Recherche de matériaux d'histoire criminelle et
judiciaire : corporate fraude, corporate crime, war crime
Objection de croissance, décroissance, sortie de l'économie
Le "syndrome Sutherland"
de la collaboration au "syndrome Sutherland"
à la théologie du marché, à la collaboration
par Christian Pose
"Une société qui définit le bien comme la satisfaction
maximale du plus grand nombre de gens par la plus grande consommation
de biens et de services industriels mutile de façon intolérable
l'autonomie de la personne" (Ivan Illich)
" (...)Parce que tes marchands étaient les grands de la terre,
parce que toutes les nations ont été séduites par
tes enchantements..." (Ap. Jean, Ch.18, v.23)
"Tu n'as rien appris, tu n'a rien reçu, tu as eu de mauvais
maîtres. Tu es même devenu méchant. Un jour le Virtuose
est venu. Tu lui as emboité le pas. Tu es devenu virtuose. Un jour
le fils du Virtuose est venu et tu as dit : "j'ai enfin mon disciple".
Vous étiez inséparables. Vous avez plongé dans l'abîme.
Le fils t'a tué et le fils s'est tué ensuite. Le fils aimait
se montrer, se démontrer parmi les riches. Le père, le Virtuose,
ne valait pas mieux. Ses disciples étaient les pires hommes mais
tu ne le savais pas..." (Fleur de farine, Wada Tama)
"C'est Monsieur Pose et sa banque
qui alimentent financièrement mon gouvernement. Je ne puis me passer
de lui."
(Général Giraud, haut-commissaire en Afrique du Nord, au
juge Voituriez, Alger, janvier 1943)
1 – Assassinat politique et justice
entrepreneuriale
Alfred Pose (1899-1969) banquier international monarchiste, fondateur
en 1932 de la BNCI (Banque Nationale pour le Commerce et l'Industrie),
de la BNCI-Afrique fruit de la transformation de la Banque de l'union
nord-africaine (Alger), mais aussi du Crédit Foncier de Madagascar
et de la Réunion ou BNCI-Océan Indien, "ministre des
finances" de François Darlan autoproclamé haut-commissaire
de l'Afrique du nord française le 14 novembre 1942 "au nom
du Maréchal empêché" alors que le volume des
affaires boursières vichystes est au plus bas (19),
est le type même, semble-t-il, du stratège bancaire collaborationniste
franco-européen et l'agent historique type de la mutilation de
l'autonomie des peuples...
Ce bref essai propose une critique de l'économie néolibérale,
de la collaboration bancaire avec pour arrière-plan emblématique
l'assassinat de François Darlan (tour à tour anti-communiste,
pro-nazi, pro-américain sans jamais se départir, toutefois,
de son attachement à Pétain). L'essai exposera, dans un
même temps, que "le droit doté d'une moindre valeur"
et que le caractère personnaliste, individualiste de "l'homme
nouveau" de l'économie de guerre à crédit, homme
des hyper-mouvements de capitaux transnationaux : spéculateur,
investisseur, patron des pays endettés riches ou pauvres, homme
du commerce néolibéral européen atlantiste d'aujourd'hui,
laïc ou croyant - Europe dure dont j'évoquerai différentes
séquences -, sont bien présents dans la trame socio-historique,
économique, écclésiale et juridique des années
1940, plus encore dans celle des années 1950.
Le caractère fictionnel du droit (parce que sans efficace social
ou parce que n'étant plus un indicateur moral fiable pour l'organisation
et les activités) et le caractère de plus en plus fictionnel
du sujet réduit à la consommation de sa propre "vie-fiction"
se manifesteront bien, de façon complexe - les affaires - mais
évidente, dès le Traité de Versailles, 1918, l'occupation
de la Ruhr, 1923, tout particulièrement lors des invraissemblables
saignées des plans Dawes, 1924, (plus encore lors de la renaissance
du crédit allemand après 1924, lors des grandes fusions
industrielles dans le sillage de la politique de croissance des banques
: "le modèle bancaire allemand"), et Young, 1928/29,
dès la parodie du procès de Leipzich concernant le "jugement
des criminels de guerre allemands de la première guerre par des
juges allemands" entre 1921 et 1931.
Dans le temps si explicite du commerce bancaire privé américano-franco-allemand
des années 1930 le journal du parti nazi ascendant Völkischer
Beobatcher du 17 mars 1931 écrira sur la dernière affaire
du procès de Leipzich - le torpillage du navire hopital "Llandovery
Castle" et le mitraillage de ses canots de sauvetage par le sous-marin
U 86 du Cdt. Helmut Patzig - : "le principe national doit rester
au premier plan, et le juge allemand doit apprendre à accorder
en toute circonstance une plus haute valeur à l'honneur et au bien
de son peuple qu'à des réticences et des motivations de
droit formel..."
Cette ténébreuse histoire, qui annonce les désastres
judiciaires de Nuremberg et de Tokyo, se soldera par l'acquittement des
deux officiers adjoints de l'U-86 en 1928 et la cessation des poursuites
contre le Cdt. Patzig en 1931. En fait, de près de 900 allemands
accusés initialement de crimes de guerre (dont l'empereur), l'on
se retrouvera à 45 accusés... ".
Alfred Pose, malgré une intense collaboration avec l'économie
répressive vichyste et une implication non moins évidente
dans l'assassinat de Darlan ne bénéficiera finalement de
pas moins d'indulgence de la part de la justice française "post-vichyste"
algéroise de janvier 1943 (soumise aux pressions des lobbys entrepreneuriaux,
politiques, alliés et français) et de la part de la justice
résolument entrepreneuriale de 1945 (par. 14).
J'inclurai délibérément dans cette approche forcément
incomplète quelques éléments de parenté critique,
indices de pauvreté selon moi très significatifs, prenant
en compte des paramètres marxo-décroissants et chrétiens
afin de démontrer la pertinence du propos vertical d'Ivan
Illich sur la mutilation de l'autonomie de la personne (La
convivialité).
Cette orientation se veut également une argumentation en faveur
de la sortie de l'économie, de la théologie de la libération
et de la décroissance ainsi que du "De-Development Day"
ou "Jour de la solidarité décroissante" conçu
au Japon pour la zone Asie et Pacifique sur la
base de l'opposition à l'accord de libre-échange signé
par les Etats-Unis et la Corée-du-Sud le 30 juin 2007 ; un
accord garantissant la quasi suppression des barrières-douanières
entre les deux pays sur presque tous les produits industriels et agricoles.
Le rachat de "Mr.Alfred"
L'assassinat de Darlan sera perpétré le 24 décembre
1942 par les frères d'Astier "la noblesse d'épée",
l'abbé Cordier "la cravate", Alfred Pose "le banquier
conspirateur", Bonnier de la Chapelle "le bras armé manipulé"
pour le compte du comte de Paris (?) investi d'un ridicule projet de restauration
monarchiste en Algérie.
"Mr.Alfred" sera "racheté" (comme tous les
grands banquiers ou entrepreneurs collabos) sans trop de difficulté
tant par les américains que par la résistance, par De Gaulle,
mais surtout par la rationalisation métropolitaine du travail -
de plus en plus "nationale" au sens entrepreneurial (nous verrons
plus loin qu'il s'agit déjà d'une stratégie capitaliste
néolibérale, individualiste, élitiste, et non d'une
"oeuvre patriotique" ou "résistante") et de
moins en moins "nominale" ou "familiale" qui prévaut
encore dans les réseaux ultraconservateurs industriels et bancaires
franco-allemands régionaux des années 1930. Cette rationalisation
est issue tant de la collaboration franco-allemande régionale hyperactive
d'avant-guerre (Haut-Rhin et Bas-Rhin) que de la compétition interbancaire
sur le territoire national pour le leadership franco-européen,
que de la révolution bancaire théorique, technologique et
pratique managériale "fordienne et taylorienne" (Bonin)
dont Mr.Alfred se voudra l'un des champions par choix et ambitions personnelles
bien avant la guerre (par.14).
Mr. Alfred ne pouvait donc être que récompensé pour
ses bons offices sous l'occupation et loué finalement pour son
"attitude sportive" (recommandation de Mr. Alfred aux directeurs
d'agence de la BNCI dans les années 1930). Notons encore que Mr.
Alfred en tant que spécialiste du crédit régional
franco-allemand d'Alsace-Lorraine fera montre d'une grande souplesse lors
de "l'annexion" de cette dernière mais aussi, dans le
temps du business franco-allemand d'avant-guerre, lors de l'ouverture
des premiers camps (par.16) ; la BNCI, par ailleurs, contrairement à
ce que disent et diront plus tard ses fidèles employés,
ne pouvait être surprise - à tout le moins commercialement
parlant - par la guerre.
"La Caisse d'Epargne de Strasbourg, écriront Adèle
Morlet et Madelaine Vattel, ouvrira dès 1936 des "comptes
de guerre" en double pour tous les déposants, ce type de compte
gagnera la Caisse d'Epargne de Périgueux en 1937". En juin
1939 (la Caisse d'Epargne de Périgueux) y acquiert deux immeubles;
le 1er septembre 1939 de grandes caisses dites de mobilisation aux couleurs
bleu, blanc, rouge, pleines de documents comptables sont déjà
prêtes... (4)
"En 1938, note Alain Plessis, la Caisse des Dépôts et
Consignations, bras séculier de l'Etat sous Vichy développe
son concours au financement d'exportations d'armement vers les pays alliés
de la France, la Pologne, la Roumanie, la Chine... Durant l'été
de cette même année Worms & Cie acquiert une flotte de
100 000 tonnes de navires citernes pétroliers..." (La CDC
et les banques commerciales).
Michel Margairaz remarquera, entre la fin 1938 et 1943 (dernier exercice
complet de l'occupation), que les capitaux gérés par la
CDC augmenteront de près de cent milliards de francs courants (passant
de 111 à 205 milliards)... (grâce à un efficace système
immunitaire la CDC d'avant-guerre est quasiment le substitut du Trésor
: prêts au Trésor et rôle central sur sept marchés
: monétaire, immobiler, assurance, crédit à moyen
terme, prêt aux collectivités publiques, financement d'activités
et d'équipements - téléphonie, électrification
rurale, adduction d'eau, réparation des dommages causés
par les innondations -, financement d'entreprises en difficultés
durant la dépression de 1932, puis "fidèlité
institutionnelle" aux orientations vichystes que certains traduisent
en terme de "professionnalisme", de "neutralité
bancaire", de "compromis", ndlr).
Margairaz dira encore que les excédents de dépôts
des Caisses d'Epargne sous l'occupation s'accroîtront au point de
représenter 70% des ressources nouvelles et ajoutera très
significativement dans son étude consacrée à la Caisse
sous l'occupation (réalisée par la Mission Historique de
la Banque de France avec une approche toute sentimentale et professionnaliste
pénible) que "les dirigeants de la Caisse sous l'occupation
se féliciteront de la tenue des ressources d'épargnes et
de la confiance des français dans la monnaie".
Non moins symptomatiquement, les prêts aux collectivités
publiques qui s'affirmeront en 1929 - marché que se partagera le
Crédit Foncier, concurrent et partenaire vichyste - régresseront
dès 1933 dans un contexte d'ébranlement financier et d'épuisement
social prévisibles aux conséquences funestes : échec
des Grands Travaux contre le chômage, échec du programme
Tardieu de 1930, déflation de 1935, réarmement - bien prévisible
encore, l'on s'en doute - en 1936 jusqu'à la fin des années
1940 (4).
A cette époque (1940) les agents de la CDC-Alsace Lorraine de Strasbourg
- dont la direction assumera la spécieuse mutation des affaires
franco-allemandes tout le long de la montée du nazisme jusqu'en
1936 - sont logés avenue Hermann-Goering dans un immeuble appartennant
à un alsacien juif où tous les locataires d'avant-guerre
sont israélites. La plupart seront expulsés. En fait, l'immeuble
sera confisqué en juillet 1940 devenant "propriété
du peuple et du Reich allemand" puis loué à la CDC-Alsace-Lorraine.
Après un très bref exil à Angers une partie du personnel
rentrera à Strasbourg affirmant après la guerre que les
activités alsaciennes de la Caisse sous administration allemande
seront quasi inexistantes - une enquête sera toutefois diligentée
à la Libération ; le directeur de la succursale de la Banque
de France à Strasbourg regagnera également Strasbourg à
la même époque pour les mêmes raisons, service minimum
et "activité réduite" (CDC).
Emile Joos, 95 ans, agent de la BNCI-Strasbourg, confiera en 2001 : "en
1940 la plupart des banques alsaciennes seront absorbées par leurs
homologues allemandes. La Dresdner Bank a pris la place de ma banque (BNCI).
Elle a récupéré la clientèle, a converti les
comptes en marks mais le personnel était le même. On avait
pas le choix, on a été engagé d'office".
Le prévisionnisme des spéculateurs, affairistes et banquiers
d'avant-guerre, aura cependant permis à beaucoup d'établissements
de préparer les employés, les activités et les fonds
à la collaboration. Il y aura cependant, n'en déplaise à
Emile Joos, bien des moyens d'échapper aux pressions, démissionner,
se déplacer ou rester en zone occupée en contournant les
lois bancaires vichystes ou allemandes : "Nous (équipe d'une
succursale du Crédit Industriel d'Alsace-Lorraine de Metz à
Périgueux et son sous-directeur), consigneront encore Adèle
Morlet et Madelaine Vattel, avons réussi à contourner le
blocage des comptes juifs imposés par les nazis en Alsace-Moselle
au printemps 40. Pour ce faire mes quatre compagnons et moi (Mr.André,
évacué volontaire d'Alsace) avons transféré
leurs comptes dans le Sud-Ouest et anti-daté ce transfert. Ainsi
ils ne pouvaient plus être frappés par ces mesures de spoliation."
Parmi les affairistes régionaux franco-allemands - a fortiori ceux
défendant les lobbys commerciaux juifs pro-nazis supports du fondement
de l'Etat d'Israel - "Zionism
in the Age of the Dictators", Lenni Brenner - nombreux seront
ceux qui sauront intégrer le temps socio-politique du national-socialisme
et surtout positionner favorablement leurs activités commerciales,
intellectuelles et juridiques - un temps du moins - dans l'évolution
du système répressif nazi en évitant, par exemple,
de condamner l'ouverture des camps, les discours-enseignements d'Hitler
ou ceux du parti nazi dans les régions. La pénétration
avant-guerre de ces entrepreneurs et établissements bancaires bicéphales
dans le Reich était pourtant réelle et profonde.
La maîtrise de la logique marchande, des conséquences de
l'endettement public et privé et des mouvements de capitaux franco-allemends,
contribueront à l'enrichissement de ces entrepreneurs comme aux
déséquilibres sociaux et politiques, à la fragilisation
des structures institutionnelles dont le nazisme triomphant, la ghettoisation,
les internements, la pénalisation et la discrimination des faibles
et des "associaux", seront les contre expressions. La tragédie
de 1939 sera certes redoutée du crédit commercial régional
franco-allemand, des PME-PMI frontalières, des assureurs, des promoteurs
immobiliers, des sociétés de transport comme des places
boursières nationales, mais prévenue longtemps à
l'avance par le fait commercial; la violence qui en revanche s'abattra
sur la société civile non combattante et non affairiste
se traduira par une dépendance-privation violente et une souffrance
intense.
Quoiqu'il en soit le Crédit Commercial de France sera absorbé
par les fleurons nazis Commerzbank et Deustche Bank. La Badische Bank
de Karlsruhe annexera la Société Générale
pour créer la Badische Elsässische Bank, etc... Quant au Crédit
alsacien et aux banques populaires d'Alsace-Lorraine (rien qu'à
Strasbourg l'on compte 24 succursales et un nombre considérable
de Caisses d'Epargne), le Reich les remplacera par une vingtaine d'établissements
autonomes affiliés à une banque allemande pur produit de
la crise de 1931/32, du capitalisme privé ou non, du commerce répressif
nazi.
Après la "Libération" la BNCI sera nationalisée
comme presque toutes les grandes sociétés vichystes ou aryanisées
et deviendra BNP en fusionnant avec le Comptoir National d'Escompte de
Paris (CNEP) "fort d'implantations dans les deux Empires britannique
et français, en Inde, en Australie, en Egypte, à Madagascar
et en Tunisie" (Bonin). Dans le tournant des années 1970 la
BNP sera considérée très ostentatoirement comme "la
force de frappe européenne du gaullisme bancaire" sous la
double impulsion de l'Etat (1966) et de son "pilote" Michel
Debré. Cela dit, selon Jean Jacques Jegou de la Commission
des Finances de l'Assemblée Nationale (1999), cette affaire dévoilera
plutôt l'incapacité de l'Etat à être un véritable
actionnaire, les banques nationalisées de l'époque manquant
essentiellement de nouveaux capitaux (5), et sa capacité
de mauvais gestionnaire.
L'on sait aujourd'hui que ce constat ne peut plus être remis question.
La BNP ira cependant plus loin après sa privatisation comme soulevée
par les nouveaux apports en capitaux euroatlantistes des "années
Mitterrand" (1993) et utilisera à son avantage la corruptibilité
des hauts-fonctionnaires et la pénétrabilité des
institutions internationales (FMI, BM, Nations-Unies) sans tenir compte
des lois, de l'esprit des lois et des règles anti-corruption imposées,
par exemple, aux fonctionnaires internationaux par l'OCDE en 1989, 1994,
1999. Corruptive la BNP post-1993 accumulera les exploits : clientèle
criminelle, conflits d'intérêt, corruption actionnariale,
délits d'initié, lobbying illégal, ruptures d'embargo,
détournements de fonds, etc... (6).
Revenons en arrière, quelques années après la "Libération",
en 1953 :
— s'achève l'affaire Harry White (homme de Truman au FMI
en 1946) accusé d'espionnage communiste au coeur du dispositif
monétaire de Bretton Woods, de la Banque Mondiale, du FMI, les
institutions trans-étatiques prématurément gagnées
par le "syndrome Sutherland" (par.10) ouvrent de nouvelles voies
de circulation aux mouvements de capitaux tout en servant le capitalisme
personnaliste américain; depuis 1948-1949 la Banque Mondiale applique
en effet à la lettre les orientations développementistes
et interventionnistes du point IV du discours Truman qui contribueront
à la destabilisation/destruction des pays "sous-développés"
pour le seul compte du crédit et des transnationales US; la BM
ne se limite plus par ailleurs à emprunter aux Etats-unis mais
émet aussi des titres en Europe, puis au Japon (7),
— l'URSS fait exploser sa première bombe H - quelques mois
après la bombe H américaine - inaugurant l’ère
de l'«équilibre de la terreur » et annonçant
la "guerre froide",
— l'Espagne et Vatican signent un concordat qui légitime
le régime franquiste.
Mr Alfred, monarchiste prévoyant, enterre paisiblement la fin de
la "seconde révolution bancaire" (1860-1950) au pied
des nouvelles "banques de masses" ou "universelles"
privées dispensatrices d'une rationalité criminelle inédite
et de conseils en tricherie auprès des gouvernements et entrepreneurs
corrompus d'Amérique-latine, d'Afrique, d'Europe, d'Amérique
du Nord ou d'Asie ; lutte anti-communiste, anti-socialiste, pénalisation
de la précarité, exclusion, persécutions, assassinats
d'opposants, emprisonnements, tortures, disparitions.
Mr. Alfred achèvera sa course autoritaire en tant que maire de
la petite commune bourgeoise de Saint-Jean de Luz (1953-1961, décès
1969); St-Jean, lieu de villégiature de L. Paul Bremer III, autre
héritier dispensateur de bienfaits, partenaire de Kissinger Associates
(1989-2000), tête de pont du capitalisme américain au sein
de la Coalition Provisional Authority, CPA-Irak
(2003).
*(Michèle Alliot-Marie, ex-députée des Pyrénées
Atlantiques, membre du bureau politique de l'UMP, actuelle ministre de
l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités Territoriales
de Nicolas Sarkozy, partisanne des méthodes de gestion si spécieuses
de Donal
Rumsfeld, Henry
Kissinger, Zbigniew Brzezinski, Brent Scowcroft (2)
appliquées indifféremment au budget de l'Etat, à
la sécurité sociale, aux retraites, à l'épargne,
au commerce
transatlantique et au renseignement militaire ou encore à l'intelligence
économique (8), sera également maire
de St-Jean de Luz entre 1992 et 2002.)
Le crédit colonial et impérial
Mr Alfred "participera" à la Libération en contribuant
à "débarasser la France de Darlan", "ministre
providentiel" de Pétain en France et "agent" de
Roosevelt en Algérie ; Darlan dont l'autorité politique,
militaire et administrative en Afrique du nord française devenait
celle d'un despote tant au regard de la résistance gaullienne et
non gaullienne qu'au regard de la stratégie de la BNCI (et du CNEP)
affirmée commercialement et publicitairement "nationale".
Quoiqu'il en soit "le marché impérial concurrentiel"
du crédit industriel et commercial convoité par Mr. Alfred
avant la guerre ne pouvait prendre corps durablement dans le jeu civilo-militaire
et politique exacerbé de Darlan bien que cherchant à rallier
sous son autorité les différents territoires de l'empire
: Tunisie, AOF, Djibouti, Antilles.
En métropole l'opportunisme bancaire et entrepreneurial en appui
sur l'ancien régime collaborationniste rendu au seuil d'un "nouveau
régime pro-américain" révèlera un autre
aspect de Vichy. Une remarque confortée par Annie
Lacroix-Riz dans "Quand
les Américains voulaient gouverner la France", un propos
d'une étonnante actualité : " (...) Ainsi chemina "un
Vichy sans Vichy" américain, qu’appuyèrent, dans
ses formes successives, les élites françaises, accrochées
à l’Etat qui leur avait rendu les privilèges entamés
par l’« ancien régime » républicain
et soucieuses de négocier sans dommage le passage de l’ère
allemande à la pax americana...".
Le document web "Amiral
Darlan: la vérité sur son exécution" - diffusé
en 2002 par Geoffroy d'Astier, petit-fils de François d'Astier,
bras droit de De Gaulle à Londres, conspirationniste et co-ordonnateur
de l'assassinat de Darlan le 24 décembre 1942, confortera l'idée
que la banque et le banquier disposent bien d'un statut à part
non seulement en période d'occupation ou de crise de régime
mais également dans toute économie de guerre à crédit,
en temps de paix.
Une chose marquera encore. Les d'Astier, Pose, Cordier, Capitant, Joxe,
De Gaulle, Comte de Paris, Darlan, Murphy, Laval, Pétain, Roosevelt,
Eisenhower, Churchill qui apparaîssent directement ou indirectement
dans le temps de la conspiration contre Darlan paraissent au plan psychologique
enchaînés à un jeu complexe de calculs, de provocations
mais aussi de maladresses; joueurs opportunistes, manipulateurs, menteurs
qui mériteraient, ici, d'être analysés selon les critères
d'une histoire qui intègrerait ceux de la psychiatrie criminelle
pour en dégager la dangerosité. Jusqu'à l'abbé
Cordier dans le rôle du "confesseur-suicideur" - meurtrier
en d'autres circonstances - qui fournira l'arme de l'assassinat au juvénile
Bonnier de la Chapelle, lequel sera trahi et abandonné par les
conspirateurs royalistes, moralistes et catholiques. L'inexpérimenté
Bonnier sera effectivement jugé, condamné à mort
contre toute attente et fusillé.
L'intérêt privé commandera de bout en bout et ceux
qui feront office d'"hommes nouveaux" (pas moins que Darlan)
apparaîtront, au final, tels des fabulateurs ou des assassins ordinaires
dont la soif de gloire, de pouvoir politique et de profit commercial sera
entretenue, nourrie, bien au delà des besoins réels des
personnes, des situations et des Etats.
2 – Approche asymétrique
de la guerre, du commerce et histoire populaire familiale
Le banquier vichyste Alfred Pose né en 1899 sera parent, hasard de l'histoire des villages et des campagnes, de
feu mon grand-père Jean "basque, béarnais, landais"
comme il disait, ouvrier du bâtiment, homme de tous les métiers,
flic à l'occasion comme son fils Gérard. Le fils gardera
du père son goût pour les mythes républicains, la
violence coloniale et la mécanique mais pas le sens des bergers,
des montagnes, des forêts, des rivières, de cette chaude
mystique populaire que l'on trouve encore dans la société
rurale pyrénéenne.
Mon grand père, Jean, se mariera à une institutrice du pays,
Marie - "un beau mariage pour un pauvre, dira-t-on". Leur fils
Gérard, né en 1931 à Lagos au sud de Pau, jeune soldat
en Indochine et gendarme en Algérie, se mariera à une femme
métissée d'Hanoï (divorcée tôt) née
en 1936 d'un père français officier des troupes de marine
né à Madagascar et d'une mère anamite fille de terriens
vietnamiens et chinois, héritière d'une lignée mandarinale
bouddho-confucéenne.
Gérard traînera jeune du côté des ruraux tourmentés
"sans travail, sans église et sans parti", du côté
pourtant des conservateurs sans éducation d'après-guerre
avec l'idée fixe bien que confuse qu'il avait intégré
"le bon camp" ("à défaut de trouver un emploi
stable") assimilé désormais à De Gaulle, au
pouvoir militaire, politique, scientifique post-colonial, à l'Etat,
à la grande banque commerciale et à son droit exclusif :
l'Indochine, l'Algérie française, l'Afrique, Le Levant.
Gérard vivra toute sa vie avec les voix et les ombres des ex-combattants
mutilés et recyclés de la guerre, cohortes de traumatisés
que lui et les jeunes du pays observeront avec incompréhension
sans que les questions clefs soient posées.
"Lui et les autres" - ceux qui entendaient les voix et ne voyaient
plus comme les autres - vivront parmi les hommes fantômes "bons
à tout faire" et parmi les familles pyrénéennes
désespérées sous le seuil de pauvreté; des
familles "qui savaient d'où l'argent des riches venait"
et qui tournaient le dos depuis toujours aux institutions, à l'école,
aux villes, au commerce, à la banque. Des familles pauvres, malheureuses,
"mauvaises" diront certains, qui mangeaient du rat, du corbeau,
du boyau de chat ou de chien pour ne pas crever de faim et qui tournaient
en rond, aliénées par les différences de niveaux
de vie et qui se posaient sans cesse les deux mêmes questions :
"pourquoi la fille n'est pas mariée ?", "pourquoi
le fils n'est pas bien ?".
Chez les pauvres illettrés du sud-ouest le mariage et le travail
réduits à deux espaces conspirationnistes avant guerre étaient
désormais - dans les villes comme dans les montagnes - deux espaces
de pure prédation pour la survie alimentaire et sanitaire. L'homme
et la femme dans ces pays là ne se parleront plus et vivront en
étranger. Beaucoup de femmes seront veuves ou abandonnées.
Beaucoup d'hommes seront retrouvés pendus dans les arbres, écrasés
par des rochers ou noyés dans les rivières.
Gérard trainera comme un recalé, croisé sans croix,
hagard parfois, sans conscience, sans histoire et sans foi. Il se rangera,
par sympathie plus que par raison, du côté de ces sombres
acteurs anonymes qui écriront l'histoire politique parce que policière
et militaire, sans état-d'âme, en s'identifiant dès
leur plus jeune âge à la violence instrumentalisée
de l'Etat.
Admirer la réussite du fonctionnaire d'Etat sera toute l'histoire
de Jean. Servir l'Etat post-colonial sera tout le drame de Gérard,
gendarme sans qualité, brutal, hanté, esclave d'un panthéon
secret maudit par la conscience rurale humiliée par le commerce
intellectuel supra-étatique et les Etats érudits. "L'armée
et la police ne commandent pas la banque", dit-on. En effet, un ministre
des finances est, a été ou sera banquier et inspire naturellement
l'ordre aux Etats et la crainte aux pauvres. "La banque, disait-on
au pays, c'est l'Empire. La banque, disait-on encore, c'est le pouvoir".
Alfred Pose sera le "ministre des finances" de Darlan en Algérie
tout en siégeant à la BNCI (Banque Nationale pour le Commerce
et l'Industrie), force de frappe coloniale tirant profit des empires français
et britannique autant que de l'empire américain naissant dans le
tumulte de toutes les compromissions avant, pendant, après l'assassinat
de Darlan, symbole de la fin de la IIIème république mais
également de la fin des radicaux socialistes de la révolution
nationale; un assassinat emblématique ouvrant dans la guerre la
porte à l'idéologie pragmatique du libre-échange
américain, c'est-à-dire au crédit et à l'hyper-endettement
stratégiques. A la fin de la guerre, la Grande Bretagne réduite
au Plan Marshall prendra également la vague du crédit stratégique
et s'engagera sur les voies de la subversion européanniste, de
la lutte anti-communiste et de la destabilisation dans le monde, du capital
dématérialisé, voie du blanchiment, du recyclage
de SS et d'espions érudits communistes, des paradis fiscaux dont
les aristocrates autoritaires ou pro-nazis de la Banque d'Angleterre et
les voyous sans scrupule de la City seront les outils...
La vieille Europe
En France, les descendants des grognards et les fils de poilus en col
blanc s'acharnent. De quoi s'occupe-t-on ? Du cumul des mandats dans les
conseils, de la survie de l'empire, des 200 familles. Monnet le cumulard
passera par Alger et, via la banque et le commerce dont il servira les
intérêts aux Etats-Unis, anticipera les besoins et tracera
des canaux d'influence favorables au néolibéralisme américain
: offensive économique asymétrique livrée aux vieux
Etats et aux populations civiles non combattantes par des non-combattants
civils inférieurs en nombre et d'un nouveau genre. En effet, les
polyvalents des transnationales US n'attaqueront que les points faibles
du vieux système capitaliste européen. Une offensive lancée
avant la première guerre par les affairistes eugénistes
américains persécuteurs de la condition ouvrière
et des faibles, profiteurs de guerre - acier, pétrole, transport,
armement, mines, alimentation, agriculture, assurances, banques de commerce
- et contre lesquels le Sherman Act ne pourra rien : Flint, Rockefeller,
Tiffany, Harriman, Carnegie, Read, Browning, Mellon, Warburg, Morgan,
Remington, Ford, Schiff, Kuhn , Loeb, Sachs et tant d'autres qui s'autoproclameront
dès les années 1920 : "les
vrais aryens" ou "la race des maîtres".
Selon une étude du Global New Service of the Jewish People, Andrew
Carnegie aurait bien financé dès 1911 un programme scientifique
en dix huit points pour identifier et éradiquer les faibles et
les dégénérés aux Etats-Unis. Le huitième
point proposera l'euthanasie. Ce programme anticipant des atrocités
hitlériennes aura pour intitulé : "Preliminary Report
of the Committee of the Eugenic Section of the American Breeder's Association
to Study and to Report on the Best Practical Means for Cutting Off the
Defective Germ-Plasm in the Human Population."
La fondation Rockefeller de New-York financera également la recherche
eugéniste nazie dans les années 1930, les programmes du
Kaiser Wilhelm Institute for Psychiatry d'Ersnt Rudin l'un des concepteurs
de la répression médicale nazie et ceux du Kaiser Wilhelm
Institute for Anthropology, Human Heredity and Eugenics de Berlin d'Otmar
Freiherr von Verschuer (dont les études sont suivies et louées
par les cercles eugénistes américains) et de son adjoint
Josef Mengele, futur bourreau d'Auschwitz.
Aussi, la célèbre note fondative de Monnet d'août
1943 sur l'élargissement de l'Europe (voir plus loin), une fois
dissipés les hymnes à la joie de la résistance et
de la reconstruction, ne peut se réduire, dans cette perspective
eugéniste germano-américaine : passage de l'eugénisme
négatif à l'eugénisme positif, à son traditionnel
caractère économique, boursier et bancaire, politique et
civil européanniste. Cette note fondative s'avère également
une composante historique autant que l'expression d'une conspiration entrepreneuriale
partiellement raciale contre les Etats; une conspiration dont les racines
plongent dans le modèle capitaliste individualiste américain
d'avant 1914. En effet, les dynasties familiales des frondeurs commerciaux,
bancaires et industriels, de Flint à Dillon, à Morgan, à
Dulles, à Harriman, à Sachs, parmi les plus influentes et
les plus riches des Etats-Unis, n'avanceront pas, loin s'en faut, sans
une idéologie de l'homme et de la race sous-jaçente, celle
qui prévaut dans les cercles boursiers privés les plus huppés
de Wall-Street; une idéologie parfaitement dissimulée par
les idées généreuses du progrès - hissées
au plus aberrant niveau du patriotisme, de l'élitisme et de la
suprématie -, et par le consensus anthropologique non moins restrictif
et récurrent sur les qualités du "bien
naître", sur la pénalisatrion juridique et la discrimination
sociale des tarés héréditaires de Francis Galton
(1863), cousin de Charles Darwin, ou encore sur l'évolution sociale
de Lewis Henry Morgan (1818-1881).
Morgan, avocat new-yorkais, concevra l'évolution sociale dans une
perspective linéaire allant du simple au complexe. Morgan soutiendra
l'idée d'un mouvement global des sociétés dont la
croissance s'exprimera en trois stades : la sauvagerie (stade inférieur),
la barbarie (stade moyen), la civilisation (stade supérieur). Cette
idélogie, pour le moins expéditive et suprématiste
- qui rappelle qu'Abrahm Lincoln affirmera lors de sa campagne sénatoriale
de 1858 en Illinois n'avoir jamais été pour l'égalité
sociale et politique entre les races blanche et noire (Zinn) -, confirmera
le caractère insurrectionnel, traumatisant autant que le potentiel
criminel du commerce blanc dont l'essence et les effets dissimulés
par l'historiographie conservatrice révisionniste n'échapperont
pas à l'approche résolument populaire des peines (Zinn,
Chomsky, Pauwels,
Dower, Pappé, Thapar, Lacroix-Riz, etc...).
Le commerce frondeur - qui compte parmi les dynasties croisées
industrielles et financières les plus anciennes des Etats-Unis
- jouera aussi bien avec l'Etat/les Etats, les traités, les partis,
le droit et les lois, les tribunaux, la démocratie, le travail,
la qualité de la vie, les naissances, la vieillesse, les religions
et les guerres; un jeu que garantiront les
croyances puritaines fondatrices de l'Union américaine, ciment
de la république et de la fédération. Cette constante
insurrectionnelle et délinquante, commerciale, libertarienne ou
non, multipartisanne, politique non-gouvernementale, prendra bien le pas
sur les institutions, les activités et se métastasera dans
le corps de la démocratie politique.
Les Etats-Unis et l'Europe (grâce notamment à l'explosion
des communications, des services, des réseaux bancaires et boursiers
- banques de masse, bourses mondiales de type NYSE Euronext -, à
la néolibéralisation des chefs d'Etat-relais : Bush/Bush-chrétien,
Schröder/Merkel-chrétienne, Chirac/Sarkozy catho-opusien,
Blair-catholique/Brown, Aznar-opusien/Zapatero, Berlusconi/Prodi-catholique,
etc...) produisent bien la quantité d'informations c'est-à-dire
la quantité de "civilisation chrétienne" nécessaire
au blanchiment de la dynamique xénophobe, liberticide et homicide
du commerce blanc. Le néolibéralisme conçoit bien
une orthopraxie discriminante sectaire et affirme, plus encore, dans les
couloirs des Etats, des universités et des entreprises, le pouvoir
des méga-lobbyistes anti-Etat et anti-démocratie (Council
on Foreign Relations, Trilateral Commission, Bilderberg Group, Société
Mont Pelerin, etc...).
Avec juste raison les oppositions altermondialistes évoquent la
création d'un
tribunal pénal international pour les sociétés transnationales.
Avec juste raison encore le Tribunal
Permanent des Peuples accuse les sociétés multinationales
de violations des droits humains...
Avant-guerre, la vieille Europe se refuse à la révolution
paradigmatique entrepreneuriale et managériale américaine,
à la dématérialisation-désétatisation
des frontières politiques - ce ne sera pas le cas des cercles d'affaires
européannistes ouverts à la rationalisation. Le vieux "monde-Etat"
se refuse au "monde-marché". L'Europe se refuse, en fait,
au décloisonnement, un jour sans Etat (?). La vieille Europe capitaliste
est tout aussi hostile à la diplomatie non-gouvernementale américaine
qu'aux offensives asymétriques de la guerre économique qui
la plieront, à ces nouvelles normes déjà assimilées
par les euro-businessmen érudits et élitistes tels que Mr.
Alfred.
La vieille Europe monarchiste d'avant-guerre revendique sa légitimité
couronnée tout comme l'héritier bourgeois son leg anti-communiste
et anti-syndicat (mines, aciéries, forges), tout comme le policier-bourreau
assermenté sa prison ou son centre de torture, le notaire sa clientèle
familiale, la petite banque locale ou régionale son nom, le préfet
sa république, le patriote sa victoire, la vieille église
catholique son réseau paroissial.
Le "meurtre fondateur" de la nouvelle Europe civile livrée
aux intérêts commerciaux européannistes et atlantistes
- plus qu'une théorie - sera lisible à travers la criminalisation
unilatérale du nazisme, des collabos et des capitulards qui empocheront
toutes les responsabiltés : chambres à gaz et destruction
de tant d'hommes, de femmes, d'enfants, destruction du potentiel économique,
de la structure sociopolitique, intellectuelle, culturelle. Les préliminaires
capitalistes d'avant 1914 sont oubliés et l'idéologie raciale
blanche dominatrice des milliardaires hors-la lois de Wall-Street, de
Philadelphie, de Chicago, de Houston, de Washington, de San Fransisco
ou de Los Angeles est parfaitement occultée par le traumatisme
infligé par le nazisme à la "civilisation occidentale".
Alors que l'histoire recense déjà entre 1798 et 1895 plus
de 100 opérations militaires américaines sous le motif de
la protection de ressortissants mais pour des raisons, en fait, purement
commerciales (Argentine, Nicaragua, Japon, Uruguay, Chine, Angola, Hawaï,
rapport de Dean Rusk, 1962) Monnet, en bon agent de l'interventionnisme
américain, écrira en août 1943 pour des raisons non
moins commerciales et pour des motifs civils et humanitaires non moins
évidents :"les pays d'Europe sont trop étroits pour
assurer à leurs peuples la prospérité" ; charbon,
acier, atome, pétrole, gaz, mines, mutilations des pauvres et des
exclus, xénophobie et racisme dans la nuit de la CECA, d'Euratom,
des razzias sur le Proche et Moyen Orient, l'Afrique, l'Asie, et plus
tard, nuit de l'Union monétaire, nuit des hommes faibles, prélude
aux trafics d'influence laïcs et catholiques atlantistes.
Le rapport de René Courtin (du Conseil français pour l'Europe
unie de juin 1947, branche de l'United Europe Movement de Duncan Sandys
et de Churchill pour une Europe conservatrice libérale et des Etats
souverains) établit également dès 1943 et à
"l'opposé" les fondements moraux d'une autre Europe :
"les orientations éthiques de la politique économique
d'après-guerre"; une Europe non moins libérale et capitaliste
s'opposant très utopiquement aux trusts, aux monopoles et aux pratiques
restrictives. Les fédéralistes libertariens américains,
pieux dictateurs de l'Ere Bush, ne diront pas moins face à l'omni-interventionnisme
républicain de la Maison Blanche et face à leurs concurrents
"sans foi ni loi" de Wall Street, spécialistes du harcèlement
commercial et du meurtre des populations civiles non-combattantes; toute
l'histoire du martyr, en fait, des indiens et des populations ouvrières
des deux amériques, des caraïbes; toute l'histoire également
des pieux dictateurs fondateurs de la fédération qui ancrèrent
la révolution armée, le meurtre et le fanatisme, en Dieu
: "Resistance to
Tyranny as a Christian Duty. Revolution Understood in Scriptural Terms..."
Le rapport Courtin sera toutefois publié par le journal Combat
à Alger; on y parle de saine concurrence pour une Europe libre
et unie. Il sera diffusé clandestinement par le Comité général
d'études de la Résistance (CGE) créé par Moulin.
A Alger, Washington, Londres, sous les chenilles des chars libérateurs
américains et alliés de novembre 1942 (Afrique du nord)
ces méthodes asymétriques associant le décloisonnement
des marchés à la collaboration économique tous azimuts
avec le Reich, Vichy, en métropole et hors métropole, mèneront
à terme un bien plus grand projet que le rejet commun du communisme
celui d'imposer à la vieille Europe et au vieux monde les nouvelles
règles de la civilisation par "des marchés plus larges"
(Monnet). Désormais - scénario tant de fois vécu
dans les pays pauvres - il conviendra d'offrir aux Etats des démocraties
viables, une force de travail régénérée, libérée,
désaryanisée, au nom de la reconstruction, au nom de la
fin des vieux antagonismes, de la justice, de l'égalité
entre les cultures et de la dignité humaine - propagande pour la
reconstruction/recomposition de la culture européenne du "Musée
Imaginaire" de Malraux en 1947; parfait traité bourgeois d'annexion
des cultures -, au nom "du développement des pays pauvres
sources potentielles, dejà, d'instabilité et d'affaiblissement
de la prospérité du nord" (Truman).
3 – Arrière-plan testamentaire
de la mémoire familiale
En 1947 Jean jurait et priait en basque tout en déambulant de boulot
en boulot dans le bayonnais et Gérard, à peine 16 ans, tournait
en rond dans son aliénation jusqu'au pays basque espagnol, où
il se perdait... A son retour d'Algérie, il vivra en marginal de
la police militaire puis de la police régionale, exclu, psychotique
chronique, flic ou indic vaguement pensionné, vie bâclée,
incertaine. Gérard, sujet déclassé, ne se souviendra
même pas de ces deux enfants algérois qu'il tuera au bord
d'une route, d'un coup d'aile de voiture; un écart à grande
vitesse sur la chaussée. "Un accident", dira-t-il laconiquement.
Gérard ne décriptera pas les minutes de son procès;
la tragédie algérienne des années 1950-60, autrement.
Odieux procès militaire conduit à Alger par des militaires
français pour le jugement d'un militaire français fautif,
serviteur décomplexé de l'Etat, sportif, accessoirement
bourreau (?). L'Etat recrutera ses nervis parmi les plus déséquilibrés
- comme la gestapo. Les plus doués seront chargés des harcèlements,
de la concussion et de la torture. Ils seront lachés dans la foule
en civil; chemises blanches éclatantes, dents blanches, lunettes
noires, désinvoltes, de jour comme de nuit : rues, marchés,
boîtes, restaurants, bordels, quais, entrepôts, déserts.
"Gérard", irresponsable politiquement et pénalement,
sera protégé par des idiots politiques et militaires en
habit de juge, aux ordres.
La Justice taxera la famille algéroise, une fois de plus, de "mauvaise
éducation", d'"irresponsabilité parentale",
de "laisser-aller", "les enfants n'étant pas assez
tenus"... Probité, intelligence et bonté patriarcales
coraniques, irréprochabilité intellectuelle, politique et
religieuse de la famille algéroise y compris dans le drame et l'injustice
d'une vie : "Oui, Mr. le juge..."
La famille algéroise portera seule le fardeau du deuil, de la douleur
et bien entendu de la honte. "Gérard" oubliera... Chaban
Delmas - "idole noire" que beaucoup de militaires de carrière
du sud-ouest chercheront à imiter -, lui enverra des "cartes
de visite" tout au long de sa vie, une bonne centaine, toutes signées,
encre bleue, encre noire, soigneusement archivées. "En souvenir
de..."
Vieille méthode impériale (française, britannique,
allemande, américaine,...) que de s'offrir une base militaire délinquante
criminelle, socialisée et fidèle, pour presque rien; un
négatif du pouvoir. Cela dit, l'empire ne nourrira aucun attachement
envers ses dandys violents cooptés désormais pensionnés
clochards, errant de ville en ville, de commissariat en commissariat.
L'empire ne sera pas la forme d'organisation sociale généreuse
ou égalitaire inconsciemment espérée. Gérard
engagé jeune l'ignorait.
Gérard ignorait également qu'il hériterait d'une
aliénation durable, colères folles, idées délirantes,
voix, hallucinations - lointains messages de la famille algéroise
et de ses enfants, lointains messages d'autres familles, femmes, hommes,
pas forcément opposants : Algérie, Maroc, lointains messages
d'Indochine...
Jusque là l'empire avait été synonyme de pouvoir
régalien; la France prétendra, en effet, avoir volé
le pouvoir de justice de l'Etat indigène incapable d'Etat. Gérard
y trouvera son compte, comme tous les ignorants, un temps; l'empire glouton,
symbole d'abondance alimentaire et sanitaire, de régénération
sociale, de pillages légalisés.
Gérard ignorait que l'empire était un principe de domination
sans état-d'âme, incapable de bien ou de vertu; que l'empire
était la part sublimée et donc la plus obscure de tout homme
d'action, finalement de tout meurtrier potentiel.
Gérard ignorait. Gérard aimait rire et se promener en voiture,
une traction avant noire avec les collègues du baroud, une aronde
crème quand il était seul, chemise blanche et lunettes noires,
cigarette au bout des doigts, "bella figurina...", un temps.
A sa mort, un cousin, autre basque-landais, me dira : "il était
à poil sur le lit et les murs de la chambre étaient recouverts
de son sang".
Je trouverai une boite à chaussure testamentaire au fond d'un placard
à vêtements, des costumes neufs gris anthracite et des chemises
blanches de prix. Il y avait des centaines de photos en noir et blanc
: Algérie - "Gérard", les collègues aux
lunettes noires, la base militaire, des gamins algériens torses
nus tenus par l'épaule -, Indo - lui, très jeune, athlétique,
grand, short et bras nus croisés, au pied d'un "stupa",
vraies ou fausses photos ?, Indo encore, convois militaires sous la pluie,
wagons à bestiaux chargés d'hommes, de femmes, d'enfants,
précipités dans la boue noire par des militaires français,
"Gérard", sur le toit d'un wagon en tenue de combat ?
-, sous les photos, un 9mm, une arme de guerre qu'il n'aurait jamais dû
posséder, d'autres photos, des traces d'exploits sportifs, encore,
une traversée du désert algérien en moto militaire...
Comme tous les flics pyrénéens basques, landais ou béarnais,
à peine scolarisés, de souche ouvrière ou paysanne,
Gérard n'avait que peu d'opinions sur Mr. Alfred qu'il rencontrera
à plusieurs reprises. Mr Alfred... autre idole noire institutionnalisée
de Làa-Mondrans, au sud d'Orthez, idole noire à la fois
populaire et maudite. Mr. Alfred et la BNCI cautionneront dans leur course
au professionnalisme et au leadership bancaire le régime répressif
de Vichy, le Reich, les persécutions des juifs et des communistes
(comme à Alger), les camps, les tortures, l'Holocauste. Mr Alfred
et sa banque acculeront bien (directement ou indirectement), à
l'instar de son voisin de village De Lesseps, autre idole noire populaire
et maudite, de nombreuses familles à la ruine, de nombreux hommes
à la mort. Quoiqu'on en dise Mr. Alfred "spoliera le juif"
sans que les gros spéculateurs et investisseurs français,
européens, fédéralistes ou non, africains, indochinois
ou américains (résistants ou non) soient alarmés
ou aient à s'en plaindre.
La BNCI contribuera bien à ruiner la vie et l'espérance
des plus pauvres dans de nombreux pays sous le couvert de relations privilégiées
entre 1940 et 1966 : Allemagne, Argentine, Autriche, Belgique, Congo belge,
Espagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Nigeria, Pakistan,
Pays-Bas, Roumanie, Suisse, Turquie, Yougoslavie... Au faîte de
son apogée la BNCI sera présente dans 40 pays et dotée
de pas moins de 1000 bureaux; 267 bureaux, succursales ou sièges
en 1932, 407 en 1940...
4 – Le totem omniscient d'Ernst
Junger et la stratégique mobilité de l'USAID
Les familles pyrénéennes et françaises rurales illettrées,
pétrifiées, insensibles à l'imaginaire codifié
des Etats - vision métaphorique de l'arrière plan social
et politique du vieux Palerme et de la vieille Sicile, celui de la région
mafieuse conspirationniste et criminelle, plutôt que celle, éclatante,
lumineuse, de la désobéissance familiale et de la révolte
civile non violente de Felicia
Bartolotta Impastato et de Peppino
Impastato -, les générations d'employeurs locaux douteux,
les paroisses fascisantes consensuelles aux doubles vies, admettront sans
état-d'âme ces odieuses conditions locales de naissance qui
feront sourire De Gaulle et qui le conduiront à dire en 1960 -
un an avant le massacre des algériens de Paris d'octobre 1961 -,
que Tintin était son seul rival international.
Les professeurs de collège et de lycée épuisés
par le recyclage massif des provinciaux sans dons, l'hypocrite finitude
de la forme marchandise et la violence policière de la Vème
république enseigneront tôt, prophétiques, que le
courage politique au XXème siècle se limiterait à
l'aventurisme sous hypnose de Malraux et s'achèverait "bravement"
dans les planifications du commerce militaire des Etats, deux racines
de l'autisme politique au service de l'ordre bourgeois et du rêve.
En 1964, Malraux, Ministre de la Culture, enverra bien le 5ème
génie militaire de Rouen entreprendre des fouilles sous le château
de Gisors. Officiellement, il s'agira d'en découdre avec le fameux
trésor des templiers, officieusement, de remplir les "caisses
vides" du parti gaulliste.
La génération des lettré(e)s khâgneux issue
des mensonges muséographiques de 1947, fils et filles mythiques
d'employés, d'ouvriers-chômeurs, de petits fonctionnaires,
de paysans non immigrés cambodgiens, vietnamiens confucéens
ou bouddhistes, de ruraux animistes centrafricains ou sénégalais
incapables, forcément, de vaincre la république du "roi
nègre", la françafrique et poussant loin devant la
chandelle de l'homme nouveau, finira par admirer la politique étrangère
de cet autre "landais", Mitterrand (1981-1995), fasciné
par la fixité du totem omniscient d'Ernst Junger et la stratégique
mobilité de l'USAID, plus encore quand il vantera les vertus de
la démocratie libéralisée et militarisée pour
mieux la vendre au monde décolonisé non sans avoir ouvert
les portes de l'Elysée aux hauts fonctionnaires du F.M.I.
- dont il admirait tant, avec Rocard et Beregovoy,
l'intelligence : "régler une fois pour toute la question de
la dette publique française - 66%
du PIB en 2005 (pdf) - et la dette des pays pauvres avec de l'argent
frais." ("Non à l'njustice, oui à la B.M. et au
F.M.I.", Pierre
Mendès France après avoir dirigé pour la France
la BIRD-B.M. de 1946 à 1947 -, sera le président des gouverneurs
du FMI en 1948 et gouverneur du F.M.I. pour la France jusqu'en 1959).
Mitterrand ira plus loin lors du XVème sommet des pays industrialisés
de juillet 1989 non sans louer Ronald Reagan (qu'il rencontrera huit fois)
: "Je dirai que M. BUSH (Père) montre beaucoup d'ouverture
d'esprit, beaucoup d'affabilité dans ses relations personnelles,
un désir de réussir une bonne entente entre les pays ici
réunis, et cette ouverture d'esprit de M. Bush qui connaît
bien les problèmes de l'Europe et les problèmes du monde
en raison de ses états de service antérieurs, me paraît
de très bonne augure..." (Presse
G7). "Ses états de services...", ritournelle implacable,
obsessive, du militaire de carrière.
Au pied du tableau noir, ceux qui deviendront "les ainés de
la juste cause" et qui cesseront d'envoyer des "enveloppes"
aux combattants de l'ANC (tout en continuant à verser à
la Croix Rouge, à la Recherche pour le cancer, à Amnesty
et à Green Peace) tout en tournant le dos au communisme, à
l'anarchie, à l'altermondialisme, plus encore à Cuernavaca,
rejoindront les cohortes d'enseignants dépressifs empoisonnés
par l'église de la sociale-démocratie néolibérale;
violences scolaires, "mutations-déportations" sans préavis,
trajets infinis, maternité-paternité illusoires, solitude,
indifférence du système. Beaucoup s'effondreront sous le
fardeau des coktails "anxio-xanax" des maisons de repos, d'autres
avaleront avec amertume les
consignes de guerre de Mitterrand à Mandela (1994) :
— "pas de Printemps sans "Eux" ; "Eux"
: les commerçants d'armes; Edouard Balladur "le reaganien"
déjà soutenu par Nicolas Sarkozy est 1er ministre de la
cohabitation de la période 1993-1995, Peter D.Sutherland dirige
l'OMC.
— "pas de Printemps sans "Cà" ; "Cà"
: les marchés d'Etat, la globalisation-privatisation des services,
la levée des barrières douanières, la corruption
active et passive des institutions et des hauts fonctionnaires.
Ruinés par les drames familiaux, les sacrifiés chercheront
l'espoir dans leur "médecin-affectueusement-traitant",
la détresse des élèves de couleur ou le désespoir
des familles névrosées, retranchés le soir dans leur
cuisine un coupe papier et une lettre de démission qui ne partira
jamais à la main; l'exil, oui, mais pour où et pourquoi
faire ?...
Coté tours et maudits, les patrons voleurs d'esprits, voleurs d'enfants,
infidèles, responsables de la production délirante, de l'hyper-endettement
privé et de la fuite des capitaux, offriront en holocauste : capabilités
de base et détermination sociale, mutilant sensiblement l'autonomie
des naissances, des familles, des cultures et l'environnement.
Poussés par le G7 les ingénieurs généraux
de l'armement de Mitterrand baptiseront "Germinal" au champagne,
une vedette lance-torpille dernier cri exhibée en grande pompe
sous les yeux libéralisés de Mandela tout en vidant sans
scrupule les caisses pourtant déjà vides de l'Etat sud-africain
; dopage au développement sous le haut patronnage de la Banque
Mondiale et du FMI. Le G7 sera le choix politique de Mandela, dit-on.
Robben Island...
5 – Approche ontologique et théologique
des exclus par les exclus
Le travail de la mémoire, l'histoire populaire, l'approche ontologique
et théologique des exclus par les exclus, s'inscrivent dans le
temps du socialement le plus faible tournant le dos à l'agression
commerciale, religieuse globale ou politique. Les exclus relevant d'une
culture, d'une langue et d'une ethnie refusant d'appartenir à la
"Base of Pyramide" (en fait "Global Bop Markets")
de la Banque Mondiale refusent, en effet, l'instrumentalisation-récupération
développementiste de leur condition : "civil & business
partners" selon les critères du micro-crédit bancaire
plutôt que "sans-terre", "sans papier" ou "sans
toit" (le
chaînon manquant capitaliste) et cherchent de toute évidence
à sortir du cheminement "social-initiatique" liant intellectuellement,
religieusement et juridiquement "l'homme nouveau" ou "l'individu"
aux marchés régionaux et locaux, aux taux de change, aux
prêts bancaires, aux micro-investissements, aux indicateurs de croissance,
à la forme marchandise et aux "devoirs politiques".
Ce cheminement pragmatique négatif mondial relève d'un nouvel
espace de rationalité, de travail et de sécurisation, bien
connu des exclus et des alternatifs occidentaux, un espace d'affiliation
sociale et technologique conçu à partir d'un mode d'exploitation
individuel et collectif inédit, une civilisation et un espace de
vie à crédit civilo-militarisés puisqu'il s'agit
d'économies de guerre à crédit imposées tant
par des armées que par des civils (Asie centrale et du sud-est,
Pacifique, Europe centrale, Afghanistan, Irak, Proche et Moyen-Orient,
Corée-du-Sud, Pakistan, Afrique, hier l'Europe et le Japon, en
cours de remilitarisation, etc...), un espace d'occupation, un espace
de soulèvements, incertain, de résistance, de collaboration
et de dépendance, un espace de prédation dissimulé
sous des institutions politiques issues de démocraties conçues
artificiellement.
Il s'agit bien pour le pauvre conscient et libre, opposé aux nouvelles
valeurs commerciales et aux partis qui les défendent ou s'en défendent,
de rompre avec ceux qui en appui sur les nouveaux marchés se pensent
protégés de leur propre arbitraire par l'argent, les biens,
la croyance, la connaissance ou les titres, et par conséquent particulièrement
constitués pour occuper une position sociale, religieuse, économique
ou politique.
Le martyr civil est. Il y a persécution, douleur, mort. Les intellectuels
alternatifs, les théologiens libres, les paysans érudits
dotés d'une longue mémoire cherchent leurs élèves
dans la nuit, ou n'en souhaitent plus, convaincus toutefois que la détermination
doit plonger ses racines ailleurs, autrement, dans une terre préservée,
en Dieu ou non, avant de reproduire du sens social, de la foi, de l'homme,
des liens transgénérationnels.
"Repousser les actions loin devant. Respecter l'étude longue
et gratuite, patienter, échapper au rendement, au confort social,
trouver ses amis dans les pas de la sagesse sans profit. Apprendre à
vieillir dans le corps de cette sagesse sans profit et rendre au pays
sa vérité volée." (Un prof. sud-africain de
Western Cap, ruiné et estimable, décédé,"Les
hors-la-loi de Westville-Campus")
Un appel et une souffrance populaires
Durant la seconde guerre, alors que très habilement s'édifie
une phase décisive du commerce global, la position collaborationniste
des Etats anti-nazis, des entreprises et de Vatican révèlera
que l'inquiétude populaire n'est pas dénuée de sens.
Elle répond à un appel et à une souffrance qui offriront,
un temps, une légitimité sociale à l'église
politique coloniale et post-coloniale qui soutiendra :
— le Plan Marshall,
— l'ordre anti-stalinien de l'OECE (Organisation Européenne
de Coopération Economique dopée par la soldatesque capitaliste
de la résistance : Paul-Henri Spaak, Paul van Zeeland, Dirk Strikker,
Anthony Eden, Richard Heathcoat Amory) issu en 1948 du Plan d'endettement
Marshall (entre le 3 avril 1948 et le 30 juin 1950 la Grande Bretagne,
la France, l'Italie, la RFA perçoivent pas moins de 12 milliards
de dollars des Etats-Unis) et de la Conférence des Seize (Conférence
de coopération économique européenne),
— le discours fédéraliste européen unioniste
et anticommuniste de la CIA de 1948 qui ouvrira après la crise-sanction
du Plan Marshall de 1949 les pistes sans retour et sans destination pour
les pauvres de l'intégration économique et celles de l'Union
européenne des paiements (UEP) - levée des obstacles de
l'inconvertibilité des monnaies européennes et nouvelles
vagues hystériques de dépendance spéculative, d'hyper-investissements,
d'endettement, d'exclusion.
Cette souffrance issue des plans de reconstruction de l'Europe et du Japon
n'est guère différente de celle qui s'abat sur les victimes
des planifications en Irak, en Afghanistan, au Chili, en Argentine (passage
du régime dictatorial à la démocratie politique via
les plans du FMI, de la BM, de la Réserve Fédérale
et des banques de commerce privées américaines). L'économie
néolibérale distillée dans le temps de la guerre,
hyper-sécurisée dans celui de l'après-guerre et les
institutions publiques conçues à la va-vite dans le champ
de l'instabilité des hyper-mouvements de capitaux liés aux
décloisonnements des marchés constitueront le fondement
politique et théologique de l'autoritarisme populiste de l'église
des années 1950.
L'Allemagne de cette époque est au centre des débats sur
l'avenir de l'Europe tout comme la Russie de Poutine menaçant l'Europe
de ses ogives nucléaires début juin 2007 en réponse
au déploiement des boucliers anti-missiles américains en
Pologne et en Tchecoslovaquie - en fait, frappés d'obsolescence
par les républicains depuis la chute du Bloc soviétique
-, est au centre du discours transatlantique sur les accords de libre-échange.
La stratégie qui consiste à traumatiser les populations
civiles se développe à l'avantage du commerce euro-américain
et du processus d'expansion de cette Europe, hier ruinée, aujourd'hui
otanisée mais encore trop étatiste (tout comme sont trop
étatistes et pas assez otanisés les anciens pays de l'union
soviétique). L'Allemagne, la Russie et l'Europe, hier comme aujourd'hui,
demeurent les objectifs commerciaux civilo-militarisés de Washington.
Cette stratégie conduira, du reste, en deux mois au décret
de Poutine du 14 juillet suspendant la participation de la Russie au traité
sur la réduction des forces conventionnelles en Europe (CFE), aux
rebondissements de l'affaire Litvinenko, à "l'expulsion"
des diplomates russes et britaniques de Londres et de Moscou, au survol
des eaux écossaises par les bombardiers russes TU95, etc... et
le 4 août, à la veille des vacances du parlement britannique,
à l'acceptation par Gordon Brown de l’installation sur le
territoire britannique de radars faisant partie du bouclier anti-missile
américain.
Le contexte socio-politique, militaire et commercial des années
1950 n'est pas moins, inacceptablement, provocateur et autoritaire, homicide
et liberticide. L'on aurait tort, ici, de prendre l'ouverture ecclésiale
au social de cette époque pour une volonté de dialogue.
Des années 1950-CIA au sens autoritaire de l'homme des classes
moyennes croyantes de 2007
L'on aurait tort également de ne pas se pencher sur le rôle
emblématique que joue l'église catholique romaine américaine
au sein du libre-échange global. Le courant spirituel systémique
de la "régénération des églises américaines"
(avril 2003) animé, par exemple, par le théologien jésuite
et Cardinal Dulles "Mgr.
CIA", fils de John Foster Dulles, frère d'Allen Dulles
co-fondateur de la CIA, nourrit tous les espoirs - sous l'impulsion pro-capitaliste
de Jean Paul II - d'une théologie du marché dominatrice.
Théologie
réductiviste et alarmiste : "la liberté populaire
conduit au chaos social, au suicide par manque d'espoir; l'homme ne naît
pas libre car la liberté est un don de Dieu" (tout comme le
marché, les armées de G.W. Bush ou le droit au meurtre des
pères fondateurs de l'union américaine au XVIIIème
siècle).
Comportementaliste : "la doctrine sociale catholique est la fidèlité
à la loi morale et aux évangiles" (appliquée
au marché, cheval de bataille de tous les think tanks et ONGs catholiques
orthodoxes disséquant les problèmes sociaux à l'aune
de la Doctrine sociale de l'Eglise) (1).
Suprématiste et moraliste, la théologie du marché
jésuite et son magister sont désormais dotés d'un
nouveau Pape résolument dullesien plutôt qu'atlantiste, Benoît
XVI, promené aussi bien par le jeu des opusiens (à Rome,
ordination opusienne,
aux Etats-Unis, en Inde
"we need more saints" (Archevêque Concessao), au Japon,
en Russie ou en France)
que par le jeu des jésuites via le clan pontifical autonome Dulles
à l'Ouest, autrement à l'Est.
(Lettre
de Benoit XVI aux catholiques chinois, 27/05/07)
Qu'on le veuille ou non, la Doctrine
sociale catholique renforce le néolibéralisme de l'Eglise
et sa pénétration dans les classes moyennes croyantes support
d'un mode de production capitaliste global voulu inaltérable; une
doctrine sociale présentée par les théologiens néolibéraux
ou néocons comme un complément au "discours social"
du patronat laïc et chrétien. Une doctrine sociale qui se
veut également un élément stabilisateur des institutions
publiques en reconnaissant toutefois la primauté de l'instance
catholique sur l'Etat : "l'Etat n'a pas le droit de s'ériger
en juge ou en tant que source de la moralité" (Encyclique
Rerum novarum de Leon XIII, 1891, toujours étudiée, bien
entendu, et vénérée).
Missionnariste, accusatrice et fondamentaliste : "les fausses réformes
sont celles qui ne respectent pas les Evangiles, les Ecritures à
la lettre, la Tradition, les structures ecclésiales divinement
révélées. Les prophéties doivent s'accomplir
dans un contexte exclusivement apostolique et dans le cadre de l'Eglise
sans quoi il ne s'agit pas d'authentiques prophéties... Donner
corps aux impulsions révolutionnaires appauvrirait l'héritage
divin de l'Eglise et fausserait son rapport missionnaire au monde... La
cathéchisme de l'Eglise Catholique est le seul moyen de notre réforme...
La dissidence sournoise est partout... Il faut redonner corps à
l'Evangélisation traditionnelle tout comme à la morale catholique
fondamentaliste." (True
and False Reforme, Dulles, Fordham, 2005)
Raciale et universaliste : "la civilisation occidentale ne peut avancer
sans être régénérée par ses racines
religieuses conservées dans l'église catholique".
Cela dit, apparatchik des familles collaborationnistes et révisionnistes
au service de nombreux gouvernements republicains et des plus grosses
fortunes américaines, Avery Dulles - inflexible quant à
l'interprétation des Ecritures, des prophéties, de la morale,
de la liturgie, des sacrements et de l'intégrité catholiques
- sera le premier théologien né américain créé
Cardinal (par Jean Paul II en février 2001) à n'avoir jamais
été évêque (ordination
de Dulles en 1956 en présence de son père John Foster Dulles,
law-businessman très établi dans l'économie nazie
et la politique non-gouvernementale avant la seconde-guerre, conseiller
à l'industrie de l'armement du gouvernement durant la guerre -,
sous-secrétaire d'Etat d'Eseinhower durant la guerre froide et
spécialiste de la lutte anti-communiste de 1953 à 1959...).
La théologie intégriste Dulles ne peut toutefois occulter
que d'autres discours existent ni occulter que des jésuites ouverts
aux pauvres et à la théologie de la libération ont
sacrifié leur vie; gardons à l'esprit les
assassinats des pères de l'Université centraméricaine
(UCA) ''José Simeón Cañas'': Ellacuria, Martin-Baro,
S.Montes, Lopez, Lopez y Lopez, Moreno, Romero, de leurs dévouées
J.E. Ramos et C.M. Ramos (Salvador 1980,1989).
Tout aussi inaceptable "l'exécution religieuse et institutionnelle"
du théologien jésuite pour la libération Jon
Sobrino (d'origine basque et vivant au Salvador) qui échappera
aux assassinats des pères de l'UCA et qui dénoncera ces
massacres devant les églises, les théologiens, l'opinion
et les médias. L'exécution de Sobrino impliquera le cardinal
Ratzinger-Benoit XVI - qu'il accuse de manipuler
ses oeuvres, d'être un faussaire - et l’archevêque
de San Salvador (évêque aux armées) qui portera l'arme
de la calomnie et de la censure : Fernando Saenz Lacalle, ordonné
prêtre de l'Opus Dei en 1959. (Jean Paul II nommera plus tard
de nombreux membres de l’Opus évêques en Amérique
latine : sept au Pérou, quatre au Chili, deux en Equateur, un en
Colombie, un au Venezuela, un en Argentine et un au Brésil).
Les oeuvres de Sobrino seront soumises à "l'option salvadorienne
de Vatican" à l'aide de la procédure d'urgence prévue
par les articles 23-27 de l'Agendi Ratio In Doctrinarum Examine dès
2001 sous l'impulsion de Ratzinger, alors préfet de la Congrégation
pour la doctrine de la foi. Les oeuvres retenues par l'inquisition seront
"Jésus-Christ libérateur, lecture historico-théologique
de Jésus de Nazareth' et 'La foi en Jésus-Christ, essai
sur les victimes'. Elles seront reconnues subversives et dangereuses en
Amérique Latine, dans les séminaires et les centres de formation
(Mesures
disciplinaire contre Sobrino).
Sobrino qui sera interdit d'enseignement en 2006 et de publication en
mars 2007 par Lacalle citera le cas du Supérieur Général
des Jésuites Pedro Arrupe (basque d'origine) co-instigateur de
la réforme de Vatican II (1962-1965), agitateur bénévole
au sein des hiérarchies politiques gigognes de l'Eglise mis à
l'index par le pouvoir central ecclésial romain; sans doute parce
qu'il s'impliquera trop dans la lutte civile et religieuse
anti-mafia en Sicile et en Italie.
Coutumier du fait le Cardinal Ratzinger s'illustrera en mars 1983 en envoyant
à l’épiscopat du Pérou -
fief opusien : "Dix observations sur la théologie de Gustavo
Gutiérrez" (pionnier
de la théologie de la libération), un ensemble d’observations
assimilant la théologie de Gutierrez (dominicain) à un marxisme
déguisé ayant pour objectif de faire du christianisme un
facteur de mobilisation au service de la révolution... "Le
recours de la théologie de la libération au marxisme,
certes très grave, ne serait au fond qu’une conséquence
conjoncturelle, écrira Ratzinger : celle de la séduction
qu’exerçait cette idéologie dans les années
de naissance de la théologie de la libération, sur
des esprits déjà débilités par le relativisme."
L'intégrisme pan-américain de Dulles (dont le clan, lors
de la seconde guerre et après via la démocratie chrétienne
italienne, traitera sans scrupule avec les mafias siciliennes et américaines)
inspire réellement l'église romaine, politique, liberticide
et déicide; une église qui n'est pas "peuple de Dieu",
incapable de réformes significatives et qui prône une "théologie
développementiste entitétique" inappropriée
aux souffrances individuelles, incapable d'appréhender les causes
de la misère, l'instabilité fondamentale ou l'entropie qui
affecte toute chose (découvrir Dieu dans le corps des lois universelles,
de la détermination sociale, des oppositions, des ethnies, du marxisme,
de la décroissance, des récoltes ou des saisons est tout
sauf incertain), invitant plus encore à la "papauté
universelle" et à l'"Eglise globale", deux entités
aux conséquences funestes, territorialement, socioéconomiquement,
écologiquement, théologiquement et humainement.
Le théologien libre espagnol Tamayo
Acosta, lui même persécuté par Rome et défenseur
de Sobrino, n'hésitera pas à mettre en cause les aptitudes
de ces doctes érudits ou ignorants - de toute obédience
: prêtres, évêques et archevêques, cardinaux,
papes. Indispensables et salutaires remises en question qui inspirent
de nouvelles formes de ministères, l'égalité radicale
entre chrétiens et chrétiennes devant la connaisance et
les charges ecclésiales, la désacralisation de l'Eglise,
la suppression des oppositions : clercs-laïcs, hiérarchie-peuple,
ministère-sexualité, sacerdoce-vie de couple; jaillissement
de l'église populaire ou de l'église "peuple de Dieu"
à partir du monde de l'exclusion invitant aux critiques de "ce
qui est", les oppositions occultées par l'Eglise : ministère-usure,
ministère-rationalité économique néolibérale,
ministère-sexisme, ministère alliance du pouvoir; saine
théologie acostienne.
Ajoutons, à cette belle et indispensable révolution, la
critique de l'altération du "sens de l'homme révélé"
précisément "divinement", "à l'Eglise"
matérialiste, ritualiste, capitaliste, ruinant par le fait tout
espoir d'écoute des souffrances dues aux inégalités
sociales, aux injustices, ruinant toute reconnaissance de l'individu,
charnel, sensible, sexuel, vivant et mourant, toute possibilité
de compréhension de la misère réaliste, toute possibilté
de reconnaître, de soutenir et de fortifier les capablités
de chacun (pour moi dans un contexte de décroissance et de sortie
de l'économie), ruinant toutes les possibilités de défendre
ce qui est juste, comme les luttes sociales urbaines ou rurales, de protéger
les oppositions civiles dans les rues (à condition d'en découdre
avec les concentrations urbaines, de repenser le manque et l'abondance),
les campagnes (à condition de repenser les pertes, les rassemblements
ruraux autour du manque/abondance et le multi-agir transgénérationnel),
les chantiers/usines (à condition de s'engager contre le capitalisme
et de quitter les villes), les prisons (à condition de militer
pour leur abolition et les capabilités dans un contexte de décroissance
hors les cités), dans les tribunaux (à condition de condamner
la justice entrepreneuriale); être présent, anticiper, penser,
écrire, créer, travailler librement, repenser le travail,
donc, déjouer la suprématie de la représentation
politique urbaine et rurale, de l'Etat néolibéral, du centralisme
administratif, monétaire, bancaire, prévoir, contribuer,
donner, soigner (à condition de repenser l'autonomie sanitaire
et alimentaire), aimer, autre façon sans doute de demeurer humble,
créatif en terme d'autonomie ecclésiale, civile et politique,
évangélique, ce que les fondamentalistes comme Dulles refusent
en se déclarant ennemis des dissidences et héritiers de
la chaîne des pontifes comme de l'autorité apostolique; "ère
Dulles du paraître apostolique" et non ère de la communion
dans le temps social, économique, politique, des exclus et de la
souffrance; temps apostolique.
L'église (et sa théologie du marché), tour à
tour attentiste, professionnaliste, collaborationniste : "Dieu ne
répondant plus", demeure déséspérement
attachée au droit naturel à la propriété privée
(Rerum
novarum) sublimé par la fulgurante intégration de Vatican
et des communautés ecclésiales à la théologie
du marché et à l'inacceptable massification des populations
urbaines. Une église divisée et contradictoire qui reconnaît
d'un côté le "rôle pertinent du profit" de
l'autre celui de la "lutte contre la primauté absolue du capital,
de la propriété des instruments de production et de la terre
sur la liberté et la dignité du travail de l'homme"
à condition, bien entendu, "que cette lutte ne serve de base
au socialisme" (assimilé au stalinisme, Centesimus Annus).
Par le fait, le mécanisme de l'obscurantisme et de l'oppression
- impliquant l'économie sécurisée, l'exclusion sociale,
le dirigisme et la collaboration avec les régimes autoritaires
- se recompose dans le cône d'ombre de l'Eglise catholique systémique
fondamentalement opposée aux transformations sociales, ces dernières
impliquant sa propre transformation ou destructuration.
Une "révolution socioreligieuse", économique,
dialectique et bien entendu politique est donc pensée; elle est
portée avec un talent inépuisable par les penseurs prophétiques,
les théologiens de la libération, les théologiens
libres et les innombrables acteurs alternatifs de la transformation sociale
par la foi en milieu urbain et rural, ce, malgré les hoquets de
l'église qui s'assimile invariablement et très contradictoirement
à la liberté et à l'individu : "son magister
ecclésiastique pur et immaculé" ; politiquement orienté,
bien que présenté comme inaltéré depuis le
Christ et soumis à l'expansion néolibérale désormais
crédo des classes moyennes croyantes.
Ce crédo se résumera en juin 2007 à quelques points
essentiels sous la plume de Lord Brian Griffith, capitaliste catholique
ultra-néolibéral, vice-président de Goldman Sachs
International (depuis 1991), co-animateur de Church
of England et de Conservative
Christian Fellowship :
— directives globales du G8 adaptées à l'organisation
sociale diocésène dans le monde sur la base dogmatique de
l'homme de l'encyclique Centesimus Annus de Jean-Paul II (1991),
— émancipation
du patronat chrétien (les ouvriers et les pays pauvres croyants
acceptent mieux leur sort entre les mains d'un patronat sanctifié
et béatifié !),
— développement assimilé à la paix (et "sanctifié"
par Centesimus Annus, 105),
— privatisation accrue du marché et de l'entreprise (juste
et légitime selon JP II),
— croissance économique,
— libre-échange garanti par l'Eglise comme le moyen le plus
approprié à la répartition des ressources et à
la réponse aux besoins ("La propriété privée
et la destination universelle des biens", Centesimus Annus, 4),
— leadership
du business dans le monde. (lire également Lord
Brian Griffiths on Globalization, 11/06)
Arracher des âmes toute idée de Dieu
Revenons aux années 1950, se recompose un sens de la charité
et une théologie qui paradoxalement mettront en valeur l'incapacité
de l'église à écouter, à sauver ou à
partager; l'idéologie du marché néolibéral
issue de la seconde guerre se fortifira dans le dogmatisme de "l'église
du Christ infaillible" de l'encyclique "Humani
Generis" (1950) qui s'attaque non seulement aux théologies
réformatrices non dogmatiques mais également "aux obstacles
à l'intelligence humaine dans sa quête de vérité
divine" (sens, passion, imagination) tout autant qu'à l'évolutionnisme,
l'existentialisme, le rationnalisme des sciences et le matérialisme
dialectique de l'idéologie communiste suspectés "d'arracher
des âmes toute idée de Dieu". Dans ces ombres se construira
la théologie de "l'église populaire" (bien tardive
finalement si l'on considère que l'impératif de toute église
consiste en la protection des pauvres ou des exclus contre toutes les
formes d'aliénation ou d'agression) d'Angelo Giuseppe Roncalli
(1881-1963) nom civil de Jean XXIII (1958-1963), nonce apostolique de
Paris (ambassadeur du Pape) chargé des évêques vichystes
en 1945; dont son prédecesseur, Mgr Valeri.
Une église populaire dans les années 1960 ?...
Nous évoluons encore dans une période de pressions et de
construction européenne post-coloniale, bras laïc de la chasse
aux oeuvres subversives artistiques, philosophiques ou théologiques
et bien entendu aux créateurs de réformes, période
de dénonciation, de l'anti-communisme, de l'anti-socialisme, de
l'anti-syndicalisme. Les ex-nazis, les collabos laïcs et religieux
sont au sommet des Etats, parfaitement blanchis, parfaitement intégrés
à la logique marchande supra-étatique, à toutes les
hiérarchies gouvernementales et non gouvernementales et le plus
souvent à la tête de ces hiérarchies. Toutes les activités
ou presque sont infiltrées : scientifiques, militaires, policières,
commerciales, industrielles, bancaires, financières, législatives,
judiciaires, universitaires, diplomatiques, politiques, sécuritaires,
syndicales, religieuses.
De la guerre à l'européannisme angélique à
la béatification
Cinq "missionnaires" (allemand, italien, français, belge)
de la seconde guerre et défenseurs acharnés de l'ordre sécuritaire,
de la discipline capitaliste, de la lutte anti-communiste et de la planification,
contribueront à forger le caractère angélique "chrétien
supranational" de la construction européenne au nom du progrès
et de la dignité humaine, effaçant spontanément la
responsabilité de l'Europe envers ses exclus et ceux des pays pauvres
pillés et, plus encore, les causes proprement financières
et commerciales, régionales et mondiales, qui contribueront à
l'avènement du nazisme en 1933 :
— Konrad
Adenauer (1876-1967), chancelier de la République fédérale
d‘Allemagne en 1949, catholique atlantiste proche des opusiens (les
premiers opusiens s'installeront en Allemagne en 1952), membre de
l'ancien Parti catholique allemand et co-fondateur de
l'union chrétienne-démocrate (CDU),
dispansera une politique libérale favorable à la remilitarisation
et au développement de la culture hypersécuritaire de l'OTAN
(1955). Comme la plupart des hommes politiques de cette époque
opposés au nazisme avant et durant la seconde guerre Konrad Adenauer
contribuera au nom du pragmatisme à la remise en selle des transnationnales
ayant servi l'hitlérisme, à reconvertir-recycler les élites
nazies en Europe et dans le monde. Les signatures des traités instaurant
en 1951 la Communauté européenne du charbon et de l’acier
(CECA) et
en 1952 la Communauté européenne de défense (CED)
permettront d'occulter l'opportunisme des amnysties dont les américains
en Europe et au Japon seront les maîtres d'oeuvres.
Schuman et Gasperi
— Alcide de Gasperi (1881-1954), opusien italien, passera à
l'instar d'Adenauer de la résistance anti-fasciste et anti-nazie
au pragmatisme économique et politique d'après-guerre "autorisant"
le recyclage des cadres fascistes ou nazis. Il collaborera à la
constitution du Parti
de la démocratie chrétienne dont il deviendra le Secrétaire.
A partir de 1944 Gasperi est Président du Conseil puis Ministre
des affaires étrangères dans les gournements de coalition
de 1945 à 1953. L'Italie gaspérienne est répressive,
infiltrée par la CIA tant pour la stabilité économique
de l'après-guerre, la stabilité politique de la démocratie
chrétienne que pour la lutte anti-communiste et la lutte contre
les grands réseaux mafieux italo-américains de trafic d'héroine
(1951). Elle est très perméable aux méthodes fascistes
du Gladio (1950) et, dans la lancée de la politique anti communiste
globale du président Truman, tout à fait acquise à
la criminalisation-persécution de la gauche ouvrière, artistique
et intellectuelle. Les mouvements politiques catholiques d'extrême-droite
et l'organisation ecclésiale papiste d'inspiration gaspérienne
se rangeront sans difficulté derrière l'alliance antisocialiste
mondiale assimilée "au bien universel". Pie XII qui,
du reste, approuvera les buts de l'Opus Dei en tant qu'institution de
l'Eglise en 1943 (ce qui ne surprend pas au regard du concordat
de juillet 1933, guère plus au regard des fonctions de Pacelli-Pie
XII à cette époque, de son rapport au Reich, à "l'aryanisation"
de l'Eglise catholique allemande, art. 14,16) et en tant qu'insitution
de droit pontifical en 1947 et 1950, affirmera en décembre 1946
un indeffectible autoritarisme christique garantissant la position résolument
anti-communiste de Vatican : «O con Cristo o contro Cristo, o con
la sua Chiesa o contro la sua Chiesa». La politique de Gasperi le
catholique relèvera d'une aspiration européanniste exclusiviste,
élitiste, supranationale, socialement et psychologiquement violente,
qui révèlera des valeurs d'exclusion et de répression.
Pour les élites catholiques la CECA représentera une espérance
souverainiste qui s'avèrera résolument anti-démocratique
: "les puissances de l'argent", liant le discours social de
l'église non seulement à la discrimination mais également
à la collaboration, pour cause de lutte anti-communiste ou anti
socialiste, à la mafia. Gaspéri fait actuellement l'objet
d'un procès de béatification.
Schuman et Monnet
— Jean Monnet (1888-1979), marchand
d'alcool, banquier aux Etats-Unis, résistant et coordonnateur
du Plan Marshall - commissaire au plan de De Gaulle -1946/1952 - concevra
une reconstruction nationale et européenne sur la modernisation
des équipements des grandes entreprises collaborationnistes nationalisées
: "moderniser d'abord, et libérer ensuite" (Monnet inclinera
dès 1946 en faveur de l'amnystie des entreprises et des banques
collabos, dont la BNCI d'Alfred Pose) qu'il voyait comme le moteur de
la reprise dans les domaines des transports, de l'énergie et des
matières premières, de la monnaie, de l'investissement,
du crédit commercial, de la spéculation. Monnet créera
le Comité d'Action pour les Etats-Unis d'Europe qui rassemble les
principaux responsables politiques et syndicaux européens et jouera
un rôle particulier dans les étapes successives de la construction
européenne : traités de Rome sur le marché commun
et EURATOM, entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté,
Conseil Européen, élection du Parlement Européen
au suffrage universel, Union monétaire. Il conçevra la Communauté
Européenne du Charbon et de l'Acier (Plan Schuman) dont il présidera
la Haute Autorité (1950).
— Le vicomte Davignon, banquier et industriel opusien, sera un haut
fonctionnaire au Ministère des Affaires étrangères
dans le gouvernement belge de Paul-Henri Spaak; coalition sociale-chrétienne/socialiste.
Premier président de 1974 à 1977 de l'Agence Internationale
de l'Énergie il dirige le comité des directeurs politiques
des ministères des six pays membres de la Communauté Économique
Européenne. Ce comité sera chargé d'élaborer
des propositions sur la coopération politique, qui aboutiront,
en 1975, au "Rapport Davignon", qui prévoit la mise en
place d'un mécanisme "d'information et de consultation dans
le domaine de la politique étrangère" (amorce, en fait,
supra-étatique et antigouvernementale de la cohésion européenne
de Peter D. Sutherland en 1995, par 10). De 1977 à 1985, il est
désigné Commissaire européen en charge du marché
intérieur, de la gestion de l'union douanière et des affaires
industrielles. Vice-président de la Commission Européenne
de 1981 à 1985. Il est également président de la
Table
Ronde des Industriels Européens, défenseur intraitable
des industries minières, membre de la Trilatérale et président
de Bilderberg,
Angelo Giuseppe Roncalli futur Jean XXIII
et Schuman
— Robert Schuman (1886-1963), démocrate-chrétien,
"père fondateur" de la Fédération européenne
et de la CECA, opusien proche d'Angelo Giuseppe Roncalli-Jean XXIII (Jean
XXIII accordera son soutien à Mgr. Escriva et à l'Opus Dei
en 1962, ses successeurs en feront autant) et "serviteur de Dieu
qui n'a rien écrit de contraire à la foi de l'église
catholique", pétainiste jusqu'au 11 juillet 1940 (?), élévé
aux honneurs des autels, procès de béatification en cours...
"Pour que la paix puisse vraiment courir sa chance, écrira
Schuman dans sa déclaration
du 9 mai 1950, il faut, d’abord, qu’il y ait une Europe.
Cinq ans, presque jour pour jour, après la capitulation sans conditions
de l’Allemagne, la France accomplit le premier acte décisif
de la construction européenne et y associe l’Allemagne. Les
conditions européennes doivent s’en trouver entièrement
transformées. Cette transformation doit rendre possibles d’autres
actions communes impossibles jusqu’à ce jour. L’Europe
naîtra de tout cela, une Europe solidement unie et fortement charpentée.
Une Europe où le niveau de vie s’élèvera grâce
au groupement des productions et à l’extension des marchés
qui provoqueront l’abaissement des prix.Une Europe où la
Ruhr, la Sarre et les bassins français travailleront de concert
et feront profiter de leur travail pacifique, suivi par des observateurs
des Nations Unies, tous les Européens, sans distinction qu’ils
soient de l’Est ou de l’Ouest, et tous les territoires, notamment
l’Afrique qui attendent du Vieux Continent leur développement
et leur prospérité..." (également, indispensable,
Low
et le plan Schuman).
14 juillet 2007
Notons ici que si Nicolas Sarkozy sanctifie son 14 juillet par la lecture
de la déclaration Schuman il confère à son "Europe
des riches" - conforme à la doctrine de la Federal Reserve
qui impose la vie à crédit, l'affaiblissement
des épargnes mondiales (via un cycle de crises du crédit
bancaire et de crises boursières mondiales) et la mise sous-tutelle
par les Etats des classes moyennes endettées afin de réduire
les dettes américaines - un caractère paroissial dirigiste,
politiquement et socialement hyper-restrictif, familialement craintif.
Cette tendance à l'ascèse moraliste va de pair avec la tentation
d'une "révolution nationale" européenne et bigote,
au fond, prolongement naturel de la révolution nationale et de
l'ordre nouveau de 1940 - de la collaboration à la pseudo-reconstruction
- et est parfaitement contenue dans la célèbre
phrase du Pape Léon XIII sur l'autorité et le devoir.
"L'erreur consiste en une conception de la liberté humaine
qui la soustrait à l'obéissance, à la vérité..."
(L.XIII, Rerum novarum, "Les choses nouvelles", 1891).
Léon XIII imposera cette inacceptable "conception de la liberté"
en faisant l'apologie jamais contredite à ce jour - et même
plutôt augmentée et habilement socialisée -, de l'innovation
technologique et industrielle, du libéralisme, du capitalisme,
de la propriété privée (1891), de la grandeur politique
et militaire de la France, du patriotisme et du missionnarisme (1892,
1896). Les soldats de condition modeste embrigadés et jetés
dans le feu des deux guerres, les internés, les miséreux,
les ouvriers, les déportés juifs ou non, les chômeurs,
les bagnards, les minorités, les illettrés d'Europe et les
peuples martyrs des colonies, on le sait, paieront le prix fort de cette
conception autoritaire de l'organisation catholique sociale ralliée
stratégiquement à la laïcité républicaine
(L.XIII, Inter innumeras sollicitudines, "Au milieu des sollicitudes",1892).
Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Raffaele Luigi Pecci, 1810-1903),
successeur de Pie IX et de condition artistocratique, semble encore l'inspirateur
"malgré lui" (?) du business catholique européen,
familial, dérégulé, boosté, désormais,
par la doctrine de l'hyper-endettement privé et public néoconservateur
américain et dont Nicolas Sarkozy est la créature (à
propos d'endettement : The
Capitalist Future d'Irving Kristol et des lobbyistes les plus extrêmes-droitistes
de l'American Enterprise Institute supporters de Nicolas Sarkozy : Sarkozy's
lesson for america: A
french lesson for america's grand old party : Sarkorzy's
New Europeans ; A
post-gaullist, pro-american France ? de Gary J. Schmitt signataire
du PNAC, Reuel Marc Gerecht, signataire du PNAC, ex-agent de la CIA, spécialiste
de l'insurrection et de la contre-insurrection au Proche et Moyen-Orient).
Cette église catholique de la fin du XIXème siècle
au service finalement :
- des "pieux dictateurs" multimilliardaires libertariens ou
républicains européens et américains des XXème
et XXIème siècles,
- de la Maison Blanche bonapartiste, des grognards polyvalents de l'OTAN,
des armées bénies, du renseignement civil, militaire et
religieux américain,
- du discours supra-étatique de personnalités aussi variées,
agentes et influentes que Lord Brian Griffith, Peter D. sutherland, Condoleezza
Rice, G.W.Bush, Robert Zoellick ou que son alter ego Pascal Lamy (supposé
1er ministre de Sarkozy après avoir servi Mauroy, Delors, Jospin,
Strauss-Khan, le gvt américain et Rand Corporation), ne pouvait
qu'accompagner la défaite du socialisme et l'ascension d'un Nicolas
Sarkozy, ministre de la police de l'empereur, à la tête d'un
régime politico-affairiste.
Le ministre, ici, n'a pas davantage de bon sens historique, d'intégrité
morale ou de doigté politique, son jeu de scène présidentiel
exubérant nous y invite, que l'inexpérimenté J.F.
Kennedy entouré de ses conseillers scientifiques, "les meilleurs",
de ses "girls", de ses "patrons-ministres" ou que
la plupart des chefs d'Etat contemporains réduits au fonctionnalisme
démocratique irakien.
Engagé pour l'heure dans une croisade pour "l'homme nouveau
européen" et l'expansion anarchique du libre-échange
"à cheval" sur la croyance et les valeurs sociales catholiques,
il représente toutefois pour le Cardinal
Tauran des archives secrètes du Vatican un obsessif espoir
quant au financement des "grandes religions par l'Etat :" ("La
République, les Religions, l'Espérance" - livre écrit
et présenté par Sarkozy au Vatican en novembre 2004) a été
écrit par un ministre qui n’a pas peur de parler de religion,
en affirmant que les chrétiens ne doivent pas avoir honte de leur
foi et ne doivent pas avoir de complexe d’infériorité.
Intéressante aussi la définition de la laïcité
qui se trouve dans le livre : « Je (Sarkozy) crois en une laïcité
positive, une laïcité qui garantit le droit de vivre sa propre
religion comme un droit fondamental de la personne. La laïcité
n’est pas l’ennemie des religions, au contraire, la laïcité
est la garantie pour chacun de nous de croire et de vivre sa propre foi.
» Une définition à laquelle on peut tout à
fait souscrire. Et pas seulement ; dans son livre, Sarkozy a d’une
certaine façon préfiguré la possibilité de
retoucher la fameuse loi de 1905 – qui a sanctionné la séparation
de l’Église et de l’État – pour rendre
possible un financement direct des grandes religions par l’État,
en rompant un autre tabou de la politique française..." (propos
sur "La République, les Religions, l'Espérance",
entretien-cadre accordé en 2004 par Nicolas Sarkozy au philosophe
catholique anti-gay Thibault Collin de la Fondation de Service Politique
favorablement opusienne - qui se distinguera durant la
campagne présidentielle 2007 en envoyant aux électeurs
près de 1,6 millions de tracts défendant les valeurs de
l'UMP - et au juvénile propagandiste dominicain Philippe
Verdin; à découvrir également dans la sphère
catholique du MEDEF la
nébuleuse opusienne d'Ernest Antoine Seillères).
Cela dit, les populations pauvres discriminées (4 à 5 milliards)
épuisées par les différences de niveau de vie, la
croissance couplée à l'endettement et aux pillages, ne pourront
suivre les marches forcées imposées par les Etats-relais
fantaisistes riches ou pauvres stratégiquement endettés,
les multinationales psychotiques délirantes, les églises
évangéliques globales néolibérales et néocons,
les monastères partisans attentistes ou collaborationnistes fascinés
comme les banques - avant, pendant les périodes d'occupation puis
lors des périodes de reconstruction - par les titanesques coups
de béliers assénés au "peuple-monde" par
les hyper-mouvements de capitaux.
La reconstruction des pays sous-développés ?
Si l'"église populaire" est bien vivante dans les théologies
les plus critiques et les coeurs des théologiens les plus proches
de la souffrance, elle ne peut l'être sous les talons de fer des
capitalistes transnationaux, des hauts fonctionnaires européannistes,
des Papes et des cardinaux issus de la grande pastorale de la seconde
guerre, de la collaboration avec le nazisme et de l'économie de
guerre à crédit. Ce serait contre nature. Dans le cône
d'ombre ecclésial des années 1960 l'on parle bien, insistons
: banque, capital, investissement, barrière douanière, fer,
charbon à la façon de Schuman (église européenne
angélique du charbon et de l'acier), atome, police, armée,
renseignement, dictature - comme à Santiago, à Buenos Aires,
à Chicago, à Washington.
L'église politique romaine s'adapte donc, vite, et trame son histoire
populaire dans le temps de l'unification législative européenne,
de la défense commune... hypocrite réaffirmation des droits
de l'homme, de la liberté, de la dignité pour aboutir, consubstantiellement,
à la réforme conciliaire de Vatican II (1962-1965). "La
plus grande réforme théologique, liturgique, biblique, dira-t-on,
depuis le XVIème siècle". L'ouverture aux exclus...
Le théologien libre Juan José Tamayo Acosta écrira
avoir trouvé le fondement de la Théologie de la Libération
et de l’option pour les pauvres dans un discours de Jean XXIII prononcé,
précisément, le 1er septembre 1962 : « L’Église
de Jésus-Christ est Église de tous, mais pour les pays sous-développés
elle est l’Église des pauvres. »
Si je soutiens la théologie de Juan José Tamayo Acosta et
sa lutte contre la répressive Congrégation pour la Doctrine
de la Foi, je réagis au concept "pays-sous développés"
qui fait écho à la dogmatique de la "reconstruction
des pays sous-développés" et du "développement
des économies primitives" contenue dans le discours d'investiture
du Président Truman de janvier 1949 - Point IV -, mais également
à celle de la "reconstruction" de l'Europe de l'après-guerre
dont on sait qu'elle signera le pillage en règle des richesses
du monde et l'exclusion des pauvres.
6 – L'oubli du printemps ecclésial
Juan José Tamayo Acosta reconnaîtra toutefois que Vatican
II déviera de son option pour les pauvres pour finalement être
rattrapé par les problèmes de l'organisation intérieure
de l'Eglise, de sa structure, de sa hiérachie patriarcale, dans
l'oubli du printemps ecclésial; oubli consubtantiel à l'expansion
du recyclage confirmé des nazis (par. 14) dans le temps politique
de la guerre froide, du Gladio, de l'Otan, de la mafia politisée
et institutionalisée; recyclage qui s'anime dans le corps de la
lutte historique contre le communisme international - à tort bien
entendu.
Le 12 décembre 1969 : l’attentat de la piazza Fontana
ouvrira les années de "plomb" en Italie. Le fascisme
secret et institutionnalisé évolue sur les bases de l'extrême-droite
populiste et cléricale régénérées et
sanctifiées par la démocratie chrétienne.
7 – Le "Saint-Siège"
observateur de l'OMC
Dans cette nuit de l'homme pauvre et des libertés - qui dure -,
nuit d'Europe et des pays décolonisés, nuit des assassins,
seront évoquées la "démocratisation de l'église"
et sa "déhiérachisation" absorbées par
le trou noir du capitalisme éthique et de la théologie du
marché ouvert sur le soit-disant espace de partage de l'Eglise,
de la dignité et de l'égalité "si cher"
à Jean Paul II. Je dis : "soit-disant", "si cher",
car "Jean Paul II, écrira justement Tamayo Acosta, s'empressera
de briser les théologiens réformateurs de Jean XXIII concepteurs
de Vatican II"; des théologiens défenseurs de la réforme,
de la démocratisation et protecteurs des pauvres, très probablement
intègres et sincères : Rahner, Haring, Ruiz, Gomalez, Chene,
Congar.
L'église autoritaire hiérarchique conduit bien à
la réaffirmation du "magister ecclésiastique immaculé"
et à l'opportunisme théologique liant le dogme au temps
et aux signatures des accords de libre-échange américain;
"Saint Siège" observateur de l'OMC. Ces nouveaux traumatismes
intentionnels du XXIème siècle, écrits ou non, sont
bien infligés aux Etats émergeants et aux pauvres baptisés
d'office "civil partners" puis "business partners"
en Asie-Pacifique, en Europe, au Proche et Moyen-Orient, en Russie, en
Afrique, en Amérique Latine...
"VATICAN CITY, JAN 22, 2007 - The Holy Father appointed Msgr. Michael
W. Banach, nunciature counsellor at the Secretariat of State, as Holy
See permanent representative to the International Atomic Energy Agency
(AIEA), to the Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE),
and to the Preparatory Commission for the Comprehensive Nuclear-Test-Ban
Treaty Organization (CTBTO), and as Holy See permanent observer to the
United Nations Organization for Industrial Development (ONUDI), and to
the Office of the United Nations in Vienna, Austria....
"VATICAN CITY, JAN 8, 2007 - The Holy See currently maintains diplomatic
relations with 175 States, to which must be added the European Union and
the Sovereign Military Order of Malta. It also has relations of a special
nature with the Russian Federation and the Palestine Liberation Organization"
(Vatican Information Service)
Leonardo Boff, théologien de la
libération et réformateur social
8 – "Quel sera le modèle catholique de Benoît
XVI ?"
En 1984/1985 et 1992, Leonardo Boff, ex-fransiscain (fin de sa prêtrise
en 1992 et début de sa laïcité), sera jugé puis
condamné au silence et à la cessation de ses activités
sous le pontificat de Jean Paul II par le cardinal Ratzinger et la Congrégation
pour la Doctrine de la Foi qu'il préside pour son livre "Church:
Charism and Power, Liberation, Theology, and the Institutional Church
".
Seront jugés et condamnés pour des raisons politico-théologiques
aussi futiles qu'injustifiées et selon une même procédure
expéditive le théologien Hanz Küng en 1979 (Vatican
II), l'ex-dominicain et théologien Jacques Pohier en 1979, le théologien
Edward Schillebeeckx en 1979/1980, 1984 et 1985 (Vatican II), le théologien
Charles Curran en 1986, le père Tissa Balasuriya excommunié
en 1997, le jésuite Anthony de Mello en 1998, le théologien
Reinhard Messner en 2000, le jésuite Jacques Dupuis en 1998, le
révérend Marciano Vidal et le jésuite Jon Sobrino
en 2001, le théologien Juan José Tamayo Acosta en 2003,
le jésuite Roger Haight en 2004...
En mai 2007 Leonardo Boff rappellera lors de la réaffirmation du
rôle politique central et dirigiste de l'église romaine au
Brésil et en Amérique Latine de Benoît XVI que : "le
catholicisme dévotionnel brésilen procèdait (avant
tout) du colonialisme centré sur l'adoration des saints, la prière
et les pélerinages (le catholicisme dévotionnel, ndlr),
(qu'il) trouvait aujourd'hui sa forme dans la dramatisation hypermédiatisée
des émotions collectives, tandis que l'engagement catholique éthique
reposait sur l'action catholique, la doctrine sociale, les pastorales
dont le point culminant consistait en la théologie de la lbération".
"Un modèle qui fait appel à l'intelligence, écrit
Boff, à l'analyse sociale, liant la foi à la transformation
sociale" - le catholicisme dévotionnel conduisant au renfermement
sur soi et non à la transformation sociale ou à sa dynamique.
Leonardo Boff pronera au Brésil un catholicisme des premiers chrétiens,
forcément multi-ethnique, indoafrolatino américain ce qui,
dans le contexte pastoral social, politique et critique brésilien
ne s'oppose pas, selon lui, à la forme du catholicisme romain mais
l'accompagne par la communion (16 mai 2007) ...
Boff posera la question - ce n'est pas, bien entendu, sans lien avec notre
propos sur le crime de collaboration économique avec le régime
nazi et l'oppression : "quel sera le modèle catholique de
ce Pape ?"
Le Pape évoquera contre toute attente les "relations historiques"
liant l'église aux populations autochtones qu'il assimilera à
"une rencontre des ou entre cultures" effaçant arbitrairement
le passé colonial des odieuses missions évangéliques
en Amérique Latine. Boff insistera, il s'agit plutôt d'imposition
et d'aliénation, et non de "rencontres entre cultures";
"l'ouverture brésilienne" de Benoît XVI offre la
part belle, une fois de plus, à la soldatesque du révisionnisme
liée au temps des affaires politico-commerciales internationales
et de la représentation traditionnelle anti-démocratique.
La colonisation et l'évangélisation relèveront bien,
écrira Boff, d'un même projet, d'un même élan,
déclanchant le plus important génocide de l'histoire.
"Sadness came amongst us, Christianity was introduced, it was the
beginning of our misery and of our slavery ... They came to kill our flower,
they came to castrate the Sun. » (Mayan Chilam Balam).
Boff notera, enfin, que la position centrale du Christ dans le discours
de Benoît XVI sur la culture et la vie sociale relève avant
tout d'un fondamentalisme réducteur, d'une théologie sans
Esprit car tout, dans ce discours, se réduit au Christ : "the
« dictatorship » of Christ in the Church" réduisant
le propos sur la charité et l'aide aux pauvres à celui des
années 1950 - dont nous avons vu qu'il était tout sauf charitable...
9 – Benoît XVI : broker de
Mammon
Peter D. Sutherland (2007), président
de Goldman Sachs International, de British Petroleum Amoco, du groupe
des conseillers du D.G. de l'OMC, co-administrateur de l'IESE Business
School (Opus Dei).
Benoît XVI trahira définitivement son modèle en confiant
en décembre 2006 la gestion du patrimoine de Vatican à "l'ange
blond" du business Peter D. Sutherland responsable en tant que directeur
de l'OMC en 1994 de bien des pressions sur les Etats endettés non
libéralisés et en particulier sur le gouvernement argentin
de Carlos Menem pour l'affirmation du régime des privatisations
néolibérales (sécurité sociale, pensions,
retraites, assurances). P.D. Sutherland et ses amis du FMI, de la Réserve
Fédérale américaine, du Congrès et de la Banque
Mondiale armeront un irrépressible processus informatif bancaire
qui permettra de lier sans dommage le temps politique de l'amnystie des
bourreaux de la dictature (1990), qui sont toujours considérés
par les élites comme de bons cadres du système, à
celui du Mercosur "Mercado
Común del Sur" (1991/1994); un tsunami qui secouera l'Argentine
et l'Amérique Latine et qui placera au premier plan des économies
latinoaméricaines : Citigroup-Citibank, HSBC, BBVA, SANTANDER,
le libre-échange, l'OMC et... des différences de niveau
de vie entre les riches et les pauvres plus importantes que jamais.
P.D. Sutherland est le parfait représentant de la globalisation
des services, des industries délocalisées, de l'expansion
planétaire civile et militaire de l'Otan, et le métronome
idéal des gouvernements et des banques d'investissement, celles
qui feront du riche, l'homme d'une race dominatrice discriminante et du
pauvre le représentant d'une race inférieure soumise à
la naissance par le mode de production capitaliste et le néolibéralisme;
une domination raciale propre à une ère aryenne nouvelle
déjà évoquée dans "Economies de guerre
à crédit, sang des martyrs..." et dont l'expansion
planétaire se mesure en "points bancaires par habitant".
Cette Ere de la domination blanche bancaire-entrepreneuriale euro-atlantiste
se traduira malgré tout par un assujettissement des populations
riches et bien entendu par son corollaire la ghettoïsation des pauvres,
un regain de travail forcé sous payé ou quasiment impayé
pour les sans droits (dans la plupart des pays endettés y compris
au Japon où les heures de travail supplémentaires, forcées
et impayées, sont recensées).
P.D. Sutherland est également président du mangeur d'hommes
Goldman Sachs International - champion des politiques supra-étatiques
anti-intergouvernementales (moins de relations entre les gouvernements,
plus d'institutions "gestionnaires" et "administratives"
indépendantes des Etats, plus d'Etats intégrés au
modèle global soulagé du fardeau politique au nom du libre-échange).
Entre 1997 et 2004 la maison mère Goldman
Sachs Group affectera pas moins de 6 millions de dollars au lobbying
parlementaire, bancaire et commercial pour les seuls Etats-Unis. Nous
verrons plus loin que l'infiltration du gouvernement républicain
de G.W. Bush et du système boursier euro-américain par Goldman
Sachs (avec la collaboration de G.W.Bush) relève bien d'une entreprise
de sape anti-démocratique. P.D. Sutherland est également
président du destructeur de vie et d'environnement British Petroleum
Amoco (hydrocarbures, gaz, chimie industrielle, stratrégies actionnariales
minières, stratégies financières; classé en
1991 dans le groupe des 10 plus gros pollueurs des Etats-Unis par Citizen
Action/Washington-CAN). Entre 1997 et 2004 BP Amoco consacrera pas
moins de 27 millions de dollars au lobbying (pbc) pour un scandaleux volume
d'investissements dans les politiques développementistes d'Etats
pro-apartheid soutenus par des groupes mafieux, para-militaires et contre-insurrectionnels
: Amérique Latine (Colombie, Bolivie), Azerbaïdjan, Tchétchénie,
Proche et Moyen Orient (Iran), Asie, Afrique. "More
investment means more employment" ou ""more income and
more housing and more education" seront les slogans de BP justifiant
la collaboration avec l'économie d'apartheid en Afrique du Sud
(TransAfrica Forum, Randall
Robinson et Democracy
Now). Sutherland est membre régulier des groupes Bilderberg
et Trilateral Commission.
Benoit XVI confiera également la gestion du patrimoine de Vatican
à Robert J. Mac Cann, président de la banque d'investissement
écofasciste Merrill
Lynch - 24 millions de dollars en lobbying (pbc) entre 1997 et 2004
- lire également l'invraisemblable "option pour la terre"
de l'European Investment Bank, Merrill Lynch, Dresdner Klenworth, Unicredit
: "EPOS II – The “Climate
Awareness Bond” et pour la confirmation Amministrazione
del patrimonio della sede apostolica...
Goldman Sachs (1869, 22 425 employés) et Merrill Lynch (1914, 60
300 employés dans 37 pays) sont deux symboles de la seconde (1860,1950)
et troisième révolution bancaire (1960,...); des banques
parfaitement couplées-intégrées aux activités
transnationales des nouvelles "banques de masse", "banques
universelles" du Wolfsberg Group (lutte globale contre le trerrorisme,
le blanchiment, le crime et le cybercrime bancaires) et à l'économie
de guerre à crédit; des banques également poursuivies
pour fraudes par la justice américaine.
En avril 2000 Goldman Sachs & co., Merrill Lynch Pierce Fenner &
Smith Inc. seront contraints à $
5,1 millons et $ 4,6 millions d'amendes.
En avril 2003, prolongement des mêmes affaires, Goldman
Sachs et
Merrill Lynch seront respectivement condamnés par la Commission
des opérations boursières (SEC) et la Cours de district
de New-York à $ 110 millions et $ 200 millions d'amendes pour violation
des lois boursières fédérales, des règles
de la corporation des brokers (National Association of Securities Dealers,
New-York Stock Exchange) et diffusions d'analyses erronées et mensongères
dans le but de tromper les investisseurs ou les spéculateurs.
Ces deux banques couvertes de scandales sont bien évidemment deux
spécialistes du pillage des ressources financières et industrielles
des nations pauvres aux systèmes de production et de distribution
fragilisés, aux structures sociales fracturées, aux règles
ou lois inappliquées ou inapplicables; des nations épuisées
par les "coups bas" des élites économico-financières,
juridiques, intellectuelles, militaires et religieuses (catholiques romaines
et opusiennes
(2,3)
notamment) profitant du système capitaliste international et des
appareils répressifs.
Depuis le coup d'envoi de la globalisation, Merrill Lynch, bailleur de
fond de la guerre contre l'exo-islamoterrorisme et des campagnes de G.W.
Bush, près de 500 000 dollars en 2004, affirmera réaliser
l'essentiel de ses bénéfices à l'extérieur
des Etats-Unis, +48% vs. 37%. Notons que Goldman Sachs Group misera la
même année près de 300 000 dollars sur Bush et près
de 130 000 dollars sur Kerry - sans compter, bien sur, les contributions
au lobbying présidentiel des salariés-employés et
des partenaires de M.L. et de G.S. gr. (Wall
Street mise sur la réelection de "W").
En bon broker de Mammon Benoît XVI sait être opportuniste
puisque que John A.Thain, ex-président de Goldman Sachs et soutien
de G.W.Bush, sera nommé en avril 2007 directeur exécutif
(CEO) de NYSE Euronext premier marché boursier mondial non sans
un coup de pouce républicain - New York Stock Exchange Group Inc
(premier marché mondial d'actions en capitalisation et en volume
de transactions) fusionnera en avril 2007 à Euronext (première
bourse paneuropéenne) sous le nom NYSE
Euronext; John
A. Thain est également membre de la French-American Foundation
- lobby sarkozien, négropontien, sellièrien - et gouverneur
de la New York-Presbyterian Foundation, Inc.. Henry
M. Paulson, ex-PDG de Goldman Sachs, sera nommé en mai 2006
par G.W.Bush au poste de Secrétaire au Trésor tandis que
Joshua
B.Bolten, ex-manager de Goldman Sachs, deviendra en avril 2006 le
chef de cabinet de la Maison-Blanche avec pour mission de la remanier
de fond en comble, etc... (Goldman
Sachs à la tête du pouvoir).
En décembre 2006 Carlo Gilardi, expert auprès de la Banque
de Rome, de la Banque d'Italie, de la Banque de Trévise, conseiller
de l'Université St Jean de Rome, tour à tour manager et
conseiller des transnationales Benetton, Cofiri et Safilo, rejoindra également
l'équipe angélique des conseillers en gestion du patrimoine
du siège apostolique.
10 – Le "syndrome Sutherland",
OPA sur la chrétienté et l'"homme nouveau"
Peter D. Sutherland, Trilateral Commission
en 1999 et direction de l'OMC (1993-1995)
Observons les stratégies de Benoît XVI et du capitalisme
euro-atlantiste sous un autre angle. Les ministres des États membres
de l'Union Européenne responsables du marché unique, le
vice-président de la Commission européenne, Günter
Verheugen, et la commissaire européenne, Neelie Kroes, se réuniront
les 27 et 28 avril 2007 sous la présidence du ministre fédéral
de l'Économie et de la Technologie, Michael Glos. Cette réunion
historique sera placée sous le thème général
"Le marché intérieur européen face à
la concurrence mondiale".
Les participants évoqueront la réorientation stratégique
et politique du marché intérieur "afin de relever de
façon efficace les défis de la mondialisation". MM.
Katsuhiro Nakagawa,
vice-président du conseil d'administration de Toyota Motor Corporation
, Thomas
M. McCoy, vice-président d'AMD, et Peter D. Sutherland s'attacheront
à mettre en valeur les points de jonctions entre les intérêts
de l'industrie, les objectifs de l'OMC et les accords de libre-échange...
Le décloisonnement psychologique qui opère là où
sont signés les accords de libre-échange : Europe, Asie,
Amérique Latine, Amerique du Nord, Proche et Moyen-Orient et dont
sont friandes les universités et les business-schools de l'Opus
Dei co-administrées par des (ou d'ex) présidents néolibéraux
de multinationales ou de banques centrales : Université Pontificale
de la Sainte Croix de Rome, Université Australe & IAE Business
School de Buenos Aires, Centre universitaire de développement et
ISE de Sao Paulo, Université des Andes de Santiago, Université
de La Sabana de Chía, Colombie, Universités panaméricaine
et Bonaterra du Mexique, Université du Piura du Pérou, Lexington
College de Chicago, Université de Navarre de Pampelune et IESE
Business School (dont les partenaires ne sont pas moins que IBM, Goldman
Sachs International, Siemens, Deutsche Bank, Banque de France, Daimler
Chrysler, Bayer AG, HSBC...) est également le domaine de prédilection
de Peter D. Sutherland co-administrateur de l'IESE
Business School.
Pour Peter D. Sutherland ce décloisonnement psychologique implique
une cessation graduelle de toute opposition politique ou citoyenne au
libre-échange. Cette option mondialiste et européanniste
accompagne la crise théologique du "sens révélé
de l'homme" qui affecte profondément l'Eglise; une église
qui consacre l'essentiel de son temps à soulager le "sujet"
(religieux de droit) de sa créativité politique quand elle
incline au socialisme et l'Etat de sa suprématie quand il se souhaite
trop national et trop social. Ce point de théologie est, du reste,
très copieusement commenté dans la Doctrine sociale catholique.
Mais la fracture sociale de l'Eglise est désormais réelle
au point que son sens inspiré de l'homme, altéré,
est quasiment intégré à la conception matérialiste
et rationaliste du "sujet économique européen"
de P.D. Sutherland et à celle non moins théorique, scientifique
et expérimentale, des laboratoires libéraux-libertariens
américains. Leur objectif : "révéler à
nouveau le sens de l'homme" (quoique présenté comme
inaltéré, immaculé par la dogmatique) au nom de la
théologie du marché. Les libertariens, pieux dictateurs
capitalistes et fondateurs de la fédération américaine,
établissent ainsi de façon lisibles les fondements populistes
d'une Eglise historique "agréablement désemparée"
par les assauts des nouvelles richesses - le/les marchés -, si
difficiles à obtenir mais si aisément convoitées
par les diocèses, promesses interdites du libre-échange,
du crédit et de l'endettement, de la croissance sans fin, de la
domination civilo-militaire; que d'espérances liées à
la création de "l'homme nouveau", "bien né",
riche, beau, intelligent, supérieur, en bonne santé, économiquement
décomplexé, religieusement inspiré, politiquement
soumis et obéissant, dépendant... Que de nouveaux commandements
pour la "réaffirmation du rôle et du droit de l'individu
conservateur, de la stricte séparation de l'Eglise et de l'Etat,
des gouvernements de moins en moins interventionnistes."
Une tendance qui révèlera une nuée d'"OPA"
lancées sur la chrétienté résolument infidèle
aux Evangiles comme à l'idéal de pauvreté sur la
base prometteuse néoconservatrice, néolibérale ou
libertarienne de la personne; une tendance consubstantielle au développement
de la théologie du marché à laquelle souscrit bien
évidemment Peter D. Sutherland et à laquelle répondent,
très adroitement, les encycliques papales...
En fait, l'organisation sociale, politique et économique ecclésiale
planétaire se languissait d'une telle dérive depuis le pape
Léon XIII; c'est aujourd'hui chose faite. "Tous (et toutes)
peuvent trouver la sainteté en accomplissant leur travail et leurs
tâches quotidiennes" consignera dans ses pages l'Opus
Dei au faîte de son ascension
populiste autoritaire, politique et économique; y compris,
l'Eglise néolibéralisée, "ses saints" et
ses sicaires.
L'option pour le décloisonnement psychologique dispose de puissants
lobbys laïcs et catholiques. Elle est, par exemple, défendue
par le groupe italien de la Commission Trilatérale dont Peter
D. Sutherland préside la section Europe. Sutherland qui sera
le maître d'oeuvre en interne d'un ouvrage très significatif
co-rédigé en 1999 par Robert
Zoellick, ancien sous-sécrétaire d'Etat de G.W.Bush,
conseiller de Goldman Sachs en 2006 et actuel président de la Banque
Mondiale, et par Hisashi
Owada - juge, ex-représentant du Japon à l'OCDE, ex-premier
conseiller du président de la banque Mondiale James Wolfensohn
entre 1999 et 2003, sous le titre évocateur : "21
st Century Strategies of the Trilateral Countries : in concert or conflict
?".
"In concert or conflict" signifie sans ambiguité "avec
ou sans le consentement des pauvres", une dialectique purement CFR.
Ce document en trois parties, très important, indique que l'Europe,
les Etats-Unis et le Japon mènent et mèneront la danse du
développement néolibéral "Pax
Consortis" (théorie Owada de l'ébranlement révolutionnaire),
sur une structure "libérée du fardeau de l'organisation
des cinquante dernières années" et imposeront finalement,
sans concession, une nouvelle rationalisation de l'intérêt
privé et des profits au service de la compétitivité,
du travail, de la sécurité, des institutions. La dogmatique
du changement d'Owada implique une interdépendance entre les élites
et des charges partagées "entre ces élites seulement";
ceci est parfaitement établi dans le titre et dans le texte. Owada
parle en terme de révolution attendue (la troisième pour
le Japon), révolution capitaliste trilatérale dirigée
par quelques hommes fortunés d'exception. Hisashi Owada est visiblement
sensible à la révolution bourgeoise qu'il attise, au népotisme
et au giga-capitalisme financier et inustriel, comme R. Zoellick et P.D.
Sutherland; sensible à l'homme "bien né" propre
au "néo-eugénisme positif" et à la société
de classe qui ne peut, selon ses moyens, que se régénérer.
Notons que le groupe italien de la Trilatérale compte également
parmi ses membres le philosophe politique opusien Rocco Buttiglione, ex-ministre
des affaires européennes de Silvio Berlusconi, conseiller de Jean
Paul II, théoricien des "fondements bibliques et divins du
libre-échange et de la globalisation", chercheur associé
à l'Acton
Institute du rév. Sirico (Michigan) et, par le fait, courroie
de transmission des thèses libertariennes entre les Etats-Unis,
l'Europe et Vatican.
Pour les catholiques néocons, les opusiens, les trilatéralistes
Sutherland, Zoellick, Owada - dont la fille, Masako, est mariée
au prince Naruhito héritier de la couronne impériale du
Japon - le "sujet politique" et le "sens de l'homme divinement
révélé" sont consubstantiels à l'intérêt
privé mais aussi à de très habiles principes éthiques
: "ethique civilo-militaire des marchés décloisonnés
de l'Otan" (Riga),
"éthique de l'individualisme méthodologique libertarien
américain" et "éthique du personnalisme pragmatique"
de Jean Paul II. Pour les éthiciens et les théologiens du
marché comme pour les spéculateurs-entrepreneurs de Dieu,
de Goldman Sachs, de Merrill Lynch, de Benetton, l'homme nouveau est donc,
avant tout, antisocialiste.
"Le socialisme, enseignera le révérend Sirico (adepte
des thèses de Buttiglione), est la plus grave erreur de l'humanité".
En tant que défenseur du business transnational dont il associe
la victoire au rayonnement de Benoît XVI "gardien de la foi
véritable", le rév. Sirico défend un fanatisme
de la "foi" associé au "sens de l'homme divinement
révélé à l'Eglise" et à un "pape
réformateur" présenté en mai 2007 dans le Washington
Post Europe comme un "persécuté tant par les dictateurs
catholiques qui rêvent de restaurations monarchistes... que par
les socialistes de Dieu."
Les théologiens activistes de la libération latino-américains,
les prophètes hors églises et les théologiens libres
sont en effet présentés dans les shows planétaires
du rév. Sirico à l'égal de l'antéchrist et
ne peuvent conduire, dixit, ni au salut ni à la liberté
religieuse.
Observons un instant la sainte nébuleuse du rév. Sirico,
qui, à n'en pas douter, conduira son église à Las
Végas, paradis des enfants malades. Fondateur d'Acton Institute
(Grand Rapids, Michigan) le rév. Sirico est un chaud partisan du
Cardinal Dulles, de G.W. Bush, de Lord Brian Griffith et de Rocco Buttiglione.
Il se distinguera dès 1995 en animant des messes multimédia
et des séminaires pour la défense des sociétés
transnationales, ses "enfants malades" : BP Amoco, Ford Motor
Cie, Exxon-Mobil, Wal-Mart, Koch Industries, etc... -, au nom de "l'éthique
et de la morale base du capitalisme et du libre-échange" tout
en condamnant les oppositions civiles, politiques ou religieuses anti-capitalistes,
les associations de défense de la nature et des droits de l'homme.
Sirico accusera ces dernières d'acculer les multinationales créatrices
de richesses et d'emplois au "corporate suicide". Difficile
puisque 70% des emplois créés aux Etats-Unis sont dûs
aux PME-PMI. Quant à la création de richesses parlons plutôt
du pillage des richesses... "Suicide des enfants malades ?"
Ils ne relèvent que des divagations du révérend.
Les associations écolos, les décroissants, les altermondialistes
ou les églises anti-capitalistes ont bien freiné, parasité,
épuisé, transformé certains élans capitalistes
mais n'ont jamais "suicidé une transnationale", ni devant
les tribunaux ni devant Dieu. Il y aura bien, cependant, des activistes
actionnariaux religieux comme ceux de l'Interfaith Center for Corporate
Responsibility dont les oppositions éthiques au sein des assemblées
actionnariales humaniseront une fraction infime du marché actionnarial
américain; il ne s'agit pas de "corporate suicideurs"
mais bien d'acteurs légaux contrôlés qui plus est
au service de la charité, du désarmement, de la paix ou
de l'écologie. (Lire à ce sujet le très interessant
$900
Billion of Institutional Investors Pressue Exxon Mobilon Global Warming,
opération actionnariale historique menée conjointement par
California State Teachers Retirement System (CalSTRS), F&C Management
Ltd., Illinois State Board of Investment, New York City Employees Retirement
System, New York State Common Retirement Fund, the California, Connecticut,
Maine, Maryland, North Carolina and Vermont State Treasurers, labor funds:
SEIU, AFSCME, Sisters of St. Dominic of Caldwell du New-Jersey, membres
de l'ICCR qui semble éviter la sédimentation bureaucratique
qui menace les réseaux caritatifs laïcs et religieux, Dallas,
23/05/2007 & To
oppose SEC attack on shareholder rights, 29/08/07).
On ne peut pas, ici, même si je le déplore, parler de "corporate
suicide" mais plutôt d'investissements socialement responsables
menés par des groupes civils, socio-professionnels structurés,
indépendants et solidaires, opposés à l'anarchie
spéculative et au terrorisme financier et industriel.
Cela dit, de nombreuses transnationales délinquantes ou criminelles
du pétrole, du gaz, de la chime telles que Shell, Chevron, Texaco,
Unocal, BP Amoco, qui paiera une amende de $ 32,000,000 pour fraude en
avril 2000, de la pharmacie industrielle comme GlaxoSmithKline, Bayer,
Blue Cross, Pfizer ou de la banque d'investissement comme Goldman Sachs
ou Merrill Lynch ruineront seules leur réputation en trichant et
en mettant délibérément en jeu les intérêts
de leurs clients, ou en ruinant la vie et la santé des populations.
Les rapports de la Commision américaine des opérations en
bourse (SEC) et les condamnations impartiales des tribunaux parlent...
Beaucoup d'hommes ou de femmes, de familles, par contre, se suicident
et se suicideront suite aux harcèlements, aux pressions exercées
par les multinationales sur la vie et l'environnement ou ont
été tués et seront tués par des nervis au
service des multinationales. Les oppositions et les amendes pleuvent
? Qui s'en plaindrait? L'ICCR
? Les Soeurs de Saint Dominique du New Jersey ? J'en doute. Que cherche
au fond le rév. Sirico ?
Selon Jeff Smith de Media
Mouse, Grand Rapids (Mi.), Acton Institute mène grand train
et dispose d'un budget annuel moyen de 500 000 dollars en 1994. Acton
Institute reçevra également, selon MediaTransparency, Minneapolis,
$ 265 000 d'Exxon Mobil entre 1998 et 2006, et pas moins de $ 2,5 millions
entre 1991 et 2001 de Lynde and Harry Foundation, Earhart Foundation,
Scaife Family Foundation, John M. Olin Foundation, noyau dur de l'autoritarisme
et des affaires aux Etats-Unis; des familles multimilliardaires dotées
d'un immense prestige tant auprès des contribuables, des partis
politiques qu'elles financent, des
think tanks libertariens et néocons, des médias
que des
universités désormais supporters de l'éco-management,
du néo-moralisme social, du business éthique. Selon Kris
Alan Mauren (Dir. ex.) le budget annuel 2007 d'Acton Institute atteint
$ 5,000,000.
Les campagnes du rév. Sirico permettent, en fait, non seulement
d'accroître le crédit de ses amis catholiques introduits
depuis des décennies au Vatican, à la Maison Blanche, au
Congrès, au parti Républicain ou au Pentagone, mais également
celui de tous les opposants à la théologie de la libération,
autre cible du lobbying européanniste anti-gauche et supra-étatique
de l'Opus Dei - dont le rev. Sirico est le proche sinon l'intime -, en
Amérique Latine, aux Etats-Unis (60 centres dans 19 grandes villes),
en Europe, en Asie.
Parmi les amis les plus connus du rév. Sirico je retiendrai : Michael
Novak, Eliot Abrams, Dick Cheney mais aussi le
rév. James Tonkowich de l'Institute on Religion and Democracy (IRD),
méthodiste
écofasciste wesleyien affiché au PNAC et défenseur
de l'interventionnisme militaire américain. Les campagnes politiques
et religieuses de l'IRD ont été et sont toujours violentes
envers les gauches traditionnelles ou alternatives, croyantes ou non,
et les autonomistes. L'IRD,
fondé par Michael Novak en 1981, n'est pas moins qu'une centrale
d'agents catholiques républicains et néocons opposés
aux églises sociales ou populaires américaines dévouées
aux homeless, aux chômeurs ou aux malades mentaux. Le récent
rapport du vice-president de l'IRD Alan Wisdom et de John Lomperis, chercheur
associé, sur le "projet de gauche religieuse" de son
ennemi NCC (National Council of Churches)
met bien en valeur les "options anti-sociales" que nourrit la
politique-business de Bush-Cheney (Lomperis a été un militant
de la campagne présidentielle Bush-Cheney) et la pénalisation-marginalisation
des oeuvres éthiques ou de charité aux Etats-Unis; ceci
n'empêche pas que le NCC comme la plus part des lobbys religieux
américains n'échappe pas aux tentations du leadership national,
à la sédimentation hiérarchique, à une certaine
forme de conservation ou aux dérives, jusqu'à ces dernières
années, financières (le NCC fédère 36 églises
protestantes et orthodoxes). Le
rév. Currie de Portland qui soutient les exclus dans l'Etat
de l'Orégon tout en s'opposant à la politique militaire
de G.W.Bush et au Homeland Security Act - sources d'innacceptables discriminations
et disfonctionnements sociaux et budgétaires aux Etats-Unis -,
condamnera également l'activisme d'extrême-droite de l'IRD
et ses opérations de sape menées médiatiquement contre
les activistes sociaux religieux, "les rouges". Des propos confirmés
par Bill Berkowitz sur MediaTransparency
en janvier 2007. RightWeb, de son côté, accusera l'IRD de
soulever les chrétiens américains dès les années
1980 afin de booster les votes du Congrès et les budgets militaires
en faveur des opérations anti-communistes et anti-théologie
de la libération en Amérique centrale, au Nicaragua, en
Union Sovietique, en Angola, à Cuba.
L'IRD recevra plus de $ 7,5 millions entre 1985 et 2005 des fondations
caritatives qui subventionnent Acton Institute. Autres amis exorcistes
du rév. Sirico : Samuel Gregg du Center
for Economic Personalism, Kris Alan Lauren co-fondateur d'Acton, co-directeur
de Donors Capital Funds
et de Foundation for Economic Education
et à un autre plan hypermédia des "associations caritatives
fondées sur la foi" pour la lutte contre la pauvreté,
"la taupe du révérend Sirico à la Maison Blanche",
Marvin Olasky ou encore le "putschiste Gingrich" pressenti par
les néoconservateurs alternatifs comme candidat potentiel aux élections
de 2008. Je retiendrai parmi les relais amplificateurs les plus représentatifs
de "l'oeuvre
de sape pieuse" du rév. Sirico : l'Ecole de Chicago, l'American
Enterprise Institute, le Manhattan Institute, l'Ethics and Public Policy
Center, la Société Mont Pélerin, l'Université
Catholique-Institut Jean Paul II de Lublin/Pologne, l'Académie
Internationale de Philosophie de Schan/Liechtenstein et de Santiago/Chili,
co-financée par l'Opus Dei.
Pour Benoît XVI, Buttiglione, l'Opus Dei, le rév. Tonkowitch,
Gingrich, mais aussi pour Sutherland, le centralisme étatique et
le socialisme s'opposent irrémédiablement à la foi
et à la dogmatique ecclésiale de l'homme (les victoires
néolibérales et nécons catholiques européennes
vont dans ce sens), tout comme, dixit Sirico, la théologie de la
libération s'oppose à la dogmatique catholique du pouvoir,
de la propriété privée, de l'éthique entrepreneuriale.
Le rév. Sirico et ses magnats misent en effet des millions de dollars
sur les messages satellisés des théologiens du marché
qui se résument à l"'inadéquation de la révolution
théologique marxiste d'avec les Evangiles... ". Sirico affirme
cette année encore que la "liberté de l'humanité
issue du martyr est sans commune mesure avec celle des révolutionnaires",
que "l'hérésie est une folie..." et devant des
millions christo-consommateurs que : "le
christianisme commence non avec la révolution mais avec le martyr
!...".
Le 18 mai 2007 Sirico tentera d'exorciser ce qu'il appelle la "contre-conférence
episcopale" des théologiens brésiliens et latino-américains
de la libération opposés au modèle catholique de
Benoît XVI (ouverture brésilienne). Immolation. L'homme nouveau
de l'Eglise évangélique, anti-socialiste, anti-marxiste
et anti-décroissant, doit se réaffirmer dans le sang du
martyr, accepter les contraintes dogmatiques et l'oppression politique,
se soumettre. Une Eglise évangélique qui condamnera l'esclavage
non en tant que fait mais en tant qu'obstacle au dogme, les non chrétiens
n'ayant ni droit ni âme à sauver...
Pour l'envouteur européen Sutherland les "opposants politiques"
sont assimilés à des obstacles à l'expansion du libre-échange
tout comme le sont textuellement les barrières douanières,
les Etats de droit, les gouvernements, les parlements. Sutherland, du
reste, se présentera comme un "citoyen privé"
en ouverture de la 17ème
conférence Jean Monnet donnée à l'IUE-Florence
en juillet 1995. La stratégie de Sutherland, à l'époque
directeur de l'OMC, implique une modélisation économique
libre-échangiste et supra-étatique; une liberté qui
ne peut et ne doit se manifester sans une "discipline capitaliste
de fer" et sans "ordre", deux précisions reccurentes
dans son discours incitatif sur la cohésion européenne et
l'homogénéité des jeunes leaders et businessmen européens;
un discours autoritaire indissociable du suréquipement sécuritaire
endo-européen : police, sécurité du territoire, armée
européenne, armement, communication, renseignement, intégration
de l'Europe de l'est et de la CEI à l'Otan, intégration
des Etats-Unis aux nouveaux concepts sécuritaires européens.
Ce suréquipement, exposera Sutherland, s'accompagnera d'institutions
européennes fortifiées inédites afin de contrer la
violence civile et l'instabilité économique soulevées
par les hyper-mouvements de capitaux déclanchés par le développement
du libre-échange et le décloisement des marchés dans
les pays pauvres. La stratégie psychologique de Sutherland consistera,
tout en réaffirmant que les Etats-Unis et l'Europe sont les plus
gros partenaires commerciaux et les plus gros investisseurs, en la victimisation du libre-échange
"sans défense" dans la guerre globale livrée au
"monde-Etat" par le décloisonnement et les hypermouvements
de capitaux assimilés à des "agresseurs du futur"
(dixit).
"Sceller fermement le rapport commercial bilatéral dans le
cadre du système multilatéral est le moyen de le maintenir
stable et d'empêcher ou de résoudre les querelles, dira Sutherland.
Cette voie (offrira) également la meilleure base à l'Union
européenne et aux Etats-Unis pour développer une approche
constructive et partagée à l'égard des nouvelles
questions à l'ordre du jour du commerce mondial...".
"L'homme nouveau européen", "l'homme nouveau mondial"
et "l'homme nouveau écclésiastique" issus des
zones de libre-échange angéliques seront donc des hommes
dotés de droits politiques formels sans valeur réelle pour
les oppositions et traumatisés intentionnellement par/pour le suréquipement
en forme marchandise; des hommes pour lesquels le principe de l'autonomie
individuelle (si important pourtant en droit civil) sera littéralement
anéanti par le scellement des rapports commerciaux. Reste la part
inconnue, les dommages collatéraux (la misère et l'exclusion
dont on sait bien qu'elles ne disparaîtront pas) tant dans les pays
riches que dans les pays pauvres où seul le "marché
des pauvres" est pris en considération dans une optique de
développement.
Sutherland réaffirmera, pour mieux occulter les dérives
criminogènes et liberticides de sa propre option, que les sanctions
commerciales de représailles (contre les "pays en voie de
développement - zones Afrique, Amérique Latine, Asie - dont
la compétivité est fondée sur le mépris du
droit du travail et de la protection de l'environnement") sont fondamentalement
erronnées et contraires aux lois du commerce.
Un conseil professoral, presque académique, donné aux théoriciens
du PNAC et aux néocons américains qui prônent l'usage
du mensonge, les sanctions diplomatiques, les sanctions commerciales et
l'invasion militaire contre "les fauteurs des pays émergents",
sur la base d'une doctrine globale du "danger permanent", "danger
qui ne porte pas de nom", "danger présent"; une
doctrine, du reste, qui semble rejoindre non seulement celle du "blowback"
du renseignement américain : "effets inattendus et négatifs
au pays résultant d'opérations clandestines à l'étranger"
mais également celle de P.D. Sutherland :
"Aucun changement de régime ne peut être imposé
par une intervention militaire directe, écriront Robert Kagan et
William Kristol. Les tactiques à observer pour un changement stratégique
de régime varieront selon les circonstances. Dans certains cas,
la meilleur politique consistera à soutenir des groupes rebelles,
se sera l'objet de la doctrine Reagan mise en application au Nicaragua
(Salvador Option) et un peu partout dans le monde. Dans d'autres cas,
la meilleure tactique consistera à soutenir des dissidents ouvertement
ou non, avec ou non des sanctions économiques, avec ou non un isolement
diplomatique... Mais rappelons ceci, quand bien même l'Amérique
déciderait de marchander avec les régimes tyranniques qui
causent du tort à notre pays, à nos amis ou à nos
alliés, elle rechercherait la transformation de ces régimes
et non la coexistence... Après avoir assisté au renversement
historique de la dictature aux Philippines, en Indonésie, au Chili,
au Nicaragua, au Paraguay, à Taiwan et en Corée du Sud,
en quoi, serait-il utopique d'imaginer un changement démocratique
en Irak ?... Alors que nous avons assité à l'effondrement
historique de l'oligarchie communiste soviétique, en quoi serait-il
utopique d'oeuvrer à l'effondrement de l'oligarchie du parti communiste
chinois, moins puissante et moins stable?... Le régime chinois
montre beaucoup de signes d'instabilité. Nous descellons, en effet,
de formidables contradictions entre d'une part ses dispositions autoritaires
et dictatoriales et d'autre part son phénoménale désir
de croissance libérale... Cependant, n'oublions pas ceci, même
si demain le gouvernement chinois devait s'effondrer cela ne nous relèverait
pas de nos responsabilités dans le monde. Il existera toujours
un danger inconnu..." (Kagan,
Kristol, 2000).
Au nom de la croissance et des pertes qu'engendrent de telles inadéquations
et querelles à la tête des Etats, suggèrera encore
Sutherland, la coexistence des trois mondes : le politique, la sécurisation,
le libre-échange, doit s'accélérer d'autant que "les
frontières nationales ont de moins en moins d'influence sur les
décisions du secteur privé concernant les investissements,
la production et la consommation." (1995)
Syndrome oblige, les 27 et 28 avril 2007, les
ministres de l'Union Européenne (U.E.) s'accorderont d'une
part sur "la sécurité" que doit garantir avant
tout le marché intérieur à la "citoyenneté
privée sutherlandienne" dans le processus irréversible
de la mondialisation face auquel "aucun État membre ne (peut)
s'imposer seul..." et d'autre part sur le fait que l'Europe ne doit
en aucun cas répondre à un tel défi par un quelconque
cloisonnement des marchés...
l'Union Européenne
Le 15 mai 2007, Manuel Barroso, Président de la Commission européenne,
la Chancelière allemande et Présidente du Conseil européen,
Angela Merkel, ainsi que le Président du Parlement européen,
Hans-Gert Pöttering, dévoileront les grandes orientations
multiconfessionnelles (chrétiennes, juives, musulmanes) supra-étatiques
souhaitées par les institutions
politiques et économiques européennes. Les propos tenus
ne seront guère éloignés des principes fondateurs
de l'Europe catholique ou chrétienne supra-nationale, euro-atlantiste,
anti-Etat et anticommuniste...
Léonoardo Boff posera plus haut la question : "quel sera le
modèle catholique de Benoît XVI ?" Les dignitaires cooptés
européens et les "hauts" représentants des trois
religions monothéistes appréhenderont la question de la
modélisation en prônant une homogénéisation
éthique supra-confessionnelle qui ne remet toujours pas en question
l'élitisme, la hiérarchisation des pouvoirs et des valeurs
favorable aux marchés, aux concentrations de richesses, aux institutions
religieuses autoritaires et dirigistes, à la société
de classe; une homogénéisation éthique défavorable
au pauvre de naissance, à l'exclu adulte ou à l'homme sans
capabilités, sans droits, sans terre, sans toit. Les "hauts"
représentants des trois religions s'accorderont au final sur des
questions qui seront au coeur de la crise sécuritaire européenne,
de l'endettement public et privé, des luttes sociales et de la
répression anti-gauche des années 1950-1960: "Quel
rôle les religions et les communautés religieuses peuvent-elles
jouer dans une Europe fondée sur la dignité humaine? Comment
pouvons-nous promouvoir nos valeurs communes au-delà des frontières
de l'Europe? Est-ce au moyen de valeurs communes que nous pouvons intensifier
le dialogue entre les cultures et les religions? La tolérance est-elle
un concept utile?..."
De la collaboration...à
la collaboration
11 – Le diable boiteux...
Alfred
Pose, Académie des Sciences Morales et Politiques, 1953
Revenons, avant de conclure, aux temps du commerce politique laïc
et catholique peu glorieux de la collaboration, du néolibéralisme
et de la résistance à crédit, du rationalisme, du
pragmatisme, du professionnalisme.
Au pays basque, de Saint-Jean-de-Luz à Làa-Mondrans le "beau
monde" connaît Mr.Alfred (1899-1969) moins en tant que "héros
de la révolution nationale" (amnystie, révisionnisme,
crise historiographique ou amnésie?) qu'en tant que "banquier
conquérant, monarchiste, héros de la résistance et
ami de De Gaulle".
Le "beau monde", la bourgeoisie catholique basque, béarnaise,
bordelaise, haute-garonnaise, ses riches collectionneurs-alpinistes himalayens,
ses moines ou ses prêtres missionnaires orientalistes... Soixante
pères français et suisses se succéderont de 1854
à 1952 pour l'évangélisation
du Tibet par le Yunnan - plus de 4 500 prêtres en 350 ans seront
envoyés en Asie par la Société des Missions Etrangères;
ils y fonderont plus de 120 diocèses -; ceux des années
1900 se plaindront du nombre de missionnaires martyrs "massacrés
par les lamas", conséquences des pressions anglaises sur
Lhassa pour obtenir la liberté de circulation et de commerce. Les
missionnaires de 1933-1945 seront à mots couverts "pétainistes,
giraudistes et gaullistes" tout en demeurant anticommunistes et hostiles
à la décolonisation; temps des missionnaires de Gounod et
des vicaires apostoliques du Tibet, des "amis de Coubertin"
et des Jeux nazis si éloignés des Olympiades
populaires de 1936.
Comme de bien entendu les
évêques maréchalistes : "les évêques
de Pétain" (1940-1944) (Durand) et les amnysties
religieuses soignées ou sur mesure (Cardinal Oddi) ne manqueront
pas, tout comme
l'Ahnenerbe-SS (vidéos de 1 à10) ne manquera pas en
1938/39 de sportifs et d'alpinistes olympiques (Wienert, Schäfer,
Beger, Geer, Krause) pour se rallier les élites
politiques tibétaines nyingmapa, kagyupa ou gélugpa
présentes aujourd'hui en Europe et dans le monde; notons que les
tantras transmis dans les centres bouddhistes aux apprentis lamas transformeront
bien, très académiquement et très politiquement,
des "humains" en "non-humains" après 9 moins
de retraite fermée (tradition laïque nyingmapa de Dordogne);
les textes tantriques expliquent, par ailleurs, que cette tradition est
conçue pour une durée de vie... de cinq mille ans. (A propos
des rapports entre le Vatican et le Reich lire le concordat
de juillet 1933 et l'importante contribution de Lacroix-Riz sur l'orientation
résolument pro-nazie, antibolchévique et antisémite
raciale du "Saint-Siège" au cours des années 1940
"Pacelli-Pie
XII et « la destruction des juifs d'Europe »".)
Le "beau monde" sera également l'expression qui caratérise
le mieux les familles pyrénéennes franco-espagnoles héritières
des oligarques des années 1937-1939 qui cracheront sur le fusillé
Garcia Lorca en 1936, soutiendront la dictature de Franco, cautionneront
les bombardements terroristes de la légion Condor tout en tournant
le dos aux suppliciés et au martyr de Guernica, du temps où
Mr. Alfred rachetait les banques régionales de Bergerac, de Brive,
de Saint-Gaudens - en 1940 les dépôts clientèles de
la BNCI atteindront 10 milliards de francs au lieu de 3 milliards en 1932
.
Aujourd'hui les petits héritiers du "beau monde" s'activent
"inexplicablement" autour de la riche et puissante synarchie
tibétaine anglo-saxonne de Dordogne et du sud-ouest dont les moines-lamas
d'Amdo, du Kham, de Lhassa, des Marches (Batang, Yerkalo, Tsekou, Atense),
s'amusaient, hier, à massacrer les missionnaires ou à brûler
les églises perdues; dont celle de mon "parent" le
père André, "le vieux de Bahang" - baptiseur
de ma mère métisse en Indochine et confesseur et ami de
mon grand-père -, auteur d'un dictionnaire, constructeur de routes,
de ponts et planteur de vignes dans les alpes yunnaises... Il finira ses
jours en Dordogne.
Il y a quelques années, inexplicablement encore, la nouvelle génération
des lamas blancs régionalistes se réunissait en petits comités
de jeunes leaders au pied du drapeau jaune et bleu de leur secte et du
svastika des "grands maîtres". Ils construiront un rempart
- tout en prônant un discours social - autour de ces mêmes
vieux maîtres bellicistes qui refuseront la désinstitutionnalisation,
la désacralisation, la non-violence, la pauvreté, la gratuité,
le don, l'égalité (enseignées pourtant en Chine bouddhiste
populaire depuis le XVIIème siècle; enseignements qui traverseront
la Révolution Culturelle).
Les vieux lamas resteront nostalgiques de l'ordre absolu héréditaire,
de la possession territoriale et des richesses. Ils transmettront aux
jeunes élites européennes leur paradoxale aptitude à
la "révolution nationale synarchique" et à la
"collaboration" avec tous les "empires" (tous les
régimes où "l'or" joue un rôle prépondérant),
à commencer, c'était hier, par l'empire britannique; la
reine d'Angleterre Elisabeth II sera officiellement reconnue "Tara"
déesse protectrice du Tibet pour services rendus à la "nation
tibétaine", Hitler, avatar de Shiva, Mao : "grand lama
égoïste, faché avec les offrandes, les rites, l'ordre
et les dieux" -... Nostalgiques du contrôle des naissances
et des morts aussi, des vies privées; nostalgiques des "coups
portés à l'ennemi", à la Chine populaire (Hu
Jintao serait désormais un Dieu vivant) et surtout aux "tirtikas",
les barbares ou les non-convertis en sanscrit...
Auvergne, Provence Côte-d'Azur, Rhone-Alpes, Bretagne, Aveyron,
Bourgogne, Haute et Basse Normandie, Languedoc Roussillon, Ile de France,
le "beau monde" profitera de la fracture sociale et des largesses
pénales du socialisme néolibéral, du gaullisme et
de la chiraquie. Bien des hôpitaux psychiatriques abriteront leurs
exclus, bien des viols d'adultes et d'enfants, des incitations au suicide
et des suicides, des mensonges et des vols caractérisés
seront couverts.
Les vieux "lamas constructeurs" dotés de tous les pouvoirs
de la représentation, n'en déplaise aux sceptiques et aux
défenseurs du système, confieront pourtant avec une étonnante
énergie et une érudition politique peu commune que le choix
de la « nouvelle Allemagne » de 1933 d'attaquer les mouvements
ouvriers, d'interdir tous les partis politiques et les syndicats, de censurer
la presse et d'instaurer une dictature brutale avait été
un bon choix, qu'Albert
Speer avait été un grand architecte parcequ'il n'avait
reculé devant aucun obstacle, et plus invraissemblablement que
le "Triomphe de la volonté" de 1934 (film de la conférence
du NSDAP de 1933 paru sous le titre "La Victoire de la foi")
de Leni Riefensthal avait été un film grandiose...
"Le film de Riefenstahl débute (pourtant, ndlr), écrira
Stefan Steinberg dans «
La réalité ne m'intéresse pas... », avec
des vues aériennes suggérant l'arrivée héroïque
de Hitler descendant du ciel, pour saluer un peuple qui vient à
sa rencontre des quatre coins du pays. La conférence louange les
accomplissements du président du Reich Hindenburg récemment
décédé et salue les nombreux invités, représentants
de la presse et diplomates étrangers. Les forces de défense,
l'armée, les SS et les SA démontrent leur totale loyauté
au dictateur. Au centre du film se trouve la foi loyale des fidèles
du Führer. « Ils sont l'Allemagne. Lorsqu'ils agissent, la
Nation agit », déclare pathétiquement à la
foule Hess, le représentant de Hitler. Quant à Hitler, il
explique que le « grand commandement » pour l'Allemagne de
jouer un rôle dominant « ne vient pas d'un chef mortel, mais
de Dieu, le créateur de notre peuple »..." (à
lire Nazi
Connection with Tibet, & Russian
and Japanese Involvement with Pre-Communist Tibet, A. Berzin, historien
d'appareil, victimisant et bouddhiste; The
Nazi Expedition, Robin Cross, Zen
At War, Brian Daizen Victoria et la critique de zensite)
...
Au Japon, Pema-Gyalpo célèbre
lama tibétain, professeur de droit à l’Université
Toin de Yokohama et professeur émérite à la Gifu
Women’s University, juriste international des droits des minorités
et membre du Kreddha,
se présentera le 23 juillet 2007 aux élections
sénatoriales du 29 juillet sur la liste du Kokumin
Shinto ou le "Nouveau
Parti du Peuple", parti national populiste d'extrême-droite
aux côtés de l'ex-président péruvien opusien
Alberto
Fujimori. Alberto Fujimori sera reconnu par le Congrès péruvien
le 27 août 2001 responsable de crimes
contre l’humanité. Le 5 septembre 2001, le Procureur
général du Pérou, Nelly Calderón, inculpera
l’ancien président de meurtre, de lésions graves et
de «disparition forcée»....
"La Bnci se retrouve soudain dans le cercle des ’’banquiers
impériaux’’, écrira de façon symptomatique
Hubert Bonin dans "Les réseaux bancaires parisiens et l’empire
: comment mesurer la capacité d’influence des ’’banquiers
impériaux’’ ?" car son directeur général
Alfred Pose a lancé depuis Alger en 1940-1942 une politique de
déploiement en Afrique qui débouche sur la création
de Bnci-Afrique, fruit de la transformation de la petite Banque de l’union
nord-africaine acquise en septembre 1940; elle est appelée dans
les années 1950-1960 à se déployer sur tous les rivages
méditerranéens, atlantique et indien du continent africain,
à Madagascar et aux Antilles."
En 1944 la BNCI ouvrira une filiale à Beyrouth, en 1945 à
Damas, en 1946 à Alep et à Latakia (Syrie). Albin Chalandon,
président d'Elf-Aquitaine (1977-1983), ministre de la Justice (1986-1988)
sera directeur de la BNCI-Afrique entre 1950 et 1951; entre 1946 et 1951,
la BNCI-Afrique en appui sur ses filiales et participations, implantation
continentale, renforce ses positions au Levant et en Egypte...
La BNCI est plus que jamais une cellule souche du capitalisme financier,
bancaire et industriel gaulliste. Guy
Vadepied et Pierre Péan rappelleront que François Chirac,
père de Jacques, dirigera la succursale de la BNCI-Victor Hugo
à Paris et que Marcel Dassault en sera son client assidu, ami et
partenaire : " Après les nationalisations (1945, ndlr), Bloch
[Dassault] et Potez se retrouvent
d’un seul coup à la tête de coquettes sommes. Les placer,
mais où ? Les deux avionneurs ont confiance en François
Chirac, directeur de la succursale de la BNCI de l’avenue Victor
Hugo, leur banquier et presque ami. François Chirac est le fils
d’un instituteur radical-socialiste et franc-maçon de Corrèze.
À force de travail, il est devenu employé de banque, puis
fondé de pouvoir, enfin directeur de succursale d’une importante
agence située dans les beaux quartiers. Il suggère aux deux
avionneurs de fonder leur propre banque. Ainsi naît la Banque commerciale
de Paris. François Chirac est également nommé administrateur
du groupe Bloch & Potez, ainsi que d’une entreprise d’Henri
Potez, qu’il dirigera pendant 32 ans, jusqu’à sa mort
en 1968. Les Potez, Bloch et Chirac sont désormais liés
dans la vie comme dans les affaires. Les trois familles se retrouvent
régulièrement au Rayol, dans le Var, où Potez a fait
l’acquisition d’une belle maison. Proches du front populaire,
elles se rallieront à De Gaulle pendant la guerre...".
En Fait, le peuple ne connaîtra de Mr. Alfred que ce que les guichets,
les affiches publiciatires et les pages du Larousse (autre ami de la synarchie
tibétaine) ou de l'encyclopédie Quillet de l'après-guerre
à la fin des années 1960 en diront. Mais de BNCI "maudite"
(c'était hier), de crimes économiques résultant de
la complicité de Mr.Alfred avec l'économie nazie et Vichy,
point...
Les "encyclopédistes" post 1960 ne seront pas les seuls
à se "professionnaliser" ou à se "neutraliser"
sur la question; le caractère homicide de l'économie capitaliste
nazie ou de l'occupation est aujourd'hui très souvent occulté
par des visions historicistes libéralisées assimilant le
temps de l'économie du Reich et de l'occupation à celui
d'une incertaine transition dans l'histoire du régionalisme européen
des affaires, les "aléas du nazisme et de la seconde guerre".
Bonin lui même n' échappera pas dans "La Sogenal"
à la tendance encyclopédiste; cela dit, dans son hommage
à Lacroix-Riz intitulé : "Peut-on imaginer des banquiers
patriotes et résistants, 1940-1944 ?" il critiquera la tendance
des pouvoirs publics à nier "la parenthèse Pétain",
la continuité entre la IIIème et la IVème République
"comme si, écrira-t-il, ces années sombres ne prenaient
pas place dans l'histoire de France"...
"Mr.Alfred",
banquier monarchiste collabo, théoricien fiscaliste et économiste,
universitaire (Caen), président du Comité d'Expansion économique
des Basses-Pyrénées, accessoirement Chevalier de l'Ordre
du Mérite d'Isabelle la Catholique (Espagne), Officier de l'Ordre
du Cèdre (Liban) et Grand-Croix de la Fondation internationale
Alfaro (Panama) sera élu à l'Académie des Sciences
Morales et Politiques en novembre 1953 tout comme le
boiteux abbé, évêque et duc TALLEYRAND en 1832
"agent général du clergé sous l'Ancien Régime,
député et ambassadeur pendant la Révolution Française,
ministre des Relations extérieures sous le Directoire, ministre
des Affaires étrangères sous le Consulat, ministre des Affaires
étrangères sous le Premier Empire, ambassadeur et Président
du Conseil des ministres sous la Restauration et ambassadeur sous la Monarchie
de Juillet, assistant à quatre couronnements..." (Wikipedia)
12 – Qui n'a pas besoin d'argent
?
Alger le 5 juin 1943, Monnet, Catroux,
De Gaulle, Churchill, Giraud
Telle est la question finalement sous l'occupation et Mr Alfred l'aura
bien compris. D'un côté comme de l'autre l'on court après
sa martingale ou son secret, au nom de la patrie vaincue ou pour le Reich,
au nom de l'honneur, de la résistance ou de Dieu; l'argent n'a
pas d'odeur mais quelle efficacité pour l'organisation et le commerce
de l'influence !! L'Empire ne connaît pas encore ses limites en
terme de marché, Muhammed Yunus (Grameen
Telecom Village), Jacques Attali (PlaNet
Bank) affirmeront très mensongèrement y être parvenus
64 ans plus tard grâce au revenu minimum garanti. L'évangélisation
des "global BOP markets" dispansée par les missionnaires
de la Banque Mondiale et les banques de développement en 2007 prendront
également la vague du mensonge et de la démagogie Yunus-Attali
pour argent comptant, tradition de l'endettement et du crédit oblige...
L'Armée Secrète (AS) et Moulin auront besoin d'argent. Les
budgets sont connus, pour la période qui nous interesse de janvier
à mars 1943, près de 12 millions de francs seront alloués
à Combat, près de 6 millions de francs à Moulin,
4 millions de francs à l'Armée Secrète de février
à avril 1943.
Le catholique européanniste Frenay aura lui-même recours,
en conflit sur la question avec Moulin, aux capitaux américains
: "10 millions de francs par mois et vingt largages". La vie
n'est pas facile. Robert Belot posera le problème du financement
de la résistance en crise, de la résistance à crédit,
qui s'avère, sous cet angle, l'amorce d'un marché irakien,
soudanais ou afghan comme un autre : renseignements militaires contre
dotations financières, en matériel, en moyens de communication
US.
La Résistance et le maquis, toute tendance confondue, percevront
entre mars 1943 et novembre 1944 près de 66 millions de francs
des américains par le canal Suisse et la Délégation
de la Résistance. Pour sauver l'honneur de la résistance
: "pas de dépendance avec un pays étranger !"
- ce sentiment d'humiliation et de honte est donc bien connu au sein de
l'empire en déroute... - l'on ne parlera pas de dons américains,
mais de prêt-bail...
Le "grand héros" des opérations suisses est "le
Dantec" nom de code d'Allen Welsh Dulles (1893-1969) oncle du cardinal
Dulles, "grand ami de la France et de l'Europe anti-nazies"
responsable pour l'Europe à Berne de l'OSS (Office of Strategic
Services) concurrent des services de renseignement anglais qui détiendront
jusqu'à l'entrée en guerre de l'OSS le quasi monopole des
sources d'information et de leurs flux; perte d'un marché, donc.
Les difficultés des résistants et maquisards français
de cette époque devront beaucoup à cette autre guerre pour
le monopole de la victoire que se livreront bailleurs de fonds des résistances
américains et britanniques; affamer les guerriers de l'ombre ne
sera pas un problème, ni pour Washington ni pour Londres. "Trop
armer les maquis et trop renforcer les mouvements de résistance,
écrira Robert Belot, risquait de brouiller la partition militaire
qu'ils (les alliés) entendent jouer le jour J" ("L'affaire
Suisse : Frenay dans le camp américain ?", Henry Frenay, Belot).
Allen Welsh Dulles qui exploitera très habilement l'Ennemy Act
(comme son frère John Foster Dulles et la plupart des collabos
américains) est déjà un professionnel des intrigues
militaires, financières, juridiques - nouveau business -, à
Wall Street avant la guerre, à Philadelphie (Philadelphie sera
le siège de filiales allemandes ou de sociétés mères
américaines parfaitement intégrées au développement
de l'économie nazie; la ville est aujourd'hui un phare emblématique
de la Réserve Féderale comme de l'actuel Irak Stock Exchange),
à Washington, et un expert de l'économie nazie autant que
du "marché des nazis".
'"Anti nazi de la première heure" Dulles se distinguera
toutefois en avril 1944 en ignorant l'"Auschwitz protocols",
le rapport Vrba-Wetzler sur les chambres à gaz d'Auschwitz. Attitude
pour le moins paradoxale. Un rapport pourtant indispensable à tous
ceux qui se déclaraient prêts à porter un coup décisif
au nazisme et à la guerre par les armes. Cette affaire révèlera
que ce n'était pas tant la fin de l'horreur ou de la guerre qui
comptait mais bien l'exploitation monopolistique d'un spectacle de masse,
populiste, inédit, "le vrai visage du nazisme" à
des fins de propagande politique et commerciale pour la reconstruction.
Ce "vrai visage" était cependant bien connu des capitalistes
américains de Wall Street qui collaboraient avec le Reich et l'économie
nazie. Certains co-financeront et même co-exploiteront les camps;
Auschwitz notamment. John Loftus & Mark Aarons dans "The
Secret War Against the Jews", Toby Rogers du Clamor Magazine
et John Buchanan de la New Hampshire Gazette le révèleront
également dans 'Heir
to the Holocaust: The story of Prescott Bush and the Nazis' et, ci
dessous, dans "Bush/Nazi Link Confirmed" :
"While President Bush publicly embraced the community of holocaust
survivors in Washington last spring, he and his family have been keeping
a secret from them for over 50 years about Prescott Bush, the president's
grandfather. According to classified documents from Dutch intelligence
and US government archives, President George W. Bush's grandfather, Prescott
Bush made considerable profits off Auschwitz slave labor. In fact,
President Bush himself is an heir to these profits from the holocaust
which were placed in a blind trust in 1980 by his father, former president
George Herbert Walker Bush.
Throughout the Bush family's decades of public life, the American press
has gone out of its way to overlook one historical fact - that through
Union Banking Corporation
(UBC), Prescott Bush,
and his father-in-law, George Herbert Walker, along with German industrialist
Fritz Thyssen, financed Adolf Hitler before and during World War II. It
was first reported in 1994 by John Loftus and Mark Aarons in The Secret
War Against the Jews: How Western Espionage Betrayed the Jewish People.
The US government had known that many American companies were aiding Hitler,
like Standard Oil, General Motors and Chase Bank, all of which was sanctioned
after Pearl Harbor. But as The New York Times reporter Charles Higham
later discovered, and published in his 1983 groundbreaking book, Trading
With The Enemy; The Nazi American Money Plot 1933-1949, "the government
smothered everything during and even after the war."...(John Buchanan)
Lors de correspondances échangées avec Alen Kubowitzki,
représentant du Congrès Juif Mondial (août et décembre
1944), John Jay MacCloy en charge en juin 1944 de l'OPD, Division Operation
du Departement de la Guerre, branche du département chargé
des projets stratégiques et de la direction des opérations
militaires (Haut Commissaire américain en Allemagne en 1947), refusera
lui aussi d'admettre la véracité du rapport Vrba-Wetzler
pour des raisons stratégiques (moyens limités du fait de
la planification des objectifs) et politiques (pas d'aides aux victimes
de l'oppression ennemie à moins d'une coincidence avec les objectifs
planifiés) et s'opposera à toute action directe contre les
camps nazis; en fait, il s'agira de préserver les intérêts
américains en Europe, des mines aux fabriques, intérêts
commerciaux, industriels et financiers; ne pas détruire les camps.
Les refus seront systématiques, britanniques, américains,
soviétiques, l'historien Rafael Medoff l'expliquera dans The Man
Who Exposed Auschwitz pour le compte du David S. Wyman Institute for Holocaust
Studies :
"Vrba's report convinced the Jewish Agency leadership in Palestine
to change its position on bombing. Agency leaders initially opposed bombing
Auschwitz because they believed it was a labor camp, not a death camp.
But after receiving the Auschwitz Protocols in June, Agency officials
lobbied British, American, and Soviet officials to bomb the camp or the
railways leading to it. Their requests were rebuffed...
"The full version of the report (the Auschwitz Protocols), however,
was held up in Switzerland for three months by U.S. diplomats who regarded
it as low priority. After it finally reached Washington in October, the
Auschwitz Protocols was widely distributed by the War Refugee Board--despite
the objections of the Office of War Information, which claimed publicity
about atrocities against Jews would undermine the Allied war effort..."
(Dr. Rafael Medoff, 2006). ("L'abandon des juifs"... 2000 personnes
en trois minutes, les américains et la solution finale, 1941-1945",
David S. Wyman (1987) et
"The Man Who Exposed Auschwitz", Dr.
Rafael Medoff, avril 2006).
13 – Les porteurs [américains]
d’emprunts allemands
Lacroix-Riz confirmera notre propos sur la collaboration de John Foster
Dulles en soulignant dans "Industriels et banquiers sous l'occupation"
que : "Le sévère Enemy Act prohibant à l’entrée
en guerre tout commerce avec l’ennemi fut... violé dès
l’entrée en guerre des Etats-Unis, et plus encore quand Stalingrad
posa la question de l’après-guerre. [...] Ces intérêts
communs suscitaient des va-et-vient fréquents entre les Vieux et
Nouveaux Continents, ‘voyages d’affaires en Allemagne’
omniprésents dans les correspondances et les passeports de John
Foster Dulles : très actif dans leur réorganisation
à la veille d’un conflit certain, celui qui représentait
dans les années 20 et 30 les ‘porteurs [américains]
d’emprunts allemands’ se rendit chaque année à
Berlin de 1933 à 1939."
Les Etats-Unis seront bien perrméables au nazisme et les élites
intellectuelles universitaires contribueront à ce que le courant
eugéniste et négationniste dissimulant à l'opinion
américaine les orientations pro nazies du commerce américain,
les discriminations anti-juif, les persécutions des minorités,
des opposants politiques et les camps d'internement, passe; le circuit
est parfaitement établi entre d'une part le parti nazi, les universités
et la presse allemandes aryanisées et d'autre part les universités
américaines les plus prestigieuses : MIT, American University,
Yale, Columbia, Princeton.
Stephen H. Norwood notera en 2004 les dérives pro nazies de Harvard
entre 1930 et 1937, ce qu'il en dit est édifiant : "The Harvard
University administration during the 1930s, led by President James Conant,
ignored numerous opportunities to take a principled stand against the
Hitler regime and the antisemitic outrages it perpetrated, and contributed
to Nazi Germany's efforts to improve its image in the West. The administration's
lack of concern about Nazi antisemitism was shared by many influential
Harvard alumni and students. A faculty panel that supervised a mock trial
of Hitler in 1934 ruled that Hitler's anti-Jewish actions were "irrelevant"
to the debate. Nazi leaders were warmly welcomed to the Harvard campus
and invited to prestigious social events, as the Harvard administration
strove to build friendly relations with thoroughly Nazified universities
in Germany. By doing so, Harvard's administration and many of its student
leaders offered important encouragement to the Hitler regime as it intensified
its persecution of the Jews and strengthened its armed forces... (1934)
the Harvard administration welcomed a top Nazi official, Ernst Hanfstangl,
who was Hitler's foreign press chief as well as a virulent antisemite,
to the campus for his 25th class reunion. The student newspaper, the Harvard
Crimson, editorialized that the university should award Hanfstangl an
honorary degree "as a mark of honor appropriate to his high position
in the government of a friendly country." The joyous reception Hanfstangl
received on campus was interrupted when a local rabbi confronted him and
demanded to know what Hanfstangl had meant when he recently remarked that
"everything would soon be settled for the Jews in Germany."
The rabbi cried out, "My people want to know . . . does it mean extermination?"
Hanfstangl replied that he "[could] not discuss that. I am on vacation.
I am with my old friends." The Nazi official proceeded to President
Conant's house for tea..." (Harvard's
Nazi Ties, Norwood, Oklahoma university)
Au final, alors que rien n'est achevé en terme de "victoire"
ou de "justice", Bretton Woods, la BIRD et le FMI verront le
jour en juillet 1944. Dans un tel empressement il n'est pas étonnant
que le rapport Vrba-Wetzler, "rendu public" deux mois plus tôt,
ait été ignoré... Les businessmen américains
collabos seront épargnés - les élites intellectuelles,
les capitalistes donateurs et la presse partisanne y contribueront. "S'ils
sont épinglés par la justice américaine" ils
ne subiront aucun dommage au nom de la reconstruction.
Côté allemand, notera Edwin Black dans IBM
et l'Holocauste, vingt et un grands banquiers seront arrétés
par la division des enquêtes sur les cartels de l'Office of the
Military Governor US, OMGUS (nov.1945). Chacun sera accusé d'avoir
favorisé le réarmement et le pillage des pays occupés.
Parmi les pilliers de l'économie nazie "épinglés"
par la justice retenons : Deutsche Bank, Commerzbank, Dresdner Bank. Dresdner
Bank, banque SS par excellence, allouera près de 48 millions de
reichmarks de crédits à des groupements SS et près
de 18 millions à Himmler. Elle détiendra 26 % de Huta Hoch
und Tiefbau qui construira les cinq crématoires
d'Auschwitz-Birkenau (Waffen
SS and Police, Central Construction Management, Auschwitz, septembre
1942). Dresdner Bank financera également une partie du camp de
concentration de Sachsenhausen.
La Deutsche Bank contribuera pour sa part non seulement au réarmement
de l'Allemagne tout en structurant l'édifice financier et industriel
nazi mais également à l'aryanisation de l'économie
allemande sous le patronnage d'Hitler. Elle financera Auschwitz et la
mise en esclavage de près d'un million de déportés-internés.
Marianne Arens du World Socialist Web Site apporte d'irréfutables
éléments:
"Historians of the establishment's own archives have now presented
documents which prove the Deutsche Bank contributed towards the financing
of Auschwitz with the full knowledge of its executive. The Kattowitz subsidiary
of the Deutsche Bank gave a loan for the building of the Buna plant of
IG Farben and sites of the Waffen-SS in Auschwitz.On February 4, 1999
in Frankfurt the head of the Deutsche Bank's Historical Institute, Manfred
Pohl, explained in detail the lucrative relations which existed at that
time: executive member Hermann J. Abs was also a member of the board of
directors of IG Farben, the parent company of the Buna plant in Auschwitz.
This facility, built in 1941 in Auschwitz-Monowitz, produced synthetic
rubber and exploited forced labourers who worked for virtually nothing.
The plant kept a current account at the local subsidiary of the Deutsche
Bank, and by the spring of 1943 turnover ran up to 5 million marks a month...
The facts were available 50 years ago. In June 1947 a special commission--the
OMGUS (Office of Military Government for Germany, US)--presented the report
of its inquiry into the Deutsche Bank, the contents of which still give
its managers headaches today.The OMGUS inquiry group, the "Deutsche
Bank Team", was attached to the finance ministry headed by Henry
Morgenthau and comprised Jewish German emigrants, American experts in
public finance and historians. A few months after the fascist defeat in
1945 it was possible for this group to conduct research relatively freely
in Germany while the Nuremberg Trials were being prepared. The OMGUS report
then faded into oblivion in 1947 after the Truman administration in the
US had replaced Roosevelt and the rebuilding of Germany became an important
factor in the Cold War.
The report of the Deutsche Bank Team "proved that the leaders of
this bank giant had the closest political connections to the Third Reich's
centre of power" and leading members of the executive of the Deutsche
Bank such as Emil G. von Stauß, Philipp Reemtsma, Carl Friedrich
von Siemens and Albert Pietsch had already been financing Hitler long
before his take-over. The report brings to light the mechanism through
which the bank controlled the financial network in the Reich's territory
and also exercised control over industry. It showed the role played by
the bank in rearmament and war preparations and how it advanced the "arianisation
of the business world" from which it made enormous profits. The report
proved how the bank's import-export business developed and how closely
its world-wide operations were co-ordinated with the annexation programs
of the "Third Reich". ("The
Deutsche Bank, Auschwitz and German business's compensation fund"
by Marianne Arens, 1999, Corporations
and Cooperation with the Nazis by holocaust-history)
Ingo Loose Chercheur à l'Institut d'Histoire de l’Université
Humboldt de Berlin, spécialiste
des restitutions de biens matériels par la Pologne, confirmera
dans "Credit
Bank and The Holocaust" - bien que très indulgent ou modéré
sur la question de la responsabilité directe des directeurs de
banque polonais dans l'Holocauste - le rôle des banques de crédit
: Commerzbank, Dresdner Bank et Deutsche Bank dans l'extermination des
juifs en Pologne. Il établira que sans les banques aryanisées
il eut été impossible de parvenir à la solution finale.
Les banques de crédit apparaissant en quelque sorte comme les éléments
informatifs les plus adaptés au processus historique de la déportation,
de l'internement et de la destruction des juifs. Ingo Loose insistera
sur le rôle et le pouvoir des arrétés nazis et de
l'information bancaire dans l'Holocauste; informations concernant la "clientèle",
tous les aspects de la vie privée des non-juifs et des juifs soumis
à la pression des règles inflexibles nazies sur la confiscation
des biens, la privatisation des droits, la ghettoïsation et que ne
pouvaient ignorer les grandes banques, leurs succursales et leurs filiales
en Pologne, en Europe, puisqu'elles en faisaient le commerce - sapant
les moyens économiques du juif tout en le spoliant, tout en prospérant
de façon toute aussi discriminante avec la clientèle non-juive
- dans les zones où la terreur anti-juive était légale.
En décembre 1945, la BIRD,
structure essentielle de la "Banque Mondiale", Banque Internationale
pour la Reconstruction et le Développement de l'Europe et du Japon
est active...
14 – Nuremberg encore
Les industriels Flick, Thyssen, Krupp après avoir si longtemps
servi la mort en l'imposant aux autres seront réhabilités
par des avocats douteux pour lesquels la banque de commerce et la finance
de Wall Street étaient le crédo.
Ce sera le cas notamment de l'avocat d'affaire révisionniste John
Jay McCloy (1895-1989) second président de la Banque Mondiale
entre 1947 et 1949. L'histoire retiendra le nom de John Jay McCloy en
tant que "libérateur" des milliardaires nazis Alfred
Krupp et Friedrich Flick en 1951 mais oubliera celui de Konrad Adenaeur
qui demandera en 1950 la relaxe de Krupp pour contrer les forces ascendantes
des gauches sociales allemandes et celui de Earl J. Caroll, avocat et
homme de main de McCloy, défenseur d'Alfred Krupp. Earl J. Caroll
s'engagera à restituer l'intégralité de la fortune
Krupp et estimera le montant de ses honoraires, pour la période
d'activité comprise entre 1946 et 1951, à 5% de tout ce
qu'il restituera. Caroll recevra au service du droit, de la justice et
de la reconstruction germano-américaine et européenne, 25
millions de dollars.
En 1955, quatre années après sa "libération",
Friedrich Flick règne sur 100 compagnies. Le chiffre d'affaire
annuel du consortium est estimé à 2 milliards de dollars.
Flick est considéré par la presse néolibérale
américaine comme le détenteur de la cinquième fortune
mondiale; la mémoire...
JJ McCloy dirigera plus tard The Chase Manhattan Bank (1955-1960), camp
de base des amis de Rockefeller. JJ McCloy cumulera ainsi des postes stratégiques
et honorifiques réservés à la mafia républicaine
d'avant-guerre et contribuera allègrement par son activisme juridique
et ses conseils à chefs d'Etat à la Maison Blanche auprès
de John F. Kennedy, Lyndon Johnson, Richard Nixon, Jimmy Carter, Ronald
Reagan, auprès des "sept soeurs" (les sept plus importantes
pétrolières américaines) à défigurer
la démocratie politique, le droit et les lois, l'histoire sociale
populaire américaine du XXème siècle, la justice
et la vérité en novembre 1963 au sein de la commission Warren
aux côtés de l'inévitable Allen Welsh Dulles, désormais
"ancien directeur de la CIA" (une charge non moins spécfique),
et de Gerarld Ford.
Quelques décennies plus tard le
rapport sénatorial Levin (auditions,
mars 2001) dénoncera les crimes de blanchiment (narcodollars,
fraudes financières, évasions fiscales, cybercrimes bancaires)
de The Chase Manhattan Bank. The Chase Manhattan Bank naîtra de
la fusion de Chase National Bank et de Bank of The Manhattan Company en
1955 et est intégrée, aujourdhui, au groupe JP Morgan Chase.
Reconnues coupables de crimes de collaboration avec l'ennemi en décembre
1944 par le département de la Justice américain les filiales
françaises de Chase National Bank et de JP Morgan Chase seront
poursuivies. Les filiales françaises de National City, (Morgan)
Guaranty (Trust), Bankers Trust et American Express bien que reconnues
coupables d'une même violation de l'Ennemy Act ne seront pas poursuivies.
Si l'on considère qu'à la mi-janvier 1942 ce même
département de la justice avait consigné une liste noire
de 5000 sociétés écran américaines, européennes
ou latino-américaines accusées d'appartenir aux nazis ou
suspectées d'entretenir des liens avec ces derniers, que leur siège
fut situé dans l'Europe nazie ou dans les pays neutres comme le
Portugal, l'Espagne, ou la Suisse (Edwin Black) - et exerçant sur
le sol américain via une ou des filiales -, cela fait extrêmement
peu de justice. Le voisin canadien n'échappera pas au spectre des
sociétés écran nazies et des sociétés
collabos US. La Cooperative Catholique des Consommateurs de Combustible
importera, par exemple, du charbon allemand au Canada par l'intermédiaire
du réseau allemand-américain Thyssen impliquant le
système bancaire de couverture de Prescott Bush (Brown Brothers
Harriman et Union Banking Corporation) et son gang d'avocats d'affaire
de Wall-Street.
La collaboration euro-américaine ne pouvait que s'offrir un Happy
End avec le Displaced
Persons Act, (1) "projet
de la CIA qui permettra, selon Peter
Mertens, l'immigration entre 1948 et 1952 d'un demi-million d'Européens
de l'Est aux USA (dont) 10.000 criminels de guerre nazis : des officiers
supérieurs de la Croix de Fer hongroise, de la Légion bulgare,
de l'Organisation des Nationalistes ukrainiens de Stephan Bandera, de
la Légion lithuanienne et de la Brigade blanc-russe. La plupart
auront créé des divisions de Waffen-SS et sauvagement massacré
des communistes, des juifs et d'autres citoyens...". Le GAO, General
Accounting Office, confirmera en 1978 l'immigration d'anciens nazis sur
le territoire américain et établira clairement que de nombreux
obstacles seront semés pour entraver les enquêtes sur l'exode
des cadres nazis et la collaboration américaine.
L'amendement Holtzman ira plus loin bien que ce même Congrès
ait autorisé la CIA dès 1949 à "immigrer les
nazis vitaux pour la sécurité nationale", c'est ce
que nous explique Earlean M. McCarrick du Centre Wiesenthal : "In
1978 Congress adopted the Holtzman Amendment to the Immigration and Nationality
Act, adding to the list of deportable aliens those who between March 1933
and May 1945 had assisted the government of Nazi Germany in persecuting
individuals because of race, religion, national origin, or political opinion.
In 1982 the House Judiciary Committee again requested a GAO investigation
of allegations concerning the relationship between federal agencies and
Nazi criminals. The 1985 GAO report verified that Nazi and Axis Collaborators
Were Used to Further U.S. Anti-Communist Objectives in Europe-Some Immigrated
to the United States... Some of the Nazi recruits were brought to the
United States in violation of American immigration law, sometimes under
special laws passed by Congress at the behest of the CIA (such as the
100 Persons Act of 1949, which authorized the CIA to admit 100 "otherwise
inadmissible persons" who were "vital to national security")
and sometimes under the regular immigration law or the DPA with the aid
of CIA falsification of identities and sanitization of wartime records.
Some eventually played a role in American politics, primarily through
their participation in East European emigre organizations."
E.M. McCarrick mettra également en valeur un certain nombre de
points que le Procès de Nuremberg, les agences américaines
de contre espionnage et le Displaced Persons Act dissimuleront et nous
rappellera l'outrageuse clémence de JJ Mc Cloy envers les plus
riches et les plus savants criminels nazi : "(...) at the same time
that the United States publicly participated in the Nuremberg prosecutions,
officially initiated the policy of denazification in its zone of occupation,
and excluded Nazis from its shores, it also secretly pursued a conflicting
agenda. It competed with the USSR (as well as England) for Nazi scientists-not
to try them for their criminal exploitation of concentration camp inmates
as laboratory animals and as slave laborers but to lure them into service
in American governmental programs. As first Operation Overcast and then
Project Paperclip enticed Nazi scientists, American military intelligence
also began to enlist Nazi intelligence personnel to obtain information
about the Soviet Union and its Eastern European satellites... Resources
initially used against Nazi criminals-for example, the Central Registry
of War Criminals and Security Suspects (CROWCASS), established by the
Allies to facilitate the identification and arrest of Nazi criminals,
and the U.S. Army's Counter Intelligence Corps (CIC), initially assigned
the task of tracking down those Nazis to be brought to trial-were diverted
to cold war intrigues. Nazis, as the experienced government officials,
industrialists, and bankers, were returned to power. Relatively few perpetrators,
except for the big-name celebrities at Nuremberg, were both tried and
punished. By 1950, with the beginning of the Korean War, the new High
Commissioner of Germany John McCloy (who had administered, and even in
the 1980s defended, America's wartime relocation program under which persons
of Japanese ancestry were removed from the West Coast and confined in
internment camps) appeased German demands and opted for clemency for many
imprisoned Nazi criminals..." (American
Anti-Nazism: A Cold War Casualty)
JJ McCloy - du clan Truman-Bush-Dulles - dévoilera à travers
le droit, les lois et la justice, trois supports de l'hyper-activité
capitaliste, de la guerre, de l'injustice sociale, du crime organisé
mafieux et de la répression, le même caractère de
dangerosité que son prédécesseur le banquier et industriel
multimilliardaire Eugène Meyer, nommé à la tête
de la Banque Mondiale (Juin 1946 - décembre 1946) par Harry Truman,
artisan du show populiste national qui précèdera et accompagnera
en 1948 le Displaced Persons Act.
L'histoire de Meyer est donc intéressante. Elle offre un regard
panoramique similaire sur l'élitisme et le "bien naître"
néo-eugéniste, la cooptation des dirigeants entre clans,
la pénétrabilité des institutions par les affaires,
la presse, la guerre, l'université, la banque, la religion, le
fanatisme blanc. Meyer sera nommé par Edgar Hoover à la
présidence du bureau des gouverneurs de la Federal Reserve entre
1930 et 1933; années de l'expansion du nazisme, de sa pénétration
affairiste et intellectuelle, en Europe, en Amérique latine, aux
Etats-Unis (le business et l'espionnage allemands d'avant 1914 favoriseront
cette expansion) et de la collaboration des banques et de l'industrie
US non sans l'impulsion de la Réserve américaine. Meyer
acquièrera le Washington Post en 1933 et le Times-Hérald
en 1954.
Autre caractère de dangerosité, Eugène Meyer est
un expert en économie de guerre à crédit. Il conduira
celle des Etats-Unis en 1917 et dirigera pour le président Wilson
la War Finance Corporation créée en avril 1918 pour soutenir
financièrement les entreprises et les banques américaines
"qui auront le plus souffert" durant la guerre de 14-18 et dès
1919 le commerce américain à l'exportation jusqu'en juillet
1939.
Même double profile que John
Jay McCloy, Robert Mac Namara, Alden W. Clausen, James Wolfhenson, Paul
Wolfowitz à la présidence de la Banque Mondiale ou que
Robert
Zoellick.
15 – "Offensive nationale
populaire ou offensive régionale privée ?"
Mr. Alfred sera un privilégié - au prix du sang qu'il convient
de payer pour la manifestation des capitalistes euroatlantistes - et finalement
traité à l'égal d'un grand "professionnel"
de bout en bout de son histoire avec Darlan à Vichy, à Alger,
en Afrique impériale comme en françafrique. La BNCI libre
de toute manoeuvre sous l'occupation sera blanchie comme tant d'autres
banques. Le capital sous Vichy est bien libre de tout mouvement; Lacroix-Riz
le confirmera en 2003 dans "Industriels
et banquiers français sous l'Occupation" : "Dans
aucun domaine (...) Vichy ne précéda le capital privé.
Il cautionna des décisions arrêtées en dehors de lui
[...]."Le message est sans ambiguité.
Lacroix-Riz
écrira à propos d'Alfred Pose : "Après l’assassinat,
le 24 décembre 1942, de Darlan, auquel furent mêlés
les gaullistes, Washington revint vers Giraud, fugace second de De Gaulle
au Comité français de libération nationale (CFLN)
fondé le 3 juin 1943. Au général vichyste s’étaient
ralliés, surtout depuis Stalingrad, hauts fonctionnaires (tel Maurice
Couve de Murville, directeur des finances extérieures et des changes
de Vichy) et industriels (tel l’ancien cagoulard Lemaigre-Dubreuil,
des huiles Lesieur et du Printemps, qui jouait depuis 1941 sur les tableaux
allemand et américain) et banquiers collaborateurs (tel Alfred
Pose, directeur général de la Banque nationale pour le commerce
et l’industrie, féal de Darlan)". ("Quand
les Américains voulaient gouverner la France")
Le Parti Populaire Français (PPF, parti fasciste) financé
par le grand patronat (dont la BNCI) est également au centre du
dispositif conspirationniste des synarques polyvalents "service-trahison",
"agents du complot de la défaite française de 1940",
puis agents du complot dirigé "contre les tendances socialistes
de la revolution nationale et du pétainisme, en vue, selon Rochebrune-Hazara,
de protéger les intérêts économiques étrangers,
en particuliers juifs et anglo-saxons"; des synarques comme Pierre
Pucheu du Comité des Forges, ex-Croix de feu (industriel - gérant
de Japy pour Worms -, ministre de la production et de l'intérieur
de Pétain, créateur de sections spéciales anti terroristes
GMR et "Mr.guillotine" en 1941, exterminateur de résistants
et de cadres communistes (Grenier), exécuté à Alger
en mars 1944) ou comme Gabriel Leroy-Ladurie, directeur de la Banque Worms
"épine dorsale de la synarchie" (Lacroix-Riz), "éminence
grise de la synarchie" (Rochebrune-Hazara); Kuisel, de son côté,
ne croira guère au complot synarchique. Seront également
financiers du PPF " les banques Verne, Rothschild, Dreyfus, Lazard,
la BNCI et la banque d’Indochine ». (French
fascism : the second wave (1933-1939), Soucy).
Pour ma part j'opterai pour la découverte du complot synarchique
pour la défaite de 1940 de Lacroix-Riz qui dévoile également
à "quel point l’Italie fasciste et l’Allemagne
nazie étaient implantées en France, par des réseaux
économiques, une araignée qui tisse sa toile en prévision
de la défaite... il y a ce fameux Comité des Forges, et
son dirigeant, François de Wendel...". ("Comment
de 1918 à 1939 les élites françaises ont fait le
choix de la défaite", questions/commentaires de JC.Grellety
(Vox Populi), entretien
avec Annie Lacroix-Riz, 2006).
Des propos indissociables de ceux sur le crime de collaboration et l'absence
de justice post conflit sur la base du maintien du statu-quo économique.
Ils confirmeront, pour ceux qui en douteraient encore, le caractère
profondément corruptif, conspirationniste et liberticide des années
1930; les options criminogènes des politiques de partis, des relais
d'affaires civilo-militarisés conduisant aujourd'hui l'idéologie
de la richesse aux couloirs de l'Otan, à Riga, et les démunis
du tiers et du quart monde à l'abandon des favelas. Cette critique
de la puissance politique du patronat confortera celle du processus historique
de la mutilation de l'autonomie et du processus non moins irréversible
pour l'homme du suréquipement en forme marchandise ("J'entends
par convivialité l'inverse de la productivité industrielle",
Ivan Illich).
L'historien Hubert Bonin qui montrera une prudence toute scientifique
à l'égard du système bancaire franco-allemand (1900-1970)
n'évitera pas cette "neutralité" qui finit par
fondre le sens critique dans l'attitude "professionnaliste"
de la banque sous l'occupation qu'il observe, et bien entendu par nourrir
une tendance au "compromis" victimisant ou déculpabilisant,
à tort, la profession bancaire. Bonin évoquera toutefois
dans plusieurs documents, notamment dans : "Peut-on imaginer des
banquiers patriotes et résistants (1940-1944) ?", la position
résolument collaborationniste de la BNCI (CCF, Paribas - et son
réseau de partenaires allemands et autrichiens pro-nazis -, la
Société Générale) et d'Alfred Pose.
"Bref, écrit Bonnin spécialiste français de
la banque, une forme de « professionnalisme » l’aurait
emporté dans plusieurs banques sur toute implication dans le vichysme
ou le collaborationnisme. Une remarque paraît intéressante,
que nous avons dénichée chez Philippe
Burrin : « D’autres opérations [franco-allemandes]
engagent tout simplement l’avenir, et il faut ici donner quitus
au Comptoir national d’escompte, la seule grande banque à
s’en être abstenue. » Nous n’avons pas (encore)
trouvé dans les archives du Cnep d’explication à ce
non-engagement dans de telles affaires. Mais c’est un indice d’une
attitude partagée par plusieurs banques, face au collaborationnisme
déclaré de plusieurs dirigeants éminents de Paribas,
du Ccf, de la Bnci et du président de la Société
générale. Le monde des banquiers n’est pas homogène,
lui non plus, et il est traversé de courants et de sensibilités,
comme le décrit Charles Rist quand il analyse l’opinion de
ses collègues membres du conseil d’administration de plusieurs
établissements : les attentistes et les partisans d’une
victoire des Alliés sont tout de même majoritaires face aux
anticommunistes et proallemands virulents. Le maintien des flux d’activité
de leur banque, au nom du « professionnalisme »,
ne se confond pas avec une impulsion à tout prix des intérêts
de la maison telle qu’elle est mise en oeuvre par Alfred Pose à
la Bnci et par Laurent-Atthalin à Paribas, notamment..." (Bonin,
2005).
Les vues de Renaud
de Rochebrune et de Jean Claude Hazera sur la BNCI et les banques
françaises sous l'occupation sont également des plus intéressantes.
"Entre avril 1941 et octobre 1943, certaines banques dont la Société
Générale - les autres sont le Crédit Lyonnais, la
BNCI et l'Aerobank allemande - réussissent à se brancher
sur le circuit du "clearing", un des principaux modes de pillage
de l'économie française par l'occupant... Quand une entreprise
française exporte des produits en Allemagne, l'Office des changes
doit verser le montant de la facture à l'une de ces banques qui
est chargée de régler l'exportateur. Or il suffit qu'il
manque un coup de tampon sur les justificatifs de l'entreprise, cas qui
sera fréquent, pour que la banque y trouve son intérêt...
en conservant l'argent pendant quelques temps. L'inventeur de ce système
qui est à rechercher du côté des banques... voulait
manifestement créer une rente pour les établissements financiers
concernés sous prétexte de faciliter la vie des exportateurs....(notons
encore) que les entreprises françaises exportant vers l'Allemagne
ne sont pas payées en marks mais reçoivent la contre-valeur
de leur facture en francs après présentation d'un justificatif
de livraison. Dans la mesure où le courant inverse d'exportation
allemand vers la France est très faible, c'est une manière
de faire payer au Trésor français encombré de marks
sans véritable de pouvoir d'achat mais tenu de débourser
des francs, une partie du pillage de la France par l'occupant. En se branchant
sur ce circuit les trois banques françaises (Société
Générale, Crédit Lyonnais, BNCI) n'accroissent donc
pas le pillage mais elles en profitent, aux dépens des entreprises..."
("Les patrons sous l'occupation", 1995)
"Le 22 novembre 1940, écriront encore De Rochebrune et Hazera,
le comité d'organisation des banques, en sa huitième séance,
s'attardera sur le cas de la BNCI, grande banque parisienne mise en cause
pour l'ouverture de guichets sans autorisation..."
Il ne s'agira pas d'une réprimande patriotique du comité
d'organisation des banques mais d'un calcul marchand. La concurrence,
en effet, est rude. Il convient de savoir si le lobby des banques pétainistes
développera une offensive nationale populaire comme celle du Crédit
Agricole ou une offensive régionale purement privée selon
le découpage territorial de la clientèle de 1936. La BNCI
dispose en 1940 de 407 bureaux, agences ou succursales.
En avril 2005 Jean Monnage rappellera dans sa très courageuse "critique
familiale" du "milieu français" chargé par
la gestapo des opérations punitives contre les résistants
et les maquisards, des interrogatoires et des tortures : "Un
du 93 rue Lauriston, des fortifs au "milieu", du "milieu"
à la gestapo, de la gestapo au poteau" que le Pc de la Légion
nord-africaine chargée des opérations répressives
de la gestapo à Périgueux était la BNCI (mai 1944)
: "Monange quitta Tulle, à la fin mai 1944, sur l’ordre
de Lafont pour arriver à Périgueux, pour prendre le commandement
de la légion nord-africaine, comme lieutenant, en remplacement
de Villaplana. Son arrivée à Périgueux a été
marquée par une plus grande activité dans la lutte contre
la résistance par des opérations menées par la légion
ou la police allemande. Le Pc de la légion était situé
au siège de la BNCI de Périgueux, tous les témoins
entendus indiquent que le chef était le lieutenant Raymond (pdf)."
. "En 1948/ 1949, un employé de la "Morgan Guaranty Trust"
qui travaillait à Londres devenu aujourd'hui l'un des responsables
d'une banque américaine de la place de Paris, évoque son
activité de l'époque (Morgan Guaranty Trust est alors en
affaire avec la BNCI laquelle est en pleine expansion africaine et méditerranéenne,
la BNCI ouvre une filiale à Beyrouth en 1944 , à Damas en
1945, à Alep et à Latakia (Syrie) en 1946, au caire en 1946,
via le Crédit foncier d'Orient, à léopoldville-Congo
Kinshasa en 1950 via la Société congolaise de banque, à
Téhéréan en 1958 via la banque Eteborate, Maroc,
Tunisie, Congo-Brazzaville, Cameroun, Nigéria, Côte d'Ivoire,
Sénégal, Madagascar, La Réunion, etc...) : "Un
pactole de trois millions de dollars (près d'un milliard et demi
d'anciens francs) avait été amassé à Londres
par le B.C.R.A. (Bureau central de renseignements gaulliste) en dehors
de toute comptabilité officielle et réparti dans différentes
banques britanniques, en particulier la " Morgan" et la "Barclays
Bank".Mon travail officiel à la « Morgan Guaranty Trust
» consistait en la visite de nos succursales " d'Europe continentale".
A l'occasion de ces visites, je rapatriais en France et en Suisse des
devises fortes que je remettais à des personnes de confiance du
Service d'Ordre du R.P.F.La sortie d'Angleterre - malgré un régime
sévère - ne posait aucun problème car nous étions
couverts par l'Intelligence Service... Cette masse financière permit
au S.O. du R.P.F. de s'équiper de belle façon. Selon Claude
Angeli et Paul Gillet ("La Police dans la Politique" Grasset
Paris) il..." comprenait 16.000 hommes, plus un certain nombre difficilement
appréciable de nervis recrutés dans le Midi et des effectifs
relativement importants dépendant du ministère de la Défense
Nationale".
"Ma propre enquête, écrira Charoff, effectuée
directement auprès des intéressés, donne des résultats
à peu près identiques mais permet de cerner avec plus de
précision le nombre des marginaux récupérés
et la répartition très inégale de ces forces par
régions. C'est ainsi que l'Est et le Midi de la France constituent
de véritables pépinières pour le S.0. du R.P.F. dont
les actions se situent, dans le meilleur des cas, à la limite extrême
de la légalité..."Nous avions besoin d'hommes sûrs,
dira Claude-Laurent Massiani, l'un des recruteurs, décidés
ayant fait leurs preuves, alors on ne pouvait pas se permettre d’être
trop regardants.Si le gars était qualifié, pas de problèmes.
S'il était vraiment trop marqué dans la région, et
c'était souvent le cas pour les mecs de Sabiani, on lui établissait
un certificat de Résistance sur un réseau bidon, où
les archives étaient incontrôlables, et on l'expédiait
dans une autre ville. Pour ce que nous coûtaient les certificats
de Résistance ! Ils étaient imprimés en Belgique
et on les recevait par rames entières... ("Dossier B... comme
barbouzes" de Patrice
Charoff).
16 – "Modestie devant les
faits " et "esprit sportif"
l
les valeurs de la Bourse de Moscou
Mr Alfred et ses collaborateurs, on s'en doute, ne seront pas harcelés
ou persécutés par les polices, les services secrets français
et alliés dans le continuum d'action/répression du débarquement
allié en Algérie et au Maroc de novembre 1942. Darlan à
la tête du gouvernement de Pétain de février 1941
à avril 1942 ne sera jamais jugé pour crime de collaboration
ou pour crime contre l'humanité.
Mr Alfred et ses collaborateurs ne seront pas davantage inquiétés
après l'assassinat de Darlan en décembre 1942. Leur sort
est enviable; à la différence de celui des fusillés
d'office ou jugés partialement et reconnus coupables de trahison.
Rappelons que Bonnier de la Chapelle, bras armé de l'attentat,
sera réhabilité en décembre 1945 par un arrêt
de la Chambre de Révision de la Cour d'Appel d'Alger qui déclarera
que l'assassin avait agi dans l'intérêt de la libération
de la France alors que Darlan avait agi contre les intérêts
de la France; l'histoire parle, l'on n'attendait pas moins, au fond, pour
confirmer ce que tout le monde sait de la Libération et de la collaboration
vichyste "bipartisanne", pro-allemande et pro-américaine,
métropolitaine et algéroise, de la justice politico-entrepreneuriale,
des "amis américains", du révisionnisme...
Remarquons maintenant, en terme de psychiatrie criminelle, que Mr. Alfred
semble doté de ce trait de caractère obsessif, spéculatif
et opératif, propre aux idéologues des affaires, aux théoriciens
de la monnaie et aux compétiteurs boursiers; un caractère
qui confère toujours une grande dangerosité aux banques
centrales, d'investissement ou de commerce françaises, américaines,
japonaises ou allemandes. La plupart de ces établissements sont
en effet dirigés par des intellectuels issus d'un processus théorique,
juridique et politique, parfois religieux, bipartisan ou multipartisan,
professionnaliste, conçu pour produire des élites spécialistes
de l'enrichissement et de l'endettement stratégiques, de l'économie
de guerre à crédit, à la fois opportunistes, attentistes
et collaborationnistes, anti-Etat, anti-parlementaristes, antidémocratiques,
bien entendu anti-socialistes et anti-décroissantes. Des hommes
maîtres d’un double processus de désaffiliation avec
le monde commun et d’affiliation à un monde résolument
à part, "le business transnational". Le pouvoir de transmission
ou initiateur restant définitivement entre les mains des initiants
cooptés... Ainsi définis les "bourreaux sironiens"
utilisent bien "un principe initiatique universel" tandis que
les suppliciés, l'employé de base, l'homme social, le christo-consommateur,
l'exclu, ne débouchent sur aucune piste, voie, transformation.
Les fuyards sont bien retenus prisonniers et les opposants affaiblis,
incapables désormais de penser l’intentionalité qui
sous-tend les actes de leurs agresseurs, transformés en soldats.
Le soldat aura au final droit de tuer, gage de son affiliation nouvelle,
de remplir des missions spéciales y compris contre ses anciens
amis, signe d'appartenance à un groupe d'élite... (Dispositifs
de guerre et suppliciés).
Cette "spécificité caractérielle" complexe
nourrira bien des processus criminels historiques (les déportations,
les internements, l'Holocauste) et se lira tant dans la personnalité
des stratèges criminels économiques de la seconde guerre
que dans celle des stratèges des méga-organisations financières,
juridiques, commerciales, militaires, internationales contemporaines comme
le F.M.I., la BIRD-Banque Mondiale, l'OMC, l'OMD ou la Banque Asiatique
ou Africaine de Développement (BAD), l'OTAN.
De ce fait, la dangerosité de Mr. Alfred n'est guère différente,
essentiellement ou substantifiquement, de celle des personnalités
institutionnalisées "cooptées par le système"
comme Robert Zoellick (B.M., Goldman Sachs), Peter D. Sutherland (Godman
Sachs, OMC), Marshall N. Carter (NYSE Euronext, Federal Reserve), Nobuo
Kuroyanagi (The Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ,Ltd., BAD), Jacques de la
Rosière (FMI, BNP-Paribas, Power Corporation of Canada), Pascal
Lamy (OMC), Michel Danet (OMD), Ben Bernanke (Federal Reserve), Pierre
Lelouche (OTAN), etc... Les conséquences de leurs programmes et
de leurs décisions se lisent chaque jour dans le monde émergent
mourrant.
Cette dangerosité et cette forme d'aliéniation criminelle
seront accrues avec le retour de l'autoritarisme, du militarisme du "Bloc
national" incluant les fascistes (1919-1924), les peurs millénaristes
liées à la victoire du "cartel des gauches" (1924-1926),
la fronde anti-parlementariste qui secoue la France au sortir de la crise
de 1931 (issue du crash de 1929 et, une fois de plus, de la politique
ou des malversations de la Réserve Fédérale américaine),
le tumulte des escroqueries bancaires, politiques et financières
: Hanau, haro sur les gauches et "l'anticonformisme" (1928/32),
Oustric, chute du gvt Tardieu (1930), Stavisky, chute du gvt Chautemps
(1934), la montée des idéologies extrême-droitistes
nationalistes, monarchistes et cléricales de 1934 conduisant à
la pénalisation-criminalisation des forces de gauches, du PCF notamment,
ainsi qu'au stérile gouvernement d'Union nationale de Doumergue-Herriot-Tardieu
(ou siègeront également Pétain et Laval).
Mr Alfred, autocrate méthodiste du business bancaire frappé
d'incapacité dolosive, élaborera le fondement de "sa
restauration" sur une base d'action personnaliste (proche de celle
qu'il prône aux chefs d'Etat "qui ne sont pas conçus
pour penser mais pour agir", "Philosophie du pouvoir",
1948) et tissera sa toile du côté des PME-PMI franco-allemandes
- "promesses" du modèle bancaire franco-allemand -, des
élus franco-allemands, de la population régionale franco-allemande
du Reichland d'Alsace-Lorraine qui depuis 1887 travaillent avec le Comptoire
d'Escompte de Mulhouse (CEM) germanisé lors de "l'annexion"
de l'Alsace-Lorrainne et la BNC, héritage capitaliste sur lequel
il fondera la BNCI. Lors d'un discours à ses directeurs d'agence
des années 1930 il dévoilera son sens très aigu de
"l'innovation" et de la "compétitivité"
et, à la japonaise, un goût non moins stratégique
pour "la
modestie devant les faits" et "l'esprit sportif".
Son souhait récurrent de recueillir l'élite de la profession
bancaire ne vaut pas moins que celui des banquiers investisseurs-spéculateurs
américains, aliénés méconnus, délinquants,
violents, xénophobes et autoritaires, exigeant l'absolue abnégation-soumission
de leurs employés au nom de "l'alacrité". Stéphanie
Fontenoy évoquera dans "Goldman
Sachs à la tête du pouvoir" le pouvoir des recruteurs
américains sur les "innocentes créatures" (ndlr)
broyées par la règle du "non-je...". La règle
de l'ascèse est simple : "gros salaire-pas d'égo !"
Tentation opusienne...
Mr. Alfred, irresponsable pénalement et politiquement, cultivera
de toute évidence cette même ambivalence entrepreneuriale,
obsessive, qui se traduira par une absence totale de scrupule envers les
conventions humaines et l'homme dans les affaires tout en se voulant proche
d'elles et de lui en interne; sermon de l'abbé dominicain ou fransiscain
des années 1930 sur la sainte tradition du silence, de la miséricorde
et de la pauvreté qui, dans un même temps, spéculerait
sur la victoire du bloc national fascisant ou la restauration monarchiste,
les valeurs "du modèle bancaire allemand" garantissant
de "gros profits" tout en vociférant, du soir au matin,
contre le cartel des gauches, le front populaire ou "la victoire
des bolchéviques".
Diplômé de H.E.C., agrégé de droit (science
économique), très au fait des doctrines, des traitements
comptables allemands et des techniques commerciales américaines
Mr Alfred sait également qu'il évolue dans une phase bancaire
révolutionnaire (la seconde révolution bancaire, dira Bonin,
de 1860 à 1950) qui établit clairement que c'est aux banques
nouvelles de créer leur environnement concurrentiel.
Mr. Alfred spécialiste de la vie régionale franco-allemande,
des besoins des PME en crédit (tout comme le CNEP), de la vie politique,
a déjà recomposé la territorialité franco
(-allemande) concurrentielle. Les banques d'hier étaient des banques
locales et régionales - une nuée à racheter (Pas-de-calais,
Gironde, Charente, Drôme, Somme, Saône et Loire, Loire-Alantique,
Seine-Maritime, Corrèze, Côte d'Or, Var, Aveyron...), une
des activités de la BNCI et du CNEP, au service de la petite bourgeoisie,
de la gestion du patrimoine et de la petite entreprise - pas encore de
la paysannerie "rivée à la thésaurisation en
espèce" et se passant des banques. "Une catégorie
sociale, dira Coussement-Ichou, qui ne sera pas représentée
dans la structure de la BNCI."
Mr. Alfred sait ce qu'est une marque de fabrique et connaît le pouvoir
limitatif du nom de la banque familiale sur la clientèle dont il
souhaite moderniser l'approche et la confiance. Il sait également
qu'il ne pourra accéder au premier cercle des grandes banques franco-européennes
(Société Générale, Crédit Lyonnais,
Paribas, BUP, CNEP) qu'en insufflant à l’économie
tertiaire et bancaire une partie des concepts de la révolution
managériale déployée autour de la rationalisation,
de la division et de la spécialisation du travail - très
proche en cela de Ford et de Taylor (Bonin, Coussement-Ichou). Il féminise,
divise et rationnalise. D'un côté le commercial et de l'autre
le traitement administratif. En fait Mr Alfred crée 6 (à
8) régions administratives : Angers, Avignon, Bordeaux (Pyrénées
Atlantique), Lille, Lyon, Nancy où sont centralisés les
traitements de toutes les opérations à l'aide des dernières
machines électro-comptables; stratégie commerciale de la
rationalité bancaire française. Mr.Alfred tient compte des
difficultés du CEM d'Alsace-Lorraine "banque allemande"
critiquée du fait de sa "germanité" dans les régions
franco-françaises et transmuée pour l'occasion en BNC, Banque
Nationale de Crédit
Il faudra 20 ans, sans interruption, écrira Bonin, pour étayer
le dispositif "révolutionnaire" couplé à
une politique d'investissement spécifique (achat de matériel
et rachat de banques régionales), 1930 à 1950, fin de la
seconde révolution bancaire. Au nom de famille, réflexe
bourgeois d'ancien régime, Mr. Alfred préfèrera la
rationalité de la "nationalité" (tout comme Hitler
préfèrera le principe national et l'honneur au juge et au
droit formel au temps du procès des criminels de guerre de Leipzich,
la suprématie aryenne aux races inférieures, l'espace vital
aux droits des nations) et l'efficace de l'impact psychologique des nouvelles
normes commerciales de la séduction et de la publicité,
clefs du néolibéralisme, sur la clientèle héritière
de l'ancien empire colonial.
Mr. Alfred soutiendra le jeu supraétatique joué par la plupart
des acteurs civils et militaires au pouvoir, tout au long de la collaboration,
de la guerre et de la résistance, celui du capitalisme, de Pétain,
de Darlan, de Giraud, de De Gaulle et qui se résumera à
refuser l'indépendance aux colonies pour d'évidentes raisons
économiques et politiques, jeu qui se soldera par la
stratégie gaullienne des belles promesses d'indépendance
et par Foccart à l'Elysée. Une stratégie gigogne
de voyous d'avenir d'autant que les premières agences de la BNCI
en 1932 verront le jour sur les terres régionales prometteuses,
commercialement parlant, d'Alsace-Lorrainne.
Cette stratégie du choix de la nationalité française
ou "inspirer confiance à l'industrie et au commerce national
franco-allemand" à travers un inépuisable réseau
de guichets, d'affiches et de promotions incitatives s'opposant à
l'aventurisme spéculatif de type panaméen - créer
les conditions de la concurrence, impulsion quasi idéologique,
militaire, étatique et bien évidemment vitaliste - permettra
d'investir en toute sécurité avec l'aval des pouvoirs sans
la critique du peuple, la nouvelle clientèle (moteur de la production
selon Mr. Alfred) et les employés, dans l'économie française
et allemande - à l'instar du CEM depuis 1887 et de la BNC jusqu'à
son effondrement en 1932 -, ce, durant le temps de l'expansion du NSDAP,
du réarmement allemand et de l'ascencion d'Hitler à la chancellerie
en janvier 1933.
Ce ne sera donc pas une grande surprise pour Mr. Alfred quand en novembre
1940 la Dresdner Bank prendra "le contrôle" des agences
BNCI de Nancy, de Mulhouse ou de Strasbourg (Dresdner Bank aujourd'hui
partenaire de BNP-Paribas sera reconnue "banque SS" en 2006
par sa direction tout en ayant financé ses propres historiens;
pratique très répandue permettant bien entendu tous les
révisionnismes entrepreneuriaux et que condamne fermement Lacroix-Riz).
La Dresdner Bank qui faisait de la promotion en France dans les années
1930 sur la rationalisation, les machines à statistiquer, sera
nationalisée par l'Etat allemand en 1932 après son effondrement
lié à la crise de 1931 puis privatisée-aryanisée
par le IIIème Reich avant de devenir un fer de lance dans l'économie
nazie. Pas davantage de surprise, également, quand le Reich fournira
à nombre de filiales de la BNCI commissaires allemands et administrateurs
provisoires. "De l'esprit sportif, suggèrera Mr. Alfred à
ses directeurs de 1930, de la modestie devant les faits..."
L'Alsace-Lorraine à travers notamment la Banque d'Alsace-Lorraine,
BAL, et la Sogenal "Société générale
alsacienne de banque germanisée Allgemeine Elsässische Banggesellschaft
: "fruit d’une nécessité politique et diplomatique
après que l’Alsace-Lorraine ait été rattachée
au Second Reich allemand et banque régionale européenne
au sein de l’économie bancaire germanique fortement décentralisée,
en lien (discret) entre « la France de l’intérieur »
et l’outre-Rhin", jusqu'en Autriche, écrira Bonin, est
une banque que Mr. Alfred connaît très bien puisqu'il y travaillera
(en tant que directeur des études, ndlr) avant de conduire la BNCI".
La BAL et la Sogenal serviront également "de tête de
pont, écrira encore Bonin, au
transfert de capital d’expérience et de technologie de l’Allemagne
vers la France dans le domaine des techniques de mécanisation
comptable. Une économie industrielle de la mécanisation
comptable se structurera, en effet, au tournant des années 1930,
grâce en partie aux débouchés financiers. Les banques,
avec 23 unités, et les compagnies d’assurances, avec 50 unités.
Banques et assurances détiendront ainsi presque un tiers des 268
équipements mécanographiques allemands installés
en France en mars 1933; en mars 1933 sera également scellé
l’accord franco-allemand qui prévoit de solder les dettes
allemandes en devises vis-à-vis des banques françaises grâce
aux revenus des exportations (charbons, denrées) vers la France.
Il est donc quasiment impossible pour un capitaliste de métier
"franco-allemand" - dont l'enrichissement et l'expansion en
terrain concurrentiel dépendent de la maîtrise des informations
(plus encore quand son objectif consiste en la création de l'environnement
concurrentiel), des études de marché, des langues, des technologies,
des réseaux d'affaires interdépendants, des politiques,
des religions, des oppositions - d'ignorer l'aspect proprement liberticide
et homicide des années 1930 et en particulier de cette année
1933, année de l'incendie du Reichstag. Impossible pour un authentique
capitaliste "franco-allemand" agissant en profondeur, territorialement,
politiquement et socialement, d'ignorer l'appareil répressif nazi,
le harcèlement des minorités, des communistes et des juifs.
Impossible de "faire des affaires" transfrontalières
ou transnationales, Bonin, le dit à mots couverts, Lacroix-Riz
ou encore Brenner, le confirment à haute voix (y compris entre
nazis et juifs), sans contribuer activement, explicitement, au processus
historique, politique, social, intellectuel, juridique, culturel de la
répression policière politique nazie, sans collaborer à
tout le moins indirectement mais en toute conscience à son installation
et à son irrémédiable développement.
Cette année 1933, riche en promesses entrepreneuriales franco-allemandes,
en reprises et en croissance, sera également celle de l'ouverture
des premiers camps d'internement relevant de la Gestapo, des S.A.
ou des S.S. : Bergkamen, Boergermoor, Branderburg-Havel, Brauweiler, Bredaw,
Esterwegen-Hummling, Kuhberg-Ulm, Lichtenburg, Morringen-Solling, Hamburg-Fuhlsbuttel,
Hamburg-Wittmoor, Hammerstein, Heuberg, Burg Hohenstein, Kemma Wuppertal-Barmen,
Sachsenburg, Sonnenburg-Neumark... Il est probable que, pour cette période,
le nombre de ces camps ait été supérieur à
quarante cinq.
Fidèle à l'idéal de "sportivité"
et de "modestie devant les faits" des années 1930 - la
montée du nazisme ne pouvant être un obstacle dans la course
de la BNCI au 1er cercle des grandes banques françaises et sans
doute franco-européennes -, Mr. Alfred "théoricien
de la révolution" après avoir enrichi la BNCI sous
l'occupation en Europe, en Afrique, au Levant, dans l'Océan Indien
et conspiré contre son employeur Darlan "l'expédient
provisoire" (US), deviendra le "ministre des finances"
de son successeur, le général Giraud (dont il aurait rejoint
le camp en octobre 1942; une alliance que lui aurait reproché Pierre
Cathala, ministre des finances de Vichy en janvier 1943, redoutant une
crise de confiance dans le réseau des banques parisiennes et des
grands actionnaires); Giraud homme de main de Roosevelt et d'Eisenhower
en Afrique du nord française qui maintiendra les lois d'exclusion,
y compris celles frappant les enfants, et les camps d'internement des
suds algérien et marocain et "second Franco... entouré
de vichystes, de banques et de trusts" selon Frenay (Belot).
"Mr.Alfred",... une autre façon d'intégrer, discrètement,
les conditions du jeu politique résolument homicide de la collaboration
et du gaullisme sous le masque de la maîtrise de l'environnement
concurrentiel industriel et commercial, du leadership bancaire transnational
et des ressources exploitables sur les continents africain et européen
"libérés".
Notons encore, d'après les documents web de Geoffroy d'Astier,
que si le complot
monarchiste contre Darlan avait réussi, Mr. Alfred, en bon
stratège de l'oppression moderne, était pressenti ministre
des finances du comte de Paris, chef du gouvernement et ministre d'Etat,
De Gaulle : adjoint du prince, Giraud: ministre de la guerre, Henri d'Astier
: ministre de l'intérieur, et Jacquet son ex-directeur de cabinet
sous Darlan (adjoint administratif aux finances): ministre de la Justice.
"Le 16 janvier (1943), le juge Voituriez rencontre Giraud et Bergeret
(ex-collaborateur de Darlan et adjoint de Giraud, ndlr) pour leur faire
part de son intention de faire arrêter Alfred Pose et Marc Jacquet
dont l'implication dans l'attentat ne fait aucun doute. A sa grande stupéfaction,
Bergeret lui dit: "Le général Giraud désire
que vous retiriez votre référé et que vous ne mettiez
en cause ni Pose ni Jacquet. Nous savons bien qu'ils sont coupables, mais
il existe des considérations supérieures à la justice
et nous devons, nous, en tenir compte." Et le général
Giraud ajoute : "C'est Monsieur Pose et sa banque qui alimentent
financièrement mon gouvernement. Je ne puis me passer de lui."
Puis Giraud demande au juge de suspendre son enquête, il estime
que le général de Gaulle n'est pour rien dans l'assassinat
de Darlan : "Les services spéciaux américains ont examiné
votre dossier avec le général Bergeret. Ils sont maintenant
convaincus que la collusion entre le comte de Paris et de Gaulle est le
fait du hasard, qu'en réalité le but des conjurés
était bien, à l'origine, la restauration de la monarchie,
et que l'ensemble a été organisé à Alger.
(Albert Voituriez. L'affaire Darlan. L'instruction judiciaire. Lattès,
1980)".
« Fin »
en toute solidarité et fraternité décroissantes,
pour la sortie de l'économie et l'objection de croissance,
C.Pose, 17 août 2007
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Crédit documentaire web solidaire
Algérie 1992-2006 "Résister
à l’effacement de la mémoire des disparus"
HSBC,
première banque d'Europe autorisée à s'installer
en Algérie
"Le Conseil de la Monnaie et du Crédit (CMC) vient d'autoriser
la banque britannique HSBC-Hong-Kong and Shangai Banking à s'installer
en Algérie devenant ainsi la treizième banque étrangère
à activer dans le pays. Le capital social de cette banque, qui
est fixé au départ à 2,5 milliards de DA, sera relevé
à 3,67 milliards de DA à sa troisième année
de présence active sur le marché algérien. Le CMC
souligne qu'il a accordé une attention sur l'origine des capitaux,
dans le cadre de la prévention et la lutte contre le blanchiment
d'argent et le financement du terrorisme » et qu'il a « examiné,
d'abord, la qualité de l'actionnariat..." (Blog de Benchicou)
Commentaire
"Il serait intéressant que la presse algérienne fasse
des investigations pour savoir combien coûte au Trésor algérien
l’investissement de 1 euro étranger en Algérie. Le
manque de transparence - comme pour la vente des 70% de El Hadjar dont
il faudra un jour qu’une commission d’enquête révèle
les dessous - montrera à l’évidence qu’il en
coûte à l’Algérie près de 2 € pour
chaque euro investi dans le pays. (...) Pour flatter l’ego de Temmar
and co. qui veut à tout prix montrer qu’il attire les investisseurs,
l’Algérie se ruine totalement." (Akim — 27 mai,
2007)
Khalida
Toumi se plaint de ce blog auprès de Zerhouni
Dossier Algérie 1992 - 2006
—
Les grandes banques internationales arrivent, Le Quotidien d'Oran
"Les années 2006 et 2007 seront, selon Benkhalfa, «des
années d’expansion du réseau bancaire avec l’arrivée
de nouveaux acteurs, parallèlement à la modernisation des
systèmes de paiement». Il fait part d’un faible niveau
de bancarisation au niveau de la banque de détail, celle destinée
à la clientèle la plus large. L’élargissement
de la place financière d’Alger par l’installation de
banques étrangères, et de surcroît de renommée
internationale, vient à point pour, comme le note le délégué
général de l’ABEF, «corriger le gap existant
en matière de bancarisation». Il fait part de l’existence
actuellement de 1.200 points bancaires pour 31 millions d’habitants,
soit une agence pour 29.000 habitants. L’idéal pour lui est
«d’arriver à une agence pour 15 000 habitants..."
(notre critique de "l'unification de Bagdhad" dans "Economies
de guerre à crédit, sang des martyrs", C.P.)
--- L’Algérie
s’est enfoncée dans la corruption par Faouzia Ababsa
(La Tribune, 27/09/07)
"La grande corruption dans les transactions commerciales internationales
prend des proportions de plus en plus inquiétantes, l'Algérie
est devenue un «acteur» important de ce type de corruption,
et ce n'est pas un hasard si 4 principaux fournisseurs de l'Algérie
- l'Allemagne, le Canada, l'Italie et le Japon (membres du G 8) - n'ont
toujours pas ratifié la Convention
des Nations unies contre la corruption !" (adoptée
le 31 octobre 2003, 140 pays signataires, ratifiée par 80 pays...
(C.P.)
Commentaire
"(...) la tragédie algérienne d’aujourd’hui
n’est que le prolongement de la triste comédie populaire
de “Dechra Ghir Hak”. De mal en pis, et de pis en pis encore
en attendant des noirceurs plus ténébreuses, notre pays
va droit vers des crises plus poignantes et nul ne pourra prédire
les conséquenses qui en découleront à l’avenir.Tout
est mal géré chez nous au point ou il faudrait s’interroger
si nos gouvernants ne font pas recours à des modes de corruptibilité
pour exister d’abord et s’affirmer ensuite... être prédisposé
à systémiser la corruption à travers les circuits
financiers nourrisant et garantissant la viabilité d’un système."
(Malcolm S)
— Violations
des droits humains - Disparus
— Violations
des droits humains - Tortures
— Massacres
- Exécutions sommaires
— Les
disparitions forcées en Algérie : un crime qui perdure
"La loi « pour la réconciliation nationale et la paix
» promulguée en février 2006 prévoit une prise
en charge à condition que les familles concernées abandonnent
toute poursuite judiciaire et s’engagent à ne plus porter
plainte. Et en pratique, les pressions sont encore plus fortes, puisque
certaines familles sont contraintes de signer des formulaires attestant
que leur parent disparu a été enlevé par des «
terroristes » ou qu’il a « rejoint les maquis».
Plus grave encore, que leur parent est mort au cours d’un accrochage
avec les services de sécurité. Pourtant, de l’aveu
même de certains responsables politiques, beaucoup de familles refusent
ces compensations et continuent de lutter pour que le sort de leurs parents
disparus soit dévoilé et que justice soit faite..."
Ordonnance
n°06-01 du 28 Moharram 1427 correspondant au 27 février 2006
portant mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation
nationale
Egalement
— Le
Tribunal permanent des Peuples accuse les transnationales de violation
des droits humains par João Pedro Stedile
— Un
tribunal (pénal) international pour les sociétés
transnationales ?
NOTES Le "syndrome Sutherland"
(1) INDUSTRIELS
ET BANQUIERS SOUS L’OCCUPATION, LA COLLABORATION ÉCONOMIQUE
AVEC LE REICH ET VICHY, DE ANNIE LACROIX-RIZ - ATTAC Landes, Historiens
sous influence Qui « écrit » l'Histoire ? Par Paul
Labarique et le site de LACROIX-RIZ
(2) Les Empreintes des Machines
à Affranchir de cette période
(3) Passeurs
de comptes : en contournant les lois allemandes en 1940, certaines banques
alsaciennes ont sauvé des comptes juifs de la spoliation systématique...
pas la BNCI
(4) Ref. BANQUE NATIONALE POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE - BNCI
et "la CDC sous l'occupation"
(5) Avenir
du secteur bancaire et financier, pages O1517 et 01518, rapport de l'assemblée
nationale, 17 février 1999,
(6)IRAK
: plainte contre BNP-Paribas et AWB
-The
Oil-for-Food Scandal – the Canadian Connection : "BNP Paribas
is actually controlled by Power Corporation, an appropriately named Canadian
company that has a shocking track record of 'business' relationships with
the worst gangsters and tyrannical regimes in the world..."
- Les
tentacules de Power Corporation
"Devant un sous-comité du Congrès Américain,
le chef de la direction de la BNP-Paribas en Amérique du Nord,
M. Everett Schenk, avoua en avril 2005 que sa banque avait effectué
403 paiements à des tierces parties qui ne figuraient pas sur la
liste des compagnies contractantes autorisées par l’ONU à
livrer des biens humanitaires en Irak. “ Les erreurs sont peut-être
inévitables”, plaida Schenk au sujet de ces paiements qui
“ n’auraient pas dû avoir lieu”, dont la valeur
totale s’élève à 470 millions$."
-
Paul Desmarais and corruption from Canada Extensive connections to BNP
Paribas, a French bank that had been handpicked by the UN in 1996 to broker
the Oil-for-Food program
- Canada's
global connections
- INTERNATIONAL MAN
OF MYSTERY : Who is Maurice Strong ?
(7) LES
DÉBUTS DE LA BANQUE MONDIALE : 1946—1962
(8) "Les
mutations du traitement des données comptables dans les banques
françaises dans les années 1930-1960", H. Bonin
(9) Iraq
Gate, KISSINGER ASSOCIATES, BNL AND IRAQ (source
pinknoiz)
Audit:
U.S. lost track of $9 billion in Iraq funds
CSIS
kissinger
(10) "La Sogenal, un modèle une banque régionale européenne
(1881-2001) ?", H.Bonin, doc. html, et le
site de Hubert Bonin qui, si nous critiquons sa tendance professionnaliste
faisant la part belle à la banque et au commerce, a le mérite
non seulement d'exploiter très pédagogiquement le web mais
également d'informer sur une certaine actualité de la recherche
bancaire et entrepreneuriale; mêmes remarques pour le site "esprit
impérial".
(11) "l'espritimpérial"
(12) Les relations bancaires franco-allemandes au xxe siècle :
entre la guerre économique et la coopération de voisinage,
Communication au colloque franco-allemand, institut franco-allemand de
Paris, 11 mai 2007, H. Bonin, doc. html
(13) Programme de recherche 2005-2007,
L’esprit économique impérial ? Groupes de pression
& réseaux du patronat colonial en France & dans l'empire
(1830-1970)
(14) L'Organisation
Européenne de Coopération Economique (OECE)
(15) Ref.
BNCI , archives nationales du monde du travail
(16) Les
grandes banques allemandes et leurs activités dans l'Europe occidentale
occupée, 1940-1944, BÄHR Johannes,
(17) DRESDNER
BANK AND THE THIRD REICH, Hitler's Willing Bankers
(18) Dresdner,
Financier of Hitler's SS, Lifts Curtain on Nazi Past
(19)The
Deutsche Bank, Auschwitz and German business's compensation fund By
Marianne Arens
"Following his return from New York two weeks ago German Chancellor
Gerhard Schröder and 12 representatives of prominent German businesses
and banks announced the creation of a foundation for the compensation
of Nazi-time forced labourers. The "joint declaration" has been
supported up to now by Allianz, BASF, Bayer, BMW, DaimlerChrysler, Deutsche
Bank, Degussa-Hüls, Dresdner Bank, Friedrich-Krupp, Krupp-Hoesch,
Hoechst, Siemens and Volkswagen. More companies are sure to follow...."
& Blood
money: two exposés of Swiss collaboration with the Nazis By
Nancy Russell
(20) German
Banks in the Third Reich
(21) "How
Occupied France Financed its own Exploitation in World War II or Squeezing
the Capital Market for the Nazis" by Kim Oosterlinck & Eugene
N. White , Une approche classique des méthodes du financement de
l'occupation Nazie."Defeat in 1940 was the third French loss in a
modern war where occupation costs or reparations were imposed. After Napoleon’s
defeat at Waterloo and after the Franco-Prussian war, France was forced
to pay reparations for occupation and the cost of the war to the victorious
allies in 1815 and to the German Empire in 1871..."
(22) The
Bond market and the legitimacy of Vichy France. Kim Oosterlinck, Université
Libre de Bruxelles. Approche classique, la bourse de Paris demeurera ouverte
durant la guerre - avec une interruption entre juin et octobre 1940; les
places boursières de Bordeaux, Lille, Lyon resteront actives également
tout au long du conflit.
(23) Mission
d’étude sur la spoliation des Juifs de France, Commission
Mattéoli très partisanne, réduira la responsabilité
de l'Etat français lors de la spoliation des juifs de France, un
coup d'oeil sur la législation bancaire sous Pétain, les
banques françaises "blanchies" : BNCI, CDC, Banque de
France, Banque de Paris et des Pays-Bas, "le milliard"...
(24) BANQUE
DE FRANCE ET REICHSBANK, FACE AUX NÉGOCIATIONS DU PLAN YOUNG PAR
FRÉDÉRIC CLAVERT, classique.
»»»
"Economies de guerre à
crédit , sang des martyrs..."
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