afghanistan

Série Noire CD-rom : Yoshikawa
Citoyenneté globale: vers un nouvel ordre mondial... l'ultime fourberie du capitalisme, des Etats et de l'instabilité politique - (II)



Critique des contradictions fondamentales du capitalisme américain (petit patronat et grand capital), de la scission de la société civile, des mouvements évangélistes et du putschisme pour le contrôle des libertés civiles et politiques.

par Christian Pose

.............................................

·
"Le petit patronat et les ennemis de Dieu..."
·

Déterminés à en découdre avec les gros capitalistes et la justice bonapartiste de G.W. Bush I&II, les petits patrons, hostiles à la globalisation et à la discrimination administrative et judiciaire, exigeront les comptes de l'économie de guerre et des campagnes anti-terroristes du département de la Justice.
G.W. Bush répondra en nommant Alberto R. Gonzales à la tête du Département de la Justice (DoJ,fev.2005), un texan célébré par la communauté juridique conservatrice et les lobbys républicains du business hispanique et latino-américain. Il sera tour à tour secrétaire-d'Etat et membre de la Cour suprême du Texas. Avocat, il exercera chez Vinson & Elkins (Houston), cabinet d'expertise de la société Enron (I).
Alberto R. Gonzales se fera remarquer par une interprétation radicale de la doctrine, des lois et de la constitution et, fait marquant, affichera très tôt une opposition farouche aux doctrines économiques libertariennes, au fédéralisme et à l'application de la Convention de Genève pour les terroristes prisonniers. Une position qui lui vaudra son poste de conseiller juridique à la Maison Blanche.

Un choix rapidement contesté par les minorités ethniques, les chômeurs sans indemnités, les associations de défense des prisonniers, les syndicats ouvriers, les défenseurs des droits de l'homme, les associations d'avocats militants opposés au Patriot Act I & II comme à la guerre, la presse d'opposition et le petit patronat fédéraliste; autant de victimes du système juridique et socio-économique, répressif et pénalisant, de l'administration Bush.
Une force publique qui sera, du reste, catégorisée "ennemie de Dieu" par les foules converties au christianisme fondamentaliste de masse (ultra-droite et anti Etat) et au droit chrétien.
L'on se souviendra de la stèle de deux tonnes et demie des Dix Commandements dressée en 2001 contre "Satan business et les lois inhumaines" au coeur du Palais de Justice de Montgomery par le président de la Cour suprême d'Alabama Roy Moore (élu en 2000) puis condamnée à être déplacée hors de l'enceinte légale par le juge de district Myron H.Thompson (I) et la Cour d'appel du 11ème circuit (2002/2003) pour "infraction à la règle constitutionnelle de séparation de l'Eglise et de l'Etat".

Pour la majorité des petits-patrons croyants ou athées, il est clair que l'équilibre du marché est anormalement parasité et compromis. Le très populiste et affairiste pasteur Jerry Falwell, (2, 3), garantissant hier à Richard Nixon et aujourd'hui à G.W.Bush I&II le soutien de ses 30 millions d'électeurs chrétiens opposés au communisme, au terrorisme et à l'islam, ne dira pas moins en appelant l'Amérique à la désobéissance civile sous la bannière "Our Nation under God!" tout en scandant sur le satellite et le cable des networks de la chrétienté : "la loi humaine cause de nos souffrances a désormais brisé la Loi de Dieu".

Pour Jay Sekulow, Don Wildmon, Newt Gingrich, Franklin Graham, Rick Scarborough ou Tim Lahaye , autres "mega-leaders" chrétiens défenseurs des "intérêts religieux" des classes moyennes, le déséquilibre des marchés dû à l'altération de la fonction de contrôle de l'administration nationale, fédérale, locale (police, justice, fisc, armé, santé, éducation, religion, bourse, etc...) et aux guerres que se livrent les entreprises délinquantes, les sociétés-écrans et les gangs maffieux, pour le contrôle du petit commerce (vente/location de voitures, armes à feu, alcool, tabac, assurances, vente par correspondance, pompes funèbres, alimentation, presse, loterie, immobilier, restauration, tourisme, transport, etc...), serait suffisant pour que l'anarchie capitaliste et les guerres l'emportent sur la paix civile.

·
Les Corporate criminals
·

Une situation paroxistique, écrira Russel Mokhiber dans "The 100 Corporate Criminals of the Decade", qui se prolongera jusque dans les tribunaux où les litiges commerciaux entre petits patrons, multinationales (et filiales) et fonctionnaires fédéraux de la réprimande des fraudes, se règlent désormais selon la loi du plus offrant.
Le FBI, la DEA (Drug Enforcement Administration) et la FDA (Food and Drug Administration) iront cependant plus loin en dénonçant la violence des groupes socio-économiques délinquants (des multinationales essentiellement ), une violence dont les moyens ne se differencieront plus de ceux du crime organisé: menaces, actions punitives, kidnappings, chantages, assassinats. Les groupes mondiaux et leurs filiales seront en effet, et ce depuis de nombreuses générations de businessmen activistes, au coeur de tous les délits pour gagner un cent sur les marchés internationaux, fédéraux ou locaux.
Il sera utile, sur ce point, de se pencher sur les analyses de Noam Chomsky dans "The Business of Crime", de Russel Mokhiber (ed. de Coporate Crime Reporter) et de Robert Weissman (ed. de Multinational Monitor) co-auteurs de "Corporate Predators: The Hunt for MegaProfits and The Attack on Democracy" (1999) et d' "Encyclopedia of White Collar & Corporate Crime" (2004) ou encore de Ryan P. Allis dans "A message to the SEC: dealing with corporate crime" (2002),

R.J.Reynolds (RJR), Brown &Williamson (avant sa fusion avec RJR), Camel, Winston, par exemple, seront accusés par l'U.S. Food and Drug Administration (FDA) et six états européens:
-de détournement du Racketerring Influenced and Corrupt Organization Act et des lois sur la toxicité effective des cigarettes,
-d'entretenir des réseaux avec le crime organisé et les maffias latino-américaines (Mexique, Colombie,Venezuela, Chili, Bolivie), russes, proche et moyen orientales, européennes (en concurrence avec le géant délinquant Japan Tobacco à Chypre, dans les Balkans, en Serbie/Croatie, dans le Montenegro -la contrebande de cigarettes étant la première source de revenus dans la région...),
-de destruction des marchés locaux ou micro-marchés légaux,
-de corruption des administrations et du processus électoral.
Les accusations, les jugements et les condamnations pour infractions aux règles seront considérés par les entrepreneurs délinquants comme des maux inévitables, nécessaires même, entrant dans les frais...

Cet aspect de l'histoire économique américaine sera du reste confirmé par les recherches d'Alain Labrousse, de Stan Shatenstein (diffusées sur Tobacco News Online), d'Alissa J.Rubin et d'Henry Weinstein du Los Angeles Times ou encore par John Schwartz et Saundra Torry du Washington Post.
RJR, Camel, Winston et R.J.R Nabisco Inc. (dirigé un temps par "l'intouchable" Lou V. Gerstner Jr., ex-président d'American Express, d'IBM,1994-2003, et président de Carlyle Group depuis 2004 -successeur de Frank Carlucci, ex-directeur de la CIA) apparaîtront bien, par ailleurs, dès le début des années 1990, dans de nombreux rapports d'enquêtes rédigés par le FBI, le Département américain de la Justice, le Trésor, le Bureau du Tabac, de l'Alcool et des Armes à feu, les Services des Douanes.
Toutefois, les multinationales incriminées, bien qu'impliquées dans d'évidentes affaires de fraudes fiscales, de contournement des lois fédérales sur la concurrence et la fixation des prix et ayant cultivé des liens criminels avec le cartel Medellin pour la maîtrise de la contrebande de cigarettes en Amerique du Sud ou encore avec le roi du Maroc et Saddham Hussein pour le contrôle du marché arabe de tabac, ne seront guère inquiétées.

·
La "Salvador Option", une stratégie anti-marxiste au service des intérêts commerciaux américains...
·

Les géants du tabac, de l'agro-alimentaire, de l'énergie, de la construction, du transport et de l'armement hors-les-lois, n'hésiteront pas, au regard de nombreuses enquêtes et rapports, à utiliser, nous l'avons vu plus haut, les moyens extrêmes de la violence. Des moyens tout à fait semblables à ceux utilisés par le Pentagone au Salvador ou au Honduras dans les années 1980.
TotalElfFina (I,2,3), ExxonMobil, Unocal, ChevronTexaco, Halliburton, Enron,British Petroleum, Amoco, Arco, Royal Dutch Shell, Power Corporation of Canada, Carlyle Group, etc... auront également dans leurs tiroirs une " Salvador Option", une stratégie optionnelle anti-guérilla et anti-marxiste mise en application par des opérateurs clandestins sur les marchés à risques (souvent "couverts" en Amérique Latine, en Asie ou en Afrique par l'église catholique et par les ong des fondations philanthropiques catholiques et chrétiennes). Ces opérateurs agiront dans un premier temps comme des agents d'infiltration des syndicats, des universités, des groupes de chômeurs, des groupes politiques, ethniques ou religieux marxistes, puis contribueront, à des fins de destabilisation, au développement de réseaux clandestins de vente d'armes, de réseaux de narco-traffiquants souvent supports ou partenaires de réseaux politiques "nationalistes" armés anti-insurrectionnels, de groupes terroristes ou de groupes miliciens.
Michael Hirsh et John Barry de Newsweek (9 janvier 2005), Christ Harvey, Judd Legum, Jonathan Baskin de l'American Progress Action Found branche du Center for American Progress (2, 3) dirigé par John Podesta (ex secrétaire-général de la Maison Blanche sous l'administration Clinton), Ghali Hassan, Max Fuller sur Globalresearch, dénonceront la réhabilitation de cette stratégie en Irak et sans doute en Syrie et en Iran.
Donald Rumsfeld, Dick Cheney, John Negroponte, Elliot Abrams... confirmeront cette orientation à plusieurs reprises entre 2003 et 2005.

"Les escadrons de la mort" en Irak seront composés, essentiellement, de kurdes peshmergas et de miliciens chiites auxquels s'aggrègeront, cependant, d'autres groupes armés formés par les forces spéciales américaines comme les milices du SCIRI d'Ibrahim al-Jaaferi, les milices d'Ahmed Chalabi, les milices d'Iyad Allaoui, les brigades iraniennes Badr.
Ces groupes, souvent habillés en civil, viseront très spécifiquement les groupes religieux sunnites armés, les groupes syndicalistes indépendants de tendance marxiste, le très puissant syndicat des chômeurs, les groupes communistes-ouvriers et leurs familles, acculés de toute évidence par les pouvoirs "légaux" et les forces d'occupation à une forme de résistance civile.

·
Une action indispensable
·

Il nous paraîtra indispensable de soutenir, ici, les actions civiles pour la défense du droit au travail, du droit à l'activité syndicale, pour le respect des droits de l'homme et la résolution non violente des conflits, engagées auprès des instances internationales pour la paix et la justice en Irak afin :
1- de produire une enquête officielle sur les opérateurs clandestins de cette option militaire et policière,
-lors d'une interview publiée sur le site web du Département d'Etat du 9 janvier 2005, l'ex-secrétaire d'Etat Colin L. Powell orientera très clairement les questions des journalistes George Stephanopoulos (ABC) et Wolf Blitzer (CNN) sur la réhabilitation de la "Salvador Option" en Irak sur l'Etat-Major du Pentagone,
2- de soutenir les tribunaux internationaux d'opinion : BrusselsTribunal, International Criminal Tribunal for Iraq, World Tribunal on Iraq, Tribunal Permanent des Peuples, engagés dans un processus historique de défense des populations civiles non-combattantes mises en danger de mort en Irak par G.W. Bush, Jun-ichiro Koizumi, Tony Blair mais également par les 40 autres chefs d'Etat impliqués dans la guerre irakienne,
3- de soutenir l'activité ininterrompue des Tribunaux d'opinion afin de dégager la part exacte de responsabilité de Donald Rumsfeld, Dick Cheney, Francis J. Harvey, Colin Powell, John Negroponte, Paul Wolfowitz, Elliot Abrams, Paul Bremer, Richard B. Myers, ex-commandant du Joint Chiefs of Staff, Peter Pace, nouveau commandant depuis le 22 avril 2005 du Joint Chiefs of Staff, John Abizaid, grl. commandant l'US CentralCommand (1, 2), George Casey, grl. cdt. les forces armées en Irak, Thomas Metz, grl. cdt. les forces terrestres en Irak, John Sattler, grl. cdt. les marines en Irak, dans le processus de terrorisation des populations civiles non-armées irakiennes et le processus clandestin d'assassinats politiques,
4- de dégager la part de responsabilité exacte des dirigeants irakiens, notamment du général Muhammed Abdallah al-Shahwani, directeur de l'Iraq's National Intelligence Service, de l'ex-premier ministre Ayad Allaoui, du président irakien Kurde Djalal Talabani et du premier ministre chiite irakien Ibrahim Djaafari, responsables politiques et administratifs des Forces Armées et des Forces Spéciales irakiennes entrainées par les Unités des Forces Spéciales américaines...
5- d'obtenir de la Cour Criminelle Internationale ou de la Cour Pénale Internationale les jugements des criminels de guerre et des criminels contre l'humanité irakiens et américains.

·
"Des ennemis de gauche à éliminer... Eux ou nous !" (J.W.Johnston, président de RJR)
·

Selon Rob Cunningham - spécialiste canadien de l'industrie transnationale du tabac, des opérations économiques clandestines et de la collaboration économique avec le crime organisé et les régimes corrompus -, les oppositions civiles et politiques aux guerres, les mouvements écologiques, les droits de l'homme, les Nations-Unies, l'Unicef, les ONG de la santé, l'OMS, seraient d'ores et déjà considérés par les sociétés transnationales de l'armement, de l'alimentation, de la pharmacie, de la construction, du transport, de l'énergie ou du tabac, comme "des ennemis de gauche à éliminer au même titre que le communisme..."
Le président de RJR James W.Johnston incitera en effet le commerce international du tabac à se développer bien au delà des légistations et des circuits officiels de contrôle...
Une menace agrégée à des actions concertées, plannifiées et globalisées, qui s'attaquera aux foyers humains socialement désorganisés, échappant à tous contrôles, et au sein desquels s'élaboreront les substructures de la contrebande : tabac, alcool, armement, prostitution, drogues et les substructures du crime organisé... indispensables au développement du narcoterrorisme, au développement des opportunités criminelles au sein des partis politiques et des administrations, et en particulier au terrorisme d'Etat (voir les oeuvres remarquables de Robinson Rojas, de Noam Chomsky, de Michel Chossudovsky...).

Le discours historique prononcé par James W. Johnston lors du salon Tabexpo de Vienne en 1994 et rapporté par Rob Cunningham dans "La Guerre du Tabac, l'expérience canadienne" (1996) incitera devant 6000 visiteurs quelques 366 compagnies du tabac au contournement des lois :
"la corruption des politiques, dira James W. Johnston, ne suffit plus, nos millions de dollars ne suffisent plus... la contrebande est désormais la stratégie commerciale pour les quarante prochaines années... si l'on ne veut pas voir fondre nos recettes".

·
""La fin", au nom de la suprématie commerciale et militaire, justifie les moyens..."
·

Un lien évident apparaîtra entre la stratégie commerciale des multinationales délinquantes et la stratégie de destabilisation civile et militaire conçue par les théoriciens politiques anti-communistes de la guerre froide et de l'après guerre froide :

1- "Circulaire NSC 68":
Du fin fond des think tanks politiques conservateurs, scientifiques et industriels, de la seconde guerre et de l'ère de transition administrative Truman qui aura à charge la reconstruction et la maîtrise de l'industrie européenne et de son marché financier, Paul H. Nitze produira le 14 avril 1950 une analyse stratégique du potentiel militaire nucléaire soviétique (NSC 68), un mémorendum qui aura pour conséquence d'instaurer les fondements idéologiques politiques de la course aux armements nucléaires et ceux de la suprématie commerciale de la toute nouvelle démocratie bourgeoise de l'ère administrative Eisenhower/Dulles. Son principal objet consistera bien, au mépris des lois internationales et des lois des Etats, en le renversement de tous les régimes communistes ou d'inspiration marxiste (1).

2- "Team B":
Lobby civil conservateur concurrent de la CIA dans l'analyse et le traitement du renseignement sur l'Union Soviétique, favorable à l'augmentation du budget américain de la Défense et au renforcement de la force de frappe nucléaire et conventionnelle des armées. Il élaborera une idéologie politique et militaire conçue pour la destabilisation de l'opinion américaine et la remise en question des libertés civiles et politiques constitutionnelles fondamentales considérées comme des supports essentiels à la politique de détente ou à la politique de réduction d'armes stratégiques SALT.
Team B est farouchement mondialiste et anti-communiste... s'y cotoieront Richard Pipes, Donald Rumsfeld, Dick Cheney, William Van Cleave, Paul Wolfowitz, John S.Foster Jr, George Bush Sr.... Une structure idéologique politique aujourd'hui réhabilitée (2).

3- "Committee on the Present Danger":
"Lobby-citoyen" ayant pour raison sociale d'alerter l'opinion, au mépris des libertés civiles et politiques constitutionnelles, contre le péril soviétique. L'action civile du CPD conduira à la circulaire NSC 68 rédigée par Paul H. Nitze. Dès 1951, chaque dimanche, le groupe diffusera des messages politiques sur le réseau de NBC sur le thème du "danger présent: le communisme américain, le communisme soviétique et l'infériorité nucléaire américaine". Le CPD sera soutenu au Congrès par l'American Security Council "The Coalition for the Peace Trough the Strengh" ou par le Center for Strategic and International Studies (CSIS) qui exerce aujourd'hui une influence déterminante sur la politique de défense européenne. Le CSIS sera également une force d'appoint stratégique historique pour Henry Kissinger, Zbigniew Brzezinski, Carla Hills (CSIS Affiliates), Jeane Kirckpatrick, David Abshire (PFIAB, ex-ambassadeur US à l'OTAN, conseiller spécial de R. Reagan), Ray Cline (World Anti-Communist League, ex- directeur-adjoint de la CIA, chargé de l'encadrement de fonctionnaires de la défense taïwanaise dans les années 1950)...
Le CPD est aujourd'hui réhabilité pour la lutte contre l'exo-islamoterrorisme et la résurgence du marxisme dans le monde. Les membres du CPD exercent une influence considérable sur le commerce de l'armement, l'énergie, la diplomatie, la bourse, la monnaie, sur la politique républicaine de défense nationale et de lutte civile antiterroriste (2).

·
"The Present Danger"
·

Robert Kagan et William Kristol, co-fondateurs républicains du Poject for the New American Century, dévoileront dans "Regime Change" (The Present Danger, 2000) la stratégie de collaboration et de renversement des" régimes ennemis" porteurs généralement de juteux marchés capitalistes parfaitement adaptés, après nettoyage des oppositions radicales, à l'expansion de la démocratie bourgeoise :

1- "L'idée... que les Etats-Unis fassent du business avec tous les régimes, sans examiner leur conformité aux principes fondamentaux de l'Amérique, est discutable...
"Les Etats-Unis ont bien travaillé, par le passé, avec des dictatures d'extrême-droite dans le but de construire un rempart contre le communisme ou l'islam radical fondamentaliste. Cette stratégie aura permis de forger des alliances tactiques avec les régimes les plus violents -notamment avec l'Union Soviétique de Staline contre l'Allemagne nazie, et avec la Chine de Mao contre l'Union Soviétique...
"La force des idéaux américains et l'influence exercée par le système économique américain, indissociables du type de pouvoir américain, ont et auront toujours pour propriété de fragiliser/destabiliser le fondement même des régimes autoritaires et despostiques...
Ainsi, le meilleur moyen d'éviter l'apolacypse thermonucléaire rendu possible par l'escalade des arsenaux soviétiques et américains consistera en un contrôle mutuel (et non uniltéral) des arsenaux. Par contre, la meilleur façon d'appréhender l'aventurisme politique soviétique consistera bien à ligoter les leaders de Moscou à "une toile (net) interdépendante" et à les obliger, par le fait, à reconnaître les avantages d'un comportement international responsable."

2- "La cause historique de la menace entre l'Est et l'Ouest n'est pas née de l'incompréhension mutuelle, de l'épuisement de l'interdépendance ou même, finalement, des arsenaux militaires mais de la nature du régime soviétique.
En effet, quand le régime soviétique s'effondra, s'effondrèrent la course aux armements, le péril russe hors des frontières russes, la guerre froide.
"Cet enseignement qui concerne la période de l'après guerre froide... paraît parfaitement adapté aux problèmes contemporains rencontrés en Corée du Nord et en Irak. Il ne s'agit donc pas pour nous de corrompre indéfiniement ces gouvernements en les poussant à adhérer à des accords internationaux de contrôle des armements mais d'obtenir d'eux la mort de leur régime...."

3- "Aucun changement de régime ne peut être imposé par une intervention militaire directe. Les tactiques à observer pour un changement stratégique de régime varieront selon les circonstances. Dans certains cas, la meilleur politique consistera à soutenir des groupes rebelles, se sera l'objet de la doctrine Reagan mise en application au Nicaragua (Salvador Option) et un peu partout dans le monde. Dans d'autres cas, la meilleure tactique consistera à soutenir des dissidents ouvertement ou non, avec ou non des sanctions économiques, avec ou non un isolement diplomatique...
"Mais rappelons ceci, quand bien même l'Amerique déciderait de marchander avec les régimes tyranniques qui causent du tort à notre pays, à nos amis ou à nos alliés, elle rechercherait la transformation de ces régimes et non la coexistence."

4- "Pour beaucoup, l'idée d'une politique américaine de renversement des régimes dictatoriaux relèverait de l'utopie.
Cette politique est en fait éminemment réaliste. Il y aurait même quelque chose de pervers à évoquer une telle impossibilité, si l'on s'en tient toutefois aux trois dernières décades.
"Après avoir assisté au renversement historique de la dictature aux Philippines, en Indonésie, au Chili, au Nicaragua, au Paraguay, à Taiwan et en Corée du Sud, en quoi, en effet, serait-il utopique d'imaginer un changement démocratique en Irak ?

5- "Alors que nous avons assité à l'effondrement historique de l'oligarchie communiste soviétique, en quoi serait-il utopique d'oeuvrer à l'effondrement de l'oligarchie du parti communiste chinois, moins puissante et moins stable?
Le régime chinois montre beaucoup de signes d'instabilité. Nous descellons, en effet, de formidables contradictions entre d'une part ses dispositions autoritaires et dictatoriales et d'autre part son phénoménale désir de croissance libérale. C'est si évident que le gouvernement usera de violence contre la secte Falun Gong !!
Afin de résoudre ces contradictions fondamentales les Etats-Unis et l'Europe doivent-ils rendre à la République Populaire de Chine la tâche plus facile ou plus difficile?
Pour faire en sorte que le gouvernement dictatorial chinois ne soit plus en mesure de gérer les conflits les plus ordinaires et nous prouve son inaptitude, nous devons choisir la seconde politique. ...
Cependant, n'oublions pas ceci, même si demain le gouvernement chinois devait s'effondrer cela ne nous relèverait pas de nos responsabilités dans le monde. Il existera toujours un danger inconnu...."

·
Le vice au bras de la vertu
·

Au regard de la théorie pratique du PNAC: l'Etat, le parti républicain, les think tanks néoconservateurs, les multinationales, l'Eglise, l'armée, la banque, agiraient pour élargir le fondement éthique de la civilisation de marché. C'est bien avec cet esprit que les phalanges libérales et néocons de l'ultra-globalisation croiseront le fer avec le petit patronat "gardien réactionnaire du marché capitaliste intérieur", hostile à l'internationalisme et aux accords de libre-échange.
Toutefois, face à la démesure des ambitions républicaines et des excès du gouvernement Bush, les congressmen et les gouverneurs de l'ultra-droite fédéraliste, bien que se déclarant héritiers de James Madison, de John Jay et d'Alexander Hamilton, n'hésiteront pas à s'engager aux côtés du petit patronat, pour quelques dollars et quelques électeurs véreux de plus, dans les séminaires de l'Unification Church du révérend Moon ou dans ceux du Ku Kux Klan de Thomas Robb et de Rachel Pendergraft (1).
Un KKK et son Eglise qui exerceront une influence réelle sur les ouvriers agricoles, les chômeurs et les sans qualifications, les transporteurs, les vétérans, les soldats de certaines confréries militaires, para-militaires ou civiles miliciennes, les marchands d'armes à feu, les employés muncipaux, des postes, les petits fonctionnaires de la police, des tribunaux, des gouvernements fédéraux (l'on se souviendra des liens politiques entretenus par le gouverneur Mike Foster et le sénateur Robert C.Byrd avec l'ex-leader du KKK David Duke), les petits et les gros exploitants agricoles du sud. Une église qui, depuis Harrisson City dans l'Arkansas, écrira une politique chrétienne et raciale blanche pour des travailleurs ulcérés et désorientés par l'instabilité politique, la misère sociale, l'immigration, le prix du pétrole à la pompe et les coûts vertigineux des guerres en Afghanistan et en Irak.

L'idéologie politique sécuritaire de l'Amérique profonde, sectaire, violente et discriminante, ne diffèrera pas de la propagande moraliste du pool philanthropique, tout aussi extrémiste, que représente la très sélecte et très académique Philanthropy Roundtable (2) coiffant Ruth & Lovett Peters Foundation, The Randolph Foundations, John M.Olin Foundation, Lynde & Harry Bradley Foundation, Achelis & Bodman Foundations, D&D Foundations, Thomas B.Fordham Foundation, Bradley Foundation, front ultraconservateur de l'idéologie sécuritaire (sinon fasciste) républicaine, du business stratégique et de la maîtrise de la bioéthique pour une citoyenneté et une vie publique plus religieuses... (1)


"Contract with America"


Le très controversé historien Webster Griffin Tarpley (du fait de son adhésion aux thèses conspirationnistes de l'ex-candidat présidentiel Lyndon LaRouche) soulignera dans une analyse rétrospective des cycles politiques (de 36 ans) qui balisent l'histoire politique américaine (des jeffersoniens anti-fédéralistes -protorépublicains de 1788 à l'effondrement de l'Ere démocratique du New-Deal provoqué par Lyndon B. Johnson et la guerre du Vietnam en 1968), la fâcheuse propension de l'histoire américaine aux coups d'Etat et à la manipulation.
Son essai "The 2004 Party Realignment: A New Progressive Era or Neocon fascist dictatorship ?" diffusé en octobre 2004 sur le site de l'économiste canadien Michel Chossudovsky, pronostiquera à tort l'échec des républicains aux élections de novembre 2004 mais insistera sur les risques d'une dictature fasciste néoconservatrice en cas de succès. Autre point, W.G. Tarpley annoncera dans son analyse que le seul obstacle à la vague démocrate des présidentielles de 2004 consistera en un complot électoral pro-Bush mené par des opérateurs clandestins de la CIA et de la société privée Diebold, leader américain des machines électroniques à voter.
Tous les observateurs, historiens, élus intègres, critiques, journalistes, magistrats progressistes, nous le verrons durant cette partie et la suivante, confirmeront cette hyspothèse.

1- W.G.Tarpley, critique acharné de Newt Gingrich, évoquera la tentative de destabilisation et de renversement du régime Clinton en 1995.

L'intérêt privé et l'anarchie du profit global pousseront, effectivement, le "théo-nanobiotechnocapitaliste Gingrich" (1) à appeler "le peuple floué dans sa dignité, ses droits constitutionnels et sa foi en Dieu, au changement de régime et à une nouvelle révolution anti-gouvernementale..." (2)
Influent porte-parole de l'US House entre 1994 et 1998, Newt Gingrich conduira le groupe républicain de la chambre des représentants à la victoire en 1994. Une victoire qu'il devra, essentiellement, à son programme de réforme de la vie politique "Contract with America".
Ultra conservateur et croyant fondamentaliste, Newt Gingrich, aura été l'un des très proches collaborateurs de l'ancien sénateur Bob Kerrey à la tête de la National Commission for Quality Long-term Care. Un Bob Kerrey qui, bien qu'accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par le gouvernement vietnamien, les droits de l'homme et la presse américaine progressiste pour ses "haut-faits d'armes" au Vietnam, sera nommé à la 911 Commission et à la présidence de la New-School University de New-York.
Fort du succès de "Contract with America" et de la débâcle des démocrates aux législatives de 1994, Gingrich usera de toute son influence pour le renversement de la Maison Blanche auprès, notamment, des gros investisseurs politiques (de Wall Street en particulier) totalement opposés à la politique clintonienne des fonds communs de placement et des investissements spéculatifs, auprès des entrepreneurs de la santé, du papier (sensible aux règlementations en matière d'environnement), du commerce de gros et des nouvelles technologies, auprès également de la petite entreprise (qui voit d'un mauvais oeil le réhaussement du salaire minimum), auprès des mouvements évangélistes fondamentalistes,auprès, cela va sans dire, du Congrès, de l'US House -républicaine pour la première fois en 40 ans, auprès du Sénat, "pris en sandwich, écrira Gingrich, entre volonté de purification et fascination pour le délit"....

Le programme de réforme de Newt Gingrich sera, toutefois, freiné par le droit de véto du président Clinton. "Contract with America" - programme républicain législatif de réforme de la vie politique assimilé, selon R.W. Apple du New YorkTimes et la fondation Héritage, au New Deal de Roosevelt (1932/1933) (1)- ne poura être appliqué dans son intégralité et, finalement, sera détourné de sa vocation "putschiste" par une contre-attaque présidentielle désespérée.
Cette contre-attaque sur le terrain même des valeurs républicaines garantira son second mandat à Bill Clinton. Un sursaut démocratique provoqué par des pressions de l'ultra-droite capitaliste qui, notera Thomas Ferguson (août 1996), contraindront le président Clinton :
- à augmenter les crédits militaires,
- à favoriser l'extension à l'Est du périmètre de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (en novembre 1995, les accords de paix de Dayton paraphés par les présidents de Bosnie, de Croatie, de Serbie, mettront au point une force militaire multinationale dans les Balkans, l'IFOR-Implementation Force, sous contrôle de l'OTAN. L'IFOR comptera 60 000 militaires dont 20 000 américains. Ce sera le début de l'âge d'or des compagnies militaires privées et des juteux contrats d'Etat du DoD.Le mandat de l'IFOR sera prolongé en juin 1998-Stabilization Force),
- à ouvrir la Transcaucasie aux pétroliers américains et à leur offrir un pipeline turc plutôt que russe,
- à empêcher la construction d'un oléoduc entre l'Azerbaïdjan et l'Iran...
- à favoriser l'attribution de fréquences TV aux nouvelles chaines privées issues de la révolution numérique des années 1993-1994,
- à fermer les yeux sur les concentrations oligopolistiques (TV,cinéma,presse,édition), encourageant, par le fait, les déréglementations (loi de déréglementation des télécommunications de février 1996 abolissant le monopole des compagnies locales de téléphone -Baby Bells- et permettant des alliances avec les sociétés de TV par cable. Le 1er avril 1996, PacTel forme avec SBC le groupe SBC Communications qui devient après rachat d'Ameritech en mai 1998, le premier opérateur local aux Etas-Unis. Le 10 novembre 1997, WorldCom rachètera MCI Communications et deviendra le troisième opérateur amércain),
- à assouplir les réglementations de la Federal Communications Commission (FCC),
- à renforcer les axes de collaboration avec la National Security Agency (NSA) pour le développement du réseau d'écoute mondiale Echelon et l'intégration de la NSA dans le processus de préparation des négociations économiques internationales (négociations nippo-américaines pour l'augmentation des quotas d'importation de voitures étrangères au Japon, écoutes des communications et saisie des fax d'Airbus échangés avec la compagnie aérienne nationale d'Arabie Saoudite pour le compte de Boeing Co., Mc Donnell Douglas Corp., écoutes des communications internes du parlement européen...),
- à signer une loi (22 août 1996) dont la majorité républicaine au Congrès est à l'origine, réformant le système d'aide sociale (Welfare) transférant la gestion des programmes sociaux du gouvernement fédéral aux Etats, obligeant les bénéficiaires à trouver un emploi dans les deux ans et limitant à cinq ans la durée globale des prestations,
- à signer le Prison Litigation Reform Act of 1996 qui donnera tant de pouvoirs au Federal Bureau of Prisons et qui réduira à rien les recours administratifs des prisonniers maltraités ou torturés physiquement ou psychiquement (2).

Newt Gingrich sera, toutefois, sacré "Homme de l'année 1995" par Time Magazine, comme hier, Hitler, Staline, ou G.W. Bush en 2004. Time Magazine écrira à propos de Gingrich:
"Leaders make things possible. Exceptional leaders make them inevitable. Newt Gingrich belong in the category of the exceptional"...
Vincent Flore, d'Intellectual Conservative.com, résumera cela autrement dans son bulletin de janvier 2005 : "Newt Gingrich in 2008 ?"

En juin 1997, un exercice secret, appelé Eligible Receiver, invitera 30 à 35 agents de la NSA, sur ordre du Joint Chiefs of Staff, à attaquer les ordinateurs du DoD-Pentagone à partir de programmes téléchargés sur internet. 63% des attaques "provenant de la Corée du Nord" ne seront pas détectées. Le commandement de la Zone Pacifique aurait pu être rendu inopérant.
Une initiative qui sera, du reste, attendue et exploitée par Newt Gingrich au Congrès afin de désavouer la politique de détente de Bill Clinton et d'obtenir de la Maison Blanche des promesses supplémentaires quant au renforcement des budgets de la Défense, notamment dans la recherche militaire en communication (NSA) et le renseignement (recrutement massif d'agents et formation accélérée) pour la lutte contre le terrorisme américain (19 avril 1995, 167 morts lors de l'attentat perpétré contre les bureaux du FBI à Oklahoma City par l'anti-fédéralisteTimothy McVeigh, 19 avril 1996, nouvelle loi anti-terroriste votée par le Congrès) et contre l'exo-islamoterrorisme (CIA).
En Aout 1998, Bill Clinton donnera son accord pour bombarder les bases supposées de stationnement des groupes terroristes de Ben Laden en Afghanistan et au Soudan.
En 1999, Newt Gingrich sera nommé au Defence Policy Board du Pentagone, lancera sur le marché Gingrich Group (société pan-américaine de consulting qui donnera naissance en 2003 au Center for Health Transformation pivôt de toutes les campagnes sur la famille, la nanotechnologie et la réforme du système de Santé de Gingrich), enseignera au Joint War Fighting, à la National Defense University et au Terrorism Task Force du Council on Foreign Relations.
Il sera également nommé, aux côtés du général Charles G.Boyd, son ex-conseiller militaire à la Chambre des députés, président du Business Executives for National Security (BENS, Lockheed Martin, Schlumberger, Chase, Boeing, New York Stock Exchange, Dyn Corp, Hearst, Merryl Lynch, Blackstone Group, Brown Brother Harriman & Co.2), à la Commission des Etats-Unis pour la Sécurité Nationale/21ème siècle, Hart-Rudman Commission pour l'étude des problèmes liés à la sécurité nationale et au terrorisme.

2- "Les accusations de 1998 portées contre Bill Clinton, écrira W.G.Tarpley, relèveront également d'une authentique tentative de coup d'Etat mise au point par les oligarques... "

Il y a de fortes probabilités, en effet, pour que l'affaire Monica Lewinsky ait été un moyen rapide de destitution du président Clinton. Une tentative de coup d'Etat (?) révélant les enjeux politiques, économiques, militaires, de ce que Jeremy Rosner, ex-chargé des affaires législatives de Bill Clinton au Conseil National de Sécurité, attaché à la Fondation Carnegie, nommera dans le contexte de l'agressive 104ème législature:"The New Tug-of-War" ou "la lutte impitoyable entre le Congrès, l'Exécutif et la Sureté Nationale..."(1).

L'affaire Monica Lewinsky révèlera, en effet, l'opposition entre la politique de désarmement nucléaire de Bill Clinton et celle menée par le lobby ultra-militariste républicain du sénateur Jesse Helmes,(2), président de la commission sénatoriale des Affaires Etrangères (ennemi du communisme, du castrisme, de l'aristidisme, des tribunaux spéciaux de la Cour pénale internationale et de la CPI, etc...). Une opposition confirmée par l'analyste du Congrès Amy Woolf :
" ... Jesse Helmes considère, et d'autres avec lui, que le Traité d'Interdiction Complète des Essais Nucléaires (TICE/CTBT) est confus, qu'il nuit à l'arsenal nucléaire des Etats-Unis et à la Sécurité Nationale...Qu'un tel traité ne saurait contribuer à la non prolifération nucléaire, parce que les Etats désireux de se procurer des armes atomiques peuvent simplement refuser de le signer (Inde, Pakistan..(1).
La thèse de Webster Griffin Tarpley sur la tentative de renversement du régime Clinton par les lobbys de l'armement et les groupes parlementaires de la droite et de ultra-droite tient, surtout si l'on considère que le 19 décembre 1998, 228 députés (contre 205) voteront pour la destitution de Bill Clinton.
Il faudra attendre le 5 février 1999 pour que le président soit acquité et ce, sept mois avant le nouveau sommet pour l'approbation ou le refus du Traité d'Interdiction Complète des Essais Nucléaires (TICE).
Bill Clinton aura bien été visé par les vieux lobbys du nucléaire civile et militaire (Team B, CPD, Pentagone, multinationales de l'énergie et de l'armement, Congrès...) qui ne veulent pas de ce traité réductionniste et qui feront tout pour ralentir son examen au Sénat.

Courant janvier 1998, en plein scandal présidentiel, le Washington Post, le Los Angeles Times, ABC News et Associated Press, révèlent la liaison entre Monica Lewinsky et Bill Clinton, le sénateur Jesse Helmes adressera une lettre à Bill Clinton :
" Le TICE sera laissé en suspens au Sénat... tant que ne seront pas débattus les deux amandements au Traité ABM sur la limitation des systèmes de missiles antimissiles". Un traité considéré, du reste, comme caduc par les républicains depuis la dissolution de l'Union Soviétique.
La future techno-administration préparée en coulisse par les lobbys-voyous bellicistes de G.W. Bush ne voudra pas davantage des traités de réduction d'armes stratégiques SALT II ou SALT III, points essentiels de la politique étrangère de Bill Clinton. Les faucons de G.W.Bush pousseront bien Bill Clinton à la signature invraisemblable de l'Iraq Liberation Act en octobre 1998, une signature qui préparera le processus de "libération" armée de l'Irak, du Liban et le départ des armées syriennes.
Le PNAC, les investisseurs politiques, les groupes bancaires arabes nord-arméricains sous la pression de l'ABANA (présidé en 1995 par Ziad K. Abdlenour), l'US Committee for Free Lebanon (officine libano-américaine de renseignement pro-Bush) dirigé par Ziad K. Abdelnour, également co-directeur du Middle East Intelligence Bulletin et du Middle East Forum (combattant le socialisme arabe et la Nouvelle Histoire israélienne pro-palestinienne), joueront également un rôle, sans doute important, dans l'échec du sommet américano-israelo-palestinien de camp David réuni à l'initiative du président Clinton (11-14 juillet 2000) et dans la guerre de l'information menée tambour battant par les partisans républicains de la NSA et de la CIA pour le renversement de l'administration Clinton et, plus tard, des gouvernements en Irak et en Syrie. L'on parle, d'ores et déjà, de renversement du gouvernement en Iran...

Le 27 janvier 1998, NBC conduira Hillary Clinton devant l'Amérique à une heure de forte audience et lui demandera ce qu'elle pense du scandal sexuel qui éclabousse le président.
Le 28 janvier 1998, le PNAC adressera une lettre à Bill Clinton :
"(...) Nous sommes en face d'un danger sans précédent au Moyen-Orient et le plus sérieux sans doute depuis la fin de la guerre froide. Nous vous demandons de mettre en place une nouvelle stratégie afin de sécuriser nos intérêts, nos amis et nos alliés à travers le monde. Cette stratégie consisterait en un renversement du régime de Saddam Hussein...."
Cette lettre sera co-signée par Elliott Abrams, Richard L.Armitage, John Bolton, Paula Dobriansky (vice-présidente du CFR, chargée par G.W. Bush de l'encadrement politique du gouvernement tibétain en exil), Francis Fukuyama, Robert Kagan, William Kristol, Richard Perle, Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz, James Woolsey, Robert B. Zoellick... (1)

3- "La manipulation des bulletins de vote de l'Etat de Floride lors des élections présidentielles de novembre 2000 conduira également, toujours selon W.G.Tarpley, à un très classique coup d'Etat."

Le candidat démocrate Al Gore qui devance son concurrent de 337 576 voix, demandera un recompte officiel des résultats en Floride, Etat déterminant du fait de son poids dans le collège électoral et où la marge en faveur de G.W. Bush est inférieure à 0,5%.
La confirmation de l'élection de G.W. Bush par l'arrêt du 12 décembre de la Cour suprême fédérale précipitera, toutefois, l'annulation de celui de la Cour suprême de Floride et, par le fait, les recomptes de bulletins.

Toutefois,"L'Idiot du Village" publiera dans son bulletin électronique français : "... juste avant l'élection présidentielle de 2000, Diebold (leader avec ES&S et Sequoia des machines électroniques électorales, trois entreprises privées proches du parti républicain, n.d.a. ) avait déjà reçu le mandat de l'Etat de Floride, dirigé par le propre frère de George Bush (Jeb), de procéder à un nettoyage. On connaît le résultat de ce nettoyage ('ethnique' on dit certains) : plus de 50 000 votes noirs et Démocrates ont été illégalement supprimés des listes (dans l'Etat de Floride on connaît la 'Race' de l'électeur et le parti pour lequel il vote lors des primaires. Ces mentions sont indiquées sur le bulletin d'inscription aux listes électorales) ! On se souvient qu'Al Gore est censé avoir perdu l'Etat de Floride, et par conséquent l'élection présidentielle américaine, à un peu moins de 600 voix près (on comprend mieux pourquoi la Cour Suprême refusera de procéder à un recomptage des votes) !...
"Pour prix de cette loyauté, concluera le bulletin, Diebold (aujourd'hui société transnationnale côtée en bourse) se verra confiée le marché des machines électorales électroniques dans de nombreux Etats américains." (1)...


[ Fin de la 2ème partie ] (13/6/2005)    >>> suite (3) Citoyenneté globale...

Christian POSE (Rédacteur-en-chef de linked222) e-mail: linked222@free.fr

....................................
home : linked222.free.fr