dessin : Yoshikawa 1993

Le monde clos de la globalisation,
le développement économique autoritaire et l'avantage humain de la révolution sociale. [1]


by Christian Pose

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1/4 -Très inquiétant, le développement autoritaire de l'économie mondiale repose non seulement sur une "philosophie politique" pratique de désaffiliation des classes dominantes d'avec les intérêts vitaux du monde commun mais également sur un jeu de batteries interchangeables d'intérêts contradictoires mû par les "Etats politiques voyous" (rogues states), les think tanks, les sociétés transnationales, les gangs mafieux, les églises, les armées, les polices, les ong, les agents spéciaux... jeunes, érudits, patriotes, dressés pour infiltrer, rapporter, dénoncer et que l'opinion ne connaîtra jamais, pas plus qu'elle ne connaîtra Alan Keyes, l'étrange ami de l'apartheid et des contras, pas plus qu'elle ne connaîtra le monde clos et ambigu de Stephen Bryen, de Michael Novak, de Lynne Cheney, de Robert Bork, de Richard Perle ou celui d'Irving Kristol, dans lequel il est affirmé que le peuple doive vivre, soumis et reconnaissant, pour progresser sainement...


"...Americans will continue to turn to conservation as long as liberals insist on telling them how to run their lives and educate their children".


Jerry Brito (ex-Cato Institute) est l'un des nombreux propagandistes de l'America's Future Foundation regroupant des capitalistes libertariens, des randiens, des anarchistes capitalites, des libertariens constitutionnalistes, des transhumanistes (quête de "l'immortalité scientifique" par la nanobiologie moléculaire), des cons et des néocons sous une autre forme, sous l'influence réactionnaire d'anciens de The Weekly Standard, de l'Heritage Foundation, de la Federalist Society ou de la Tax Foundation.
Editorialiste de "Room 101" (lettre aux soldats américains en Irak) J.Brito se fera le chantre de l'anéantissement de la gauche mondiale anti-Patriot Act en veillant à ce que les wagons de la conservation militariste “réformée” restent bien accrochés à ceux de l'économie de marché et que ceux du marché soient bien accrochés à la locomotive du dirigisme scolaire et familial, ci dessus, celui de Timothy P. Carney dans "The Left Inherits the Wind" (Brainwash, Doublethink, AFF).

Que l'on ne s'y trompe pas, il s'agit bien d'une entreprise de démolition. Une entreprise imprégnée de philosophie objectiviste ( Aristote plutôt que Platon dira le mouvement), résolument "rationaliste, individualiste, responsabiliste et capitaliste" (Ayn Rand, 1905-1982).

Les inspirateurs contemporains de ce mouvement économico-politique pragmatique (marché libéral, impôts peu élevés, défense du droit privé de l'entreprise et des libertés civiles, scepticisme à propos de l'Etat providence et de l'aventurisme militaire), David Kelley (The Objectivist Center), philosophe libertarien modéré, étudié à Harvard, Yale, Berkeley, Princeton, Amherst, l'économiste du Joint Economic Committee du Congrès, Edward L.Hudgins (Cato Institute-Caton le Jeune "ennemi de Jules Cesar", John Trenchard, Thomas Gordon-1720/1723, Heritage Foundation) afficheront clairement leur idéologie politique peu après les attentats du 11 septembre, dans l'ombre des dieux vénérés blessés Morgan Stanley, Bank of America, Lehman Brothers :" (...)Negociation is an exercise of reason that civilized people use to resolve their differences. We are not dealing with civilized people. We must cease the policy of excusing their violence by their poverty and trying to buy them off with subsidies. We are not dealing with people who seek such gain. We must declare war on the terrorists and use whatever force it takes to render them incapable of posing any further threat".
Leonard Peikoff, fondateur de l'Ayn Rand Institute, écrira : "The Arabs embodied in extreme form every idea-selfless duty, anti-materialism, faith or feeling above science, the supremacy of the group-which our universities and churches, and our own political Establishment, had long been preaching as the essence of virtue".
James Q. Wilson, idéologue républicain de la criminologie urbaine des années 80 et essence du néoconservatisme américain, dira cela autrement : "We are engaged in a struggle to defeat terrorism, I have no advice on how to win that struggle, but I have some thougths as to why it exists. It is not, I think, because islam is at war with the West or because Palestinians are trying to displace Israelis. The struggle exists, as I think, because West has mastered the problem of reconciling religion and freedom, while several Middle eastern nations have not".
En tant que capitalistes libertariens, Jerry Brito et Timothy P. Carney sont également des représentants de la génération de la "Tax Counsciousness", une génération d’intellectuels conscients que la petite bourgeoisie et les classes moyennes sont le support de l'économie (mondiale) de marché; une élite rationnellement reconnaissante, sexuellement décomplexée, indépendante et pour la fraction moraliste ou croyante la plus orthodoxe: chaste jusqu'à la majorité ou jusqu'au mariage -James N.Markels, AFF, libertarien constitutionnaliste wilsonien (J.Q.), membre de l'American Civil Liberties Union (ACLU), de l'Institute for Justice, "Tell Kids the Truth"...
Un mouvement bourgeois néo-fédéraliste entretenu par des universitaires, des juristes, des fiscalistes, des artistes, des chercheurs, des politiques, des affairistes s'opposant à l'hégémonie du gouvernement, aux lourdeurs procédurières judicaires des différentes juridictions, au "monétarisme judiciaire" (corruption économique de la magistrature américaine sans véritable théorie de justice et du système légal), aux lourdeurs de l'administration fiscale et aux régimes fiscaux inadaptés.
Un mouvement “bipartisan”à dominante républicaine dont le programme consistera à rendre à la "nation américaine" une identitée (électorale) fédéraliste "purifiée", judiciairement et fiscalement, culturellement, et à l'individu, ses mérites civils selon des principes humanitaristes qui n'échapperont toutefois pas à l'inégalitarisme (ou au darwinisme social, bien que le mouvement s'en défende), au moralisme régressif du XIXème siècle, réligieux ou non, à la xénophobie militariste (bien que le libertarien pro-marché soit par essence anti-guerre et anti-Etat).


"...America is going to Hell in a handbasket, and it's all the fault of the 60's"... I (Gertrude "gertie" Himmelfarb)


Un mouvement national bien pensant, donc, comme il en existe tant aux Etats-Unis, indissociable cependant des figures emblématiques qui auront également traité la question (les classes moyennes-support de l’expansion de l’économie de marché, la réforme des institutions, du système fiscal, le droit privé de l'entrepreneur, la morale, le terrorisme) pour le compte déjà, et malgré tout, de nombreux gouvernements, via les réseaux politiques et militaires transnationaux du Big Business paternaliste défendant un programme résolument orienté vers la constitution des marchés uniques "ouverts" (FMI, Anne O. Krueger, Michel Camdessus) et en partculier du marché unique arabe (l'objectif avoué de la "pacification par la démocratisation" de la région) par la criminalisation de l'OLP (la guerre) : "Yasser Arafath a pariah, a killer, a terrorist, a nobel prize, a billionaire", David Frum, auteur des discours économiques de GW Bush, avant et après 911.

Lors d'une Irving Kristol Lecture de l'American Enterprise Institute (2004), le pulitzer Charles Krauthammer (père du "réalisme démocratique" créature hybride issue de l'union du “réalisme” d'avec le “globalisme démocratique”, prêt à affronter le fanatisme arabo-musulman où qu'il soit et particulièrement en Israel, où, selon les derniers critères du Département d’Etat “toutes les parties de Jérusalem sont une partie d’Israel” et où “un citoyen US né à Jérusalem est déclaré né en Israel”, Budget Bush 2005) écrira en défendant ardemment la nouvelle philosophie du monde unipolaire mise en place par le Secrétariat d’Etat :" We will support democracy everywhere, but we will commit blood and treasure only in places where there is strategic necessity -- meaning, places central to the larger war against the existential enemy, the enemy that poses a global mortal threat to freedom"...

Charles Paul Freund, auteur de Popular Culture in the Middle East (AEI, Newsletter, 2004/2005) écrira, dans un même sens : "(...) For nearly a century, a series of utopian political systems has been advanced in the region (middle east) to attempt to break its cycle of conflict and stagnation : Pan-Arabism, Baathism, Nasserism, Islamism, Kemalism, and even, under Egypt's Anwar Sadat, an unsuccessfull market approach. These have all failed. What may yet work in the region is what has worked elsewhere for centuries : commercialism that doesn't transmit a regime's utopian dreams but addresses the personnal dreams of the audience".

L'approche officielle de la paix arabe par l'économie de marché "ouverte" n'est pas dissimulée. Elle se dotera d’instruments puissants, d'un Big Business pragmatique, d'une stratégie économique en appui sur des lois et des organisations internationales, d’une politique étrangère résolument favorable aux orientations économiques d’Israel, transparentes en fait dès 1954,et que trahira sans équivoque l’un des récents rapports de la Banque d'Israel : "...in accordance of the section 59 of the Bank of Israel Law 5714-1954, the Financial Statements for 1999 and three annual Reports... are the transition of Israel's economy to the structure called for by integration into the global economy. This transition entails, on the one hand, a redefinition of the role of the government, the central bank, from active intervention in the management of the economy, to focusing on the creation of the economic and social infrastucture required for sustainable growth, and on the other, structural changes which correspond to the comparative advantages of an economy open to international flows of goods, service and capital (...) Compréhensive reform of the capital market is essential for changing the attitude of international financial market's to israel's economy from that an "emerging market" to that of a "developed market", and is vital to économic growth...".

Si ces orientations cadre développées au sein du rapport annuel 1999-2000 par David Klein, ex-économiste de la première banque de commerce israélienne Bank Leumi Le-Israel entre 1976 et 1987 et gouverneur de la Banque d'Israel (qui adhèrera aux programmes du FMI et de la Banque Mondiale dès l'année de sa création en 1954) sont sans ambiguité quant à l'avenir économique d'Israel, elles le sont également quant à celui des territoires palestiniens occupés et quant à celui de l'économie nationale palestinienne totalement déstructurée, étouffée par le "géant” israélien, mais dévorée également de l'intérieur par des mercenaires capitalistes arabes. Une situation qui se résume, à tout prendre, à se laisser absorber par le commerce de la flibuste internationale israélo-arabe, à disparaître dans les programmes internationaux d'aide au développement ou à disparaître quand ils cesseront.
Les aides financières à l'Autorité Palestinienne prévues au budget américain, indice majeur pour l'année 2005, connaîtront, du reste, des restrictions, tant par le fond que par la forme, sans précédent.

La politique des "aides aux réfugiés" du Département d’Etat américain et des Programmes d’Assistance Internationale US contenue dans le budget 2005 "évoluera", à bien y regarder, selon une trame historique, juridique et politique, contradictoire. En effet, si la diffusion des allocations budgétaires américaines aux “réfugiés dans le monde” (Migration and Refugee Assistance) concerne bien un montant de $731,000,000 alloué à des associations internationales comme UNHCR, UNRWA, IOM, ICRC ou à de nombreuses ONG, reconnaissant par le fait “l’expulsion historique des populations palestiniennes par Israel en 1948” (reconnaissance jusque dans les statuts et le dispositif de renouvellement de mandat de l’United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East, UNRWA), le montant global des aides financières américaines aux palestiniens demeure largement dépendant d’une politique gouvernementale résolument hostile et partisanne ne reconnaissant pas l’occupation israélienne comme illégale.
A ce titre, pas moins de $50,000,000 via le United Israel Appeal (une section de l’United Jewish Communities) seront attribués au soutien logistique des seuls réfugiés de l’ancienne Union Soviétique et de l’Europe Orientale désirant s’installer en Israel : “…to assist Jewish humanitarian migrants resettling Isirael”.

Sam Bahour (duquel nous tenons notre propos sur les aides et le Budget Bush 2005), analyste et businessman palestino-américain vivant dans la ville occupée d'Al-Bireh, West-bank, écrira :” If the US is so interested in settling refugees in Israel, these funds would be better spent by finding creative ways to get Israel to absorb the native Palestinian refugees that were made homeless when Israel was created…”

Plus surprenant encore, le Secrétariat d’Etat américain se livrera à un évident trafic d’influence sur la Croix Rouge Internationale (ICRC) en exigeant (contre budget) qu’elle ne fasse pas obstacle à l’intégration dans sa structure (en tant que membre actif) de la Magen David Adom Society israélienne (équivalent de la Croix Rouge Américaine) : “That funds appropriated…may be made available for a headquaters contribution to the ICRC only if the Secretary of State determines that the Magen David Adom Society of Israel is not being denied participation in the activities of the International Red Cross and Red Crescent Movement.”
Un discours qui ne trompe pas, pas plus que ne trompe celui tenu par le département d’Etat sur la question de l’aide aux “moyens palestiniens de radiocommunication” :” None of of the founds made available in this ACT may be used by the Department of State or the Broadcasting Board of Governors to provide equipment, technical support, consulting services, or any other form of assistance to the Palestinian Broadcasting Corporation.”

Notons encore au chapitre des restrictions et des allocations conditionnelles du Budget Bush:
”(…) limitation on assistance for the PLO for the West Bank and Gaza; restrictions concerning the Palestinian Authority; limitation to assistance to the Palestinian Authority : “ None of the founds appropriated by this Act may be provides to support a Palestinian state unless the Secretary of State determines and certifies to the appropriate congressional committees that :

(1) a new leadership of a Palestinian governing entity has been democratically elected through credible and competitive elections;
(2) the elected governing entity of a new palestinian state;
(A) has demonstrated a form commitment to peaceful coexistence with the State of Israel;
(B) is taking appropriate measures to counter terrorism and terrorist financing in the West Bank and Gaza, including the dismantling of terrorist infrastructures;
(C) is establishing a new Palestinian security entity that is cooperative with appropriate Israeli and other appropriate security organizations; and
(3) the Palestinian Authority (or the governing body of a new Palestinian state) is working with other countries in the region to vigorously pursue efforts to establish a just, lasting, and comprehensive peace in the Middle East that will enable Israel and an independent palestinian state to exist within the context of full and normal relationships, which should include-
(A) termination of all claims or states of belligerency….”

Sam Bahour diffusera également sur le web de “Dissident Voice” quelques extraits du Budget américain 2005 traitant des crédits pharaoniques alloués, en même temps que les “aides aux palestiniens" et les "bons souhaits de paix de G.W.Bush II”, à l'armement israélien. Nous en retiendrons ces deux extraits:
" Foreign Military Financing Program :
"For expenses necessary for grants to enable the President to carry out the provisions of section 23 of the Arms Export Control Act, $4,957,500,000 : Provided, That of the funds appropriated under this heading, not less than $2,160,000,000 shall be available for grants only for Israel...Provided further, That to the extent that the Government of Israel requests that funds be used for such purposes, grants made available for israel by this paragraph shall, as agreed by Israel and the United States, be available for advenced weapons systems, of which not less than $568,000,000 shall be available for the procurement in Israel of defense articles and defense services, including research and development... "
"Department of Defense-Military :
"Of the amounts appropriated in this Act under the heading "research, development, test and Evaluation, Defense-Wide, $144,803,000 shall be made available for the Arrow missile defense program: Provided, That of this amount $80,000,000 shall be available for the purpose of producing Arrow missile components in the United States and Arrow missile components and missiles in Israel to meet Israel's defense requirements"...


"...America is going to Hell in a handbasket, and It's all the fault of the 60's"... II


Les intellectuels moralistes puritains de la Tax Counsciousness et du capitalisme libertarien de Washington, de New York, de Boston, de Chicago, de Houston, de Los Angeles ou de San Fransisco, diront :” c’est une erreur de penser que l’armement sert la cause de la guerre. Il sert aussi la cause de la paix par la dissuasion politique pacifique. L’argent alloué à Israel sert aussi le développement du libéralisme, cette autre conscience de la paix universelle et de l’abondance garantie…”

Il est intéressant, à ce titre, de se pencher sur cet aspect capitaliste libertarien, finalement très anglo-américain, de la paix partagée par les ressources partagées en évoquant brièvement le passé du TASE, Tel Aviv Stock Exchange, que le succès international éloignera très vite de son idéologie première, celle du partage socialiste des ressources en Israel.

Le célèbre TASE (près de 650 sociétés côtées) “existera” sous la forme primitive de l'Exchange Bureau for Securities, émanation en 1935 de l'Anglo-Palestine Bank, d'un pool de banques privées et de sociétés de courtage. Le Bureau ne deviendra une bourse effective qu'en 1948, année de la Nakbah :"la catastrophe" (expulsion des palestiniens de leurs terres).
Le TASE ne disposera toutefois de ses attributions et compétences légales, sous la forme du Tel Aviv Stock Exchange, qu'en 1953, année noire du renversement de Mohammad Mosaddeq (père de l’indépendance iranienne et des nationalisations du pétrole iranien) par les services spéciaux anglais et américains redoutant une recrue d’essence du communisme et la présence militaire de l’Union Soviétique dans la région. Aujourd'hui, fleuron du sionisme capitaliste, le TASE évolue dans l'ombre de la City (premier partenaire financier israélien), de Wall Street et des eurobanques.

Il semblera utile de rappeler, ici, que le TASE compte parmi ses "membres statutaires" (statut extrêmement privilégié) UBS investment (UBS AG) anciennement Warbug Dillon Read, pilier du bushisme I&II, de la lutte anti-communiste, de l’interventionnisme militaire, des politiques raciales dans les pays en voie de développement et aujourd’hui des législations anti-terroristes.
En juin 2002 l'ex-bérêt vert Joseph J. Grano, Président d'UBS Financial Services Inc. anciennement UBS PaineWebber, sera nommé par G.W.Bush chairman du Homeland Security Advisory Council, aux côtés de Norman R.Augustine, président de Lockeed Martin Corporation, de Duane Ackerman, président de Bell South Corporation, de Kathleen M. Bader, vice-président de Dow Chemical, dans le sillage des commandements législatifs imposés arbitrairement par l'US Patriot Act en octobre 2001(sect.1 sur la lutte contre le blanchiment et le financement des groupes terroristes, titre III, sous titres A,B,C); un espace législatif indissociable des principes bancaires privés (publiés en 2000 révisés en 2002) de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment du Wolfsberg Group (ligue des plus puissantes banques privées mondiales unies par une politique de détection des réseaux bancaires impliqués dans le financement du terrorisme international) : Barclays, Crédit Suisse Group, Société Générale, HSBC, Goldman Sachs, Deutsche Bank AG, JP Morgan Chase, UBS AG, ABN AMRO Bank N.V, Santander Central Hispano, S.A., Bank of Tokyo Mitsubishi,Ltd....

Historiquement, économiquement et politiquement, il est clair que les principales banques de commerce israéliennes de Tel Aviv : Bank Hapoalim Ltd., Bank Leumi-le-Israel B.M, Bank Massad Ltd., Bank of Jerusalem Ltd., Bank Otsar Ha-hayal Ltd., United Mizrahi Bank Ltd... piliers du TASE, et les sociétés de courtages internationales membres du TASE (double espoir de l'Union des Patrons et des Professionnels Juifs de France- UPJF- qui ne cache plus aujourd'hui sa campagne contre l'arabisation des institutions européennes en appui sur les thèses dhimmistes de Bat Ye'or -chrétiens et juifs vaincus se soumettent par un traité aux lois de l'islam, tout en soutenant l'AEI, Sharon, Sarkozy, le Medef, l'enseignement de l'histoire officielle d'Israel -Eretz Yisroel- du rabin new-yorkais Joseph E. Katz et celui du judaisme communautariste de la stricte observance) auront tiré un profit évident de la politique sioniste anglo-américaine.
Une politique économique transnationale quasi familiale et autoritaire des frères Dulles, des "maisons financières" Morgan, Dillon, Warburg, Rothschild, Rockefeller, de l'Anglo-Palestine Bank, depuis le Plan Dalet (mars 1948) “par essence support militaire de défense et non d’attaque” selon Yitzhak Levi, chef du Jerusalem Intelligence Service de la Haganah en 1948, en fait support de légitimité de conquête des territoires palestiniens (mars/avril 1948), à la Bank Notes Ordinance 5708-1948 (août 1948) pour l'édification du sytème monétaire israélien.

Le Budget Bush 2005 (comme pour mieux nous le rappeler) et l’histoire “anglo-palestinienne” du TASE ou l’histoire du capitalisme sioniste israélien s’inscrivent bien dans un long et inexorable partenariat pour l'absorption du potentiel économique du Proche et Moyen-Orient en général (zone de libre-échange ou du marché unique arabe) et des intérêts territoriaux du peuple palestinien en particulier.
Rappelons brièvement le processus historique et législatif israélien des expulsions et des appropriations, ciment du développement du "marché émergeant" puis du "marché développé" en Israel, selon les termes de la Banque d'Israel.

"...En novembre 1948, 700 000 palestiniens seront chassés par les groupes armés de la Haganah de 443 villages immédiatement classés "closed military aeras" selon les lois britanniques de 1945 réactivées par Israel en vue de leur acquisition par la Developing Authority et le ministère de l'Agriculture. Sous l'autorité de l'Emergency Regulations-Exploitation of Uncultivated Land, la zone s'étendant du sud Liban à l'est du Jourdain deviendra en 1949 "security zone" et rélèvera de la Défense Nationale.
Cette même année 1949, 800 000 palestiniens supplémentaires seront exclus de 531 villages et 130 000 de 662 "villages mineurs" jusqu'au cimentage de la situation par le vote en 1950, dans le sillage de l'Emergency Regulations Concerning Absenty Property de 1948, de l'Absentees Property Law .
Les exclus étant dorénavant, au regard de la loi israélienne, des "absents" (absentees) et les terres perdues des "absentee's property", propriétés administrées dès 1950 par le Custodian for Absentee Property."

Usuma Halabi écrira dans "Israel's Land Laws As a Legal Political Tool" (BADIL expert seminar)" : "...absenty property" is a land the Custodian is not allowed to sell it or otherwise to transfer the ownership to a third party. However art.19 (Absentees Property Law) continues : "if a Development Authority will be established according Knesset Law, the Custodian will be allowed to sell the property to the mentionned Development Authority...".
Six months after the enactment of the Absentee Property Law, such an authority was established by the Development Authority (Transfer of Property) Law of 1950. To validate any prior illegal expropriations/taking over of lands between 1948 and 1953, the israeli parliament Knesset enacted the Land Acquisition (Validity of Acts and Compensation) Law, 1953. The declared objective of this law was to "validate" retrospectively the taking over of Arab owned land for military purposes or for use by existing or newly established Jewish settlements...".
"Of the total land in Israel in 1997, the Israel Government Press Office statistics say 79.5% is owned by the government, 14% is privately owned by the JNF (Jewish National Found land), and the rest, around 6.5%, is evenly divided between private Arab and Jewish owners. Thus, the ILA (Israel Land Administration) administers 93.5% of the land in Israel."

La Banque d'Israel créée en 1953/1954 et les banques de commerce privées Israel Bank of Agriculture, The First International Bank of Israel Ltd., Industrial Development Bank of Israel Ltd., Trade Bank Ltd. tout comme les banques mondiales privées étrangères implantées à Tel Aviv : UBS, HSBC Bank de Rothschild boulevard et Citibank N.A. du Platinum Building, tireront également un profit évident de la politique résolument pro-likoud du Big Business militariste américain lié, depuis la fondation de l'Etat d'Israel en mai 1948, au puissant think tank American Enterprise Institute (créé en 1943 en tant qu'une avant-garde des capitaux américains pour la conquête des nouveaux marchés, dira G.Geuens, sous l'impulsion de Lewis H. Brown, président de la multinationale Johns-Manville Corp.anti-syndicaliste et défenseur acharné du droit de la propriété privée) si proche de la Maison Blanche (Bush I&II, Yitzak Shamir, J.Kirkpatrick...), du Congrès, du Pentagone, du DoD, de la CIA, de la DIA, des sociétés transnationales: General Electric, Amoco, Ford Motor Co., General Motors, Eastman Kodack, Shell, AT&T, Morgan Garantee Trust, Chrysler Corp, Procter & Gamble, American Express, Dupont, IBM, American Cynamid, Dow Chemical, Chase Manhattan Bank (supports de la politique d'apartheid en Afrique du Sud)... parmi 190 groupes mondiaux que compte l'US Business Rountable, soutien inconditionnel de l'AEI.

Des multinationales accusées, du reste, pour beaucoup d'entre elles, de crime de collaboration économique avec le régime nazi en 1942 par le département américain de la justice (l'Alien Property Custodian saisira leurs capitaux) et acquittées (restitutions des biens à la fin de la guerre). La plupart de ces sociétés transnationales (tout comme UBS AG, Citigroup, Crédit Suisse accusées en Afrique du Sud en juin 2002 de crime de collaboration économique avec le régime d'apartheid) feront l'objet, ces dernières années, de procès pour détournement des lois anti-trust, obstruction à la justice, violation des lois sur l'embargo, fraude fiscale, fausse comptabilité, corruption de fonctionnaires, etc....

Le philosophe politique Leo Strauss, inspirateur de la droite républicaine militariste américaine (cons et néocons) et inspirateur de la légitimité de la préemption comme de la guerre préventive, écrira à ce sujet et enseignera à Chicago : "Those who are fit to rule are those who realise there is no morality and that there is only one natural rigth. The right of the superior to rule over the inferior".


2/4 - Les think tanks (AEI, Manhattan Institute, Center for National Policy, The John Birch Society, Cato Institute...) conservateurs et néo-conservateurs de la côte Est des Etats-Unis sont les émanations de très vieux supports capitalistes industriels et financiers américains opposés à la lutte ouvrière, au syndicalisme, au socialisme international, aujourd'hui à l'altermondialisme, à la démocratie, à la paix mondiale et à la liberté individuelle.
General Electric, Amoco, Ford Motor Co., General Motors, Eastman Kodack, Shell, AT&T, Morgan Garantee Trust, Chrysler Corps. Procter & Gamble, American Express, Dupont, IBM, American Cynamid, Dow Chemical, Chase Manhattan Bank (supports de la politique d'apartheid en Afrique du Sud) sont au coeur de l'appareil d'Etat répressif israélien, au coeur du développement économique autoritaire dans le monde. Un phénomène "géologique" dont la plupart des composantes (les multinationales) sont coupables de crime de collaboration avec le nazisme et l'apartheid. Un big Business hors normes, résolument hors Etat...


"...America is going to Hell in a handbasket, and it's all the fault of the 60's"...III


Un Big Business hors-norme, résolument-hors Etat, grossier, violent et imprévisible (qui soutiendra l’usage de la torture à Facility 1391-prison secrète israélienne des opposants palestiniens et l’usage d’armes chimiques contre des civils dans le West-Bank et à Gaza), habillé, lavé, légitimé culturellement (The Future of Culture in a Globalized World) par les "célèbres" Bradley Lectures de l'AEI (1988-2004), de Dania Gioia, Tamar Jacoby, Terry Teachout ou encore, pour un budget annuel de 25 millions de dollars, de Gertrude "Gertie" Himmelfarb, historienne de la vertu victorienne et "agent" de la morale puritaine appliquée à la politique sociale républicaine, un univers réputé apolitique et pragmatique.
Professeur émérite à la City University (NYC), ex-étudiante du Jewish Theological Seminary (JTS) pour la préservation du judaisme historique (fondé par les rabins Pereira Mendes et Sabato Morais inspirateurs d'un mouvement missionnaire -sépharade- de stricte observance auprès de la jeune intelligentsia des Etats-Unis-Schechts schools et Ramah camps, de Russie-Project Judaica, d'Israel et d' Europe de l'Est - "missions pour l'alternative" du Schechter Institute de Jérusalem) béni par G.W.Bush I&II et la fondation Rockefeller, Gertrude Himmelfarb, prétresse incontestée de la "re-moralisation de la nation", est par ailleurs l'épouse d'Irving Kristol, père du mouvement néo-conservateur américain et défenseur du rôle stratégique des think tanks- de leur dimension culturelle, civilisatrice et réformatrice pour l'acquisition et le contrôle de nouveaux marchés- auprès de sociétés internationales historiquement impliquées dans la plupart des projets (militaro-industriels) de zones de libre-échange.
Autre aspect, sans doute, de l'"intégrité" des alliés américains dans leur croisade contre le régime nazi (économie, science, philosophie) durant la période 1943-1944 et qui donnera naissance en moins de cinquante ans à une nuée de groupes de pression transatlantiques et à leurs multiples réseaux et sous réseaux d'espionnage commercial, militaire, politique, religieux, artistique et intellectuel, dont la New Atlantique Initiative, idéologiquement conduite par George Shultz, ex-secrétaire d'Etat de Ronald Reagan (1982-1989), membre du conseil international de JP Morgan Chase et du bureau des directeurs de Bechtel, par Vaclav Havel, Margaret Thatcher, Helmut Schmidt, Henry Kissinger...Zbigniew Brzezinski, Samuel Huntington, Colin Powell, Donald Rumsfeld.

"Les zones de libre-échange", un projet global, méthodique, en appui sur des sociétés transnationales "victorieuses" (39-45), des Etats politiques "garants du bon fonctionnnement de l'économie de marché", des médias "sécurisés", des universités américaines et européennes également "sécurisées", qui influencera durablement l'anti-communisme, accentuera la criminalisation des mouvements sociaux et ouvriers européens, des oppositions civiles et politiques, les législations anti-terroristes et les partis politiques de la droite française comme l'UDF de V.Giscard d'Estaing, le PR de F. Léotard, la Démocratie Libérale d’A.Madelin, homme de main objectiviste et libertarien, représentant type de la culture des think tanks de “grands patrons”. L'on sait également l'influence qu'un tel projet exercera aujourd'hui sur l'UMP et ses hiérarchies collatérales, Alain Juppé "patron" aux cotés de John Major, Henry Kissinger, du général Scowcroft (US trustee), Lord Powel, Lord Gilbert, Lord Owell, Lord Owen, J.F.Poncet, Pierre Lellouche, d'Atlantic Partnership, ou même sur les frères Sarkozy.

Une influence capitaliste et moraliste familiale, puisque, finalement, Gerturdre Himmelfarb (pour ne citer quelle) sera également la mère de William Kristol, fondateur de The Weekly Standard et co-fondateur du PNAC (Project for the New American Century).
William Kristol aura également à son actif d'être co-instigateur de "la lettre de 1998" adressée au président Clinton pour une invasion anticipée de l'Irak (ne cachant plus le projet républicain de zone de libre-échange au Proche et Moyen-Orient en appui sur Israel, l'Egypte et l'écrasement de l'OLP) aux cotés des signataires Woosley, Armitage, Kagan, Fukuyama, Perle (responsable de la politique étrangère de l'AEI et président du Defence Policy Board de G.W.Bush jusqu'en 2003), Rumsfeld, Wolfowitz, à peu de chose près, le cabinet de guerre de G.W.Bush.


"...large budget deficit, it is in the nature of democracy because it seems to be in the nature of human nature. For a great power the "national interest" is not a geographical term" (Irving Kristol)


Restitution au peuple américain des richesses dispersées dans le monde, simplification de la justice, restauration du rôle moral de la famille et de la chasteté, opposition à l'avortement, “constitution d'une authentique culture bourgeoise des classes moyennes support d'une économie de marché "ouverte" dans le plein respect des religions...”
Tel paraîtra le support moral et néanmoins idéologique du fondamentalisme patronal américain, dont certains traits s'imbriqueront parfaitement dans les tables de la Loi de Moïse. Une idéologie, une morale orthodoxe du comportement pour une économie libérale capitaliste missionnaire considérée (à tout le moins par Gertrude Himmelfarb, Irving et William Kristol, par les cons et néocons, les libertariens constitutionnalistes, les randiens, les fédéralistes fiscalistes, etc...) comme une cause, du fait de son expansion, de l'abondance éthique dans les pays riches et comme une cause du développement capitaliste dans les pays pauvres (prédispposés à l'avènement du capitalisme par le sous-développement).

Une idéologie qui donnera naissance à bien des théories erronées, écrira l'économiste dissident chilien Robinson Rojas dans "Latin America: Blockages To Development (1984-1985)... des théories économiques traitant du développement du marché capitaliste en tant que cause, précisément, du développement et du sous-développement dans les pays pauvres : "l'univers extra-historique du profit réalisé à partir du marché concurrentiel étant considéré, ici, comme la cause du développement capitaliste, le sous-développement capitaliste étant une condition nécessaire au premier".
Théories (en fait descriptives) du sous-développement, de la dépendance, du développement des pays pauvres ou en voie de développement, du système capitaliste mondial...
Robinson Rojas démontrera le caractère erroné de cette “évidence scientifique”, commune à ces théories ces cinquante dernières années. Une évidence qui aura, par le fait, des répercussions fâcheuses sur la politique sociale et économique des Etats latino-américains, des organisations économiques internationales et sans doute sur la politique socio-économique de nombreux autres Etats dans le monde.
L'expansion du capitalisme américain, selon Robinson Rojas, ne serait pas la cause du développement comme du sous-développement capitalistes (périphérique ou non) en Amérique Latine.
Pour ce qui est du sous-developpement, ce dernier relèverait davantage de causes endogènes (internes) complexes et non de causes exogènes (externes), en fait, de trois fractures proprement latino-américaines : de la structure sociale, du système de distribution et du sytème de production. Une approche scientifique basée sur une dynamique révolutionnaire sociale élaborée dans les années 85 et qui inspirera l'intitulé militant de notre article.

La fracture de la structure sociale latino-américaine n’irait pas sans celle du système de distribution et du système de production latino-américains. Ce dernier serait confronté :
1- à la demande d'une classe dominante (qui reproduira un type de relations pré-capitalistes au niveau social bien qu’utilisant des relations capitalistes au niveau de la production) et à celle du marché capitaliste mondial (au sein duquel:Etats politiques, groupes privés, armées et polices joueront un rôle essentiel),
“…The ruling class, through the hands of the upper middle class, passing over to imperialism the key sectors of the economy (even under the label of “nationalism”) mediated by the fracture at the level of the mode of accumulation, which is based at this stage on the purchasing of the means of production (except land) from an alien mode of production (capitalist), and realization of part of the surplus value in the same alien mode of production; from here dependence on the capacity of imports, and, hence, dependence on imperialism”,
2- à la coexistence d’un système de production devant faire face à la demande, cette fois-ci réduite à un simple niveau de subsistance, d'une partie substantielle et pauvre de la population (dont une fraction, 1/3 seulement, sera “intégrée” à la production moderne),
“…Today, after 30 years of “development” (1940-70), Mexico’s supermarkets brim with goodies made by the transnational corporations. The Aurora Supermarket regularly displays 20 shelves of toilet paper in different brands, textures, colours and prices. But only one fourth of the Mexicans can afford : the reste wipe themselves with newspaper or, in the countryside, a smooth stone…The dozens of models of automobiles that choke Mexico City…are for the 13 per cent of the people…”,
3- à la coexistence des “classes moyennes” attachées à une structure sociale pré-capitaliste..
“… The middle classes utilizing urban labour to wipe out rural uprisings (mediated by the structural fracture between urban and rural working classes)…The Middle classes defending the core of the system of production in order to avoid the uprooting of the large-landowners in the ruling class (mediated by the fracture between the ruling class as a whole and the rest of the society).

Il nous semblera utile, ici, de diffuser un court mais très historique extrait de " A Fractured Social Structure" sur la manifestation des "classes moyennes" en Europe et en Amérique Latine, de Robinson Rojas (Latin America : Blockages to Development, sect.II, Chap.II, 202 et suite):

“….In Western Europe, industrialisation came as a result of a class struggle between the ruling class of a pre-capitalist mode of production (feudal in this case) and a rising middle class from the fabric of that feudal society (bourgeoisie in feudal times), mediated by the outcome of a class struggle between landless rural workers and landowners, creating necessary conditions for widespread capitalist relations of production in the countryside.
“In Latin America, industrialisation came as a necessity mediated by the crisis of the capitalist mode of production outside the region, and the same ruling class of the latin American mode of production played the role of “industrial bourgeoisie”.
“My argument is that Latin America society is passing through a transitional period characterised by the specific features of its current system of production, which, on the one hand, places limits on the development of a capitalist mode of production, and, on the other hand, blocks any other forms of development, unless its current social structure is destroyed…

“What the middle class in a capitalist mode of production want to preserve is the capitalist social structure (middle class which fought against a feudal ruling class in Western Europe), unlinke the middle class in Latin America which tried to preserve a pre-capitalist social structure. From this it follows that, unlike the industrial societies, in Latin America bourgois democracy cannot be the”normal” political structure, but the typical form of government must be a type of dictatorship (either military, or bureaucratic, as in Mexico)
”(…)Therefore, the middle classes in Latin America tend to support autoritarian rule in the different nation-states, as the only possible political superstructure adequate to a social system that presents extreme inequalities in income and style of life as the most dynamic factors of its development.Factors, of cours, that dialectically are the origin of the main threats to the stability and order of such social systems”.

Le type d'Etat correspondant le plus au système de production latino-américain, écrira Robinson Rojas (nous renvoyons ici le lecteur à “Latin America:Blockages to Development” pour une étude approfondie de la “triple fracture” latino-américaine), ne pourra être qu'un Etat omniprésent et omnipotent, consubstantiel à la vie quotidienne de la société, un Etat industriel. Un Etat dont le rôle ne consistera pas seulement à maintenir la "fabrique sociale" pour le seul bien (ou les seuls besoins) de la classe dominante mais également à réguler le comportement économique de cette classe dominante et, en tout premier lieu, à contrôler la capacité d'organisation ouvrière. Dans un tel contexte l'organisation syndicale fait partie intégrante du système étatique qui régule également le fonctionnement des principaux niveaux de l'économie, omnipotent, donc, politiquement et économiquement. Un tel type d'Etat se caractérise généralement par des tendances autoritaires sinon dictatoriales... Des caractéristiques indissociables des besoins du système de production en tant qu'une base de la structure sociale dominante...

Il nous paraîtra important de préciser que cette théorie sur le développement de l'économie de marché dans le monde et les conditions de sa manifestation (à laquelle croient tant Irving Kristol, les cons, les néocons, le mouvement libertarien capitaliste et le PNAC) nous conduira très librement au concept de "monde clos", symbole pour nous de la globalisation.
Un concept très bien défini par Paul N.Edwards (chercheur en information de l'université du Michigan) dans l'approche de la doctrineTruman dite de l'"endiguement" et que nous reprendrons.
"Un endiguement qui sous-tendra en 1947, écrira Paul N. Edwards dans "The Closed World" et dans "Pourquoi fabriquer des ordinateurs ?" : "la posture géopolitique américaine pendant quatre décénnies (...) une géopolitique animée par une vision du monde singulière, celle d'un monde triplement clos. Ce monde clos est d'abord celui de la société communiste répressive, secrète, qu'entoure l'espace ouvert du capitalisme et de la démocratie. Mais le monde clos est aussi le système capitaliste. Menacé d'une invasion, celui-ci doit se défendre pour préserver son intégrité. L'échec de la Ligne Maginot, pourtant une leçon stratégique majeure de la Seconde Guerre mondiale, n'aura pas réussi à éradiquer le désir d'un bouclier impénétrable. Dans un troisième sens, la scène globale est aussi un monde clos. La lutte entre la liberté et l'esclavage, la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, se mène partout en tout lieu : à l'intérieur du gouvernement américain, de son système social et de ses forces armées, aussi bien qu'à l'étranger"...


"Que se passerait-il si le monde clos de la domesticité cessait ?..."


Robinson Rojas insistera sur lien existant entre l'économie de marché, pour nous le monde clos de la globalisation, et l'odre social condamné au seul bon fonctionnement du marché capitaliste privé.

Une condamnation soulevant, à l'opposé, le spectre problématique de la cessation de la domesticité de la société civile bourgeoise (essentiellement des classes moyennes), notamment aux Etats Unis et au Japon, une peur-panique de type millénariste partagée/nourrie encore par Gertrude Himmelfarb (s'attaquant à Voltaire, à Diderot et à Rousseau :"remettre Dieu à sa place dans le champ de la raison" ?), Irving et William Kristol, G.W.Bush bien évidemment, le département d’Etat, la diplomatie publique intérieure, le PNAC, RAND, le CSIS, Brookings, le CFR, Hoover, le German Marshall Fund, les forces armées (le nombre des recherches sociologiques militaires commandées par les élites conservatrices sur les relations entre civils et militaires depuis "The soldier and the State" de SP Huntington en 1957 et "The professionnal Soldier" de M.Janowitz en 1960, en témoigne), sans oublier la peur panique de la "démocratie sociale libérale" (très faussement démilitarisée) de John Kerry, de Bill Clinton- père de l'armée "high tech" américaine en Afghanistan, en Irak et de la troisième voie- deThabo Mbeki en Afrique du Sud, de la gauche libérale européenne transatlantique-globalisation, éducation, société civile- qui s'épanouit en Espagne avec J.L.R. Zapatero, en Grande Bretagne avec Tony Blair, en Allemagne avec G. Schröder, en Italie avec G.Amato ou Massimo d'Alema, en France avec F. Hollande, L. Jospin, M. Rocard (CFR), Laurent Fabius (père d'un projet de pénalisation monétaire des électeurs qui ne se présenteraient pas aux urnes) ou Jacques Delors.
Que se passerait-il si le monde clos de la domesticité des classes moyennes (de la monoculture de la cohésion sociale capitaliste), en tant qu'un support exclusif de l'économie de marché "ouverte", cessait ?....

Kelly Jane Torrance, critique artistique, ex-adepte de Karl Popper (if a theory is true, then all its predictions must be all true, if one prediction is false, then the whole theory is false) et vétéran, malgré tout, des "free-market think tanks" oeuvrant pour l'édification d'un corps de culture global des classes moyennes, dira cela autrement dans The Weekly Standard. En fait, ils seront des milliers à craindre, à produire méthodiquement des repères théoriques et du sens politique, de l'art, de la culture, coûte que coûte.
Pression des think tanks sur le gouvernement, les programmes militaires, la psychologie scolaire, les plannings familiaux, pression sur les fondations charitatives ou les églises avantagées par le gouvernement, les universités, religieuses ou non (quelques unes comme George Washington University, Carnegie Mellon University sont membres du Homeland Security Advisory Council), sur les médias partisans, le cinéma, la création d'entreprise....
Tous les moyens seront bons pour agir de façon concurrentielle et lucrative, à la façon de Gégoire IX (pape au XIIIème siècle) ou de Jean-Paul II, sur le mode de vie familial, le comportement spirituel, moral, intellectuel, sexuel et néanmoins fiscal des individus, la filiation et l'hérédité. Le mérite républicain et la légitimité culturelle de la base sociale américaine semblent sérieusement ébranlés, et ce bien que G.W.Bush II soit inspiré par une série d’entretiens privés avec le Christ, bien que ses conseillers scientifiques affirment être les héritiers des lumières européennes ou de la contre-culture des lumières, de l’empire judéo-chrétien ou, pour certains, de la “quabbalah préservée”, du judaisme historique de la stricte observance, etc...

Kelly Jane Torrance, critique artistique à The Weekly Standard, lobbyiste professionnelle de l’America’s Future Foundation, écrira :
"Q : Why Terry Teachout (AEI) is a great critic ?
"A : Terry Teachout is that rare thing: a cultural critic who believes in free markets.But he is also a free-marketeer who believes that the market has coarsened American culture. He writes occasionally about pop culture, even at times celebrates it, but he insists that standards exist--that Schubert is better than The Sopranos. Nowhere is Teachout more different than his colleagues, perhaps, than in his reason for believing art important. It is, put simply, that art transcends this world. Art's unity. Terry Teachout argues, "reminds us of the hidden presence of superworldly order amid the seeming chaos of our wounded world..." This explains why Teachout is so good on the "conversion" of America's foremost chronicler of materialism, Tom Wolfe, and why he can say, in an essay about the western actor Randolph Scott : "This message rings truer still as we look back on a century that might have been designed for the sole purpose of dramatizing the truth of Dostoyevsky's terrible warning, 'If there is no God, then anything is permitted, even cannibalism".


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Article diffusé sur Indymedia, Altermonde, les Archives de Robinson Rojas

[ Le monde clos de la globalisation, le développement économique autoritaire et l'avantage humain de la révolution social Part. 2 ]

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