) développant dès 1922 une hypothèse commune sur les origines chimiques de la vie, appelée : "soupe prébiotique" ou "soupe primordiale".
La doctrine dira très prosaïquement que l'origine de la vie relève d'un composé de méthane, d'amoniaque, d'hydrogène et de vapeur d'eau dans une atmosphère raréfiée... De ce composé, selon l'hypothèse Oparine-Holdane, la vie aurait jailli sous la forme d'acides aminés-corps simples, évoluant dans le temps en polymères (molécules complexes formées de plusieurs molécules) : proteines et ADN... plantes, animaux, anthropoïdes, hommes et à ce titre modèle (?) d'une chimie et d'une biologie évolutionniste militaire, à la fois théorique et expérimentale, telles que le prouveront, à tout le moins, les expérimentations russes, américaines et japonaises. Le médecin-général Shiro Ishii, "guerrier divin" de l'Unité 731 pour la guerre bactériologique totale, s'illustrera en ce domaine.

Pour Hirohito, la base chimique du darwinisme et des inégalités raciales (étendues jusqu'aux systèmes sociaux mondiaux), au regard des thèses de l'historien et archiviste David Bergamini, consiste en le fondement scientifique d'une stratégie impériale industrielle globale dont le premier mouvement consiste en l'unité nationale par la guerre.
Le monde (chimiquement ou prébiotiquement) procède du simple et les espèces contemporaines (comme les sociétés inégalitaires et raciales) procèdent d'une chimie évolutionniste infiniment complexe (shéma favorable à l'entitétisme physique, social et théologique, clef idéologique du patriotisme et de l'effort de guerre industriel) sur la base d'une imagerie cataclysmique purement mathématique (symbolique rationnelle de la formation du système solaire et du commencement, théorie occidentale).

Rappelons ici, d'un point de vue idéologique (puisque le Japon est traditionnellement à 80% bouddhiste et à 80 % shintoiste), que le "hiérachisme biologique", omniprésent dans la représentation bouddhiste relève d'une symbolique fondée sur les critères de perfection formelle et corporelle de "32 signes physiques majeurs parfaits du bouddha et (selon les traditions ) de 108 signes mineurs", ce qui exclut, de fait, l'imperfection physique ou biologique (constante de la doctrine biocratique) de toute représentation. Il nous paraîtra utile de rappeler que pour un bouddhiste traditionnaliste japonais l'empereur est l'égal du bouddha ou le bouddha vivant.
Aussi le bouddhisme historique attachera-t-il beaucoup d'importance à justifier la présence du prince (depuis la mort de Shakyamuni), de l'élite (les deux ou trois premiers disciples communautaristes de bouddha, Maudgalyana, Shariputa et Ananda) et du religieux militarisé et patriote (les moines chinois et japonais, du moyen-âge à la seconde guerre mondiale) sur la voie institutionnalisée, en dispensant une lecture résolument fasciste du concept de "karma".
Le "karma" en tant que "cause" des inégalités biologiques (l'ordre naturel) justifierait les différences entre les espèces et les races (et l'exclusion des pauvres pour en changer l'aspect) ce, bien avant l'invention de l'eugénisme en 1863 par sir Francis Galton, cousin de Darwin.

Il sera donc clair, en ce début de XXème siècle, que la mise en application de la biocratie évolutionniste stimulera l'imagination stratégique des pouvoirs exécutifs, judiciaires, législatifs et administratifs dans le monde, au point de légitimer la représentation (sacrée et inaccessible) par l'assassinat politique idéalisé.
La chirurgie expérimentale et la maîtrise croissante des transferts d'organes (ainsi que leur conservation) d'Alexis Carrel, la maîtrise expérimentale de la chimie prébiotique de l'univers simple et complexe, des espèces et des choses d'Oparine-Holdane, la maîtrise mathématique de la dynamique universelle et de la création de la matière, autant dire de la quidité du vide et de l'univers par l'ainsité mathématique de Jeans, auront contribué, qu'on le veuille ou non, à façonner l'idéologie de l'entitétisme physique, social et théologique, qui donnera une forme spécifique à l'administration scientifique, militaire et industrielle, japonaise pour vaincre "l'arrogance raciale, juridique, commerciale et militaire, de l'occident".

"Passing of the Great Race" (Madison Grant) et le sacrifice des faibles"
Hirohito sera l'un des nombreux héritiers des théories de l'hérédité comme rapportées par les savants japonais ayant visité les laboratoires de recherche des principales fondations eugéniques des Etats-Unis et d'Europe.
Théories qui contribueront à restaurer le modèle civil, totalitaire et militaire, Meiji et Taisho sur la base du droit civil et des technologies occidentales. "Le sacrifice des faibles et des barbares" sur les autels du culte de la paix de l'Etat shintô, universel de justice par le culte de la guerre n'est pas nouveau. Le montage : dieu l'auteur, la guerre, l'Etat parental inquisitorial, supports exclusifs de la paix, de la filiation, de la représentation et de la culture ... pour l'industrialisation de l'empire est déjà très présent dans la structure Uji de la famille japonaise entre le Vème siècle et le IXème siècle. Système de filiation patrilinéaire (au sein de la famille japonaise dont le maître est l'ultime relais de l'administration omnipotente) qui fournira à la maison impériale un modèle idéal de subordination permettant la reproduction, d'une génération l'autre, de l'appareil hiérarchique de l'Etat.
Hirohito, Grand Prêtre shinto et "Kami", n'est que très peu considéré par ses contemporains comme d'essence humaine. L'empereur est "au dessus des lois, esprit immortel", ou "toutes les lois, toutes choses", ce qui, en terme de propriété ou d'appropriation des choses et des hommes, revient au même.
L'article 3 de l'ancienne constitution du Japon dira : "L'empereur est sacré et inviolable. Il ne peut être détrôné sous aucun pretexte et il ne doit pas être tenu pour responsable de dépasser les limites de la loi dans l'exercice de sa souveraineté. Toute la responsabilité de l'exercice de la souveraineté doit être assumée par les ministres d'Etat et les autres représentants. En conséquence, seuls les instruments de la souveraineté peuvent faire l'objet de critiques mais non la personne de l'empereur. Les lois, notamment les lois criminelles, ne sont pas applicables à l'empereur car aucune cour de justice ne peut le juger. Il n'est soumis à aucune loi". L'empereur est bien protégé par un principe d'irresponsabilité héréditaire.

David Bergamini qui s'attachera à démontrer par les archives japonaises la criminalité de l'empereur durant la seconde guerre mondiale, écrira, à propos de son statut divin et intouchable : "Dieu est mort... (...) Il fallait que le souverain renonce publiquement à sa divinité. Les japonais cultivés, y compris Hirohito lui-même, n'avaient jamais considéré l'empereur comme un Dieu dans l'acceptation occidentale du terme. A leurs yeux, il était un Kami, ou un esprit immortel, mais tout ce qui était Japonais - hommes, femmes animaux, plantes ou rochers - possédait une parcelle d'immortalité et la part de l'empereur était, à cet égard, plus importante que celle des autres. Le Kami n'avait rien de surhumain. Le monde des esprits auquel il appartenait était l'ombre du monde réel. Il était animé entièrement par les âmes des créatures terrestres et aucun dieu ne le gouvernait. Après sa mort, l'empereur allait rejoindre les âmes de ses ancêtres qui le peuplaient déjà. Dans ces conditions, Hirohito ne verrait aucun inconvéniant à déclarer qu'il ne prétendait pas à la divinité selon la conception occidentale..."

1er janvier 1946, Hirohito et Mac Arthur approuveront le texte suivant : "Les liens existant entre nous et notre peuple ont toujours été fondés sur la confiance mutuelle et l'affection. Ils ne reposent pas sur l'idée erronée que l'empereur est divin et le peuple japonais supérieur aux peuples des autres races et destiné à gouverner le monde".
5 mars 1946, Winston Churchill, à Fulton dans le Missouri, fief électoral du président Truman depuis 1935, prononcera son discours sur le "rideau de fer" et l'isolement du bloc communiste (Russie, Europe, Chine) d'avec le reste du monde économique.
La doctrine du libéralisme, de la liberté des échanges par l'abaissement des droits de douanes (27 pays), commencera par "fermer les frontières U.S." avec la ratification des accords de Bretton Woods fixant deux ans plus tôt les règles du jeu monétaire (étalon change-or/Gold Exchange Standard et convertibilité du dollar à 35 $ l'once d'or, qui se révèlera un jeu à somme nulle pour les pays pauvres : "je gagne, tu perds") pour la maîtrise économique du marché mondial par les reconstructions.
1946 annonce aussi l'ére des grands projets militaires assistés par ordinateur épicentre d'une expansion technologique commerciale légale, juridique, consubstantielle à la lutte institutionnelle contre le modèle communiste :
"1- émergence du "closed-world discourse of global surveillance and control through high-technology military power",
"2- émergence de la cybernétique militaire, de l' intelligence artificielle et, selon P.N.Edwards, de la volonté de "contrôler digitalement les climats des pays du bloc communiste",
"3- émergence en février 1947 du Loyalty Program du président Truman : enquêtes sur les infiltrations communistes dans l'administration,
"4- émergence du Plan Marshall, aide à l'Europe du 1 avril 1948 au 30 juin 1952,
"5- émergence en octobre 1947 du General Agreement on Tariffs and Trade - GATT .
"6- émergence des trois bases de la politique keynésienne américaine :
"a -diminuner les impôts,
"b -baisser les taux d'intérêts,
"c -encourager les aides d'Etat par des garanties croissantes d'emprunt et de crédits d'impôts pour encourager la consommation des ménages."

Le 3 mai 1946 débutera au Japon, à Tokyo, le procès de 28 criminels de guerre Japonais. En octobre, fin (?) du procès également de Nuremberg. Ces deux procès masqueront difficilement la responsabilité du "progrès" par les "grands projets scientifiques militaires" et les guerres, terrains d'application des technologies nouvelles, de la chimie industrielle et des bio-technologies.
Il est interessant de noter ici que deux des trois prix nobel de Chimie 1946, Wendell Meredith Stanley (National Research Council fellow à Munich en pleine période nazie, 1930, et plus tard conseiller du gouvernement des Etats-Unis) et John Howard Northrop (officier du Chemical Warfare Service durant WWI et consultant du National Defense Research Committee durant WWII) seront tous deux d'eminents bactériologistes et virologues, et tous deux hauts dignitaires du Rockefeller Institute for Medical Research de Princeton, New-Jersey.
L'épidémie de lutte contre le communisme "d'origine virale", stimulera la violence anti-rouge par le progrès militaire (et civil ?) d'un mathématicien princetonien tel que John von Neumann, spécialiste de la simulation sur ordinateur des explosions nucléaires militaires et du developpement de l'arsenal nucléaire à Los Alamos durant la seconde guerre ou du polonais Stanislaw Ulam (son élève) à qui le monde devra la Bombe H.

La politique alliée des Grands Procès

Cette volonté américaine d'hégémonie mondiale par l'application des nouvelles théories mathématiques et physiques sur la dynamique, l'électricité, le nucléaire, le magnétisme, le son, suractivée depuis la prise de Berlin par les spartakistes en 1918, apparaîtra pour beaucoup d'observateurs comme une mise en scène typique de la repésentation criminelle du capitalisme.
Elle sera, à tout le moins, le prolongement idéologique de l'oeuvre testamentaire des marchands de systèmes de défenses que l'histoire scolaire et les psychologues d'Etat dissimuleront habilement sous la forme de l'éducation, du progrès et de la civilisation. En 1925 près de 4000 milliardaires de la cote Est des Etats-Unis, commerçants, affairistes et banquiers, vivent en appui directement ou indirectement sur les idéologies nouvelles de défenses et les nouvelles perspectives scientifiques, "systémiques, ordinatorisées et fermées" (selon P.N.Edwards), au sens anthropologique, hautement structurales. Citons, parmi les plus illustres représentants de la flibuste internationale exploitant la manne du nouveau siècle : Flint, Rockefeller, Mellon, Warburg, Morgan, Dillon, Watson, Rothschild, Read, Browning, Remington, J.F.Queeny, Carnegie, Harriman, Ford,...

Cette pénalisation du monde par l'exploitation commerciale des grands projets militaires (légitimés par le concept ambiguë de défense) offrira à l'humanité une représentation sinistre de l'Etat de justice traditionnel en particulier lors du procès de Leipzig où l'on cherchera, en 1921, vainement et parmi "les seconds couteaux", des criminels de guerre "notoires" pour "la période globale 14-18".
Il paraîtra utile, ici, de rappeler que le Kaiser Guillaume II, bien que criminel de guerre 14-18, sera le symbole de la représentation progressiste de l'empereur japonais Taisho, 1912-1926 - Taisho qui sera servi du reste par six princes de sang dont deux sortiront de Saint Cyr, un de Coëtquidan, deux de West Point, et un de la prêtrise ultranationaliste shinto (qui administrera, du reste, la religion de l'Etat jusqu'en 1936-1937), année de la signature du pacte anti-kominterm. Le Kaiser sera également la gloire de l'empereur Showa -Hirohito (1926-1989), qui vivra entouré d'un gang de criminels de guerre-espions qui traverseront sans encombre le procès militaire international pour l'extrême-orient de Tokyo et qui vivront encore en 1980, honorés tout spécialement lors des cérémonies officielles impériales d'anciens combattants.
Quoiqu'il en soit, le Kaiser devra être jugé (en fait, il n'en sera rien) pour, selon les articles 227, 228, 229 du Traité de Versailles :" manquement aux lois et usages de la guerre". De près de 900 allemands accusés initialement de crimes de guerre (dont l'empereur), l'on se retrouvera à 45 accusés avec une instruction qui ne reussira pas à démarrer avant 1921.
En fait, si plus d'un million de personnes trouveront la mort selon les "normes légales" de la guerre : mitraillages, bombardements, torpillages sous marins et gazages, l'on cherchera des (et non les) responsables pour les massacres de civils, les tortures des prisonniers et autres actes de barbarie.
Les généraux allemands seront acquités, les commandants et les lieutenants, comme il fut dit, seront condamnés pour "homicide involontaire" à deux ans de prison ou seront acquittés.
Le procès de Leipzig qui débutera le 23 Mai 1921 pour juger des criminels de guerre allemands (par des juges allemands) ne "jugera" sa dernière affaire, le torpillage du navire hopital "Llandovery Castle" et le mitraillage de ses canots de sauvetage par le sous-marin U 86 du Cdt. Helmut Patzig, qu'en mars 1931... Cette histoire nationaliste tumultueuse se soldera par la cessation des poursuites contre Patzig dès 1931, et l'acquittement de ses deux officiers adjoints trois ans plus tôt (1928).

Le journal du parti nazi Völkischer Beobatcher du 17 mars 1931 écrira sur cette affaire : "le principe national doit rester au premier plan, et le juge allemand doit apprendre à accorder en toute circonstance une plus haute valeur à l'honneur et au bien de son peuple qu'à des réticences et des motivations de droit formel". A peine deux ans plus tard, en 1933, l'un des premiers camps de concentration nazi, Börgermoor, de la région de l'Emsland, ouvrira ses portes sous la direction des S.A. et sous la tutelle du ministère de la justice, aux opposants, aux communistes, aux syndicalistes, aux démocrates... régime disciplinaire et travail forcé. Le journaliste pacifiste Carl von Ossietzky (fondateur de l'organisation "Plus jamais la guerre", 1920) accusé de trahison dès 1931 pour ses dénonciations du réarmement de l'armée (commencé en fait dès 1927), y sera interné. Cela lui vaudra d'obtenir le prix nobel de la Paix en 1935, prix que Goering lui proposera d'aller chercher à la condition d'abjurer ses campagnes anti-nazies. Carl von Ossietzky refusera et trouvera la mort peu après (1938).

L'ère des nouveaux traumatismes intentionnels

Les acteurs économiques de la première guerre - les trusts mondiaux de l'acier et de la chimie Thyssen, Krupp, Bayer, Farben et leurs filiales- seront donc préservés. En fait les criminels de guerre jugés à Leipzig, Nuremberg ou Tokyo (d'autres procès militaires auront lieu en Asie du sud-est, en Indochine, en Amérique du Sud et en Chine sans publicité) apparaîtront en fait comme une idéalisation politique du crime de guerre à laquelle répondront de nouvelles normes juridiques, monétaires et commerciales. Le culte de la paix sera désormais légitimé par des compagnies et leurs filiales libérées de la honte de la collaboration économique.
Cette offensive se traduira bien par un processus de déculturation qui activera une logique initiatique par l'utilisation de techniques traumatiques inédites. Ces dernières, nous le voyons bien aujourd'hui par la misère de la plus part des pays, n'aboutiront jamais (non affiliation oblige) à la transformation espérée.
Poussées par un solide appareil normatif militaire, technique et technologique, une casuistique chrétienne fondamentaliste et néoconservatrice du culte traditionnel de la paix divine par la guerre, les théories explicatives purement capitalistiques libèreront sur le "monde prisonnier" de nouveaux traumatismes intentionnels : Bretton Woods, Plan Marshall, FMI, Banque Mondiale, GATT, OMC, Nations Unies...
Ces catégories voulues universelles en fait "néo-traumatismes" seront les vecteurs précisément d'une "démocratie universelle sans Etat guidées par les sociétés internationales" (grand projet militaire et commercial US) que seuls le communisme et l'islamo-fascisme puis un jour le terrorisme international (selon les théories d' Huntington et de Fukuyama) mettront en péril.
La légitimité "éthique, sociale et morale" des sociétés internationales (multinationales) évoluant plus que jamais dans un contexte politique, traumatisé intentionnellement, de fin de l'histoire et de clash des civilisations, aura réussi, semble-t-il, son pari de "paix mondiale par le commerce mondial " (image de l'effraction psychique de l'esprit du prisonnier torturé, sans espoir d'évasion) consistant, graduellement mais de façon insidieuse, à se substituer à la légitimité des Etats complices.

Le rapport spécifique que tissera IBM entre le marché des puissances de l'Axe (Italie, Allemagne, Japon) et le département du Trésor américain, en est une démonstration éblouissante.

"(...) IBM (en 1941), écrira Edwin Black, n'avait pas la moindre intention de mettre en veilleuse les activités de la Dehomag (filiale allemande d' IBM), pas plus que celles des filiales qui lui étaient liées. IBM déposa une demande au Département du Trésor : il s'agissait de transmettre une directive à l'ensemble de ses filiales européennes ainsi qu'à ses agences du Japon (...)
"En raison de la situation internationale, écrira la direction IBM, nous ne pouvons pas participer comme nous le faisons en temps normal aux opérations de nos entreprises dans différents pays. Nous vous avisons donc que vous aurez à prendre vos décisions de votre propre chef et ne pourrez nous contacter, qu'il s'agisse de conseils ou d'assistance, jusqu'à nouvel ordre." Cette note sera adressée au Département d'Etat le 10 octobre 1941.

"Le télégramme d'IBM à toutes ses filiales qui collaboraient avec les puissances de l'Axe, écrit Edwin Black, fut ainsi approuvé. Les instructions que Watson (Président IBM-monde) donna à ses filiales en octobre 1941 ne leur demandaient pas d'interrompre la production de cartes perforées pour l'Allemagne nazie. Elles ne leur ordonnaient pas de mettre fin à toutes leurs opérations. Elles ne fixaient pas de limites aux projets auxquels elles pouvaient participer. Elles ne demandaient pas aux bureaux installés en pays neutre de cesser de soutenir le programme hitlérien. Elles n'interdisaient pas l'utilisation des machines d'IBM dans des opérations de recensement ou d'enregistrement. Elles n'exigeaient même pas que l'on s'abstienne désormais d'envoyer des pièces détachées pour les équipements en place dans les camps de concentration. Les affaires continuaient (...)."
"Le 21 octobre 1941, le département du Trésor accordera enfin à IBM l'autorisation de fractionner ses actions (afin de protéger ses intérêts en Allemagne et ce malgré la chasse à la collaboration économique qui inscrira 1800 noms d'entreprises durant l'été 1941 et 5000 à la mi-janvier 1942 sur la Black List du Département de la Justice).

"Une semaine plus tard, bien qu'après qu'IBM eut requis l'autorisation de demander à toutes ses filiales de ne plus faire appel à elle, Chauncey (du siège IBM) s'entretint une nouvelle fois avec Woods (attaché commercial de l'Ambassade des Etats-Unis à Berlin ) :
"Chauncey : Nous avons obtenu l'autorisation du département du Trésor concernant l'accroissement du capital de la Dehomag et nous vous adressons un télégramme à cet effet.
Woods : Cela a déjà été fait. Votre fondé de pouvoir y a procédé le lendemain de ma conversation avec M. Watson (...)
Chauncey : Les actions ont-elles été distribuées proportionnellement ?
Woods : Oui, vous avez reçu la part qui vous revenait (...)
Chauncey : Mais les actions ont-elles été mises de manière à ce qu'IBM soit propriétaire de son pourcentage de l'augmentation ?
Woods : Oui.
Chauncey : Ce que je voulais dire, c'est qu'en autorisant cet accroissement nous voulons être sûrs que les actions supplémentaires distribuées aux autres actionnaires sont soumises aux accords existants et que leurs accords sont en conformité avec les circonstances actuelles. (...)" (Demande d'IBM au Secrétaire au Trésor, licence n°223 994 et lettre de J.G Philipps (IBM NY) à Cordell Hull ( Secretary of State et futur Prix Nobel de la Paix) 10 octobre 1941; lettre de Chauncey (IBM NY) à Cordell Hull, 29 octobre 1941; Licence Executive Order n°8389, Federal Reserve Bank of New York, 12 octobre 1941; Transcription téléphonique Chauncey-Woods, 27 octobre 1941 dans "IBM et l'Holocauste", ch X "Rester dans l'Axe coûte que coûte" par Edwin Black, Robert Laffont, 2001)

(1) JTA News, Global News Service of the Jewish People "Hitler made eugenics famous, but it took it from United States", Edwin Black ; www.waragainsttheweak.com/images/articles/JTANews.gif
(2) "War against the Weak", (Four Walls Eight Windows) Edwin Black, 2003, www.waragainsttheweak.com/
(3) "IBM et L'Holocauste" www.ibmandtheholocaust.com/edwin_black.php
(4) "L'impunité des criminels de guerre : la leçon des procès de Leipzig" et"Les soldats du Marais sous la schlague des nazis" Wolfgang Langhoff, Plon, 1935, FNDIRP, www.fndirp.asso.fr/patriot.htm
(5) "Les buts de la Fondation Française pour l'étude des problèmes humains", Alexis Carrel, FNDIRP ; www.fndirp.asso.fr/pdurandsept.htm
(6) Didier Daeninckx, "Quand le négationnisme s'invite à l'université", l'affaire Alexis Carrel et les compagnons du Parti Populaire Français de Jacques Doriot ; www.amnistia.net/news/enquetes/negauniv/carrel/doc3.htm
(7) John Josef Gebe et la recherche militaire au service de Dow Chemical Company, de l'US Army's Chemical Corps pour le "Highly Classified Toxicological and Radiological Warfare Programs" et du Oak Ridge Nuclear laboratory; www.ufx.org/dow/dow.htm
(8) Stanislaw Ulam, John von Neumann et le programme anti-communiste de recherche nucléaire militaire, élaboration théorique et expérimentale de la Bombe H, Los Alamos WWII; www.ufx.org/gfb/tellerulam.htm
(9) Japon 1907, 1916, 1931, 1940, 1948, 1953, Lois et amendements pour l'eugenisme national (internement forcé, interruption de grossesse et stérilisation forcée des lépreux, abrogés en 1996) (document en pdf)



II

Feliciter peragimus (l'efficacité par la guerre)


Shakyamuni établira la marge et l'altérité du monde là où l'esprit est sans état; le monde sans richesse étant le support même d'un droit bouddhiste des personnes pauvres et leur refuge.

Ce droit des personnes pauvres sera combattu par les bouddhistes eugénistes capitalistes eux-mêmes et bien entendu ignoré par les concepteurs de guerre depuis les origines... A l'époque de la guerre froide ce mépris souverain du droit des personnes pauvres portera le masque de la recherche scientifique militaire et celui de son application stratégique commerciale légale contre le communisme. Mais il sera également porté par la Chine dès la réhabilitation du "Droit" lors du troisième plénum du XIème comité central de 1978 dirigé par Deng Xiaoping . Il symbolisera en Chine le développement de l'économie socialiste de marché. Ce que nous appelons "l'offensive du mépris" est également lisible, sous une autre forme, dès les années 1950 chez les propagandistes bouddhistes de la voie royale tibétaine alliés aux opérations clandestines de la CIA en Inde et plus encore chez les bouddhistes de la voie impériale japonaise après la ratification du protocole secret Ribbentrop-Oshima du 25 novembre 1936. "Le droit des personnes pauvres par le culte de la paix" plus ou moins lisible dans tous les textes constitutionnels et les programmes politiques de l'Ouest, dans les futures thèses apologétiques du marché du Comité central en Chine et dans les textes religieux bouddhiques est un support de dissimulation efficace des intentions politicomilitaires qui ne serviront finalement qu'au commerce global.

Le culte de la paix par la maîtrise des lois (1), la recherche industrielle civile et militaire appliquée (2), (3), pour l'efficace de la guerre contre le modèle communiste.

1- Les héritiers testamentaires de la première et seconde guerres de l'opium
: 1842, 1856,... et la voie des traités inégaux.
Le CPMQ et la troisième guerre de l"'opium".
"En 2001, afin d'empêcher la contrefaçon et la propagation de produits frauduleux de plus en plus effrénés à l'intérieur de la Chine Populaire, il sera créé un Comité de la Protection des Marques de Qualités (CPMQ) relevant de l'Association des entreprises à investissements étrangers en Chine (...) En tant que président du CPMQ et P.D.G. de la société Unilever (Chine), M.Joseph Johnson indique que le Comité met toujours l'accent sur la coopération avec les organismes locaux. D'après lui, la loi si à point qu'elle soit n'est pas suffisante pour résoudre le problème. Le seul moyen efficace contre la fraude en Chine consiste dans la combinaison des mesures juridiques et de l'exécution des lois.
"Le CPMQ accueille les politiques et règlements publiés par l'Etat qui rationalisent et éclaircissent le processus de transfert des cas de contrefaçon aux départements compétants. Les explications judiciaires faites par la Cour populaire suprême et le Parquet populaire suprême en matière de lutte contre la fabrication et la vente de produits frauduleux ont davantage explicité le critère d'établissement du procès pénal, afin de rechercher la responsabilité pénale des suspects concernés dans les cas graves...
"De 28 (multinationales liées au développement de la recherche civile et militaire WWI et WWII), le nombre des membres du CPMQ est passé à 77. Les sept derniers sont : Dow Chemical, Reemtsma, 3M, Ermenegildo Zegna, IBM, Syngenta et Zippo." (Informations gouvernementales Chinoises et sites internet en fin de chapitre).

2- Théorie du contrôle militaire global
Opération Igloo White en Thaïlande et au Laos pour la maîtrise de la guerre au Viet-Nam... Stratégie nucléaire de Rand Corporation (co-inventeur avec l'US Air Force du net) et haute technologie IBM
"Le plus grand bâtiment de l'Asie du Sud-Est en 1968, écrit Paul N. Edwards, était l'Infiltration Surveillance Center (ISC) à Nakhom Phanom en Thaïlande. L'ISC était le centre de commande d'Opération Igloo White mise sur pied par l'U.S. Air Force. Depuis ce bâtiment des techniciens de garde étaient reliés par l'intermédiaire d'écrans vidéos contrôlés par des IBM 360/65 à des senseurs disséminés et camouflés dans la jungle du Laos. Ces senseurs détectaient tous les signes de l'activité humaine comme la chaleur du corps, des mouvements, l'odeur de l'urine, le bruit des camions, etc. Dès qu'un de ces signaux était perçu, à des milliers de kilomètres une forme de la taille d'un petit vers blanc apparaissait sur les moniteurs quadrillés de l'ISC. Une fois que l'ordinateur avait calculé sa position et sa vitesse de déplacement, il envoyait par radio ses coordonnées aux Phantoms F-4 qui patrouillaient en permanence. Les ordinateurs du centre guidaient le système de navigation de l'avion vers sa cible et c'est depuis l'ISC que la commande du largage des bombes s'opérait (...) La plupart du temps aucun américain ne voyait la cible de ses yeux."

Stratégie Kennedy-Mac Namara de gestion centralisée automatique des armées P.P.B.S. : Planning-Programming-Budgeting-System...
"En 1961, J.F.Kennedy choisit Robert Mac Namara comme secrétaire de la Défense. Mac Namara avait été recruté au Bureau de Contrôle des Statistiques de l'Army Air Corps pendant la deuxième guerre mondiale. Lorsqu'il arriva à la tête du département de la Défense, il y appliqua les mêmes règles qu'à l'entreprise, il s'appliqua à rationaliser. Il mit en place un plan appelé Plannig-Programming-Budgeting-System qui ressemble en de nombreux points à ce que nous connaissons dans le monde de l'industrie. Chaque département de l'armée était amené à définir pour chaque poste son coût, sa fonction et son efficacité. Chaque poste devait être justifié de manière raisonnablement définie, mesurable, ce qui permettait de faire des choix dans les coupes budgétaires et de grouper des budgets communs entre les départements de l'air force, de la marine, de l'armée conventionnelle. (...) Indirectement cette démarche permit à Mac Namara de regrouper l'armée en un ensemble fonctionnel, plutôt que d'attribuer des budgets à des chefs de guerre légitimés par leur expérience sur le terrain.
Le PPBS est un instrument qui a permis de franchir un cap significatif vers une direction centralisée de l'armée... Chaque poste rend compte directement de sa mission au sommet de la pyramide plutôt qu'à son supérieur direct. (...) Ainsi la croyance légendaire du secrétaire de la défense dans l'information statistique avait pour conséquence de favoriser l'usage de technologies de combat mesurables rationnellement (assistées par ordinateur), d'attribuer à chaque soldat une mission précise qui en faisait plus un technicien qu'un soldat et de regrouper l'armée en un corps global..."

Stratégie militaire du SAGE : Semi Automatic Ground Environment...
"(...) En 1954, SAGE, vit le jour en tant qu'un plan à grande échelle de défense aérienne contrôlé par des ordinateurs digitaux centraux qui dirigent automatiquement des radars sur différents secteurs. Dans l'hypothèse d'une attaque soviétique, ils attribuent un intercepteur à chaque avion ennemi et coordonnent la réponse défensive. Les ordinateurs font tout : la détection de l'attaque et l'attribution des ordres (sous formes de coordonnées de vol) aux pilotes intercepteurs. Les cow-boys de l'US Air Force... sont des héros programmés par un ordinateur.
"SAGE fut un modèle d'après lequel furent conçus au moins 25 autres systèmes de commande-contrôle entre la fin des années cinquante et le début des années soixante dont le système NORAD ou NADGE pour l'OTAN.
"On voit, là aussi, comment l'introduction de la technologie digitale s'impose en même temps que l'idée de centralisation de la décision. Autant dans la gestion de la bureaucratie militaire que dans l'organisation de la défense, la technologie se fait l'outil d'une politique décisionnelle qu'elle façonne en lui fournissant un appareil technique approprié (stratégie de la plupart de compagnies transnationales durant l'effort de guerre WWII). Mais qui la façonne à son tour car le développement initial de la recherche digitale ne se fera que vers des buts militaires et de technique décisionnelles centralisées..."

3- "Military projects helped computers become axial metaphors in psychological theory."
Le professeur Paul N. Edwards, chercheur à la School of Information de l'Université du Michigan, mettra bien en évidence le lien existant entre l'histoire du Pouvoir Global américain, l'histoire des "Computing Machines" et l'histoire de la subjectivité dans la science et la culture. Il révèlera également le lien intime qui existe entre les projets militaires de la Guerre Froide dès 1946 (et même avant), l'évolution prématurée des "digital computers", les origines de la cybernétique et l'influence de la psychologie cognitive et de l'intelligence artificielle sur l'organisation industrielle militaire, politique et sociale.

Le "Monde impensable" de Françoise Sironi et le "Monde clos" de P.N.Edwards
Les recherches de Françoise Sironi sur "l'effraction psychique" (identification inconsciente à la théorie du persécuteur) nous conduiront au "Monde clos" de P.N.Edwards. Un monde qui fabriquerait délibérément de l'effraction psychique ne serait plus en mesure de penser l'intentionalité qui sous-tend l'acte de ses concepteurs (les nouveaux tortionnaires), politiques, économiques, militaires (digital computers, Global's command-system).
Edwards dit de ce monde résolument clos qu'il peut conduire à une crainte paranoïaque du fait que le contrôle malaisé de la haute technologie civile et militaire n'est pas assuré et que, par le fait, il peut nous rendre solidaire "de son bon fonctionnement, que nous le voulions ou non."
"Nous sommes conscients, dit encore Edwards, de l'intrusion que les nouvelles technologies militaires opèrent déjà dans les vies privées comme dans le droit des Etats à disposer d'eux mêmes."
Sironi parle de "l'incompréhension du patient à un niveau conscient de la théorie du tortionnaire" comme facteur de l'effraction psychique, Edwards dit :"...nous savons que les systèmes centraux de contrôle sont sujets à la dillution de leur précision, aux bugs, à la panne, mais que faute d'alternative nous sommes forcés de les maintenir en vie... La technologie industrielle militaire peut être (à ce titre) dangereuse et irréversible".
Edwards parlera de "surveillance globale et de contrôle global (des libertés individuelles et collectives, facteur évident de déculturation) par la haute technologie militaire".
Sironi dira "l'attaque du système tortionnaire (par le thérapeute) a lieu au point d'articulation entre l'histoire singulière et l'histoire collective... la tentative de déculturation (de la part collective de l'individu, son appartenance professionnelle, ethnique, religieuse, politique, sexuelle...cible du tortionnaire) que subissent les victimes de traumatismes intentionnels provoque un blocage de la pensée (...)"
Edwards évoquera la volonté délibérée de Mac Namara de couper tout processus de la pensée individuelle : "toute culture individuelle du combat traditionnel (et historique collective) chez les pilotes de l'US Air Force, de la Navy ou même chez les Marines..."
"L'effraction psychique délibérément fabriquée, dira encore F. Sironi, favorise la transmission des inductions contenues dans les actes des tortionaires. L'effraction psychique permet cette mutation de la représentation du bourreau sur sa victime... Ce qui est atteint par l'utilisation des techniques traumatiques (intentionnelles) c'est la pensée et plus exactement, le contenant de la pensée..." (Voir la IVème partie de ce chapitre sur quelques éléments du fascisme, du droit civil antique au XXIème siècle (Europe, Etats-Unis, Japon)" et une mise en perspective de "Comment combattre les constructions du bourreau" de F. Sironi).

Un critique littéraire américain de MIT Press écrira à propos de The Closed World : Computers and Politics of Discourse in Cold War America (1996) de P.N.Edwards, Rachel Carson Prize de la Society for Social Studies of Science (1998) :
"(...) Paul N.Edwards shows how military projects helped computers become axial metaphors in psychological theory. Analysing the Macy Conferences on Cybernetics, the Harvard Psycho-Acoustic laboratory, and the early history of artificial intelligence, he discribes the formation of a "cyborg disourse". By constructing both human minds and artificial intelligences as information machines, cyborg discourse assisted in integrating people into the hyper-complex technological systems of the closed world (...)"


The Closed World... and The Emptyness, "Cyborg Discourse and Japanese Buddhism"
Egun Mikogami, président de l'empire bouddhiste universitaire Ryukoku du Nishi Hongan-ji (école du jodoshinshu taditionnaliste, nationaliste et militariste), Fukakusa Fushimi-ku, Kyoto, écrira dans "le message 2003 du Président au monde" et le "Programme de l'université adressé au monde" :
"Glocal University seeking Cooperative Harmony (...)
"Research Rooted in the Local Community and Research Coping with the Global Society (...) Seeking for Truth, Living in Truth, and Revealing Truth (...)
"(...) It is my hope that Ryukoku University, as a Buddhist University becomes a pioneer of this change (21st century). Ryukoku University is currently working on research methods for comprehensive and harmonius development of "humanity, science, religion". Among these three words, "science" is placed between the other two words "humanity" and "religion". It is for sure that science had once pulled humanity apart from religion. However, from now on, science will pay a roll to turn humanity toward religion. I believe especially bioscience will advance toward that direction.

"(...) Tradition and Cutting - Edge Science Community and Globalization.
"Ryukoku University is developing a Global standard for research will create the scientific technology and culture of the 21st century.
"In looking a today and towards the future, we are engaged in the promotion of arts and sciences which society is seeking, through research utilizing traditional and historical research resources which are centered on "Buddhism" as the foundation upon which Ryukoku was established, the research to create scientific technology for the next generation under the most advanced research environment, and also research in conjunction with the Local community and the Global society. Moreover, the University feels strongly about the cooperation with society, and is actively engaged in academic exchange with industry, government, and academia through these research activities.

"(...) The University is actively promoting the advancement of research of arts and sciences by the government.
"(...) The Ryukoku University was the first to open to a Faculty of Science and Technology at a Buddhist University. We are developing research to create the most advanced scientific technology, mainly Undergraduate faculty of Science and Technology and Graduate School of Science and Technology.
"About the preparation business of the Hi-Tech Research Center (HCR), which is for the advancement of research of arts and sciences by the government, our research was adopted in the first fiscal year when the business started, and is promoting research in Phase II of HRC.
"The "Digital Archives Research Center for Classical Documents", a frontier enterprise which the University is undertaking, aims to analyze historic property which we possess by using the most advanced scientific technology and make it available to the public.
"This specialized research is possible due to the fusion of the tradition (1639) and the most advanced scientific technology that we have (...)"

"Reaserch Rooted in the Local Community and Research Coping with the Global Society.
"Our University places the Local Community as its principle objective and is developing research which is rooted in it.
"For example, this includes research on criminal policy in the Corrections and Probation Research, policy formation and the nurturing of human resources of the local government in the Research Center for the Development System of Local Human resources and Public Policy, a welfare forum, and the opening of Kyoto Industrial Study Center.
"(...) Furthermore our local research is not limited to merely the neighboring regions, but in response to request from the Japan International Cooperation Agency (JICA) and others, it extends to research conducted overseas and the return of those results (...)"

Crise économique mondiale de 1974-1975.
1975, publication au Japon de "Religion et Fascisme" par le bonze zen Ichikawa Hakugen et à New York de "The Crisis of Democraty. Report on the Governability of Democraties To The Trilateral Commission", en fait pamphlet contre la démocratie, écrit par les chercheurs politilogues et sociologues Michel Crozier, Samuel Huntington et Joji Watanuki.

"(...)Humanity, Science, and Religion."
"(....) At present, we (Ryukoku University) are unceasingly carrying on educational reforms as a comprehensive university which has seven faculties such Literature, Economics, Business Administration, Law, Science and technology, Sociology, and Intercultural Communication, and also a Junior College.

En février 1974, lors d'une émission de la NHK, le premier ministre Tanaka se fait l'avocat du rescrit impérial sur l'éducation. Le PLD (droite et ultradroite) se prononce pour une législation du régime des ères impériales (nengo). En mai, le chef du gouvernement déclare vouloir renforcer l'enseignement moral au stade de la scolarité obligatoire : les "cinq principes moraux" et les "dix examens de conscience" (bouddhistes ?). En juillet, Tanaka évoque la possibilité de faire préter aux enseignants un serment de loyauté envers l'Etat.
En février 1975, M.Fujio, député du PLD, met au point une proposition de loi sur "le culte des esprits valeureux et des soldats morts au champ d'honneur"; en décembre un document sur les lycées, encore du PLD, propose une "renovation spirituelle" fondée sur les traditions patriotiques.

En juin 1976, dans son livre blanc, l'agence de Defense recommande de cultiver "l'esprit de resistance à l'agression". En septembre, dans son ouvrage "Le Japon de maintenant, propos sur la renaissance de la patrie", M.Fukuda Takeo, premier ministre, défend la cause de l'universalité des principes inscrits dans le rescrit imperial sur l'éducation.
("Les petits-fils du Soleil", Eric Seizelet, Publications Orientalistes de France, 1988)

"(...) Espacially from 1975 with a concrete and long-term, we have been aiming to create a university (Ryukoku) that responds to social and contemporary demands that arise.
"And at present according to the "Fourth Long-term Plan (2000-2009), we are undertaking mesures to realize a "Glocal University seeking Cooperative Harmony" as the vision of R.U. in the 21st century.
"(...) However, from now on, science will play roll to turn humanity toward religion.
"I (President Egun Mikogami) believe, especially bioscience will advance toward that direction".


TORII
2003, The Carlyle Group opte pour le symbole "TORII", la porte shinto (religion d'Etat de l'empire, Meiji, Taisho, Showa) ouverte sur la montagne pour son offensive mondiale.
La devise du groupe : "Global Vision. Local Insight".
Celle d'IBM durant la seconde guerre : "Think" (1942).

Frank C. Carlucci, ex-président de The Carlyle Group (TCG, banque privée de la CIA, Geuens, Chossudovsky), spécialisé dans l'armement de haute technologie, société d'investissements privés dont G.Bush père est l'un des directeurs (ex-directeur de la CIA), sera également directeur de la CIA et secretaire à la Défense de Ronald Reagan (1987-1989). L'un des très nombreux directeurs de TCG, James A. Baker III, sera secrétaire au Trésor de Ronald Reagan (1985-1988) et aura de nombreux intérêts dans les sociétés pétrolières Exxon, Mobil, Standard Oil.

T. C. G. : "Global Private Equity"
"Our mission is to be the premier global private equity firm, leveraging the insight of Carlyle's team of investment choices, while maintaining our good name and the good name of our investors."

"Firm Profile"

"The Carlyle Group is one of the world's largest private equity firms, with more than $16 billion under management (...) Carlyle combines global vision with local insight, relying on a top-flight team of nearly 300 investment professionals operating out of offices in 12 countries to uncover superior opportunities in North America, Europe, and Asia.
"While open opportunities wherever they arise, Carlyle concentrates its investment focus on sectors in whihch it has built recognised expertise : aerospace&defense, automotive, consumer&industrial, energy&power, healtcare, real estate, technology &business services, telecommunications&media and transportation (...)"

"Washington, DC, November 21, 2002"
"The Carlyle Group names Louis V. Gerstner, Jr.Chairman Frank Carlucci to Become Chairman Emeritus After Nine-Year Tenure as Chairman.
"Global private equity firm The Carlyle Group today annouced that Louis V.Gerstner, Jr. will become chairman of The Carlyle Group effective January 7, 2003 (...) Frank C.Carlucci, who joined Carlyle in 1989 as vice-chairman and became chairman in 1993, will become chairman emeritus.

"Mr.Gerstner has been chairman of IBM since 1993, and served as chief executive officer of IBM from 1993 until March 2002. He retires as chairman of IBM at the end of 2002.

"Mr. Carlucci said : "Lou Gerstner is a unique figure in American Business. This is a once lifetime opportunity for Carlyle to have a businessman of Lou's stature and accomplishments join our organisation (...) All of us at Carlyle, including our investors and portfolio companies, welcome Lou and look forwards to his wise counsel and superior business acumen. (...) I thank my partners (...) It has been a great privilege to help lead and transform Carlyle from boutique to institution. I am excited about my ongoing role in Carlyle's bright future."

"(...) Since Mr.Gerstner joined IBM in April 1993 through year-end 2001, the company's share price increased more than 800%... (...) Mr Gerstner is also the author of the recently published, Who Says Elephants Can't Dance ?, a chronicle of IBM's historic turnaround..."

(1) "Irresponsabilité et impunité", Medialter, Yannick Vicaire, Greenpeace, 29 mai 2003 et http://www.medialter.org/article.php3?id_article=71
(2) "Quotidien du Forum Social Mondial" (FSM), Perspectiva/e, 1,2,3, Vandana Shiva, Research Foundation for Science, Technology and Natural Resource Policy ; et www.mediasol.org , www.cybersolidaires.org , www.attac.org , www.cmaq.net
(3) "The World in a machine : Computer Models, Data Networks, and Global Atmospheric Politics", P.N.Edwards, School of Information, University of Michigan et http://www.si.umich.edu/%7Epne/models.data.htm
(4) "Operation Igloo White", http://www.constantvzw.com/vj4/gdop/gv/iwhite/igloof.html#ppbs
(5) "A la recherche d'un remède efficace à la contrefaçon", An Ke, http://www.bjinformation.com/fawen-2002/China/02-10-china.htm
(6) Ryukoku University - 2003
(7) "Monsanto, une histoire à facettes" par - Faire : le jour - 14 septembre 2002
(8) "De nouvelles plaintes en vue de réparations pour l'apartheid", procédures judiciaires à Johannesburg contre Union Carbide, Dow Chemical, Bayer, Anglo-American, De Beers, Exxon, Mobil...14.10.2003 www.afrik.com, forums.transnationale.org
(9) The Carlyle Group "Global Vision.Local Insight" http://www.thecarlylegroup.com/eng/index.html et "Portfolio", http://www.thecarlylegroup.com/eng/portfolio/index.html
(10) "CIA's Homepage for Kids", Central Intelligence Agency, Director of Central Intelligence


::: la fin du chapitre 4 (1) ::: :: Chapitre 4 (2)

:: top ::