"...L’Homme
réunionnais, dans sa réalité, vit inconsciemment
sa complexité. Un peu d’histoire pour nous rappeler qu’il
est, soit :
Venu, délibérément
avec sa culture française,
Arraché
ou déporté et exilé avec la culture de son village
ou de son pays,
Engagé
volontaire et expatrié avec la culture de son pays..."
Interview de René Louis Pestel par Christian Pose ,
24/7/2006

La société est une image comme l’est un paysage
René-Louis Pestel
En fait l’enjeu est-il bien la société
et ses composantes, dont l’homme en est la principale ?
Tes remarques et réflexions conduisent et font émerger l’atemporalité.
La reproduction des modèles est apparente, bien visible et sans
fin, depuis ces 10 000 dernières années.
Tu as raison et je défends cette thèse. La guerre alimente
le commerce qui justifie la guerre. Telle est la maxime des Américains
et de bien d’autres. Historiquement, un certain nombre de civilisations
s’est terminé, a fini son cycle par la guerre, le commerce
et l’argent.
La société était pourtant différente selon
la contrée où l’on se trouvait. On pouvait passer
d’un lieu où régnait la préhistoire, à
un autre, des temps modernes. Observes, today, lorsque les Américains
sont arrivés dans l’Afghanistan profond et ont rencontré
des hommes d’un autre temps, méconnaissant leur monde, dit,
civilisé.
Le lien entre ces mondes est uniquement l’Homme.
En réalité la société n’est pas le but
de l’homme mais le moyen de perfectionner son évolution.
De même qu’il a existé des hommes préhistoriques,
brutal, bestial, accompagné de leur massue à tuer et à
survivre, nous avons des G.W. Bush, avec des armes encore plus puissantes.
Ils ont en commun leur évolution. Leur libre-arbitre leur offre
des choix, mais leur ego est primaire et surdimensionné.
Ils doivent accomplir leurs actes, assurant ainsi leur apprentissage,
fussent-ils obligés de supprimer un homme ou 10 000 (certains qualifient
cela de détail de l’histoire et sont prêts à
revoir l’histoire, humainement, c’est horrible).
Que dirions-nous de la nature qui, en 6 secondes peut anéantir
300 000 personnes, tout effacer de la carte ou du sida, qui depuis des
années fait la même chose, chaque mois.
Ne sommes-nous pas monstrueux de ne rien faire, si ce n’est de toujours
essayer d’avoir bonne conscience ?
Nos actes nous garantissent la compréhension et l’éveil,
de ce qu’il est utile de faire pour l’évolution de
notre âme personnalité, une fois perdue notre enveloppe.
Les réincarnations successives permettent alors d’intégrer
la somme des expériences accomplies et d’avancer (tu remarqueras
que je ne qualifie ni en bien, ni en mal…).
Nous sommes tous un maillon, mieux, un engrenage d’une horloge supérieure
dont on ne connaît pas toujours les règles. Chaque engrenage
est également une horloge d’un jeu inférieur qu’il
maîtrise ou a l’impression d’en dominer certains tenants
et aboutissants…
Nous sommes interdépendants et tous utiles les uns aux autres.
La nature, la société avec toutes ses strates hiérarchisées
ne sont que le décor de notre évolution.
D’ailleurs nos absences nocturnes, ne sont-elles pas là pour
nous permettent de le façonner selon notre parcours initiatique
?
Ainsi côte à côte pouvons-nous, dans un même
lieu, voir, entendre, sentir, toucher, goûter et vivre des évènements
bien, bien différents.
• Où se trouve la réalité ?
• Où se trouve l’essentiel ?
• Où est la substantifique moelle ?
• Savons-nous encore discerner ce qui est bon pour notre évolution
?
• N’y a-t-il pas trop de technique masquant le primordial,
trop de « science sans conscience… » conduit irrémédiablement
à «… n’est que ruine de l’âme »
?
Le ciel peut-être balisé mais encore faut-il pouvoir l’apprécier,
le comprendre, l’appréhender en tant que ciel ou composante
d’un méta-système…
L’homme ne serait-il pas un diamant, taillé en cela de 1
000 facettes, réfléchissant qu’une partie de la lumière
et de ce qu’il pourrait être ?
En est-il seulement conscient ?
(posté de la Réunion le 25/7/2006)
Complément à la réflexion et à
l’histoire
René-Louis Pestel
Le TCE était loin d’être parfait,
c’est incontestable. Je suis en accord avec ta lecture.
Le mayage d’une constitution avec la reprise des traites commerciaux
précédant, ne relevait pas d’une grande strategie.
Elle etait plutôt pauvre. A moins qu’elle ait ete pilotee
volontairement par les US, pour leur eviter la presence d’une Europe
politique forte. En cela, l’objectif a été atteint.
Quand tu es touché par une maladie ou un début de maladie
et que tu ne possdes pas les anticorps, cela ne te sert à rien
de les avoir, dans une prouvette, sur ta table de salle à manger.
Lorsque nous sommes sur un quai, dans un aéroport regarder passer
un TGV ou voler un nayon, nous ne servons pas grand chose, si ce n’est
avoir du plaisir de rêver.
Nous sommes pleinement inutiles pour en changer leur destination ou leur
trajectoire. Si nous sommes l’intérieur, nous avons plus
de chance d’atteindre le poste de commande et de changer les choses,
en ayant, bien sr, les compétences.
Le temps peut être long pour atteindre le poste de pilotage. Cela
sera. Il n’y a ni commencement, ni fin. Ti lamp, ti lamp, tout nous
est permis.
Cette approche relève d’une démarche cartésienne
spiritualise ou mystique.
Mes immersions, dans le champ unifié de tous les possibles, ne
sont pas encore suffisamment dirigées et puissantes, pour inflchir
les trajectoires (c’est une alternative). D’ailleurs je ne
pense pas que cela soit souhaitable, pour l’évolution de
chacun." (RLP)
Document historique "Mes origines et mes ascendances sont
tiennes. Le nous aurait été plus adéquat
dans ta question, « mon neveu »..." envoyé par
René Louis Pestel, oncle, à Christian Pose, neveu,.. A propos
de nos ancêtres-parents esclaves, se reporter à la question-réponse
11, merci.
" 1- La grand mère originelle, née à Terre Rouge,
en 1751 (génération 7 pour toi), identifiée créole,
de notre arbre, avait pour prénom Marguerite. En 1816, elle avait
65 ans et travaillait à la pioche chez les Sanglier du Ludoumois.
Créole signifiait que Marguerite était un sang mélé.
En 1751, les seuls esclaves présents (sur l'ile) Bourbon étaient
principalement d’origine du Mozambique, de Madagascar. Les propriétaires
choisissaient les bonnes reproductrices et les engrossaient. Un petit
d’une esclave ne cotait pas et lui appartenait en tant que négrillon.
La recherche ADN réalisée à La Réunion a permis
d’identifier essentiellement des gênes paternels europens.
J’ai eu 6 dents de sagesse, particularité fréquente
en Afrique ?
2- Elle a eu, entre autres, Olivette, esclave n° 573, neé en
1780, officiellement père inconnu, réellement une bâtarde
la cuisse, Terre Rouge (quand tu es sur la terrasse de la case Monique,
ce sont les terres qui sont à 2 kms à vol d’oiseau).
En 1853, Gilles Sarritor a reconnu tous les enfants d’Olivette,
bien après l’abolition de l’esclavage. Le nom Pestel
attribué en décembre 1848 nous est donc resté.
3- Olivette a engendré Uranie, esclave n° 594, née en
1813 à Terre Sainte, le port de pêche initial de St Pierre.
4- Uranie a eu Marie Estelle, esclave n° 597, née en 1836,
de nouveau Terre Rouge.
5- Marie Estelle a engendré avec le présumé père
Louis Henry Paris Leclerc, propriétaire terrien, Adrien Pestel,
le 19 août 1853, Terre Rouge.
Il a été successivement charcutier, cultivateur, Douanier,
navigateur, cordonnier et a fait la guerre de Cochinchine, embarqué
volontaire en aout 1870. Il est mort en 1945 Diego Suarez. Il était
ton arriere grand pere. Ton grand pere lui versait une pension.
6- Adrien s’est marié avec Marine Sarine BATTY. Ils ont eu
8 filles et un fils, Louis Pestel, né le 8 novembre 1898, date
officielle, la date reelle, le 3 novembre (Adrien n’avait pas assez
décuité pour aller déclarer son fils après
ses 8 filles), Diego Suarez. Ils ont migré vers 1890, sa derniere
soeur était née le 23 septembre 1890.
7- Louis Pestel a eu avec Marie Thérèse Boisson, 2 fils
(tes oncles) et une fille, Monique, ta mère. Ta grand mère
est neé indochinoise, le 18 février 1912, Quang Yen, province
du Tonkin, d’un père Daniel Boisson, né le 2 novembre
1875, Avanton dans la Vienne,et d’une mère Lee Thi Ngon,
née en 1874, d’une famille de descendant de mandarin.
Je n’ai pas encore effectué l’ascendance à partir
de Marine Sarine Batty.
Le nom Pestel, attribué d’office et au hasard, le 20 dcembre
1848, ne constitue en rien un lien de parent avec les Pestel du reste
du monde et plus particulirement en France.
Je n’ai a ce jour rien trouvé sur Sarritor, ci ce n’est
que lu de droite a gauche, cela fait Rotirras...."

Ile de la Réunion par satellite
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Notes :
LE PARLEMENT
EUROPEEN, LE DROIT ET LA DEMOCRATIE (R.M JENNAR) mardi 27 juin 2006,
par attac reunion
Le 14 juin 06, en séance pleniere au parlement européen,
des élus français, socialistes inclus, ont rejeté
à la fois le respect d’une règle de droit et le respect
du choix du peuple français tel qu’il s’est exprimé
lors du referendum du 29 mai 2005.
717 collectivités
ont pris position contre l’ AGCS.
dimanche 12 décembre 2004, par attac reunion
La campagne initiale etait 100 communes hors agcs, aujourd’hui ce
sont 717 collectivités locales qui se mobilisent contre l’AGCS
...
De nombreux conseils généraux, municipaux et régionaux
ont pris position contre l’AGCS, la plupart demandent un moratoire
sur les négociations.
PPP
du tram train de la réunion : la "solution miracle"
du privé, vendredi 7 juillet 2006, par attac reunion
Le quotidien de la reunion a publié le 21 juin 06 un dossier bien
documenté sur les partenariats public privé (PPP) à
l occasion du projet de financement du tram train par la region reunion,
pourtant signataire d’un motion zone non AGCS.
Budget
2006 : Des cadeaux aux plus riches, mais pas de vraie réforme,
vendredi 21 octobre 2005, par attac reunion
T. Breton et J-F. Copé ont détaillé, dans Le Figaro
du 14 septembre, les éléments de la réforme fiscale
évoquée par le premier ministre. Mais lorsque l’on
met bout à bout l’ensemble des mesures annoncées -c’est-à-dire
non seulement celles portant sur les tranches et les taux d’imposition
mais aussi celles concernant le plafonnement des impôts, les niches
fiscales et les donations-, on s’aperçoit que cette réforme
a des visées électoralistes et répond surtout aux
exigences du patronat et des plus riches
A
la reunion aussi, les inegalités augmentent
dimanche 18 septembre 2005, par attac reunion
En 2004,
• le nombre d allocataires du RMI a progressé de 7.7%
Passant à 193 743 personnes soit un réunionnais sur 4.La
hausse du montant des allocations versées est l’une des plus
marquées depuis la mise en place du RMI en 1989, est largement
imputable à la progression du nombre de bénéficiaires.
Elle "s’explique essentiellement par une évolution du
cadre réglementaire, ayant eu pour conséquence de faire
“basculer” certains allocataires de l’assurance chômage
au RMI"
• le montant versé par les ASSEDIC a diminué de 5,2%
du fait "de la diminution du nombre de bénéficiaires
du régime d’assurance chômage (-12% à la fin
de 2004)
(source : insee, le maintien de la croissance sans réelle
reprise)
• la réunion a compté 141 nouveaux assujettis à
l impôt de solidarité sur la fortune
728 en 2004, soit 24% en plus. Le patrimoine moyen déclaré
par ces assujettis a augmenté de presque 3%.
L'impôt
sur le revenu : les déclarations nationales (source :
DGI)
Article Temoignages du 9 juillet 2005
SELON
UNE ÉTUDE DE L’INSEE
De plus en plus de Réunionnais condamnés au revenu minimum.
Publié dans l'édition du samedi 9 juillet 2005
" Dans son dernier numéro, la revue de l’INSEE “Économie
de La Réunion” publie deux articles qui mettent en évidence
les très importantes inégalités de revenus à
La Réunion. Le premier rend compte des résultats d’une
enquête sur les revenus imposables en 2001, le second donne un coup
de projecteur sur la faible progression des revenus du travail l’an
dernier et sur l’augmentation importante du nombre de Réunionnais
condamnés au revenu minimum. Des indicateurs qui montrent l’ampleur
de la crise à laquelle notre société est confrontée."
Reportage "las bas s y j y suis" du 16 sept 05
Quand la mer
monte, tous les bateaux montent
D'après Témoignages journal réunionnais fondé
en 1944 par le Dr. Raymond Vergès
Biocarburants:
Maurice devance La Réunion
Des axes
de propositions pour sauver le logement social à La Réunion
"Nous proposons ci-après des axes de propositions indispensables,
selon nous, pour sauver le logement social à La Réunion.
La politique à mener dans ce domaine devra cependant rejoindre
d’autres priorités. Celle de l’emploi d’abord.
Le secteur du BTP est très pourvoyeur d’activités
et il ne demande qu’à se développer. Dans la perspective
du développement durable ensuite. La construction de logements
devra s’inscrire dans le cadre plus vaste d’une politique
d’économies d’énergie, d’eau, voire même
de matériaux et dans celui de la lutte contre les effets du changement
climatique. En ce domaine, nous ne sommes encore qu’au stade de
la réflexion."
LES EFFETS PERVERS DE LA DEFISCALISATION Loin du social, la quête
du profit
Jeunesse
ou apprentissage de la précarité publié dans
l'"Edition du vendredi 26 mai 2006 (pages 4 & 5)
"La crise du logement que connaît la métropole est amplifiée
à La Réunion par la pression démographique et le
coût du foncier. La défiscalisation n’a pas eu de contrepartie
sociale. Les bidonvilles resurgissent et les vendeurs de sommeil font
leur beurre. Entre précarisation de l’emploi et offre de
logement inadaptée : la jeunesse, première victime
de la crise, est mise en péril."
Le drame
des populations déportées des îles Diego Garcia,
Peros Banhos et Salomon
"Quand, comment et pourquoi les Chagossiens ont-ils été
évacués de leurs terres natales et déportés
à Maurice et aux Seychelles ? Quelles sont leurs aspirations
présentes et pourquoi ne peuvent-elles pas être réalisées ?
André Oraison, professeur de droit public à l’Université
de La Réunion, nous aide à répondre à ces
interrogations, en mettant l’accent sur plusieurs aspects :
les revendications de l’État mauricien sur ces îles,
le sort des Chagossiens déportés, les étapes relatives
à la militarisation par les États-Unis de l’atoll
de Diego Garcia... Il nous explique au préalable le processus de
création du BIOT, le Territoire britannique de l’océan
Indien."
LA DÉCENTRALISATION
DÉVOYÉE
RMI : un trou de plusieurs centaines de millions d’euros
Publié dans l'édition du vendredi 29 juillet 2005
Plus que des mots, les chiffres concernant la situation financière
des Départements à la suite de la décentralisation
de la gestion du RMI montrent comment le gouvernement se sert de la décentralisation
pour que les collectivités locales prennent en charge ses dépenses
sans que la compensation soit à la hauteur de la responsabilité
transférée.
SÉMINAIRE
DES SYNDICATS PORTUAIRES DE L’OCÉAN INDIEN
La globalisation et les luttes syndicales dans les ports
Publié dans l'édition du vendredi 29 juillet 2005
Hier matin s’est ouvert au Port, le séminaire international
des syndicats portuaires des îles de l’océan Indien.
Une réunion d’une ampleur historique, pour un objectif que
les dockers appellent de leurs vœux depuis une dizaine d’années.
Le
Maloya
"Les danses et les chants de ces hommes et de ces femmes arrachés
de la terre de leurs ancêtres d'Afrique, de Madagascar et de l'Inde
pour partager la condition d'esclaves ou d'engagés, ou descendants
de colons pauvres "petits blancs", ont eu sans doute, avant
tout, une fonction cathartique et d'un caractère sacré.
Après avoir subi la rude épreuve de la tâche à
la gaulette dans les menées de canne à sucre, au cœur
du soleil et parfois sous la pluie, les corps en transe sublimaient l'angoisse
et se guérissaient de la rupture. De la tombée de la nuit
à l'aube du jour au rythme du rouler* et kayanm*, on dansait et
on chantait, en secret, le pays des ancêtres, les origines et traditions
perdues ; on rendait hommage à ses morts, on dialoguait avec ses
esprits et ses dieux.
Le maloya complétait ou se confondait alors avec le kabaré
avatar du kabary malgache, le sèrvis malgas ou la fèt bef,
le sèrvis kaf, les rites sacrés des offrandes aux ancêtres
qui libéraient les corps et les esprits.."
Entre tradition et modernité,
le maloya de Ziskakan s’enrichit de diverses influences, tout
en restant attaché à ses racines. Rencontre avec Gilbert
Pounia, chanteur charismatique de ce groupe phare de la scène réunionnaise.
Les Vwadhéva
Ecoutez
un peu ... pour voir ! (Réalisations), site officiel des Vwadhéva
le chant réunionais Maloya
• Le
Maloya
Musique et danse qui serait d'origine malgache et et Mozambicaine. Le
rythme est très soutenu
• Les différents instruments employés
• Le Bobre sorte d'arc musical
• La calebasse, qui, plus tard deviendra un Kayamb
• Le roulèr sorte de gros tambour sur lequel on s'assied
dessus pour jouer.
• La Timbal, xilophone en bambou et
• Les piqueurs, plusieurs petits tambourins attachée ensembles
• Les Romances
Chansons qui, comme leur nom l'indique, sont très romantiques,
et sont issues de la langue francaise. "Transplantées"
oralement des caveaux de Montmartre et des guinguettes qui bordent la
seine.
• le Séga
Issu de la rencontre entre l'Europe et l'Afrique, le séga vient
après l'introduction, à la Réunion, de divers types
de danses tels que le quadrille (anglais), le scottish, la polka, la mazurka,
...
• Ensuite, viennent les différents mouvements plus actuels,
comme le Séga Jazz ( Sabouk ), le maloya électrique ( Matalon
), Reggea, Fusion ( Manléo ) ...
Texte de la
proclamation du 20 décembre 1848 signé par SARDA-GARRIGA
Introduction
"Pour mettre en valeur l’île Bourbon, la compagnie des
Indes et les colons utilisent une main-d’œuvre servile. De
1717 à 1817 près de 80 000 esclaves sont introduits dans
l’île. Ils proviennent d’une traite régionale
qui se fournit sur les côtes de l’Afrique orientale et à
Madagascar. La Révolution française abolit l’esclavage
en 1794 mais les colons de La Réunion refusent d’entériner
cette décision qui les ruinerait et renvoient les commissaires
de la République venus faire appliquer la loi. Le rétablissement
de l’esclavage en 1802 destiné à relancer l’économie
des colonies est accueilli avec soulagement. En 1834, l’Angleterre
met fin à l’esclavage dans ses colonies. Les esclaves des
îles voisines – Maurice et les Seychelles – sont libres.
Ce n'est pas le cas des esclaves réunionnais qui doivent attendre
la révolution de 1848. Le Commissaire général de
la République, Sarda-Garriga, débarque le 13 octobre 1848
à l’île Bourbon, renommée île de la Réunion,
et proclame l’abolition le 20 décembre 1848. Le jour même,
environ 62 000 esclaves sont libérés dans le calme..."
Texte de la proclamation du 20 décembre 1848
"AUX TRAVAILLEURS.
Mes amis.
Les décrets de la République française sont exécutés
: Vous êtes libres. Tous égaux devant la loi, vous n'avez
autour de vous que des frères.
La liberté, vous le savez, vous impose des obligations. Soyez dignes
d'elle, en montrant à la France et au monde qu'elle est inséparable
de l'ordre et du travail.
Jusqu'ici, mes amis, vous avez suivi mes conseils, je vous en remercie.
Vous me prouverez que vous m'aimez en remplissant les devoirs que la Société
impose aux hommes libres.
Ils seront doux et faciles pour vous. Rendre à Dieu ce qui lui
appartient, travailler en bon ouvriers comme vos frères de France,
pour élever vos familles; voila ce que la République vous
demande.
Vous avez tous pris des engagements dans le travail : commencez-en dès
aujourd'hui la loyale exécution.
Un homme libre n'a que sa parole, et les promesses reçues par les
magistrats sont sacrées.
Vous avez vous-même librement choisi les propriétaires auxquels
vous avez loué votre travail : vous devez donc vous rendre avec
joie sur les habitations que vos bras sont destinés à féconder
et où vous recevrez la juste rémunération de vos
peines.
Je vous l'ai déjà dit, mes amis, la Colonie est pauvres
beaucoup de propriétaires ne pourront peut-être payer le
salaire convenu qu'après la récolte. Vous attendrez ce moment
avec patience. Vous prouverez ainsi que le sentiment de fraternité
recommandé par la République à ses enfants, est dans
vos cœurs.
Je vous ai trouvés bons et obéissants, je compte sur vous.
J'espère donc que vous me donnerez peu d'occasion d'exercer ma
sévérité; car je la réserve aux méchants,
aux paresseux, aux vagabonds et à ceux qui, après avoir
entendu mes paroles, se laisseraient encore égarer par de mauvais
conseils.
Mes amis travaillons tous ensemble à la prospérité
de notre Colonie. Le travail de la terre n'est plus un signe de servitude
depuis que vous êtes appelés à prendre votre part
des biens qu'elle prodigue à ceux qui la cultivent.
Propriétaires et travailleurs ne feront plus désormais qu'une
seule famille dont tous les membres doivent s'entraider. Tous libres,
frères et égaux, leur union peut seule faire leur bonheur.
La République, mes amis, a voulu faire le votre en vous donnant
la liberté. Qu'elle puisse dire que vous avez compris sa généreuse
pensée, en vous rendant dignes des bienfaits que la liberté
procure.
Vous m'appelez votre père; et je vous aime comme mes enfants; vous
écouterez mes conseils : reconnaissance éternelle à
la République française qui vous a fait libres ! et que
votre devise soit toujours Dieu, la France et le Travail.
Vive la République ! " (SARDA-GARRIGA)
|
Ce nouveau document sur les libertés,
les actions civiles et politiques non violentes concerne l'Ile de La Réunion.
Il est consacré à un homme politique du courant socialiste
réunionnais. René Louis Pestel est en effet Délégué
à la Culture et au Sport de la Fédération de la Réunion
du Parti Socialiste. Il évolue dans un contexte social de précarité
où la problématique citoyenne et civile des droits et des
libertés deumeure une priorité. La marge réunionnaise
multiethnique porte encore les stigmates de la souffrance coloniale et
de l'esclavagisme. De nombreux points dans cet entretien nous opposent,
d'autres nous lient.
Au nombre des oppositions essentielles citons l'adhésion de René
Louis au TCE - bien qu'il admette aujoud'hui les raisons du "non",
cf. notre document en marge "complément à la réflexion
et à l'histoire". Une adhésion qui invite cependant
le néolibéralisme à s'installer à la Réunion
(l'île compte deux aéroports internationaux). Une adhésion
qui conduit à la privatisation du service public (René Louis
ne s'oppose pas à l'AGCS), au constitutionnalisme, à un
certain patronat de droit, à la sédimentation des inégalités
sous une autre forme et donc à la persistance de la précarité,
à la RMIsation de l'île, au nombre croissant des imposés
sur la fortune, au tourisme de luxe, à l'inflation du prix des
terres, des loyers et de la construction, à l'épidémie
automobile, à la bétonnisation ou au salariat obligatoire...
sous le Tropique du Capricorne!
Quelques éléments d'explication apparaîtront cependant.
Dans sa formation d'économiste et de gestionnaire : "Ayant
été d’une part, un acteur actif de la vie économique,
d’autre part un apprenti du modèle américain de gestion
et d’organisation, je ne pouvais pas de 1965 à 1975 adhérer
à un parti socialiste de doux rêveurs, à mon sens
de l’époque..." ou encore dans le fait que la direction
nationale du PS ait su entendre les doléances "éthniques
et identitaires du PS Réunionnais et les prendre en compte dans
le projet national". Des orientations individuelles ou des choix
partisans de société qui aujourd'hui trouvent leur plein
épanouissement dans l'Europe libérale, selon moi, dirigiste
de François Hollande.
J'entrevoie d'autres éléments d'explication dans cette affirmation
: "Le Parti Socialiste ne conduira pas une révolution mais
une évolution sociétale." Ici, le Parti Socialiste
Réunionnais ne pense pas à une évolution sociétale
d'inspiration municipaliste autogestionnaire, libertaire, écologiste,
anticapitaliste, altermondialiste, constituante européenne - ce
serait pour le PSR une contradiction. L'adhésion aux directives
"évolutionnistes" et "sociétales" de
Paris se justifierait encore une fois par la qualité d'écoute
de la Direction Nationale du PS, par la diversité des courants
de pensée qui anime sa vie interne pour le choix de ses cadres,
par la diversité des représentations ethniques et socioprofessionnelles
locales/nationales au sein de la hiérarchie et sur les listes électorales.
René Louis dira : " le Parti Socialiste n'a pas un seul mode
pensée comme au Parti Communiste Réunionnais qui est resté
très stalinien"...altéré par l'éloignement
"des idéaux de gauche de Paul Vergès, privilégiant
le maintien de son pouvoir hérité de son père...le
féodalisme...un Paul Vergès réconcilié avec
la famille Debré". C'est désormais, pour beaucoup d'observateurs
et de critiques, un fait d'histoire.
Le PS réunionnais jouerait, toutefois, un rôle de composition
nationale y compris, sans aucun doute, le propos est de moi, avec le monde
socioentrepreneurial multiethnique libéral réunionnais ou
des îles de l'Océan Indien où le monde du commerce,
des PME-PMI (si l'on veut bien exclure du jeu les "gros blancs"
et les multinationales autocrates qui trichent et cassent les règles
de la concurrence) aurait un rôle d'employeur éthique à
jouer et un devoir moral à remplir : "penser demain".
Malgré un professionalisme atypique, une profonde connaissance
des faits et des hommes, une mystique chaleureuse chantant l'Homme et
son destin cosmique atemporel et un franc-parler créolisé,
René Louis, comme beaucoup de théoriciens réunionnais
de la penée sociale, demeure très attaché au rôle
central de la départementalisation historique et donc au rôle
des institutions politiques métropolitaines, autre point d'opposition.
Les points qui nous lient. Le lecteur en se rendant à la Question-Réponse
11 et au document concernant mes ancêtres esclaves "Mes origines
et mes ascendances son tiennes" en marge de l'entretien se rendra
compte que je suis parent - et j'en suis heureux - avec René Louis.
Nous partageons un héritage, celui de notre parenté aux
ancêtres-esclaves (génération 7 pour moi). Je ne voyais
pas d'intérêt immédiat à apparaître sous
cette forme. Je souhaitais m'en tenir au choix et à l'orientation
des questions. René Louis l'a souhaité. A posteriori la
remarque de René Louis semble intéressante et finalement
pertinente. Il y a deux ans, dans un texte de fiction intitulé
"Les
hors-la-loi de Westville-Campus", je créai un personnage-narrateur
mi blanc mi noir proche de ma "parenté aux ancêtres
esclaves" inspiré par mes rencontres de membres de l'ANC.
Ce personnage sans nom disait : "... Ceci rejoindra sans doute cette
réflexion beaucoup plus tardive de mon frère ainé,
très engagé dans la lutte ouvrière aux Mascareignes
et en Afrique du Sud : "Nous voici rendus à la huitième
génération depuis le premier esclave portant le nom de la
famille... tu es comme moi, un héritier."
Je me suis demandé, dans le prolongement de mon isolement urbain
de blanc pauvre et sans doute marxiste, comment mon frère qui n'était
pas esclave pouvait encore cultiver cette appartenance à une communauté
historique d'exclus tout en disposant encore d'une parenté, d'une
responsabilité et d'une notoriété ? Je trouvai une
réponse dans son attachement au culte des ancêtres, au premier
esclave : lieu de naissance, nom, lignée familiale historique de
souffre-douleurs.
Finalement cette problématique de l'esclave qui réapparaît
régulièrement depuis un siècle et demi au sud comme
au nord relève d'un sentiment naturel, de la condition des hommes
révoltés face à l'absence de droits à la vie.
J'ai compris pour ma part que la société pauvre, noire et
blanche, partage cette même douleur qui se manifeste de temps à
autre dans le corps de mon frère sous la forme d'un ulcère
et parfois sous la forme d'un excès de fierté politique
dans les meetings. Que cette pauvreté est bien nourrie par le culte
récurrent des ancêtres, la force du sentiment naturel de
nos communautés de misère.
Un héritage dont Mazisi Kunene et Wally Mongane Serote diront qu'il
se réduisait, aux heures des luttes, à cet autre lien de
parenté sociale négative : la précarité, l'exclusion,
l'oubli. Hier, ce lien s'appelait : le travail gratuit obligatoire sans
droit ou avec droits restreints, pour un maître du travail, sans
espoir de jamais racheter sa liberté...." (C.Pose)
Interview de René Louis PESTEL
Q 1. René Louis, merci d'accepter cet
entretien... Tu as toujours été un militant associatif proche
des conditions populaires, de la précarité, un acteur civil
non violent convaincu, un manifestant et en ce sens un excellent marcheur,
tu es également membre du Parti Socialiste Réunionnais,
peux-tu nous dire ce qui t'a conduit à intégrer ce Parti
?...
R. Mon adhésion, à la
Fédération de La Réunion du Parti Socialiste, résulte
d’une démarche de vie liée à la construction
de :
-Ma personnalité, tant psychologique,
sociologique que spirituelle, me donnant ainsi une identité culturelle,
toujours en évolution et en exploration constante,
-Mon plan professionnel et éducatif,
consolidant perpétuellement mon expérience de vie sous un
autre angle de vue et d’appréciation,
-Ma visée familiale, enrichissant
par la même mon vécu,
-Mon dessein personnel qui complète
les autres et les conforte dans le cadre d’un environnement sociétal
quelque peu décadent quant aux valeurs morales et éthiques
mais riche d’expériences.
Je ne peux pas laisser aux petits-enfants, à venir, une terre comme
nous pouvons la vivre, sans m’engager pour y véhiculer de
saines pensées, constructives d’un autre avenir.
Ayant été d’une part, un acteur actif de la vie économique,
d’autre part un apprenti du modèle américain de gestion
et d’organisation, je ne pouvais pas de 1965 à 1975 adhérer
à un parti socialiste de doux rêveurs, à mon sens
de l’époque. Mes recherches en psychosociologie et en spiritualité
me firent évoluer et prendre en compte la dimension humaniste dans
un modèle économique. Le basculement se fit au moment où
l’on vit clore les Directions de Ressources Humaines. C’en
était trop, le système rabaissant l’Homme au stade
d’une simple ressource !!!
Sympathisant d’abord, pendant de nombreuses années j’ai
adhéré, au moment au tout le monde fuyait, après
les débacles électorales, annoncées, de 2001 et de
2002.
Il est exact que je privilégie la démarche pacifique. La
violence n’est –elle pas l’attribut des faibles dominateurs
aux réflexions psychologiques, cognitives et intelligentes limitées ?
Or, il est force de constater que notre système éducatif
français ne nous a pas inculqué d’une part, l’art
de communiquer et d’autre part, l’apprentissage de l’acceptation
de l’autre, dans toutes ses différences. Bien au contraire
nous sommes cantonnés dans un environnement individualiste de peur
de l’autre.
Ainsi n’avons-nous pas de dialogue sans des grêves et des
manifestations ? Ne sommes nous pas dans un monde de sourd ou ne
communiquant pas sur les mêmes fréquences ?
Il ne reste plus que l’image et le paraître comme mode d’échange,
car on se voit !!!
Q 2. Quand le Parti Socialiste Réunionnais
a-t-il été créé ? Qui le dirige (peux tu nous
parler du parcours de son président et de celui de la direction
politique)? Quelle est ta fonction au sein du Parti ?
R. Le mouvement socialiste, à La Réunion,
existe depuis l’origine des mouvements en France, mais en étant
nettement moins prononcé. Une thèse a été
développée à l’université de La Réunion
et doit faire l’objet d’une parution (Promis je te l’enverrai).
L’histoire nous compte, par ces multiples faits, que Raymond Vergès
(le père de Paul et de Jacques (l’auteur
des TGI illégaux, dans linked222)) et Léon Le Pervanche
sont partis, en 1946, syndicalisés CGT, appartenant à un
mouvement rassemblant la gauche, le CRADS, et sont revenus, après
l’adoption, le 19 mars 1946, de la loi départementalisation,
inscrits au PCF.
Ce n’est que bien après, en 1958, que Paul Vergès,
Membre historique des Forces Françaises Libres, crée le
PCR.
Doit-on y voir une liaison avec le retour du Grand Charles ???
De même, Paul Vergès, en fin limier politique, n’hésite
pas dans les années 1970, de piloter directement ou indirectement
de jeunes hommes politiques au sein du Parti Socialiste (rien de tel que
de se créer sa propre concurrence et asseoir sa présence).
Il sut imposer sa loi locale aux dirigeants du PS National, pas de premier
tour, pendant des décennies. Le PCR détenait l’ensemble
de l’électorat d’opposition. Nous sommes plus qu’avant,
dans une Réunion post esclavagiste, coloniale et assimilationniste.
En 2006, Paul Vergès se réconcilie avec la famille Debré,
et s’approprie les bienfaits de la départementalisation,
conduite essentiellement par Michel Debré, avec un opposant indépendantiste,
puis autonomiste qu’était Paul Vergès. Ce dernier
en oublie même que tous les principaux acquis sociaux, l’égal
de la France, l’ont été avec François Mitterrand.
1971 voit la cration d’une Fédration des Mouvements Socialistes
et Régionales, crée par Wilfrid Bertil, aujourd’hui
ouvertement proche de Paul Vergès.
1974, création de la Fédération 974 du PS, issue
du Congrès d’Epinay, que dirige Jean Claude Fruteau jusqu’en
2000.
Ce n’est que récemment, durant les 5 dernires années,
lors de la rénovation, en 2001, que la Fédération
974 PS fut reconnue comme une véritable force politique et plus
particulièrement depuis 2004 sous la direction de Gilbert Annette
qui a succédé à Michel Vergos.
Ainsi Paul Vergès, loin de ses idéaux de gauche, privilégie
le maintien de son pouvoir hérité de son père et
qu’il veut transmettre à ses marmays. Le féodalisme
prévaut et pour assurer cette continuité il ratisse large,
à gauche mais surtout à droite. Après chaque mandature,
il élimine les compétents et les personnalités pour
recommencer avec une nouvelle promotion d’incrédules la recherche
du pouvoir pour le pouvoir.
Aujourd’hui la Fédération 974 est son ennemie et toutes
les alliances sont bonnes.
Je suis délégué à la culture et au sport.
Je participe également à la réalisation des formations
des camarades. Un très gros effort est consenti pour former les
militants et l’encadrement, conduisant une incontestable structuration.
Je travaille sur le projet de société, pour ST Denis et
pour La Réunion.
Q 3. Ce Parti représente-t-il toutes
les différences ethniques et religieuses de l'île ? Quelles
catégories sociales y sont présentes ?
R. Toutes les différentes composantes
ethniques sont présentes. Toutes les catégories socioprofessionnelles
sont aussi représentées.
Bien sûr les catégories dites défavorisées
sont porteuses de notre mouvement, comme pouvant être un espoir.
Durant les 100 dernières années, les avances sociales l’ont
été grâce à des gouvernements de gauche avec
une forte présence socialiste.
Q 4. Respecte-t-il, par exemple, la parité
entre hommes et femmes pour le choix des candidats ?
R. A ce jour, le Parti Socialiste est le seul
à respecter la parité homme femme, mais aussi d’y
associer les minorités reprsentatives de la population, y compris
au sein de la direction du parti.
Q 5. Ne crois-tu pas que votre lien au Parti
Socialiste de François Hollande, à la structure étatique,
freine l'avancée du socialisme éthnique et identitaire que
réclame "l'île pauvre" souhaitant un divorce réaliste
d'avec l'histoire : "La Réunion, véritable foyer de
la civilisation française dans l'Océan Indien, point de
mire de la Métropole, des Colonies et aussi des Nations alliées..."
(gouverneur Capagorry durant les élections municipales de mai 1945).
R. Non, cela constitue au contraire une force.
Je ne vois pas F. Hollande en Président de la République ;
mais en Chef de parti, il excelle.
Non seulement nous bénéficions des réflexions nationales,
mais les nôtres, ethniques et identitaires, ont été
également prises en compte dans le projet national.
Q 6. Y-a-t-il des dissidences au sein de Parti
Socialiste Réunionnais et si oui lesquelles ? Quelles sont les
bases des oppositions ou éventuellement des ruptures ?
R. Le Parti Socialiste n’a pas un seul
mode de pensée, comme au PCR, qui est resté très
stalinien.
La particularité de ce mouvement politique est d’être
fondé sur des courants de pensées, chacun étant représentatif
des résultats des élections internes et de ce qu’il
représente comme iédal socialiste. La démocratie
est réelle, souhaitée et maintenue à la Fédération
974, par son 1er Secrtaire Fédéral.
Malheureusement des dissidences peuvent exister, non pas pour des divergences
politiques de fonds, mais plus sur la forme. Lorsque des camarades ne
reconduisent pas une personne ayant eu du pouvoir, ce dernier peut avoir
des velléités à fonder son mouvement et à
rejoindre Paul Vergès (ce dernier sait très bien créer
les conditions et anticiper).
Q 7. Il est dit que l'île serait le laboratoire
des expériences sociales et politiques métropolitaines,
qu'en penses-tu ?
R. Une certaine droite le pense, surtout pour
se faire valoir, paraître et chasser le portefeuille. Les spécificités
constitutionnelles ne nous concèdent pas cette désignation
de laboratoire. Cela aurait pu l’être, si nous avions gagné
une certaine autonomie comme en Nlle Calédonie.
Q 8. Confirmes-tu que lors de certaines élections
l'UMP a " acheté des électeurs contre de l'argent ou
du riz ", certains électeurs ou élus de villages étant
perméables à l'argent ? D'autres formations politiques ont-elles
également recours à la corruption ?
R. La corruption est présente. L’homme
porte en lui cette gangrène, hélas.
Plus qu’ailleurs, la droite est directement issue du pouvoir de
l’argent pour représenter le pouvoir " des Gros
Blancs ", les usiniers ou grands patrons de la canne. N’étant
plus que deux groupes canniers, les autres constituent les autres secteurs
économiques de l’île.
Aujourd’hui, ils utilisent le vocabulaire de gauche et le vident
de son sens. Leur seul but " faire plus de pauvres, car un pauvre
a faim et ne pense pas, puisqu’il cherche la maigre pitance de sa
famille ".
La droite appauvrit encore plus les pauvres et enrichit grassement ceux
qui détiennent déjà l’argent.
Leur erreur est de spéculer avec l’argent, sans contrepartie
tangible ; ils en perdront, entre autres leur autonomie alimentaire
et bien plus (cf linked222).
Q 9. Tu as milité pour le "Oui"
au Projet de Constitution Européenne; projet ultra libéral
conçu de toute évidence pour garantir aux banques et aux
groupes industriels leurs avantages à l'échelle européenne
dans le jeu de la concurrence mondiale (au nom de l'emploi alors que les
groupes sont loin d'être la première source d'emploi en Europe)
... le TCE est-il toujours selon toi un enjeu pour la Réunion alors
que 80% de la population n'est pas imposable sur le revenu ?
R. L’analyse de l’histoire montre
que les révolutions sociologiques conduisent réellement
une révolution mathématique, au sens strict du terme.
Nous avions une aristocratie de sang bleu. Nous l’avons remplaceé
par une aristocratie de sang (l’éna) des partis politiques.
La révolution ne s’est pas faite partout, puisque la condition
nécessaire, pour entrer dans la diplomatie française, est
d’être noble de préférence.
Ma modeste expérience m’a appris que, les changements se
font toujours de l’intérieur, par une évolution
acceptée ou acceptable (quand le visionnaire est loin devant).
C’est long l’échelle de l’homme, court dans l’espace
atemporel.
La Nature ne crée pas, elle transforme. L’homme voudrait
avoir la prétention de créer, mais avec kwa ?
La création n’est l’attribut que du champ unifié
de tous les possibles.
Le modèle de l’Est s’est parfaitement écroulé.
Le modèle du Grand Ouest Américain, ultra-libéral,
est entré dans sa phase de liqufaction (36% de la population est
en dessous du seuil de pauvreté, la guerre est le poumon de leur
argent du commerce). Ils représentent 5% de la population, consomment
41% des ressources naturelles et 50% des prescriptions médicamenteuses.
Ils sont réellement malades.
Le modèle libéral de l’Europe, moyennant des adaptations
et des évolutions peut constituer une base saine pour l’homme
évoluant vers l’Etre. Allons le travailler, le réfléchir,
le conceptualiser, le projeter et le mettre en œuvre, ti lamp, ti
lamp, au rythme de la nature, avec humilité
Q 10. L'historien universitaire réunionnais
Yvan
Combeau (C.R.E.S.O.I.) écrira qu' "en juillet 1962, lors
d'une question posée au premier ministre (Georges Pompidou), le
communiste Robert Balanger, président du groupe parlementaire PCF,
s'interrogeait: "Constatant la faillite de la départementalisation
ou de l'assimilation adaptée, le gouvernement envisage-t-il de
déposer un projet de loi tendant à permettre à la
Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion de gérer elles-mêmes
et démocratiquement leurs propres affaires et d'entretenir avec
la France de nouveaux rapports débarrassés de tous liens
de caractère colonial?".
- On est en droit de se demander au regard de cette question vieille de
44 ans si la départementalisation de la Réunion n'a pas
abouti à la seule "métropolisation" politicoéconomique
de ses moyens pour le seul profit d'une "économie du bien-être"
et d'un "langage utlitariste" dont on sait qu'ils ne peuvent
répondre à toutes les questions ni prendre en compte tous
les intérêts des démunis.... Comme si l'accès
à la véritable autonomie sociale, politique, économique
avait été oublié en cours de route... Comment abordes-tu
la question de l'autonomie socioéconomique, puis celle de l'indépendance
politique de la Réunion ? Plus qu'hier, ces deux questions te semblent-elles
d'actualité ? Si non pourquoi ?
R. La Réunion est passée
de la savate 2 doigts (les tongs) au tout voiture, de la « boutik
sinwa » au temple de la consommation.
La Réunion n’a pas eu le temps de construire son identité
sociologique, résultante de sa propre évolution. L’assimilassionisme
est passé par là et à plaquer le modèle dominant
français. Ainsi, peut-on s’interroger sur :
1. Quelle est notre finalité ?
Le développement de l’Homme en tant qu’Être est
le postulat conduisant à la définition d’un projet
de société, puis à sa mise en œuvre.
La finalité est l’Homme, sa promotion en
tant qu’Être, sa culture, sa citoyenneté constituera
le fondement du projet. De là découlera un projet de société
dont l’objectif est et restera l’Homme.
Le passage de l’Homme à l’Être est fondé
sur :
la 1ère
phase de son évolution édifiée sur la Croyance, sur
l’appropriation et l’exécution directe sans réflexion
de l’acquis,
la 2ème
phase de son évolution engendrée sur la Connaissance, moment
primordial de l’Éveil de l’esprit critique, du Déclic
de la conscientisation,
la 3ème
phase de son évolution érigée sur le Savoir, sur
l’écoute, sur l’enregistrement d’un enseignement
et sur la reproduction avec compréhension de cette instruction,
la 4ème
phase ultime de son évolution enfantant la Sagesse.
L’Homme ne peut être maintenu, perpétuellement au stade
de la satisfaction des besoins physiologiques (la nourriture, le toit
et les habits) accompagnés de jeux (kabar, starac, téléréalité…).
Arrêtons de leurrer l’Homme en lui faisant croire que la seule
voie de salut est de se battre, en permanence, contre le système
pour avoir « exclusivement que de l’espérance»
sans jamais la réaliser, en lui repoussant continuellement les
limites !
La solution est dans son déploiement.
Développer les besoins de considération, de reconnaissance
est nécessaire à sa propre évolution dans la société.
2 De la formation, de l’Instruction, de la Culture, du
Sport, de la Citoyenneté :
Élaboration d’un cursus éducatif, culturel, sportif
et citoyen où l’activité est fondée sur une
répartition juste entre :
Les études
des matières générales telles les mathématiques,
les langues vivantes (français, anglais, chinois, indien…),
l’histoire géographie, les sciences,
La découverte
et la pratique de la culture, du sport, de la nature et de la citoyenneté,
L’apprentissage
du milieu de l’économie marchande (production et services)
et non marchande.
Acquérir ce cursus, arme l’individu et lui confère
:
Une conscientisation,
un libre arbitre,
Une intelligence
adaptative à son environnement,
Une maîtrise
de sa consommation en ayant développé son esprit critique,
L’éveil
de ses facultés innovatrices et de sa créativité.
Ce cursus n’est réalisable que si la mise en œuvre de
l’Évolution de l’Être peut s’épanouir
dans un environnement propice où concourre l’ensemble des
composantes :
1. Du logement,
2. Du transport,
3. De l’activité,
4. Du social,
5. De la culture,
6. De la citoyenneté,
7. De l’instruction générale et publique,
8. Du sport.
La culture est le liant, le noyau central qui unit les autres domaines
dans un développement en harmonie avec la compréhension
que la population en a.
L’accompagnement débutera dès la petite enfance pour
se finir à l’université. Chacun progressera en fonction
de ses aptitudes et de ses capacités à évoluer.
Passé 45 ans, chaque citoyen devra accorder, sur son temps d’activité,
un temps à la formation continu et professionnel en tant qu’enseignant,
détenteur d’un Savoir-faire et d’une Connaissance.
La durée progressera après 50 et 55 ans.
3. De l’intérêt général, de
l’Activité :
La notion de rendre un service d’intérêt général
commencera très tôt, en assurant l’accompagnement des
plus jeunes que soi.
Mettre en œuvre la solidarité ne signifie pas développer
l’assistanat.
La dignité d’être un Homme
ne réside pas dans le fait de travailler mais
dans l’état d’être une personne humaine. Naître
homme donne l’attribut de la dignité de la personne humaine,
le différenciant ainsi de l’animal.
La dignité est indépendante de l’activité exercée.
Chaque homme est indispensable à la société, quelle
que soit l’activité conduite mais encore faut-il le vouloir
et le reconnaître ! Nous sommes tous nécessaires à
l’équilibre du système et donc aptes à recevoir
une reconnaissance de la chose effectuée.
La valorisation du travail est déterminée par :
1. Sa rareté,
2. Une hiérarchisation des responsabilités,
3. La qualité produite et la quantité afférente compte
tenu des difficultés,
4. L’expérience efficiente et non par le nombre des années.
L’entreprise se doit d’être citoyenne en répartissant
ses résultats nets en :
Dividendes
pour l’actionnaire ou l’associé,
L’autofinancement
des investissements,
L’intéressement
des salariés,
Le tissu
associatif ou collectif environnant.
Chaque action produite, chaque activité menée, chaque fonction
ou mission assumée dégage une valeur ajoutée qu’elle
soit économique, sociale, sportive, citoyenne ou culturelle. La
valorisation de ces valeurs ajoutées est nécessaire à
la reconnaissance des hommes et des organisations qui l’ont dégagées.
Aujourd’hui il est incontestable que l’Homo Sapiens
a été transformé en Homo consommateur, en Homo zappeur,
en Pompe à fric au service de la fabrication d’argent pour
des financiers sans scrupule. Ces financiers chargés au
préalable de financer les entreprises, ne s’intéressent
quasiment plus, qu’à la spéculation :
De
l’argent pour l’argent à très court terme,
Sur le travailleur
en cherchant continuellement à le former toujours plus pour mieux
l’exploiter ensuite comme dans les start-up,
Sur l’immobilier,
Sur certaines
œuvres d’art.
La mécanisation, l’automatisation, la systématisation
du travail, aujourd’hui permet d’améliorer la productivité.
Cette situation est incontestable et elle a réduit la pénibilité
du travail. Mais elle ne profite qu’à augmenter les bénéfices
des actionnaires, appauvrissant voir supprimant inexorablement la source
des revenus de la grande majorité des salariés devenus,
à leur tour ressource humaine, pour les directions générales
et Homo consommateur pour les directions commerciales.
L’Homme ne peut pas et ne doit pas être avili au
niveau d’une simple ressource, au même titre que les fluides.
Il est la finalité du système qu’il
a mis en place et non un moyen rudimentaire utile à
son fonctionnement.
Il est un Être en devenir.
4 Des Élus :
Les élus politiques remplissent un service d’intérêt
général et sont donc au service du citoyen, de l’Être
en devenir. Le citoyen ne justifie en aucune manière leur fonction.
L’homme politique reste « un vecteur, un catalyseur,
un déclencheur, un innovateur » au service général
de l’objectif du développement de l’Homme et donc de
la politique de la cité.
Un homme, un mandat.
L’élu conçoit, oriente, définit, contrôle,
évalue, décide les politiques mais ne doit en aucun cas
réaliser, diriger les mises en œuvre. L’élu reste
au contact permanent de la population, des élus associatifs et
de toute représentativité d’une population donnée.
La présentation d’un programme nécessite, pour la
population, d’adhérer tant à son contenu qu’aux
élus qui le défendront et le feront réaliser. Un
travail en amont des élections de vulgarisation, d’explication
par les futurs élus, pour assurer une meilleure lisibilité,
est indispensable dans les quartiers.
En Conclusion :
Le projet de Société se doit d’être
organisé tout au long du chemin de Vie d’un Homme, afin d’apporter
une réponse aux aléas, d’accompagner psychosociologiquement
dans les épreuves de la vie. Il escorte le Parcours
d’Évolution, présentant les différentes
étapes de la Culture, de l’Instruction, du Sport, de la Citoyenneté
et de l’Activité.
Q 11. Nous avons eu par le passé une
passionnante discussion sur tes origines familiales, tu descends d'esclaves...Peux
tu nous parler de tes recherches sur le sujet, des résultats, ce
qui t'a inscité à réaliser ces enquêtes sur
le passé, ton passé et celui de l'île, de Madagascar
aussi ?
R. Il est force de constater que ton âme
pilote une enveloppe dont les origines biologiques sont les mêmes
que les miennes, pour partie. Mes origines et mes ascendances
sont tiennes. Le nous aurait été plus adéquat
dans ta question, « mon neveu » (cf. notre propos introductif
et le document en marge de l'entretien)*…Ceci étant dit,
il est bon d’évoquer que :
Rappel d’une évolution historique d’un peuplement ?
L’Homme réunionnais, dans sa réalité, vit inconsciemment
sa complexité. Un peu d’histoire pour nous rappeler qu’il
est, soit :
Venu, délibérément
avec sa culture française,
Arraché
ou déporté et exilé avec la culture de son village
ou de son pays,
Engagé
volontaire et expatrié avec la culture de son pays.
Dans le premier cas, la nonchalance de la vie déstructurée
et sans moyens des crusoés français les ont conduits, irrémédiablement,
à perdre tout ou partie de leur culture d’origine. La partie
culturelle initiale subsistante, pour ceux qui y étaient attachés,
subit, par la suite, un fort décalage avec la culture originelle
qui, elle, continuait à se développer en France. La leur,
incontestablement, régressait ou, au mieux, se maintenait, toujours
avec un espace temps de plus de six mois, dû au moyen de transport
à voile. Ne pouvant reproduire l’apport culturel véhiculé,
très rapidement, leur culture s'édifiait au niveau du rêve.
Pour le deuxième cas, l’enlèvement fut violent
et la perte d’identité, élaborée et mise en
œuvre, tout d’abord par les négriers, puis continuée
par les esclavagistes qui mixaient les tribus, aux langages différents
et dans des conditions inhumaines, conduisait immanquablement, à
l’isolement. L’absence de communication ne pouvait que réduire,
voire effacer définitivement la culture d’origine, d’autant
plus que ces hommes et ces femmes en étaient réduits à
l’état de bête, en condition de survie. Quant aux déportés,
généralement vendus par les leurs et leurs chefs aux négriers
pour les esclavagistes, un rituel d’oubli était imposé,
« aux volontaires désignés », à l’eldorado.
Contraints et soumis aux mêmes conditions de vie que les enlevés,
des effets identiques en résultèrent pour les déportés.
Pour le troisième cas, les engagés disposaient d’un
contrat, définissant le droit au travail, de culte et de culture.
Il n’en fut rien, dans un premier temps. Les pressions internationales
obligèrent les esclavagistes à respecter les termes du contrat.
Néanmoins le mal était fait et au mieux, ces expatriés,
en condition, eux aussi de survie, se retrouvaient, en terme culturel,
dans une situation intermédiaire entre le premier et le second
cas, en décalage culturel et pertes des fondements originels.
La colonie n’autorisait que très peu de manifestation spontanée
du cœur et de l’esprit, en dehors des rassemblements fêtant
la liberté retrouvée, une fois l’an, quand bien même,
l’abolition de l’esclavage révolue.
Une seule culture, en balbutiement, existait, celle du dominant, représentée
par la colonie. La négation des cultures de la grande majorité
de la population était flagrante et, a hélas perduré.
La départementalisation, à compter du 19
mars 1946, apportera un début de développement économique,
social, structurel des routes et des logements, mais une méconnaissance
de la réalité sociologique et culturelle de la population.
Jusqu’à cette période, il n’existait que la
culture dominante des blancs, les dominés, quant à eux,
étaient largement ignorés et devaient s’adapter.
La départementalisation exigera et ne reconnaîtra que le
seul modèle français d’éducation, de culture
et d’administration. Négation de la langue, assimilation
du modèle métropolitain, les réunionnais devaient
se reconnaître dans « leurs ancêtres les Gaulois »…
La population étant alors tiraillée entre sa culture maternelle
créole, véhiculée par la famille, et la culture officielle
imposée à tous, sans exception.
Les Réunionnais étaient également à la recherche
de leurs racines ancestrales, ne se reconnaissant pas systématiquement,
dans la culture gauloise, puis française.
Q 12. Il se trouve que la plupart des aristocrates
esclavagistes d'hier sont aujourd'hui les familles politiques et économiques
les plus puissantes de l'île... Peux-tu les citer, quelles entreprises
dirigent-elles ? Des sociétés qui représentent à
elles seules (trois ou quatre je crois) près de 80% des ressources
financières de l'île, presque toutes exploitent la canne
à sucre et ses dérivés ... Je note ici une contradiction
: que peut sur le terrain du social et de l'identité réunionnaise
un Parti Socialiste Réunionnais qui de toute évidence tend
la main à l'expansion libérale européenne, aux réseaux
capitalistes mondiaux, à la spéculation boursière,
finalement à ces quelques familles réunionnaises qui sont
parmi les plus riches et les plus influentes de France, qui soutiennent
l'UMP et pourquoi pas, pour certaines, les monarchistes et la restauration
?
R. Il est exact que les « gros blancs
», esclavagistes ont détenu une part importante des capitaux
dans l’île, surtout après 1848. En effet, les victimes
des crimes contre l’humanité, engendrés par cet esclavagisme,
n’ont jamais été dédommagées. Par contre,
les esclavagistes ont reçu des subventions pour compenser la perte
occasionnée par les rémunérations obligatoires à
verser aux libres. Le crédit du développement s’est
ainsi constitué et a permis aux anciens esclavagistes, d’acquérir
la plupart des surfaces de La Réunion.
Paul Vergès a très bien analysé le rapport des forces.
Il a toujours su obtenir d’un côté des résultats,
pour les travailleurs et de l’autre pactiser avec le grand capital.
Aujourd’hui, c’est toujours sa politique.
Par contre, le dernier Tableau Economique de La Réunion infirme
tes propos. L’agriculture et l’industrie agroalimentaire ne
représentent que 4,2% des VA Brutes. Le bâtiment 6,4%, le
commerce 9,6%, les services 24,6%, la santé, l’éducation
et le social 24,8%, l’administration 12,9%. Les grandes familles
d’origines le sont toujours financièrement ; mais d’autres
telles les familles chinoises, zarabes et indiennes malbaraises se sont
constituées.
Pour la 2ème partie de ta question j’ai déjà
répondue. Le Parti Socialiste ne conduira pas une révolution
mais une évolution sociétale.
Q 13. Tu est le délégué
aux affaires culturelles et nous n'avons pas encore parlé de musique.
Elle joue un rôle important à la Réunion, peux-tu
nous en dire plus ?...(cf.nos liens en marge de l'entretien)
R. La musique est une des composantes de la
culture réunionnaise. Elle est, assez souvent la plus populaire,
la plus représentative de l’identité créole,
la plus véhiculée et donc source d’évolution.
Aujourd’hui, elle ne s’enferme pas sur elle-même, mais
s’enrichit des différents apports extérieurs tant
de l’origine de nos racines que du reste du monde.
Des différents courants existent et permettent tant aux traditionalistes
de maintenir l’expression musicale d’origine qu’à
des jeunes de mayer cette musique avec d’autre.
L’identité culturelle réunionnaise est en construction.
Plusieurs centaines d’années voir millénaires sont
nécessaires aux peuples pour s’ériger en culture affirmée.
Nous n’avons que 346 ans. Quand tu es passé à La Réunion,
il n’y avait que 0,50m de linéaire de livres écrits
en créole, en magasin ; aujourd’hui nous sommes entre 5 et
10 m.
La droite est en train de supprimer la culture et le sport pour le plus
grand nombre, en les supprimant des programmes scolaires.
Cette même droite ne veut plus financer les compagnies, les groupes
mais uniquement les institutionnels. Sous couvert de professionnalisation
la droite est pour une culture élitiste, ouverte à un petit
nombre d’une part et à une culture consommation, type américaine,
avec des jeux, pour la France d’en bas.
La pérennisation des arts créoles réunionnais, leurs
développements ne seront possibles qu’en inscrivant l’enseignement
par la découverte, la pratique, la créativité, de
la culture aux programmes scolaires, de la petite enfance à l’université.
Ce projet ne peut être soutenu que par un parti politique local
ayant une représentativité nationale.
Je t’enverrai, dés sa validation, le projet culturel assurant
à « l’Homme » réunionnais un réel
développement par sa culture et de sa culture, en tant qu’acteur.
Q 14. La philosophie hindouiste des maîtres
swami (d'Inde, de Maurice, de la Réunion), plus que l'animisme
africain, le christianisme ou l'islam, joue ou a joué un rôle
dans ta préparation aux activités sociopolitiques comme
elle a joué et joue encore un rôle pour de nombreux intellectuels
et hommes politiques réunionnais, artistes, musiciens, auteurs
ou chanteurs. Peux-tu nous parler de ta démarche spirituelle, quelle
est-elle, et comment la concilies-tu à ton action politique socialiste
?
R. Une recherche spirituelle ne peut qu’être
propre à chacun. Aussi, ma démarche est personnelle. Mon
travail mystique, je le conduis, le matin, à l’aube et le
soir, avant de m’en dormir.
La sérénité que je peux dégager est perceptible
à ceux qui ont envie de la découvrir, tout le long de la
journée. Je n’impose pas ma démarche. Je suis, seulement.
Je suis sur la planète terre, comme les autres. Je ne suis pas
là pour les changer mais pour me transformer. Je ne suis pas là
pour porter la misère de ce monde mais pour vivre les évènements,
aussi durs soient-ils et évoluer de cette compréhension.
Il est force de constater que pour l’évolution spirituelle
de l’homme, la terre est comme le collège, pour l’Instruction
publique. Nos vies successives imagent notre entrée en 6ème
et lorsque, l’on est un peu moins couyon, on passe sur la planète
lycée. Les révolutions ne peuvent pas réussir car
il y aura toujours des nouvelles âmes entrant en 6ème.
Par contre ma main est toujours tendue ; je suis toujours prêt à
aider, à partager, à accompagner gracieusement.
La politique n’est pas une contradiction sur ce chemin, tant qu’il
peut en résulter une évolution. Je travaille pour le Tout
au travers de ma propre transmutation.
S’il y avait une discordance, une disharmonie, pour mon mutation,
j’en sortirais simplement.
Le don de soi crée l’harmonie, l’affection, l’attention,
l’amour en tant que générosité du cœur.
Que tel soit mon chemin…, en ce jour du 21 juillet 2006.
Demain est un autre jour.
A+++
René Louis Pestel
Comment
les USA détruisent les Peuples ?
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- Difficile de rester insensible au drame libanais !
- Comment peut-on demeurer sourd à une telle détresse et
surtout la produire?
- Comment peut-on enfanter une telle haine, après avoir vécu
un génocide ?
- Comment peut-on oser évacuer une partie d’une population
d’un pays, sous prétexte qu’ils sont occidentaux et
laisser les Libanais, sous une pluie de bombes israéliennes, armées
par les Américains ?
- Comment peut-on permettre cet apartheid, dit couloir humanitaire, en
laissant les Libanais pour compte ?
- Comment peut-on prétendre être les amis, des Libanais,
des Palestiniens et des Israéliens ?
- Qui sommes-nous pour accepter, dans une indifférence totale,
ce massacre des Libanais, des Palestiniens ?
- Comment des Israéliens, descendants d’un peuple, persécuté
et exterminé depuis le commencement, au titre d’un antisémitisme,
doctrine d’inspiration raciste dirigée contre les Juifs ou
les Israélites (pratiquant la religion juive, encore appelée
judaïsme), peuvent-ils reproduire des exactions d’une guerre
d’un autre temps ?
1 soldat
Israélien pris par des Palestiniens, 40 députés du
Conseil Législatif ôtés, plus de 20 morts en châtiment
!
2 soldats
Israéliens emportés par les soldats du Hamas, 300 morts
civils Libanais, le Liban à feu et à sang, détruit
!
Cela ne rappelle-t-il pas les moments sinistres, de certaines guerres,
où l’occident luttait, entre autres, contre l’antisémitisme
barbare et la libération des territoires occupés :
le 22 octobre
1941, à Chateaubriand, en représailles du meurtre d’un
officier allemand, 27 prisonniers français furent fusillés !
le 9 juin
1944, à Tulle, après la libération de la Ville, par
le Maquis, 99 personnes pendues !
le 10 juin
1944, à Ouradour sur Glane, 190 hommes fusillés, 245 femmes
et 207 enfants brûlés vifs dans l’église !
Je constate, simplement, une situation politique et une stratégie
de guerre, élaborées par les USA, avec son bras armé
qu’est le gouvernement israélien.
Je ne peux pas y adhérer.
Je souffre dans mon âme de cette inhumanité parce que des
hommes américains, israéliens, libanais, palestiniens ne
trouvent pas de solution dans leur cœur, pour accepter l’autre
avec ses différences.
René Louis Pestel
L'O.N.U existe-t-elle encore ?
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O.N.U, 3 lettres emplies d’espoir comme 3 mots
Organisation Nations Unies.
Hélas il n’y a « d’unie » que le mot.
Pourquoi ?
Le 26 juin 1945, cette Organisation est créée par 51 pays
signataires pour :
Sauvegarder la paix et la sécurité é internationale,
Instituer entre les nations une coopération économique,
sociale et culturelle.
2006, 192 Etats en font partie et seulement 15 membres constituent le
Conseil de Sécurité, organisé en :
5 membres permanents, avec droit de veto, qui sont la Chine, les
USA, la Fédération de Russie, la Grande Bretagne et la France,
10 membres non permanents élus pour 2 ans, parmi les 187
autres.
Comment ces 5 pays, dits démocratiques, peuvent-ils accepter un
droit de mort sur les Autres ?
Simplement, parce qu’ils représentent plus de 70% du marché
mondial des armes.
Les USA à eux seuls en vendent plus de 50% !!
Le veto, à l’ONU, est aussi une arme. La conséquence
est à Cana, au Liban :
Le 18 avril 1996, 105 morts, 300 blessés
dans un poste onusien,
Le 30 juillet 2006, 54 morts dénombrés
dont 37 enfants.
L’Allemagne et les USA : principaux fournisseurs d’armes d’Israël.
La trêve humanitaire et le cessez lz feu sont rejetés.
Les USA estiment normal qu’Israël rase le
Liban.
« Normal » pour GW. Bush signifie : «
je livre des bombes Bunker Buster GBU-28, à
guidage laser, à l’uranium appauvri, aux conséquences
cancérigènes et désastreuses sur le patrimoine génétique
».
En clair : extermination, sans tuer, en empêchant la reproduction
et les naissances, en semant naturellement la mort nucléaire lente.
L’ONU n’a jamais été qu’une
organisation des Nations soient :
Usurpées (s’approprier un droit, un pouvoir
indûment par violence ou par ruse…),
Utopistes (attitude de celui qui se berce de rêverie…).
Revenons aux catastrophes, humanitaire, économique, sociale, politique
au Liban.
1- Arrêtons les guerres et la fabrication des armes, y compris en
Europe (la France 3ème mondial, l’Allemagne 4ème,
la Grande-Bretagne 5ème…).
2- Qui doit payer les milliards de dollars de reconstruction au Liban?
Les USA et Israël.
3- Et dans le Nord d’Israël ?
La Syrie et l’Iran.
René Louis Pestel (posté le 1 août 2006)
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