BUSH
II "The Born Again", terrorisme, OMD,
APEC
La stratégie de la perversion du droit par la loi
ou le non-accomplissement humain.
by Christian Pose
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Nous dédions cet article au PFPC,
Project for the First People's Century de l'écrivain politique
chilien Robinson
Rojas et à la recherche scientifique populaire sur les lois
antiterroristes et la protection des droits de l'homme et du citoyen ( * ).
Turning
Intellect into Influence
"(Les électeurs américains) ont voté pour l'homme
qui leur a paru le plus solide sur la question de la défense nationale
et pour celui qui aura montré le plus grand respect pour la morale
traditionnelle et la foi... Ils ont voté pour répondre aux
menaces d' Osama ben Laden et signifier par là que le peuple américain
ne serait pas intimidé, (ils ont voté pour dire) qu'ils
assisteraient à la fin de la guerre contre la terreur !"
C'est en ces termes que s'est exprimé le 4 novembre 2004 David
Frum, auteur des discours économiques de George W. Bush entre
2001-2002, Resident Fellow de l'American Enterprise Institute (à
la tête duquel se trouvent K.L.Lay président de Enron, W.Stavropoulos
président de Dow Chemical, J.W.Snow président de CSX et
secrétaire au Trésor) et ex-Senior Fellow du Manhattan
Institute for Public Policy Research (1995-2001)
La
stratégie de la perversion du droit par la loi... Le leadership
mondial par l'intérêt privé
La philosophe marxiste Solange Mercier-Josa écrira en 1999 dans
"Entre Hegel et Marx", en citant Marx dans son rapport à
"la loi relative aux vols de bois" (1842), que "...la "loi"
pervertit le "droit" en identifiant à toute force les
deux choses essentiellement différentes tant au point de vue de
"l'objet" que du point de vue de "l'acte" que sont,
d'une part, "le ramassage de bois mort"... d'autre part, "le
vol de bois avec prémeditation" ....
Mercier-Josa écrira plus loin "que l'intitulé même
de la loi et les articles successifs que la Diète allemande (législateur
complémentaire) aux côtés de l'Etat législateur
vote sur proposition et après argumentation des propriétaires
ont pour résultat effectif de subvertir le rapport rationnel entre
le droit abstrait et le droit politique, de renverser la nécessaire
subordination du droit de propriété privée au droit
de l'Etat par la perversion du rapport entre le droit et la loi, entre
la loi et la procédeure judiciaire. Le principe déterminant
de la logique corruptrice de tout droit, c'est-à-dire tant de l'essence
du droit privé que de l'essence du droit politique, est l'intérêt
privé élevé au rang de droit à la place du
droit. "Le droit de l'intérêt" se substitue à
"l'intérêt du droit".
"Les députés des propriétaires de forêts
(hier en 1842), dira encore Mercier-Josa, sont des députés
de la noblesse et font partie de l'état des propriétaires
fonciers..."
Rien n'est plus frappant en ce début de XXIème siècle
que l'organisation
mondiale de l'intérêt privé dissimulée pudiquement
sous la noblesse des organisations mondiales commerciales, juridiques,
bancaires, monétaires, douanières et des Etats politiques
(en tant qu'une autre affaire privée).
Rien n'est plus frappant que l'espace de "lutte négative"
issue du "libre-échange" ou de la "liberté
de commercer" comme dira François Houtart pour mettre en garde
contre les zones de libre-échange ou le marché unique.
Rien n'est plus frappant que de constater, que sous le lénifiant
discours de la "fluidification des échanges internationaux",
de l"'harmonisation et de la normalisation de la liberté de
commercer et d'investir", dispensé à la fois par l'organisation
ultrapatronale et ultradroite APEC
(Asia-Pacific Economic Cooperation, forum des chefs d'entreprises de 21
pays, de l'Australie au Vietnam, en passant par le Canada, le Japon, le
Mexique, Singapour, les Philippines, la Chine, Hong- Kong et les Etats-Unis,
la Corée du Sud, la Russie, le Chili et représentant 47%
du maché mondial, 50% du PNB mondial) et par la non moins conservatrice
OMD/WCO, Organisation Mondiale des Douanes, il ne soit question, en fait,
depuis le 11 septembre 2001, que de lutte contre le terrorisme.
Le commerce, les échanges légaux, l'exercice des douanes
ne concerneraient plus la seule nature juridique du commerce et des douanes
en "soi", "l'objet commercial" et "l'acte de
commercer", "l'objet des douanes" et l"acte douanier"
mais se voudraient les portes-paroles universels et authentiques de la
nature juridique des choses, réduisant les activités, et
en particulier les oppositions civiles, à un support potentiel
du terrorisme international. Tout serait donc affaire de définition...
En effet, les standards politiques et la dialectique juridique de sécurisation
fournie par l'APEC et par l'Organisation Mondial des Douanes, sont indissociables
de ceux et de celle produits par l'US
Patriot Act aux Etats Unis, la
Loi sur les infractions terroristes en Belgique (les
syndicalistes: des terroristes ?), l'Emergency
Law, le Conspiracy Crime Bill au Japon, la
Loi C-36 et la Loi sur le SCRS au Canada.
Les nouvelles lois répressives antiterroristes appliquées
à la protection du commerce, aux missions policières des
douanes, agissent comme un "porte-parole" de l'ensemble des
professions liées de près ou de loin aux activités
commerciales présentes et futures (cela n'aura échappé
à personne en ce qui concerne l'APEC et l'OMD).
Par le fait, la législation échapperait fondamentalement
à sa mission historique initiale : pénétrer le monde
des institutions féodales, les inégalités, les déséquilibres,
afin de réduire les injustices. Elle n'aura, jusque là,
pas véritablement réussi à abolir, pour paraphraser
Mercier-Josa servant Marx et Hegel, les privilèges de la propriété
(...) mais aura servi à conférer à ceux-là
un caractère de nécessité en leur donnant un caractère
civil.
Les nouvelles lois frappent, bel et bien. Elles frappent sans pitié
les mouvements sociaux, l'activité syndicale et ouvrière,
les opinions politiques dissidentes, les mouvements nationaux et internationaux
de libération, très actifs aux Etats Unis, en Europe, en
Amérique latine, en Afrique et en Asie, les mouvements de solidarité
avec les précédents, en identifiant à toute force
"le ramassage de bois mort" (légal sur la propriété
des maîtres selon les lois des maîtres) au "vol de bois
avec préméditation" et pervertissent, effectivement,
le droit.
"Il s'agit de l'intervention légale la plus dangereuse depuis
la seconde guerre mondiale contre le mouvement de gauche et progressiste,
écrit l'avocat Raf Jespers de Progressive Lawyers Network d'Anvers
à propos de la nouvelle législation antiterroriste belge.
Une notion très élargie du délit politique y est
introduite et les droits fondamentaux sont sérieusement menacés.
la Belgique risque de glisser dans le sillage des Etats-Unis, c'est-à-dire
vers des situations fascistes dans lesquelles les opposants politiques
peuvent se retrouver en prison pour des années et où opinions
et résistance anticapitalistes sont assimilées au terrorisme..."
En quoi "l'activité législatrice" des parlements
(hier, la Diète de 1842) et des Etats (hier, l'Etat princier sous
la pression de la noblesse propriétaire foncière) sous la
double pression de l'APEC, phénoménale organisation mondiale
capitaliste (50% du PNB mondial et 47% du commerce mondial) et de la non
moins phénoménale Organisation Mondiale des Douanes, ne
parvient-elle pas pour le seul bien commun et dans le but de protéger
les faibles, à poser comme loi ce qui est en soi droit ? Pourquoi
cette activité législatrice ne parvient-elle pas, dirons-nous
en paraphrasant Mercier-Josa, à se règler en fonction de
la seule "nature juridique" de la souffrance et de la misère
sociale ? Quelque chose échappe bien à quelque chose ...
mais quelle chose ?!
Marx répondra, nous dit Mercier-Josa : "...en appliquant la
catégorie "vol" là où elle ne doit pas
s'appliquer (nous dirons "crime" essentiellement auprès
des exclus, des démunis, des sans toits, des sans terres, des minorités
ethniques, des oppositions démocratiques à la mondialisation
ou à l'impérialisme, des mouvements communistes révolutionnaires,
des musulmans, etc,...), en prétendant que les faits qui diffèrent
selon la nature sont identiques selon la loi, ensuite parce qu'en exigeant
une survaleur en plus de la simple valeur courante, le législateur
pervertit la sphère du droit formel et abstrait et institue un
état régressif par rapport à ce droit...".
En appliquant la catégorie "terroriste" là où
elle ne doit pas s'appliquer (les oppositions altermondialistes, communistes,
socialistes, syndicalistes, ouvrières, les oppositions musulmanes
y compris à ben Laden...) le "législateur/normalisateur"
pervertit la sphère du droit formel et abstrait et institue un
état régressif par rapport à ce droit.
L'APEC,
une communauté d'intérêts privés ultrasécurisés
Sous le poids du gigantisme de ses intérêts privés,
l'APEC plie les lois selon ses exigences et écrase la nature juridique
de toutes choses au point de les indifférencier, tant au point
de vue de "l'objet" qu'au point de vue de "l'acte".
"Nous,
les dirigeants économiques, déclareront les dirigeants de
l'APEC, sommes reunis à BOGOR (1994), en Indonésie,
pour établir le calendrier futur de notre coopération éconmique
en vue de favoriser une croissance économique accélérée,
équilibrée et équitable, non seulement dans la région
Asie-Pacifique, mais aussi dans le reste du monde... Nous sommes heureux
de réitérer notre engagement à atteindre au plus
tard en l'an 2020 notre objectif d'ouvrir et de libéraliser le
commerce et l'investissement dans la région Asie-Pacifique. La
réalisation de cet engagement se fera selon un rythme qui tient
compte des divers degrés de développement économique
des pays de l'APEC, les pays industrialisés devant atteindre cet
objectif au plus tard en 2010 et les pays en développement devant
l'atteindre au plus tard en 2020."
Sous le poids du gigantisme de ses intérêts privés,
l'APEC ne peut avancer sans la consultation constante d'une multitude
d'organisations spécifiques telles que Europol, l'UNICJRI (United
Nation Interregional Crime & Justice Research Institute), le SECI
(South Eastern European Cooperative Initiative), les BRLR (Bureaux Régionaux
de Liaison chargés du Renseignement travaillant pour la sécurité
intérieure et les douanes) ou encore telles que les
agences de renseignement civile ou militaire traditionnelles NSC ou
IB en Inde, BAKIN, BIA en Indonésie, NICA,NSC aux philippines,
DINE,CNI au Pérou, DCI en colombie, DNII en Uruguay, ANI au Chili,
DST, DGSE en France, CIA, FBI aux Etats-Unis...
L'APEC, évolue, bien qu'elle s'en défende, dans un contexte
privé et publique ultrasécurisé sur-saturé
par les objectifs de lutte contre la "criminalisation potentielle
des échanges et le terrorisme" (contrefaçon
WCO IPR-Intellectual Property Rigths- Strategic Group, IACC,
sécurité
antiterroriste (pdf)). Affirmant être un système économiquement
stable, global, socialement responsable, l'APEC n'en demeure pas moins
une hydre capitaliste totalitaire developpant de nombreux réseaux
d'intérêts polyvalents dits de "sécurité",
réseaux et sous réseaux, échappant à la logique
même de sécurité et au droit. La lutte politique clandestine,
hors-les-lois, que le concept utilitariste de "facilitation douanière"
(OMD/WCO) parvient à dissimuler, est bien la partie immergée
de l'iceberg dans la zone Asie-Pacifique. L'APEC (21 pays membres) est
une puissance juridiquement finie, monumentale, riche et quoiqu'elle en
dise : armée (organisations para-militaires, groupes illégaux
de combat, d'infiltration, d'opérations clandestines), établie
durablement dans une zone très rationnellement criminalisée.
Une zone où le concept juridique de "terrorisme" est
traditionnellement assimilé à toutes les formes de la revendication
ouvrière, syndicale, universitaire, politique ou artistique, pourtant
"légale" au regard des constitutions ou du droit international.
Un espace légal profondément contradictoire relevant désormais
d'une volonté politique de contrôle global de la chaine alimentaire,
de la production, de la distribution, de la spéculation, de l'épargne,
des activités sociales, des centres de plaisir et de la démographie,
que seule la "sécurisation de la chaine logistique internationale"
(SCLI) peut garantir.
De l'interdépendance capitaliste transnationale, revendiquée
à forte voix par l'APEC (l'OMC, le FMI, la Banque Mondiale, l'OMD)
sous la forme de l'universalisation du lien de dépendance entre
les hommes constitué par leurs besoins et les méthodes pour
produire et distribuer les moyens de satisfaire ces besoins, Marx, écrit
Mercier-Josa, nous dira ce qu'elle vaut dans les Manuscrits de 44. Cette
interdépendance n'aura pas pour effet une interdépendance
équilibrée et harmonieuse entre les producteurs (telle que
l'APEC affirmera qu'elle sera entre 2010 et 2020 dans son texte statutaire
de 94), mais la concentration de la richesse entre les mains d'une minorité,
le dénuement de la classe des travailleurs et l'abaissement de
ces derniers à l'état de plèbe inactive et totalement
indigente.
L'APEC
et "l'immortalité scientifique"
"...Un bien être émotionnel tout au long de votre vie
grâce à un ajustement des centres du plaisir"
L'APEC semblent évoluer, à tout prendre, selon une philosophie
du pur profit et du pur plaisir, sophistiquée et transhumaniste
: satisfaction des besoins privés et garantie de l'abondance, grand
projet de la société civile, longévité, uniformisation
de la beauté, de la performance sexuelle et cérébrale,
de la puissance. Une idéologie édoniste du profit parfaitement
nourrie par le fantasme et l'intérêt que suscite le développement
privé des biotechnosciences et dont Nick
Bostrom, par exemple, semble un vivant représentant (What
is Transhumanism ?).
Joyaux de l'ultracapitalisme industriel et des inégalités
sociales, le transhumanisme et le post-humanisme se développent
co-extensivement au développement de la nouvelle pensée
eugéniste, comme si l'un, l'ultracapitalisme industriel, ne pouvait
se développer sans l'autre, les inégalités, le racisme,
la discrimination, l'eugénisme, une terminologie qui prête
à sourire en France bien que les héritiers du nobel rockefellerien
Alexis Carrel soient nombreux, mais beaucoup moins aux Etats-Unis, en
Grande Bretagne, au Japon, en Chine et en Amérique Latine; une
pensée à laquelle aura mordu le président péruvien
Alberto
Fujimori (APECien convaincu) en stérilisant entre 1996 et 2000,
et sous l'autorité gouvernementale d'un programme sanitaire de
planification familiale, quelques 300 000 femmes indiennes.
Quoiqu'il en soit de son émergence ou de sa ré-émergence
historique, l'eugénisme demeure, sous l'apparence sacro-sainte
d'une science exacte démesurée et phare, un choix politique
pour des groupes d'universitaires bioextrémistes, médecins,
généticiens, psychologues, économistes, tels que
Glayde
Whitney, Edward
Miller, Charles
Murray, Richard
Lynn (Center
for Genetics and Society & Eugenics
Archive).
Les composantes les plus extrémistes de la recherche scientifique
civile et militaire, en particulier dans le domaine de la génétique,
des neurosciences et des biotechnologies liées aux composantes
les plus politiques de l'APEC et de l'OMC (ordres connexes et sous-ordres
polyvalents) se veulent, plus encore, la base d'un nouveau champ théorique
et pratique, et non plus métaphorique, de justice. La nébuleuse
de Bogor, acquise à l'idée que la justice rime avec la liberté
de la recherche scientifique appliquée à la guerre préventive
et dans un même temps au commerce et à l'investissement "socialement
responsables", s'est également dotée d'une diplomatie
publique calquée sur le modèle américain conçu
par Madelaine Albright après la guerre du Kosovo, en 1999.
L'APEC aura, par exemple, les yeux fixés sur Charlotte Beers, ex-présidente
des sociétés multinationales de publicité J.Walter
Thompson et Ogilvy & Mather. C'est elle qui sera nommée par
G.W.Bush à la tête du sous-secrétariat d'Etat à
la Diplomatie Publique (Public Diplomacy) en 2001. C'est donc à
elle que reviendra la lourde charge de redorer le blason de l'Amérique
et du capitalisme libéral après le 9/11. Une diplomatie
publique, lancée sur le marché de la communication internationale
et de la représentation politique comme un produit publicitaire,
qui aura pris soin de se doter d'une "sociologie légère
et accessible de l'accomplissement humain". Une sociologie politique
"think tank" révolutionnaire, alliant la haute technologie
de la communication, le commerce et les services secrets, à la
"production d'imaginaire": séries B, films grands studios,
reportages militaires TV, websites, magazines radio, publications. Un
imaginaire politique en "rapport d'essence fini" avec la techno-sécurisation
des marchés du nouvel ordre économique mondial et pourquoi
pas, comme Bostrom, Miller, Lynn, Whitney, Murray, Hernstein, Fukuyama,
le prétendront, tantôt à mots couverts (dans l'ombre
de la Maison Blanche, du Ku-Klux-Klan, de la secte Moon, des Yakuza, du
Bible Belt, de l'extrême droite néo-nazie et des enquêtes
criminelles du FBI) tantôt à grand renfort de publicité
scientifique sur la scène des médias, avec la techno-sécurisation
du marché de la cessation de la souffrance physique et psychique
par la nanobiologie moléculaire... de l'immortalité scientifique.
Sous les nouveaux moyens de domination que sont l'harmonisation des échanges
légaux aux frontières, la libéralisation du commerce,
de l'investissement et la lutte mondiale, accélérée,
contre le crime organisé et le terrorisme, se dissimulent, bel
et bien, "les parfaits du libéralisme" (le
droit se retourne contre le droit -1 et -2).
Ils sont néo-casuistes et techno-idéologues anti-étatistes,
anti-individualistes, anti-égalitaristes, anti-démocrates,
payés, sous contrat avec les think tanks bipartisans de Washington,
de New-York, de Chicago, de Los Angeles, de Boston, d'Houston, par les
capitalistes du nouvel ordre économique mondial pour penser l'accomplissement
humain et adapter, le corps sociologique des lois aux intérêts
privés des multinationales. Ils sont philosophes, psychologues,
sociologues, économistes, biologistes, médecins idéologues,
tantôt républicains, tantôt démocrates... Dans
tous les cas, ils sont entretenus par les fondations américaines
les plus prestigieuses de la recherche (quelques centaines sur 12 000)
: DuPont,
Carnegie, Ford, Rockefeller, Rothschild, AT&T, (pdf) etc,...
Des fondations idélogiquement et économiquement indissociables
des "maisons mères" transnationales dotées, pas
moins que les "invincibles légions" de Rome, de structures
croisées invisibles, aujourd'hui des sociétés internationales
de surveillance et des compagnies militaires privées conçues
selon Noam Chomsky, Kurt Nimmo, John Pilger, Jonathan Cook, pour détruire
les foyers d'oppositions politiques. Des
compagnies militaires privées sous contrat avec l'armée
(exemple d'un sujet sérieux traité par un think tank ambiguë
fondé par le sinistre idéologue de la guerre du Vietnam
Samuel Huntington et financé par le Carnegie Endowment for International
Peace, Maison Blanche, Affaires Etrangères, Défense, Pentagone,
CIA, DIA, industrie de l'armement, universités prestigieuses) auxquelles
sont effectivement confrontés tous les résistants à
l'ordre impérialiste et qui s'illustrent aujourd'hui en Irak, en
Afghanistan, en Asie centrale, en Amérique Latine : IPOA
-AirScan, ArmorGroup, Blackwater USA, ICI Oregon - SAIC....
Il paraît donc très difficile de percevoir, à première
vue, les liens historiques ou sociologiques existant entre l'idéologie
transhumaniste du plaisir sexuel, la perfection corporelle et intellectuelle,
la garantie renouvelée de la consommation privée, l'immortalité
scientifique, les olympiades, le néo-eugénisme, la reproduction
et la "sécurisation par zone du monde" par les troupes
de Bogor (multinationales de la pharmacie, de la chimie lourde, de l'armement,
du transport terrestre, aérien, maritime, de la construction, du
pétrole, de la banque) mais aussi par les
fantassins para-militaires de l'OMD, d'Europol, de la CIA, de la NSA,
du FBI, etc....
La sécurisation par zone se veut également un remède
drastique contre les délinquants et les terroristes. Potentiellement,
tout un chacun, civil non combattant et non armé, "opposants
criminalisés, syndicalistes, dissidents, pouvant sérieusement
nuire à un pays, écrit l'avocat progressiste Raf
Jespers, ou à une organisation internationale, en vue de gravement
désorganiser ou de détruire les structures de base politiques,
constitutionnelles, économiques ou sociales d'un pays ou d'une
organisation internationale"... Tout individu, dira l'OMD, (caressant
le souhait d'utiliser) la perfection du système mondial de fluidification
et de facilitation des échanges aux frontières pour faire
circuler des armes de destruction massive : chimique, biologique, radiologique,
nucléaire, CBRN (Europol,
UNICJRI). Un tel "prototype criminel CBRN", ne peut se concevoir
qu'à partir de l'imaginaire technoscientifique militaire. A qui
il s'adresse importe peu. Ce qui compte, c'est qu'il soit créé.
Le droit et les catégories juridiques suivront et agiront sur le
politique et l'opinion avec la force d'une nouvelle théorie psychologique.
Nous sommes à la base du processus de criminalisation...
Hier, entre 1900 et 1930, le "fléau mondial", la "pathologie
criminelle idéale", jailliront également de l'imaginaire
technoscientifique, biologique, génétique (civil et militaire),
et criminaliseront la misère sociale, espace des ennemis de la
nation. Les créateurs de prototypes criminels imaginaires oeuvreront
simultanément à partir de laboratoires secrets et d'agences
spéciales aux Etats-Unis et en Allemagne : Cold Spring Harbor Laboratory,
New York Bureau of Industries, Kaiser Wilhem Institute, Institute for
Anthropology, Human Heredity and Eugenics, Max Planck Institute, financés
par les richissimes fondations de scientistes racistes, rigoureusement
anti-étatistes, anti-égalitaristes, anti-démocrates,
ultra-capitalistes et ultra-anticommunistes : Rockefeller, Carnegie, Rothschild,
Harriman, Morgan, Dillon.
"Il fallait, retiendra l'histoire, traiter rapidement le problème
majeur de la race blanche américaine appauvrie par l'immigration
et les mariages entre tarés héréditaires, handicapés
mentaux, malformés, improductifs.... bons pour la stérilisation
forcée après internement forcé, bons pour l'euthanasie,
bons pour les chambres à gaz" sur la base des critères
scientifiques avancés par le Committee
of the Eugenic Section of the American Breeder's Association de la
Fondation Carnegie en 1911 ou sur la base du jugement émis par
Oliver Wendell Holmes (juge à la Cour Suprême des Etats-Unis)
lors de l'affaire
Buck versus Bell, en 1927 (Sterilization
Act de Virginie, 1924, Sterilization Act d'Alberta, 1928 et Eugenic Sterilization
Laws).
"Les cas difficiles (peuvent) distraire notre perception morale en
nous amenant à penser aux gens distants de nous, dont le sort suscite
la pitié et l'inquiétude", dira en 1975 le célèbre
philosophe américain de la morale John Rawls, qui laissera à
la postérité plutôt qu'une théorie de la justice
"juste", une théorie qui, à force d'être
philosophiquement équitable, édifiera un fondement moral
de la justification des inégalités et de la perpétuation
de l'Etat corrompu.
Solange Mercier-Josa écrira dans une perspective marxiste et pour
conclure sur cet aspect des inégalités perpétuées
: "... c'est "l'intérêt privé" qui
en termes hégéliens, considère le délinquant
forestier (de 1842) "comme une bête nuisible qu'il faut mettre
hors d'état de nuire" ou qui, en termes marxiens, "fait
de la loi un chasseur de rats qui veut détruire la vermine, car
n'étant pas naturaliste, il ne voit dans les rats que vermine".
Un
accomplissement humain
"Generally speaking, great things in the cultural and scientific
realms are done in the midst of political and economic success. Why ?"
Charles Murray (AEI, Bradley Lecture,1998)
La "sécurisation par zone" (les "zones" ou
les "cas difficiles" de l'APEC, du GATT, du FMI, de l'OMC, de
la Banque Mondiale) se veut également, selon la charte de BOGOR,
une réponse à l'éducation, à la formation,
en partie grâce à la haute technologie en communication,
à la misère sociale et aux mouvements sociaux de 2010 pour
les pays riches et de 2020 pour les pays en voie de développement.
Un point de doctrine (?) faisant corps au libéralisme théorique
de Francis Fukuyama, économiste néocon du PNAC,
du CFR, du National
Endowment for Democracy, paravent de la CIA pour la promotion de la
politique économique engagée par les plus grands groupes
privés américains à l'étranger (la plupart
d'entre eux sont membres de l'APEC) et pour la promotion de la "participation
non gouvernemental à la démocratisation des régimes
indigènes". Un Francis Fukuyama "payé" pour
prouver l'enjeu post-humain de la biotechnologie et de la manipulation
génétique, tout comme seront "payés" en
leur temps un Charles
Murray et un Richard Hernstein de l'AEI et du Manhattan Institute,
respectivement sociologue et psychologue, pour affirmer que les
inégalités sociales sont bien liées à des
différences génétiques héréditaires.
D'un point de vue du droit, si ce n'est pas à la nature juridique
de la misère sociale de se régler (et comment le pourrait-elle
puisque la misère sociale n'est toujours pas un objet juridique)
sur les lois (issues d'un contexte sociopolitique orienté), c'est
bien aux lois de se régler sur la nature des choses qui font la
misère. La loi existante, qui s'adapte inconditionnellement aux
exigences du commerce mondial, pervertit bien l'accès des plus
pauvres au droit à la vie (demandé en Europe par la publiciste
progressiste Chemillier-Gendreau). Les groupes qui "parviennent selon
la terminologie antiterroriste belge, à inspirer de la crainte
parmi les populations, à forcer les autorités, les organisations
internationales à s'abstenir ou à effectuer des actions
en vue de désorganiser gravement les structures de bases politiques,
constitutionnelles, économiques ou sociales d'un pays" sont
légalement des "groupes terroristes". Ils inspirent,
et ce sera le maître mot de Jacques Derrida concernant les Etats
Voyous (rogue states), de nombreux projets de loi puis les lois ... y
compris les lois antiterrorites, les commissions et les groupes pour la
lutte internationale anti-terroriste.
Un contexte sociojuridique idéal pour constituer davantage de "foyers
de prurit social" dira encore Chemillier-Gendreau dans son combat
contre la
répression des sans papiers, des illégaux, des exclus.
La "nécessité publique", donc, de voter et de
mettre en application de nouvelles lois antiterroristes et anticorruption
préconisées aussi bien par G.W.Bush à Washington
que par Michel Danet, secrétaire-général français
de l'Organisation Mondiale des Douanes ou par Kunio Mikuriya, son adjoint,
à Bruxelles et devant 162 pays, ou encore par Michel Zarnowiccki,
l'un des nombreux "douaniers" de la Banque Mondiale à
Genève, pressée par les objectifs privés de l'APEC,
les options techniques para-militaires, policières de sécurisation
par zone et les courants d'opinions scientifiques néo-eugénistes
panaméricains brassés depuis un demi-siècle par les
think tanks bipartisans (AEI, MI, RAND,CSIS, CFR, Brooking, NED, Hoover,
Heritage, Cato, Bildelberg, etc,...), les holdings, les multinationales
proches de la Maison Blanche, de la Défense, des Affaires Etrangères,
du Commerce US conduira, plutôt qu'"au droit pour soi",
à la dénaturation du droit, seul soutien légal des
pauvres et des minorités, région par région, zone
par zone, dans le monde.
"Marx dira, note Mercier-Josa, que l'intérêt privé
a le génie pervers de faire du crime (...) un moyen privilégié
de donner à une forme déterminée de propriété
privée une fixité et même une pérennité
qu'elle n'aurait jamais eues sans lui". L'assaninat
de Julio Huencatecuran, prisonnier politique Mapuche tué d'un
coup de poignard en plein coeur le 26 septembre 2004 à la prison
pénitentiaire de Santiago au Chili, illustre parfaitement, une
fois de plus, la pertinence de la compréhension marxiste de la
nature criminelle de l'intérêt privé.
Le terrorisme policier et la violence para-militaire perpétrés
par l'Etat chilien et les multinationales forestières, minières,
immobilères, bancaires contre la
population et le peuple Mapuche, dont Julio Huencatecuran sera l'un des
nombreux martyrs, se nourrit trop bien de l'accès libre aux
lois et de l'efficacité capitaliste à le préserver.
"Les députés des propriétaires de forêts
sont des députés de la noblese, écrit Mercier-Josa
dans le sillage de Marx, et font partie de l'état des propriétaires
fonciers que Hegel pense être de par ses biens (ou de par sa fortune)
protégé "contre son propre arbitraire" et par
conséquent "particulièrement constitué pour
occuper une position politique".
L'expansion de l'APEC en Amérique Latine et l'histoire de la persécution
des éthnies, des communautés pauvres sans droit, ou dotées
de droits restreints, en témoignent. Le XVIIIème sommet
du Groupe de Rio, réunissant chefs d'Etat et ministres latino-américains
et caraïbes pour traiter, par exemple, des problèmes de sécurisation
de la zone latino-américaine (y compris haïtienne) comme une
conséquence de l'alignement sur la politique de libre-échange
des Etats-unis, du Canada, du Japon, de l'Inde et de l'Union Européenne,
enfonce le clou. La représentation se veut stable sinon universelle
et comme la société civile exige (hors traités) la
satisfaction de ses besoins privés (essentiellement financiers),
des garanties et la reproduction des conditions des garanties. La justice
protège la propriété (et l'administration qui la
garantit) et réduit le droit à la vie des pauvres au rang
d'un objet juridique improbable sinon psychologiquement insupportable.
Le
XVIIIème sommet du Groupe de Rio est bien, en cela, un fidèle
reflet de l'identité "des propriétaires de forêts
et de leurs députés, propriétaires fonciers de la
noblesse" de la Prusse de 1842, un mauvais film sur l'utopie de justice
sociale des gouvernements et des chefs d'Etat qui contraindra, par exemple,
au Chili, les opposants politiques révolutionnaires, les travailleurs,
les mères résistantes, les ethnies historiques anti-impérialistes
à la prison, aux aveux ou à l'exil.
Un cycle de violence prendra bien corps. Un cycle qui fera souffrir le
peuple et qui plaît toujours aux gouvernements. Un processus faustien
méprisé par Allende mais auquel ne pourra échapper,
tant il colle à la peau et à l'âme, le président
chilien Ricardo Lagos, très apprécié à Washington
par G.W. Bush, le Congrès, la CIA, le département du Commerce,
le FMI, la banque Mondiale, la Chambre de Commerce américano-chilienne,
l'APEC, l'OMD et, dans la nuée des conseillers-chercheurs nationaux,
par Mark
Falcoff (Resident Scholar, AEI), ex-membre du Council on Foreign Relations,
ancien consultant du National Bipartisan Commission on Central America
sous la direction d'Henry Kissinger en 1983...
Soulevé par la vague ultralibérale des capitaux américains
dans l'économie chilienne et par les promesses qu'inspire la nouvelle
règlementation du cinéma officiel, Ricardo Lagos, alors
que le parlement tarde à voter la loi sur la transparence de la
gestion publique, ne manquera pas de déclarer sur son website présidentiel,
et nous serons bien d'accord : "El
cine es el gran instrumento para reflegar nuestra identidad"
BUSH
II "The Born Again"
"Investment
will continue if crime stays low" écrira dans le New York
Sun J. Vitullo-Martin du Manhattan Institute (co fondé d'après
les notes de Geoffrey Geuens par Anthony Fisher, mentor de Margaret Thatcher
et William Casey ancien directeur de la CIA, et dirigé par Peter
M.Flanigan de Warburg Dillon Read, Maurice Greenberg d'American International,
John Hennessy de Credit Suisse First Boston, Robert J. Hurst de Goldman
Sachs&Co., Brian R.Wien de Morgan Stanley & Co....).
Ce sera également le maître mot de la stratégie économico-policière
(baptisée par ses détracteurs Manhattan Institute's Strategy)
de l'ex-maire républicain de New-York R. Giuliani. Une
double stratégie qui conduira de nombreux maires sud-américains
submergés par les investissements illégaux et la violence
criminelle (de Mexico à Brazilia via Santiago), à adopter
puis à mettre en application la doctrine (?) de police municipale
dite de "Tolérance Zéro" envers les plus petits
délits" (deals et graffitis, adoptée en France par
l'ex-ministre de l'intérieur Sarkozy) et la "Broken
Window theory", dite également de tolérance zéro
envers les petits braqueurs et les casseurs de vitres afin de repousser
les gangs mafieux sur les banlieues, loin des centres-villes, ou sur d'autres
villes (Do
Police Matter ? An Analysis of the Impact of New-York City's Police Reforms).
Le monde devra cette brillante stratégie aux sociologues think-tank
"payés" James
Q.Wilson (co-auteur de Turn Intellect Into Influence aux côtés
de David Frum écrivain des discours économiques de G.W.
Bush avant et après 9.11, lire également l'intéressant
entretien "Live"
) et G.L.Kelling.
G.W. Bush II (qui aura été conseillé, du reste, pour
l'allocation des deniers fédéraux aux institutions religieuses
charitatives par un ancien disciple de James Q.Wilson, John
Dilulio, ex-AEI) et attendu le
19 novembre 2004 à Santiago pour le nouveau sommet de l'APEC,
ne tiendra pas un autre discours.
"Investment will continue if crime stays low...". Ce sera, en
fin de compte, grâce à ce type d'argument "tink tank",
simpliste et faux, mais perforant comme la politique sociale bushienne,
désormais religieuse et policière, qu'Alex Lemun Saavedra
(17 ans), de la communauté Montutui, mourra, assassiné en
2002 par des carabiniers pour s'être opposé, lui et sa communauté
d'Agua Buena, à la société forestière chilienne
transnationale Mininco...
La justice criminelle des Etats républicains, inversement proportionnelle
à la liberté légale de commercer et d'investir (cela
n'aura échappé à personne), n'a rien de fraternnelle
ou d'égalitaire. La justice sociale évolue bien dans un
contexte de ségrégation et d'inégalité. La
législation, paradoxalement sans efficace pour le réglement
de la misère, et l'intérêt commun, semblent désormais
s'opposer en soulevant les communautés de travailleurs, les
sans toits, les sans terres, les exclus et les opposants criminalisés
contre l'Etat politique...
Nous ne pouvons éviter, à ce "stade" de notre
problème, de repenser cette compréhension remarquable que
la philosophe militante Solange Mercier-Josa donne de Marx sur l'amalgame
fait entre droit privé et droit politique, entre "ramasseurs
de bois mort" et "voleurs de bois mort avec préméditation"
: "... Marx (...) met en cause l'emprise que l'intérêt
privé a sur le droit et qui le dénature. L'intérêt
privé a le génie pervers de faire du crime et de sa négation
non pas un passage du "droit en soi" au "droit pour soi"
mais un moyen privilégié de donner à une forme déterminée
de propriété privée une fixité et même
une pérennité qu'elle n'aurait jamais eues sans lui".
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( * ) Par cet article nous renouvelons notre soutien
au programme cadre de l'écrivain politique chilien Robinson Rojas,
Project for the
First People's Century, aux programmes d'étude et de recherche
populaire sur les législations antiterroristes dans le monde pour
la défense et la protection des droits de l'homme et du citoyen
(IAPL-Pays-Bas, NLG-USA,
PLN-Belgique,
IADL-Belgique/Inde,
ALU/Irak,Algérie,Egypte,
JALISA-Japon)
et renouvelons notre soutien à nos frères étudiants
chiliens s'opposant au projet d'expansion de l'APEC au Chili et en Amérique
Latine lors de la manifestation prévue à
Santiago, à Valparaiso et dans les provinces du sud, le 17 novembre
2004.
(back to top)
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Entre
Hegel et Marx
Points cruciaux de la philosophie hégélienne du droit
Solange Mercier-Josa
Préface J. d'Hondt
La philosophie en commun
PHILOSOPHIE
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Articles du même auteur
[ Planification de la terreur et populations civiles
non-combattantes I , « Choosing Targets In Cities ! » Part.
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non-combattantes II , « Choosing Targets In Cities ! » Part.
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