Communiqué-divergence
QUAND LES ANTHROPOLOGUES-SOCIOLOGUES FRANÇAIS FONT DU BOUDDHISME
TIBETAIN UN SUPPORT DE L'EXPLOITATION ET DE LA RESTAURATION DU
FASCISME
mail
envoyé par Marc
Bosche
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Introduction de Christian Pose
Comme le nombre de SDF, de chômeurs, de citoyens
pauvres en quête de vie alternative ou de vie nouvelle, augmente
et que le filon des sans ressource et des sans terre est plus que jamais
le grand objet du capitalisme, je vous propose un document original envoyé
il y a quelques mois par l'anthropologue-sociologue "rotarien",
tibétologue et ex-professeur chercheur de l'ESSEC, Marc Bosche.
Ce document était protégé par la confidentialité.
J'ai décidé, compte tenu de l'urgence sociopolitique, de
la lever sans le concours de son auteur pour lequel je n'ai aucune estime.
Marc Bosche soutient dans
plusieurs de ses ouvrages des lignées de lamas tibétains
laïcs parfaitement intégrées aux cercles du pouvoir
néolibéral-néocon
(PNAC) et du renseignement international (MI6, CIA, DGSE, etc...) dans
la lutte contre le communisme et l'islam, ce n'est
plus un secret pour personne. Des lignées établies en Inde,
au Japon, à Taiwan, à Singapour, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne,
en Australie, en France et que je combats depuis de nombreuses années.
Je dénonce "le caractère exploitif" de ces lignées
politiques tantriques traditionnalistes (Karmapa, Kagyupa, Nyingmapa,
Gelugpa) et sous lignées (familles Mindrölling, Kientsé,
Kangyur ou Wangyal), monarchonationalistes, militaristes, bourgeoises
et xénophobes, habilement protégées par les parements
universitaires de la façade républicaine pour faire avancer
ce que le monde pauvre a de plus en plus de mal à repousser, le
fascisme et les régimes de servitude obligatoire...
Dans ce document apparaîtra le mot "kandro", mot tibétain
désignant la femme lama. Il sera fait allusion, ici, à l'une
de ces femmes, que je connaitrai personnellement, habile maquilleuse d'intention
spirituelle, excécrablement politique : Kandro Rimpoche, héritière
des clans Mindrölling et Karmapa-kagyu, diva fasciste rotarienne
de la diaspora tantrique. Bosche, dans son who's who, parlera également
avec émotion et crédulité de feu Gendune Rimpoche,
ex-directeur kagyupa du Bost, centre de formation auvergnat des euro-lamas,
et que je rencontrerai alors que je me destinais à une vie de lama
bouddhiste. J'abandonnerai cette voie. Gendune, intouchable monarque,
se caractérisait par son élitisme politique et son sens
très particulier de l'autocratie et du dirigisme qui sont les traits
dominants du "maître
spirituel" tibétain... Je l'apprendrai en Inde et en France
avec quelques camarades pauvres, sans-abris, à mes dépends.
Cher Mr Pose,
Vous m'avez fait sourire et réfléchir tout à la fois
avec votre long message. Je crois comprendre à vous lire que
vous n'aimez pas la posture élitiste bourgeoise et l'exploitation
des autres qu'elle suppose selon vos idées. Je pense que vous avez
sans doute raison sur bien des points. Je partage aussi votre sentiment
sur la société de caste que le tantrisme bouddhique a maintenu.
Mais ma capacité d'indignation est plus limitée que la vôtre,
c'est sans doute ma faiblesse ! Oui, la rencontre de Kandro était
quand même une bonne rencontre, même si sa soeur et elle me
faisaient sourire avec leur costume de nonne (tenue spéciale pour
les sorties) modernisé par un designer italien connu. Kandro avait
voulu moderniser l'habit en troquant le châle pour une veste rouge
vif très pratique en première classe du train ! Très
chic, et aussi seyant et joli, c'est vrai que de voir les deux soeurs
avec leur veste rouge m'a fait sourire. A la réflexion on aurait
presque dit deux jolies hôtesses Servair. Je pense que cet exemple
de plus provoquera votre juste indignation. Comment vous dire, il me faut
aussi sourire de tout cela, sinon ce serait très dur de lire précisément
les rapports d'exploitation en permanence entre les classes, ou ici entre
les castes.
Oui, c'était en effet lama Guendune qui m'a accueilli dans son
monastère.
Et, oui, vous avez à nouveau raison lorsque vous pensez que je
me suis laissé en quelque sorte séduire par cette complicité
exploitive de caste entre universitaire et lama. Franchement j'aimerais
vous donner raison sur toute la ligne, mais en réalité j'ai
surtout beaucoup aimé la personne qu'il était. Je pense
que ma vie aurait été moins remplie, sans cette rencontre,
même si j'ai après bien souffert du système lamaïste
construit autour de lui.
Comment dire, cher Monsieur, ma faculté d'indignation est bien
émoussée comparativement à la vôtre, cela je
le vois bien ce soir en vous écrivant ce message. La vôtre
est intacte. Je vous en félicite. Mais il me faut vivre, être
heureux quand même, même si tout n'est pas parfait entre chinois
et tibétains, lamas et serfs, universitaires et masses populaires...
Même s'il me faut accepter ma collusion collaborative de classe
avec le vieux lama Guendun ! C'est important quand même de pouvoir
regarder vers le passé, quelques années en arrière,
et de voir des personnes qu'on a aimées, voire estimées,
ou même révérées comme lama Guendune. Cela
m'a aidé, et j'en connais d'autres aussi que cela a aidé.
Ceci étant dit, je souscris pleinement à vos observations
judicieuses sur le système lamaïste ou même bouddhiste
en filigrane de leur présence en Occident. Mais je fais le distingo
entre l'homme et la fonction, et je pense que vous ne serez pas d'accord
non plus avec moi là dessus. J'ai aimé l'homme Guendune,
même si le système qu'il a laissé ressemble aujourd'hui
beaucoup à une organisation exploitive, pour dire les choses simplement.
Au plaisir de vous lire, si le coeur vous en dit, je pense que nos points
communs sont plus que nos différences,
bien amicalement,
Marc Bosche
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Quelques sites de Marc Bosche
1) Etudes sur
le tantrisme bouddhique
2) Anthropologie interculturelle
et Interculturalité
3) Interculturalité
& e-learning
Réponse de Marc Bosche
"Un moine occidental qui a "brûlé ses robes"
:
"C. P0SE a fait la démarche de vivre en moine errant pendant
trois ans en Inde, et de découvrir de l'intérieur le traitement
réservé, selon lui, aux humbles et aux pauvres par la diaspora
lamaïste en exil.
Il semble avoir développé une vraie colère vis-à-vis
du monde des rinpochés et voue aux gémonies les principales
lignées sacerdotales d'origine tibétaine, en particulier
la lignée Mindrollin (Mindroling ou Mindrölling) dans la proximité
de laquelle il a vécu son ordination de moine. L'héritière
spirituelle de cette lignée, Kandro Rinpoché (Khandro Rinpoché),
qui est plutôt connue par ailleurs pour ses positions modérées,
et en faveur des femmes, est ainsi la victime de cet auteur, qui la traite
sans ménagement, en des termes à la fois excessifs et sans
grande courtoisie sur la page Web "linked222" : "l'une
de ces femmes, que je connaitrai personnellement, habile maquilleuse d'intention
spirituelle, excécrablement politique : Kandro Rimpoche, héritière
des clans Mindrölling et Karmapa-kagyu, diva fasciste rotarienne
de la diaspora tantrique" (C. P0SE). Même au nom d'une critique
sociale, même au nom d'une expression libre, personne de sensé
ne peut approuver, ni valider les termes inappropriés et regrettables
qu'utilise leur auteur.
La colère est piètre conseillère car, si elle tend
à donner une certaine acuité à la critique proposée
par son auteur, elle accentue aussi ses aspects caricaturaux. Kandro Rinpoché,
si elle s'expose à une critique sociale, de par sa place en vue
dans l'establishment du bouddhisme himalayen, n'est pas pour autant une
"diva fasciste rotarienne de la diaspora tantrique" comme l'affirme
de manière péremptoire C. P0SE. Cette formule n'a d'ailleurs
pas beaucoup de sens, puiqu'elle ne s'applique pas à Kandro Rinpoché
si on prend chacun de ces trois premiers mots au pied de la lettre. Rappelons
pour mémoire que l'adhésion comme membre du Rotary Club
était interdite aux femmes jusqu'en 1989 et que C. Pose n'a donc
pas pu connaître une Khandro rinpoché rotarienne auparavant.
Le mot "fasciste" devrait quant à lui être réservé
à des usages d'une réelle évidence sociopolitique,
car il perd tout son sens avec cet usage galvaudé.
C. P0SE utilise volontiers la phraséologie de la "lutte des
classes". Les termes de "réaction" et de "fascisme"
apparaissent aisément et sans absolue nécessité sous
sa plume un peu comme autant de "mantras", et sonnent donc bien
souvent comme des incantations. Ses écrits situent le système
sacerdotal d'origine tibétaine dans le camp des ennemis et des
"réactionnaires", ils condamnent sans appel ceux qui
s'y intéressent de près ou de loin ou qui ont écrivent
que les choses ne sont pas clairement tranchées et dichotomiques,
sinon manichéennes.
Son témoignage est utile aussi par ses ombres, par ses pleins moins
que par ses déliés, pour comprendre la détresse qu'à
pu engendrer un jour la confrontation d'un Européen avec les privilèges
du système lamaïste. Il est intéressant à cet
égard."
(lien :)http://linked222.free.fr/cp/ChristianPose.html
Note supplémentaire de Marc Bosche à cette rubrique
:
"Khandro Rinpoché n'est pas le lama que j'aurais quant à
moi tendance à "épingler" en priorité,
dans la mesure où elle représente avec dignité le
monde traditionnel du tantrisme bouddhique, dont elle s'est faite une
interprète moderne. Ayant reçu tout à la fois une
éducation de type occidental dans un collège catholique
de soeurs en Inde et une éducation au bouddhisme tibétain
donnée à la maison par son père Mindrolling rinpoché,
elle dispose d'intéressants points de repères multiculturels.
Il y a bien des lamas ou de nombreux aspects du système lamaïste
qui seraient plus critiquables qu'elle à cet égard. Pour
que les lecteurs comprennent bien que Kandro rinpoché n'est pas
"une diva", dans le sens où on entend quelque personnage
vaniteux, égocentré ou capricieux, il faut signaler qu'elle
a été élevée dans le respect de strictes valeurs.
Il y avait la vie en exil en Inde et ses conditions sociales, et un père
qui veillait pendant son enfance à appliquer une sévérité
certaine. Ainsi elle raconte qu'un jour (à l'âge des jeux
d'enfants) après avoir aspergé la salle du temple des Mindrolling
avec des bombes à eau, elle fut suspendue par les pieds à
la fenêtre, la tête en bas dans le vide. Bien entendu nous
ne trouvons pas que cette punition soit proportionnée ni acceptable,
mais elle signale à tout le moins que ce n'était pas une
enfant gâtée, qu'elle a même eu une éducation
stricte, et qu'elle n'était pas encouragée à se prendre
pour une "diva"".
Document extrait de Rencontres
du bouddhisme & de l'Occident : bilans polémiques, hypothèses
& fictions...
Réaction de Christian Pose
Colère ? Non. Un sentiment de paix qui va à l'encontre de
celui des clans bouddhistes tibétains Mindrolling, Karmapa-Kagyu,
Nyngmapa, Gelugpa d'Inde et d'Europe et de qui les sert. Mon sentiment
de paix n'est cependant pas partisan. Il est le fruit d'une lente approche.
Cette lenteur ne relève pas d'un goût quelconque pour la
lenteur. Elle résulte de ma condition sociale de démuni
et de sans ressource. Cette lenteur s'est accrue tout au long de mon expérience
et relève de la distanciation théatrale maintenue par les
Rimpoché, de leur goût pour les richesses, les dons, les
offrandes, les réseaux d'influence, de leur goût pour la
maîtrise sociale, commerciale, religieuse et politique, autre support
de distanciation, autre facteur de lenteur.
A ceci s'ajoute un détail d'importance. Le consensus tibétain
sur la laïcité et la définition de la laïcité.
Comme beaucoup de mes confrères et consoeurs pauvres nous avons
été soulevés par l'idéal du renoncement intégral
que nous devions en grande partie aux traductions, sans doute peu fiables.
Les conditions des bonnes traductions ne sont probablement toujours pas
réunies. La tradition tibétaine ne dit-elle pas que seul
un bouddha pleinement accompli peut traduire des oeuvres tantriques ?
Les traducteurs parisiens n'étaient pas à cette époque
des bouddhas pleinement illuminés. Ils n'étaient, je crois,
que des universitaires, des agrégés ou des normaliens, des
profs ou des chercheurs, souvent riches et célèbres. N'est
pas bouddha qui veut. Seriez-vous, Mr. Bosche, un bouddha caché
?...
Nous quittions, donc, un monde lourd en terme de contraintes institutionnelles,
d'obligations, d'habitudes, de craintes, de dépendances, économiques,
sociales, politiques, culturelles, familiales, sanitaires; des contraintes
avec lesquelles nous souhaitions rompre. Nous mettrons du temps à
découvrir la prison du nouveau monde. Et
quelle prison !!.. Nous mettrons du temps à admettre que nous
avions troqué à notre insu une laïcité pour
une autre plus discriminante, plus autoritaire, plus égoiste, plus
cruelle, plus violente, plus avide. Plus avide en terme de représentation
(Gelugpa, Karmapa-Kagyu, Nyngmapa). Pourquoi tant de dissimulation au
Tibet et en exil, de violence psychologique sinon physique, d'exclusion
?... Nous faisions la tragique expérience des monastères
laïcs tibétains et des élites politico-religieuses
de la révolution nationale armée tibétaine (ne nous
y trompons pas, cet espace pour un homme libre ou de gauche, a fortiori
occidental, est celui du nationalisme, du monarchisme totalitaire et du
militarisme). Il s'agira bien, en fait, de contribuer à notre insu
à la persistance d'un coup d'Etat politico-religieux pour la domination
institutionnelle politique, religieuse, financière et commerciale,
de quelques familles qui s'approprieront le Tibet - bien avant l'ère
Mao tsé toung - par la conspiration, la violence, le crime et,
plus tard, par la répression policière des idées
républicaines puis communistes nourries ou inspirées par
de nombreux lamas laïcs tibétains et républicains chinois
- sans doute, pour quelques uns, pas moins bouddhistes; une répression
policière, puis militaire nationale alimentée par un violent
esprit de résistance et de combat, une responsabilité politique
que le génocide dissimulera parfaitement tout en nourrissant une
"légitimité révolutionnaire nationale"
trompeuse au Tibet et en exil, Asie ou occident. Ici, il n'est plus question
de vie religieuse pieuse, de détachement politique, de pauvreté
évangélique ou de bouddhisme pacifique. Je ne découvrirai,
personnellement, les contours de cette dissimulation que bien plus tard,
en Inde, puis de nouveau une fois réduit à la clochardisation,
en France, dans les rues de France; la mendicité, encore, mais
pas la bonne, socialement discriminé et mentalement aliéné
comme beaucoup de mes frères et soeurs. Certains finiront leur
temps dans les HP et dans les bordels pour filles ou pour garçons.
J'ai eu plus de chance, semble-t-il.
Je ne crois pas que Kandro Rimpoche que j'ai rencontré bien après
1989 soit politiquement une "modérée". Elle l'est
a priori, "en danseuse" dans ses salons parisiens et français
(grande yogini de salon en fait), anglais, canadiens, taiwanais, singapouriens,
australiens, américains. En Inde, au quotidien, elle s'affiche
avec ostentation aux côtés du pouvoir bancaire, commercial,
politique, militaire ou policier.
Son monastère laïc familial de Clement Town, Dehra Dun, Uttar-Pradesh,
doté de nombreux bâtiments, est situé au coeur d'une
place forte d'artillerie et jouxte à une rue près celui
du XIVème DL - la forêt mitoyenne de ce temple était
hantée, la nuit, par les exclus de la diaspora et du système
sociopolitique religieux : toxicos, alcooliques - les jeunes tulkus ou
réincarnés imparfaits déclassés ne seront
pas épargnés - et prostitués hommes; sa propriété
de Jaripani est par contre celle d'une bourgeoise fortunée. Elle
est située à 1600 mètres d'alt. aux pieds de Mussoorie
"Queen of the Hills", station touristique des contreforts himalayens
(2000 mètres d'alt. Uttar Anchal) hier (1959), lieu de résidence
du XIVème DL et du gouvernement tibétain en exil. Mussoorie,
mitoyenne de Landour (les deux communes reçoivent depuis des lustres
la gentry anglo-indienne du Nord, l'Eglise catholique - John Birch, agent
de renseignement US "martyr du communisme chinois", missionnaire
baptiste d'extrême-droite et fondateur de la John Birch Society
naîtra à Landour -, les hauts-fonctionnaires des armées
et les célèbrités de Bollywood), abrite aujourd'hui
outre une forte communauté tibétaine qui vit dans des conditions
plutôt modestes et pauvres, l'E.N.A. indienne (Lal Bahadur Shastri
National Academy of Administration).
L'hôtel de Jaripani de K.R. dont les appartements sont pavés
de marbre trône sur le township indien où j'ai vécu
et Oak Grove School, immense collège du secondaire des Chemins
de Fer du Nord qui m'ouvrira ses portes un temps sous l'autorité
bienveillante et généreuse de Mr. Pant (Headmaster) et de
sa famille hindouiste pratiquante - qui comptera un saint et une lignée
de sanskristes pauvres dans son histoire. Les Pant me reçevront
dans leur appartement de fonction dépouillé et humble, pavé
et habillé de ciment à l'indienne pour me reposer (sur un
simple lit de planches, les Pant sanskristes réputés dans
toute l'Inde disposeront d'un confort identique sous les bénédictions
de Saïd Baba) et me remettre des mauvais traitements infligés
par le clan Mindrolling et ses amis qui conspuaient par ailleurs l'hindouisme
en rejetant ses pratiquants et ses saints dans les enfers du vajrayana.
Pas un seul paria de mes amis de Jaripani, de Mussoorie ou des faubourgs
de Clement Town n'ignorait le niveau de corruption de la famille de "sleeping
lama", le patriarche du clan Mindrolling... Mon ami brahmane Vickas
Pant d'Oak Grove School, fils ainé des Pant et brillant économiste
progressiste, avec qui j'échangerai tant de propos sur l'avenir
et à qui je présenterai Noam Chomsky sur la base des "Lectures
de Managua" et Cornel West "marxiste chrétien" sur
celle de "La pensée prophétique" témoignerait
sans doute en ma faveur s'il avait "à parler" de "madame"
comme il disait en cherchant les mots qu'il ne trouvait jamais pour qualifier
"le gouffre de sans-gêne de la tibétaine"... et
qui étaient sans doute : "opportunisme monstre". Mes
amis parias de Jaripani et les ouvriers intouchables hindouistes et musulmans
de Oak Grove School avec qui Vickas Pant et moi-même partagions
les rires et les repas, les prières, les souffrances, la vie, la
maladie, la mort, disaient gravement "madame" et ne trouvaient
pas non plus les mots qui convenaient pour qualifier son sans-gêne.
K.R. disposait (et dispose toujours globalisation oblige) d'un patrimoine
immobilier et mobilier très important.
K.R., en Inde, voyage beaucoup, s'affiche beaucoup, parle beaucoup et
prend le temps y compris avec les rotariens et les lion's libéraux,
riches et politiquement influents, vérifiez donc. L'Inde du nord
est à vous... Elle prend les intérêts de ses businesslamas
autant que ceux du "pauvre XIVème" (que le peuple des
townships appelle "talon d'or escamotable" ou celui qui passe
de l'or aux frontières dans ses talons) très au sérieux.
K.R. est violente avec "ses filles" (entendez ses nonnes) ou
avec "ceux là", les indiens; violente comme sa famille
l'est avec les tulkus de seconde classe "bons à jeter aux
ordures, bons à la reproduction ou au commerce"... représentation,
perfection, élitisme, honneur et gloire. Elle n'a pas non plus
de doute quand il s'agit d'incendier, d'insulter comme une poissonnière
ou de menacer de mort (tout comme ses lamas en France) quiconque se dresse
sur son chemin. K.R. est réellement une femme lama réactionnaire,
j'insiste, opposée à toute forme de changement quant au
sens à accorder à l'autoritarisme politique, commercial
ou religieux. Sans autoritarisme, du reste, point de tradition, en dehors
du rite, la sanction...
Je crois, Mr Bosche, que vous avez eu droit à un traitement de
faveur type, celui réservé aux élites républicaines
françaises triées sur le volet, dans l'intérêt,
bien entendu, de la famille Mindrolling, des Karmapa-kagyu ou de feu Gendun
Rimpoche en France. Il est vrai que dans ce monde chacun apprend à
vivre d'autrui. Certains font la manche sans vertu dans les rues indiennes
été comme hiver, d'autres changent leurs dollars en robe
de moine ou de none dans ces mêmes rues, vertueusement donc, en
évitant les banques et les lois, dealent avec élégance
: l'or, l'argent, les pierres précieuses, les montres, les bagues,
les objets de culte dans le dos des douanes, parfois jurent et mentent,
mais "chut!", immoralité professionnelle oblige, nous
avons affaire à d'authentiques bouddhas tibétains, au joug
d'or, golden yoke...
Par "fascisme" "j'entends ce que les juristes T. Fukase
et Y. Higuchi nomment au Japon "fascisme du Tennô" (de
l'empereur), un fascisme se caractérisant au Tibet par la volonté
des rimpoche (lama, moine ou laïc de haut rang) d'imposer un service
total pour le lama ("kokutaï" au Japon, service total pour
le Tennô).
Le fascisme mondain tibétain (fascisme des communautés)
organisé autour de la volonté du lama/idôles/déités
et de sa généalogie (ancêtres, maîtres, familles,
propriétés) implique un système qui organise la communauté
des fidèles uniformément jusqu'au niveau de la vie quotidienne,
éliminant graduellement toutes résistances et mobilisant
la/les communauté(s), la région, la nation (?) à
la guise du pouvoir religieux pour des raisons purement religieuses, politiques,
économiques, parfois guerrières.
Les groupes institutionnels bouddhiques tibétains Gelugpa, Nyngmapa,
Sakyapa, Karmapa, Kagyupa, agissant chacun comme un parti unique étatique;
chaque formation se rassemblant pour soutenir la politique d'un Dalaï
Lama, d'un Karmapa, d'un Panchen Lama, d'un chef religieux, familial,
unique....
T.Fukase, Y.Higuchi diront (dans le contexte voisin japonais) "pour
servir le Tennô, le souverain, la divinité vivante ou le
dieu vivant..". (extrait de "Qui
suis-je ?")"
Ici, qu'entendre par "divinité vivante" ou "dieu
vivant"... C'est une question importante. Nous pouvons l'appréhender
de plusieurs façons. Au regard de l'expérience et des croyances
les "dieux vivants" tibétains, indiens, chinois ou japonais
sont identiques. Ils se font appelés parfois kamis, esprits protecteurs,
boddhisattvas ou bouddhas, divinités. Ils sont prêtres (shinto),
lama ("dalaï" ne change rien) ou bonzes ("daï"
ou" hosso" ne change rien), moines ou "parmi les laïcs"
sans voeux monastiques. Il n'y a aucune différence en terme d'accomplissement
ou de pouvoirs. Les différences sont culturelles ou linguistiques.
Chacun est persuadé, dans sa sphère culturelle, de posséder
une influence absolue ou planétaire que l'autre n'a pas. Les croyants
adhèrent à ces hypothèses sur la base d'obligations
dogmatiques ou d'expériences. Dans un contexte théocratique
où la loi religieuse est celle de l'Etat "chacun" ou
"chaque divinité" sera doté d'une personnalité
juridique. Cette personnalité juridique, sera forte ou non... Il dépend de la "divinité", riche ou pas (elle perçoit
ou non des richesses, des offrandes, des dons); il dépend également de l'adoration
(le consensus ou le caractère d'obligation de la vénération,
avec souvent superstition, n'est pas le même s'il s'agit d'une
croyance à deux sans moyens ou d'une croyance liant entre eux,
par les rites, les richesses et le personnel religieux, les habitants
d'un village, d'une région ou d'une nation autour d'une même
idole); cette adoration dépend encore de sa constance (avec ou sans calendrier, avec
ou sans temple), du lien au pouvoir territorial et religieux national,
politique, économique ou même militaire.
Juridiquement, les
sujets et les dévots sont "tantôt serviteurs, tantôts
propriétés des divinités ou des idoles (statues,
temples ou personnes)" (Annoussamy). La conception du Dieu unique
chrétien, comme de Jésus, est différente à
mon sens. L'équivalent de "dieu vivant", du bonze, du
prêtre shinto, du lama ou de l'idole tantrique institutionnalisés
est sans doute le prêtre offciant, le moine, l'abbé ou le
pape. Au regard de "la personnalité juridique de l'idole"
et de l'emprise de cette dernière sur les sujets ou les dévots,
je dirai que le stricte équivalent est "l'église et
son pouvoir spirituel" ou "les églises", ou encore
les monastères. Les sujets et les dévots n'ont pas davantage
de liberté et sont bien tantôt serviteurs, c'est indéniable,
tantôt propriétés des églises, les exemples
dans le monde ne manquent pas. Dieu, par contre, toujours dans on acceptation
chrétienne, est très différent et relève selon
moi d'une autre démarche. En effet, l'église est crainte
et de toute évidence, comme le monastère, dominatrice, autoritaire,
intransigeante, voire violente, politique, et assujettissante. Elle excommunie
les hérétiques et les réformateurs, juge les "désobéissants".
Or Dieu n'est pas à craindre car "l'objet spirituel Dieu"
(relatif et absolu) consiste en un acte d'amour suprême sur la base
non moins suprême de la délinquance spirituelle, de la désobéissance
spirituelle, de l'arrogance spirituelle, du dédain spirituel vis
à vis des "choses de ce monde", du pouvoir, par exemple,
religieux, politique et territorial, de la propriété privée,
de l'ordre, de l'or, de l'avidité, de la crainte du chaos, du désordre,
de l'entropie. Les églises redoutent le passage de la stabilité
à l'instabilité ? Pas Dieu... "Dieu est tout et un".
Dieu ne craint pas. Il inspirerait même les hommes à l'imiter,
à ne plus craindre le "père créateur" ce
que redoutent, et l'on comprendra pourquoi, les "instances religieuses"
du monde. Le fils peut-il alors battre le père ? D'une certaine
façon, oui, mais pas n'importe comment. Antoine le Grand (l'égyptien)
nous a montré le chemin de cette liberté en Dieu ou "je
ne crains plus Dieu". En ce sens Dieu est vivant, seulement en ce
sens... par le désert, la pauvreté, la miséricorde.
Je crois ceci... (C.P.)
(fin)
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