LIBERTES et ACTIONS CIVILES ET POLITIQUES NON VIOLENTES


Propos décroissants sur les obligations de comportement servile au Japon, l'hypocrisie de la "coexistence scientifique", de "l'éthique environnementale" et de "l'eco-philosophie"
Pour l'objection de croissance, la décroissance et la sortie de l'économie

Christian Pose
Le "bouddhisme laïc" japonais des "sans nom" hors norme - incluant aujourd'hui par extension le shintoisme et les voies "dô" - ne relevant pas des corbeilles (hinayana, mahayana, vajrayana,... le nombre des voies ne relève pas d'un consensus institutionnel global mais est essentiellement affaire de personnes, de régions et diffère, bien entendu, selon les pays : Japon, Inde, Chine, Corée, etc...) devrait se distinguer des voies académiques classiques altérées et corrompues. En fait il n'en est rien. Il se caractérise plutôt par une forme de dépendance au politique et à l'économique dont les deux moyens sont paradoxalement le "renoncement à la vie" - prolongement dominioniste dur (intégral) des institutions, des lois, des droits - et les activités privées, résolument affairistes, scientifiques, commerciales et familiales.
Cette forme civilisée, politisée, socialisée du bouddhisme amalgamée au shintoisme impérialiste et aux voies guerrières pour la recherche de la vérité "dô" et aujourd'hui à la co-existence scientifique, au développement durable, à l'éco-philosophie, tire son origine des voies de sagesse anciennes dégagées par des individualités fortes, indépendantes des grands courants communautaires ou politiques qui auront eut affaire, malgré tout, au bouddhisme institutionnel et dont les noms, post mortem, seront mélés aux intérêts des Etats, des grandes familles et des sciences.
L'histoire politique et scientifique "dô-shinto-bouddhique" est rendue loin devant ses "saints" pauvres et illettrés des XVII et XVIIIème siècles, de la réalité populaire "incompétante" rurale et urbaine... Que sont devenus, en effet, au XXIème siècle, siècle noir, siècle de destruction des populations pauvres, Kihee le vendeur de bêtes, Kuhee le paysan, Jiroemon le bûcheron, Seikuro l'idiot-mendiant d'Hokotate, Rokubei d'Ueno, Kotoura la prostituée de Nagasaki... ("Gosei's Myokomin Stories", Hisao Inagaki).
La sagesse dô shinto-bouddhique des "sans nom" consubstantielle au principe philosophique universel de "coexistence harmonieuse" ("harmonious coexistence (Kyosei)") est bien devenue avec l'expansion du capitalisme industriel et financier - tout comme le principe de "coexistence harmonieuse" -, tournant le dos aux marges, un mode alternatif de domination dans les affaires, d'exploitation des institutions, un support régional de discrimination des plus faibles, des aliénés et des démunis... (C.Pose, 24/11/08)

1 - Du "Bouddha beaujolais" au "Shinto coca" au meilleur Sushi du Guide Michelin, l'influence radicale de l'Intelligence économique
"Saints" (bouddhistes ou non), "mages", "thaumaturges" ou "religieux populaires" souvent sans confession ni appartenance, autoproclamés, entretiennent dans les régions les plus reculées du Japon (la tendance dans les centres urbains n'est guère différente) des liens votifs et monétaires tumultueux aux cultes des esprits, des ancêtres, des morts, des divinités historiques et - au détriment de toute éthique - des liens aux affaires juteuses, aux profits maximisés des ménages, des liens sociopolitiques de convoitise aux institutions, aux mairies, aux préfectures, restaurant - le droit se retournant contre le droit -, un "kokutaï" (modèle de gouvernement conçu sur le principe de l'essence nationale, l'empereur étant l'autorité sommitale, la nation étant réduite à un principe unitaire) informel et subtil dont les élus et les administrés seront tantôt les opposants tantôt les serviteurs exaltés, perméables - le contexte de la dérégulation économique, des faillites et de l'endettement stratégique le permet - au jeu de la corruption passive et active.
De fait, administrés-électeurs, partisans, commerciaux, propritétaires, exploitants agricoles, chômeurs (ses), élus sectateurs - entre deux célébrations arrosées au beaujolais nouveau ou au Coca et trois fourchettes attribuées au meilleur Sushi par le Guide Michelin de l'Intelligence économique - n'hésiteront pas à se proclamer "kamis", "magiciens/sorciers", "bouddhas", "bonzes", "voyants-guérisseurs", "prêtres laïcs" ou "dieux vivants"; beaucoup (femmes et hommes) se réclameront même, non sans convictions, de la voie de l'empereur (kamisme, bouddhisme, shintoisme, dô....). Une réalité sociale et "religieuse" favorisant tant les débordements politiques militaristes et patriotiques de marché d'ancien régime (1936) que ceux bien connus et redoutés du néolibéralisme conquérant.
Echappant à l'histoire, demeure l'illusion de "la tradition des maîtres sans nom"; illusion d'un passé bien révolu, celui des "saints errants" et "sans attache". Cette tradition du "bodhisattva sans terre et sans toit", caractéristique du bouddhisme hors norme et des voies réformatrices, se distinguait des voies institutionnelles d'accomplissement par les textes limitant la maîtrise du corps et de l'esprit à l'enseignement doctrinal ou à la dogmatique, à la dépendance aux familles religieuses, aux lignées héréditaires, au politique et au commerce, parfois aux guerres; rares seront celles/ceux au XXIème siècle qui en réchapperont.

2 - Une empreinte biométrique capitaliste industrielle et financière sans précédent
La plupart des "religieux laïcs" et des élus japonais dépendent de grandes villes, de municipalités rongées par la servitude administrative et l'endettement, l'industrialisation-instrumentatlisation, l'utlitarisme scientifique, affectés graduellement par l'abandon-ghettoïsation irrémédiable du monde rural duquel toutes/tous, plus ou moins, proviennent. Les programmes standards de "mise en valeur des régions" sont bien entendu, à ce stade, inadaptés et sans intérêt tant pour le repeuplement des campagnes que pour les autonomies politiques, décroissantes (ou non) ou spirituelles; l'assujettissement social des personnes aux "programmes de mise en valeur" - il s'agit bien de cela - apparaît plutôt comme un artifice social immédiatement gagné par le vieillissement des populations, l'absence de moyens qui en résulte, l'endettement, les faillites et la paupérisation.
Professionnalisés et institutionnalisés les "agents municipaux d'influence" (élus, affairistes, chercheurs, fonctionnaires) se métastasent en vain dans un corps social malade et rétif, commotionné, réduit, révélant une fin de partie corporatiste; autant de voies politiques locales (scientifiques, religieuses, économiques, culturelles) sans issues.
Aussi, la pénétration stratégique du tissu social rural (et) inter-régional par les autorités est-elle très spécifique et sophistiquée. Elle implique, en effet, une mutation anthropologique, une maîtrsie de l'information/structure géospatiale (1) et une maîtrise des recensements/identifications des populations non sans le concours des "générations GSM-CEM" vouées aux services et à la consommation numérique. Cette mutation qui induit la dynamisation d'une idée alternative de progrès écologique et soutenable de l'éducation, de la recherche scientifique et des affaires délocalisées confirme la numérisation complète de la globalisation... (Integrated Research System for Sustainability Science (IR3S), Advancing knowledge for human security, peace, and development, Electric car, Local government support in Japan, Regional Development Studies, etc...)
L'objectif développementiste des "régions japonaises" (Japon, Asie-Pacifique et monde) consiste donc en une "révolution théorique globale", scientifique (nanobiotechnosciences) et philosophique - - les trois extraits de programmes universitaires en anglais, ci dessous, en témoignent -, au service des élites politico-commerciales, intensive, violente donc, inévitablement acculturante qui devrait conduire au renouvellement des marchés et des forces de production (ménage par ménage); renouvellement qui confèrera à la concentration urbaine une légitimité alimentaire et sanitaire trompeuse, sans garantie d'autosuffisance durable, puisque conçue sur les bases d'un chaos social psychologiquement et financièrement planifié.
Ce dispositif théorique et pratique (scientifique, intellectuel, juridique, policier et sociopolitique) dévoile une empreinte biométrique capitaliste industrielle et financière, pas seulement japonaise, nippoaméricanoeuro-asiatique sans précédent. Un gigantisme qui met également en valeur, en contrepartie, tous les biomatériaux de l'histoire criminelle et judiciaire économique (doctrines en avant) indispensables à l'édification des droits des plus pauvres, à l'accompagnnement de l'aliénation sociale et psychiatrique (urbaine et rurale, en augmentation), des inégalités (en augmentation), de l'effondrement environnemental et humain.
- "The universities, providing instruction primarily in English, will develop people who thoroughly understand the diversity, internationality, and interdisciplinarity of the concept of sustainability and who take action in order to promote the realization of sustainability through the practice of public activity. This program should become the benchmark for sustainability education in the world’s universities...." (The Integrated Research for Sustainability Science Program, IRS3)
- "Toyo University advocates an "eco-philosophy" which aims at eliminating the problems and conflicts that lie in the path of modern society and aspiring to harmonious coexistence not only between people and the environment, but also between the current generation and future generations. The Toyo University Center for Sustainable Development Studies commenced activities in 2001 and has engaged in research on sustainability across wide-ranging academic fields. Recently the Center has sought to develop a “science of coexistence” that involves a unified approach to the handling of widespread problems, including issues associated with coexistence with the environment and coexistence across differing cultures. The Center aspires to build on its accomplishments to date and establish a progressive “eco-philosophy” that specifically emphasizes environmental problems and sustainability. (Transdisciplinary Initiative for Eco-Philosophy, From the perspective of Eastern wisdom of coexistence and sustainability)
- "The research group, headed by Professor Makio Takemura, sets the research of "sustainability" as one of its major themes, invoking academic methodologies that attempt to comprehensively confront issues of "harmonious coexistence (Kyosei)" in the manifold areas of modern society, such as issues of religious, political and ethnic conflict; the problems of winners and losers in a competitive society, those of perpetrators and victims; the old and the young; human and nature, and the problem of intergenerational inheritance of benefits and adjustment of conflicting interests involving humans and their environment. In turn, the results of the research are then disseminated to the world with the aim of opening the way to the next-generation global society..." (Tomonori Matsuo, President and Professor, Toyo University)
Les propos évangéliques tenus par le pr. Tomonori Matsuo sur la future génération de la société globale renvoient à une capitalisation également sans précédent sur la mutation de l'espèce - retour sur investissement oblige -, à la capitalisation sur les structures des dispositifs de répression : information géospatiale et recensement biométrique des populations/puçage de l'information identitaire, cartes d'identité, cartes de crédits, passeports, facturations, etc... -; des propos qui ne parviennent pas cependant à dissimuler les travers du processus :
- pillage des ressources insulaires et continentales;
- enrichissement illégal;
- expansion du crédit;
- gaspillage financier transnational;
- dirigisme dans un contexte de valeurs démocratiques exaltées mais jamais respectées,
- rôle accru des organisations juridiques, financières, bancaires, commerciales internationales;
- simplification du rôle de l'Etat;
- rôle accru des opérations psychologiques et clandestines garantissant le contrôle des marchés, les débordements insurrectionnels plannifiés, les guerres;
- expansion insensible péri-urbaine et rurale des unités de production et des marques privées;
- dotation d'un caractère de nécessité civile aux communautés de consommateurs (social networks) liées à ces marques; puçages intensifs;
- mutilation graduelle de la culture et de la langue des oppositions politiques et civiles;
- divorce entre les générations;
- élitisation des bases scientifiques, intellectuelles et juridiques;
- divorce d'avec les pauvres, les ménages endettés, les expropriés, les locataires sans identité, sans nom et sans histoire exclus de l'économie du bien être, du corps des promesses d'enrichissement pré-post 1989;
- avènement de la sous-citoyenneté (la "citoyenneté" étant privée, sans Etat, riche et a-politique) et exploitation par le travail sous-payé (plein temps, mi-temps, tiers de temps) ou impayé;
- ghettoïsation/massification urbaine des pauvres et violence ethnique;
- désertification de la ruralité;
- famines;
- augmentation du nombre des malades intraitables et des troublés mentaux...

3 - Le réflexe castrateur des générations entre elles, urbaines-urbaines, rurales-rurales, urbaines-rurales
Les vieilles générations de "mages activistes" régionaux (croyants ou non) ont leur part de responsabilité dans ce constat et nourrissent bien, quoiqu'elles en disent, la déconstruction entre les générations. Elles n'hésiteront pas à faire barrage aux nouvelles pour des raisons de pouvoir et d'hérédité stimulant par le fait l'attente des marchés (théologiques et non), l'immobilier d'affaire urbain et le mythe de l'éducation nationale, l'inexorable conservation numérique, le puçage de l'individualité, le moralisme des prisons sans barreau et la télésurveillance globale, le patriotisme-RFID de la "pet society", l'exploitation sexiste des femmes par les femmes/hommes au nom du développement durable et de la productivité "bio", "déifiés, tyranniques et insoumis" courant cependant après les derniers 4X4, les miettes de soja parfumé au thon ou les dessous en soie de "madame" jetés par dessus bord par les capitaines-planificateurs de "USAID-Japon", de "New JICA-JBIC" ou de la BAD.
Demeure au final un réflexe d'enrichissement confus, peu analysé ou rarement compris par les protagonistes - victimes des marchés, des normes, des prix -, et une source de mécontentement largement exploitée par les groupes politicoreligieux conservateurs et les constructeurs de développement durable; un réflexe au fond existentiel pour la domination-survie et non une voie pour l'épanouissement de l'autonomie, des luttes, de "l'anti-puissance" et des capabilités réelles.
Ce réflexe castrateur (des générations entre elles, urbaines-urbaines, rurales-rurales, urbaines-rurales) est violent et contre nature puisque nourri par des flots de promesses historiques et militantes non tenues, oubliées, trompées ou non comprises - promesses faites aux générations passées et montantes -, récupérées stratégiquement par l'éco-philosophie des universités privées (textes ci dessus) soutenues par les gros investisseurs. Le pouvoir/rôle de la connaissance et de la sagesse alternative des vieilles générations professionnalisées nourries au grain des luttes traditionnelles, autarciques ou évoluant dans leurs réseaux privés transnationaux, est désormais sans efficace pour contraindre durablement les pouvoirs à la cessassion et sans efficace pour répondre aux besoins des démunis.
La sphère sociale et civile pauvre régionale en paie le prix fort réduite aux saisons de la mendicité tandis que les épargnants-électeurs se concentrent sur les élections/faillites locales nourrisant, sur un pied d'égalité, l'orthopraxie (juste pratique) des élus corrompus et la doxa (juste doctrine) des admnistrés érudits déçus; une influence paradoxalement favorable à la forme marchandise et à son influence sur les générations, à la "Méga-Machine" des conflits insolubles entre les catégories sociales, à l'impuissance législative et judiciaire et à la résurgence des obscénités politiques d'extrême droite, impérialistes ou fascisantes (politiques et religieuses) précarisant les voies alternatives de solidarité sans profit pourtant nombreuses.
Ce réflexe castrateur s'explique encore, du point de vue de l'aliénation, de la marge, de l'exclusion, par une approche erronnée du manque, des pertes, des peines, des réparations; l'esprit des lois restauré valant parfois plus qu'un droit respecté ou qu'une lutte professionnalisée transnationale attendue par les pouvoirs. Cette base de mes propositions marxodécroissantes et chrétiennes ne relève donc pas de la lutte des classes traditionnelle bien que j'en reconnaisse toujours sa fonction.
Elle permet également devant les tribunaux (ou non) lors des confrontations/luttes civiles et administratives (barrages, guerres, crimes de guerre, crimes économiques, CEM, pollutions, OGM, nucléaire, expropriations, pédocriminalité, crime organisé, armement, périls alimentaires et sanitaires, etc...) de ne pas céder aux attachements obsessionnels conduisant aux artifices des compensations financières ou sociales ou à ceux du développement durable régional, - ultime espoir avant le déluge -, à la territorialité imaginaire et à l'abondance informelle : capitalisme financier numérique, régional, national, transnational, aux informations/crises boursières et aux informations/crises bancaires, à l'histoire écofinancière révisionniste véhiculée par l'éducation et les médias institutionnalisés; de ne pas céder à l'éclatement rural, aux manipulations des vieilles générations paysannes (conduisant au crédit coopératif, aux calendriers religieux ciments de la réaction/conservation rurale, aux crimes et délits impunis, aux armées américaines d'invasion), au danger de la massification urbaine, à l'hypocrisie sexuelle :"l'abstinence est vertu, le coït est impur, l'intimité conjuguale est obscène", à la violence des pouvoirs et des abus de pouvoirs et au bout du compte au spectre de l'effondrement psychologique.
Ces fortifications quasi juridictionnelles ici urbaines, là rurales, sont des sources inépuisables de tension/régression psychologique, d'exclusion et de violence individuelles, familiales, ethniques, religieuses que coiffent en les stimulant sournoisement les réformes administratives intercommunales néolibérales (Heisei), la privatisation des postes, l'absorption des épargnes par les banques privées internationales, l'expansion incontrôlable des marchés interbancaires et des produits financiers dérivés, l'industrialisation intensive de l'agriculture (libre-échange nippo-américain au Japon, en Asie-Pacifique et dans le monde), l'effondrement des barrières douanières, le vieillissement des populations actives, toutes les formes d'accumulation, traumatisantes et acculturantes, l'insécurité, l'expansion du "modèle civil" japonais dans le monde (Afrique, Amérique-Latine, Asie-Pacifique), le "passé flambloyant", finalement, non révolu, mystique, nationaliste, militaire, scientifique.

4 - Sortir de "l'information-ghetto-monde", prévenir l'érosion numérique
Le mode de production actuel est bien issu d'un vieil idéal d'organisation (trame sociojuridique et socioreligieuse du comportement servil) qui ne peut être contesté ou dépassé. Chaque "religieux laïc" rural "vit pourtant de peu", de petites choses, vote toujours pour un Koizumi, un Abe, un Fukuda (PLD), un Aso, pour l'ultra-droite mais aussi pour les représentants des partis libéraux de gauche, socialistes, démocrates ou pour les représentants communistes - les cadres du parti et les animateurs indépendants sont tout aussi autoritaires que leurs confrères religieux nationalistes et évoluent, comme eux, au sein d'un véritable système ethnique national; ceci dit de façon constructive, sans chercher à altérer les valeurs du marxisme supports dynamiques et éthiques de la critique de l'économie, du politique et de l'histoire.
A droite comme à gauche, chacun, selon un rapport spécifique aux municipalités et à l'écotourisme gagnés par le clientélisme/endettement et par l'Intelligence économique inter-régionale qu'irrigue "l'information-ghetto-monde", adoptera les moyens hypnotiques softs qui conviennent à la préservation patrimoniale tout en désarmant les oppositions radicales ou en les isolant.
Cette préservation conduira de façon entendue à la violence sociopsychologique, à l'enfermement, à l'hygiénisme corporel et mental des élites, à la discrimination des individus les plus pauvres, des invalides et des troublés mentaux.
Il est certain que l'expansion du patrimoine immobilier d'affaire au Japon stimulée par l'information-ghetto-monde renforce la trame juridique de l'aliénation par le commerce, l'industrie, la numérisation financière, et condamne irémédiablement les cités japonaises à coproduire les drames géophysiques (désertification, ensablements, effondrements, fonte des glaces) et climatiques (sècheresse, innondations, tsunamis) qui ébranlent les pays pauvres tout en polluant l'air et les océans.
Ce phénomène est bien entendu globalisé. Le boom immobilier d'affaire de Khartoum-centre, par exemple, perdurera grâce aux méga-investissements numériques des fonds de pensions américains injectés dans les activités des multinationales les plus polluantes et les plus traumatisantes (Siemens AG, Alcatel SA, Alstom, Sinopec, PetroChina) tandis que les pauvres de Khartoum et les populations rurales voisines du Darfour seront déportées, dans un même laps de temps social, dans des ghettos désertiques; une race dominante (enseignants, policiers, fonctionnaires, magistrats, industriels, financiers américains) en détruit bien une autre, soudanaise, par ses activités. Il en va de même avec le boom immobilier d'affaire à Baghdad, à Santiago du Chili, à Johannesburg ou à Rio de Janeiro.
Tous les prétextes seront bons pour exercer ce droit à la violence numérique financière quotidienne; une violence désormais ordinaire, banalisée, invisibilisée, qui déplace pourtant depuis la création en 1989 du 3W par Tim Berners-Lee toujours plus d'énergie érodante (appréciable par la géologie et la physique des particules), toujours plus d'usure, d'érosion numérique dans le champ des activités humaines tout en fortifiant le mode de production capitaliste qui en est la cause.
Au regard des faits, les systèmes numériques de cotations, d'achats et de ventes détruisent systématiquement les informations-évènements qu'ils engendrent. De petites "impulsions numériques" propulsent cependant dans un processus de création/destruction de l'information-énergie-érosion parmi les hommes, des superpétroliers/gaziers sur les océans, des millions de tonnes de charbon, de cuivre, de nickel, de cobalt et de fer sur tous les continents, des gigakilowats d'électricité sous terre, des champs électromagnétiques polluants dans les airs... des impulsions-évènements dont la durée de vie sera infime; le monde en porte pourtant l'empreinte irréversible.
La violence numérique financière accorde également la part la plus maigre aux masses incluses dans le processus de création/destruction - sans quoi la loi de l'offre et de la demande n'existerait pas... Les informations-évènements engendrés dans un laps de temps insensible au regard du temps social et des dispositions sociologiques et politiques classiques sont toutefois évidentes au regard de l'espérance de vie des plus pauvres et de la précarité dans le monde. La trame historique, juridique, intellectuelle des informations-évènements numériques révèle également des effets inédits comme les obligations de comportement servile des agents-marchands dont la dangerosité relève aujourd'hui de la psychologie criminelle. Au bout de la chaîne numérisée de la prédation alimentaire et sanitaire nous noterons une masse inquantifiable de nuisances directes et indirectes : hausses phénoménales des prix des denrées de base, riz, farine, pomme-de-terre, huiles, eau, essence, destruction de l'offre et de la demande rurale, hausse des prix des terres, destruction des stocks, pollutions, destruction des ressources hydriques, escroqueries au micro-crédit bancaire, hausses des prix des produits pharmaceutiques de base, augmentation du nombre des malades et des troublés mentaux, etc....
La violence numérique ne laissera donc aucune alternative à ce couple soudanais perdu dans le désert, à cette famille congolaise du Katanga égarée sur les routes, à cette famille indienne du Karnataka pleurant l'immolation du père/époux suicidé par un ordre d'achat ou de vente actionnarial des brokers "sang et moelle" de Monsanto, de Union Carbide, de Dow Chemical ou de Coca Cola. Les familles pauvres du monde sont bien numériquement assiégées.
Les opérations NEPAD ou Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique et Ecoles en ligne comme l'opération latinoaméricaine et mondiale "one laptop per child" du MIT (1) commanditée par les prédateurs de l'industrie télé-numériques AMD, Brighstar Corporation, EBay, Google, Marvell, News Corporation, Nortel, Red Hat... annoncent des génocides ethniques légalement numérisés certifiés par les instances internationales de l'aide à l'enfance et des Droits de l'Homme (Unicef, Nations Unies).
L'érosion numérique financière, phénomène géophysique et commercial socialement et humainement violent, rapide et global, asymétrique - dont l'archéologie, l'anthropologie et l'ethnologie redécouvriront un jour les causes -, boostée par l'universalité du projet nanobiotechnologique "next-generation global society" du Pr. Tomonori Matsuo de l'Université Toyo, de "IR3S" du pr. Hiroshi Komiyama de l'Université de Tokyo et par les rêves numériques inavouables du Japon - l'un des premiers investisseurs/donateurs/prêteurs en Irak (1) - condamnera sans aucun doute les "sans terre" à vivre plus longtemps sur les autoroutes stratégiquement insécurisées et sans issues de la misère, de la faim, de la maladie, des conflits sanglants (2)
Dans un même laps de temps social la révolution immobilière d'affaire, la multiplication des places boursières (3) et des informations bancaires sécurisées (4) dynamiseront les délocalisations, le tourisme de luxe, les challenges sportifs corporatifs urbains, la surproduction, l'hérédité des riches, le capitalisme catholique diocésain et les paradis fiscaux.

5 - Les obligations de comportement servile
Les ruraux japonais "naturellement religieux", ex-activistes (ou non) "éveillés" ou "dieux de gauche" ont également une approche paradoxalement confuse de la sortie de l'économie politique bien qu'issus des générations 1968, 1955, 1946, 1936 pour les plus agés (je ne fais pas allusion ici aux activistes laïcs et religieux urbains révolutionnaires, communistes, altermondialistes-attacquistes, évoluant sur un pieds de guerre médiatique et professoral, centralisateur et élitiste), bien que clairement opposés à l'influence capitaliste, au nucléaire civil-militaire franco-américain, au clan Bush. L'on sera toutefois géné et souriant quant à Clinton et à Obama, quant à la guerre en Irak et en Afghanistan, deux lointaines fatalités qu'ils ne faut plus traiter afin de préserver les petites habitudes commerciales et écotouristiques inter-régionales... Les discours sur la guerre, la religion, la politique, l'argent divisent, il est vrai, et refoulent la clientèle de passage, déjà peu nombreuse !
Si les aristocrates japonais des ordres militaristes noirs sont intégrés à la vie du Grand Capital, les "dieux ruraux" exercent une influence civile et politique tout aussi régressive à travers les activités corporatistes (poterie, tissage, vannerie, peinture, construction traditionnelle, agriculture, écotourisme, animation religieuse, ébénisterie, musique, pêche, chasse, etc...) gagnés par le neutralisme et la conservation, l'autarcie, laissant à la justice le soin de se charger de la peine de mort et aux élus celui de "gérer le tumulte" occasionné par "l'article 9", la crise des subprimes, les crises financières mondiales et la lutte antiterroriste.
A la question de la xénophobie l'on répondra par l'immoralité des travailleurs immigrés exploitant le système social et la santé publique, regagnant, cependant, sans droits ni deniers, leurs pays (Thaïlande, Philipines, Corée du Sud, Chine, Emirats, Iran, etc...). Au désastre social planétaire l'on répondra par une nausée divine; les démunis étant portés par la crasse nutritive de la paresse méritent, en effet, le traitement réservé aux voleurs d'or, de femmes et de santé.
Confus également quant au rôle à jouer dans la lutte anti-globalisation l'on préfèrera se réjouir des débris d'humanité laissés à la dérive par le marché "bio" urbain et le développement municipalo-préfectoral; chacun tirant son épingle du jeu tout en accumulant du capital.
Certains sont pauvres d'autres très riches, jouent au golf dans des établissements réputés mafieux en payant d'astronomiques cotisations, louent la modernité et spéculent en bourse comme les néocapitalistes chinois détachés du monde.
Une autre catégorie de "religieux laics" dévôts d'un kami local, souverainistes, chassant le sanglier au piège de bambou, exécutant les animaux par balle et les "finissant" au couteau, seront tout aussi bien des entrepreneurs du bois, de l'acier, du ciment, de la pierre (carrières) que des spécialistes de l'information bancaire, du fisc, de la communication transnationale, de la fonction publique, d'ex-fonctionnaires des armées ou des policiers en activité.
Dans cette dernière catégorie il est fréquent qu'"au nom du service rendu" certains agents municipaux ou régionaux de police "éveillés" ou encore "dieux vivants" en tenue et en arme se livrent durant les heures de service à une véritable "police politique de l'esprit et du comportement" auprès des troublés mentaux, des familles nombreuses et des couples sans ressources, des marginaux politiques ou non, des travailleurs intermittents, des femmes seules, des personnes du troisième âge, hommes et femmes, au point d'engendrer des obligations de comportement servile - les tyrans agricoles, les chefs de quartiers, "boddhisattvas" ou "mages" chargés du lobbying électoral municipal, de la police secrète ou de la mise en valeur des produits régionaux ne feront pas moins -, réglant vos déplacements, vos cultes, vos activités, jusqu'à votre droit à la parole ou à la pensée.
Cette authentique forme de coercition induit de toute évidence la manigance a domicile (flics de droite ou de gauche, animateurs de partis de droite ou de gauche, sectes, notaires, constructeurs, cultivateurs de champignons, artisans ou paysans riches, propriétaires terriens, etc...), la sujétion politique (pressions partisannes pour élire un candidat), économique (promotion de produits par les candidats au gré des campagnes électorales), religieuse (adhésion forcée à un groupe); autant de pratiques illégales qui se traduisent par de progressives mais régulières infiltrations de vos moyens, de vos habitudes, de votre intimité, au point que les personnes abusées par les "bodhisattvas en service ou au service des administrés-électeurs" ne puissent plus agir de façon autonome...

6 - "Il n'y a pas de meurtres, ici..."
Les Yakuza et les criminels organisés, par contre, demeurent maîtres de leurs mouvements, de leur art de vivre, de leurs rites, de la violence; pleuvent au nom des "services rendus" les disparitions d'enfants, d'adolescents ou de personnes du troisième âge, pleuvent l'usure, le commerce illicite, les salles de jeux, les réseaux clandestins de prostitution, le HIV, la violence sexuelle, les suicides, la criminalité adolescente...
Un silence coupable lie les forces de police, les élus locaux (de droite et de gauche), les vieilles familles, les affairistes, les paysans riches, les religieux; générations après générations se tisse une trame sociohistorique sur la base d'"informations" transmises oralement, consignées et réelles ou inventées. Les populations témoignent en privé sans que les liens criminels historiques soient dissouts ou apparaissent. L'ex-premier ministre Koizumi affirmera que des liens puissants unissent tout parlementaire japonais au parrain de sa circonscription. On ne trahit donc pas "la loi du silence politique" et "la loi du pouvoir" car les intérêts sont immédiatement sensibles; intérêts familiaux, territoriaux, électoraux, commerciaux.
Le secret, la dissimulation comme le mensonge jouent le rôle du lien au réel et aux mystifications qui conduisent les familles locales au pouvoir politique et économique, et pour certaines aux crimes et aux délits. Il existe également une forme d'"omerta". Aussi, l'on parlera à mots couverts et inspirés de faits historiques ou imaginaires. Il y a beaucoup d'histoires criminelles dans les régions; il en va ainsi dans les communes rurales du centre, à Nakado, commune de Ishioka; à Yamagata, à Ogawa, à Miwa, communes de Hitachi Omiya City.
L'historien Shigeru Kobayashi de Hongo/Ogawa dévoilera que les liens au silence existent également dans les entreprises régionales et locales de construction liées au pouvoir clientéliste politique : "Toutes les constructions de barrage au Japon relèvent d'un régime de corruption, dira Kobayashi. Les pots-de-vin dans ce secteur sont réels et ne sont jamais négligeables. En fait, nous pouvons parler de corruption systématique...En cause, les négociations avant les prises de décision. On appelle cela "dangô". Des négociations secrètes et illégales, des "boulettes historiques",... Les élus promettent aux entrepreneurs démarcheurs : "la prochaine fois c'est toi, la prochaine fois c'est toi"... Oui, au Japon, la corruption est totale y compris pour un projet d'un million de yens (moins de 10 000 euros)... Ceux qui ne sont pas contents s'insurgent, les employés, par exemple. Si la police reçoit des infos elle est obligée de perquisionner la société, de fouiller les dossiers. En Ibaraki (entreprises privées et gouvernement préfectoral) rien ne sort, personne ne parle... Nous avons affaire à un processus (général) mafieux qui met en avant une mafia... mais une mafia non violente. "Ils nouent leur bouche pour protéger leur vie", dit-on...". C'est très sensible dans les villages :"nouer sa bouche pour protéger sa vie", à tout point de vue; une forme d'obligation de comportement servile se profile. Les activités prennent le relais, du village à la ville à la préfecture, au gouvernement...
"Si l'administration doit choisir entre, mettons, 5 sociétés de constructeurs, commente encore l'historien, elle promettra aux uns et aux autres. Les entrepreneurs concurrents distribueront des pots-de-vin à tour de rôle pour remporter le marché... C'est systématique. (En fait, ndlr) C'est toute la question des "dangô"... Les négociations préfectorales se font secrètement, sans que rien ne transparaisse. Si tu fais attention, ç'a n'apparait pas... Il n'y a pas de "crime" sans dénonciation. La dénonciation vient généralement des entreprises. Les dangô sont le moteur des dénonciations. Si l'entreprise sait dissimuler les négociations, sait se taire, rien ne transparaît, rien n'est découvert ou dévoilé. " (L'Histoire du barrage illusoire 3/3)
"Il n'y a pas de meurtres, ici...", dit-on encore dans les villages du centre comme pour se rassurer, diriger l'attention sur d'autres problèmes. L'on recense toutefois 440 et 350 meurtres dans le Kanto en 2005 et 2006 sur 1309 au niveau national; +- 60 et 30 pour la seule préfecture d'Ibaraki entre 2004 et 2006 (Crimes in Japan, 2007, tab.5 Police Policy Research Center, National Police Academy et Crime and Punishment in Japan, Japan Focus).
Le "silence", les crimes et les délits prennent bien des formes dans les régions japonaises tout comme les obligations de comportements. Le régime des obligations tel que dressé par l'administration municipale, préfectorale et gouvernementale lors des campagnes de socialisation/sensibilisation sur la santé, les économies d'énergie, le développement durable, la citoyenneté participative (JICA), la protection civile, lors des campagnes électorales. Il s'agit de campagnes sociales et politiques souvent grossières parfois mensongères, fausses sinon réfutables qui encouragent le révisionnisme/négationnisme institutionnel financier/fiscal (la corruption passive et active des fonctionnaires n'existe pas, pas de délits d'initiés, de vols d'argent public, l'endettement de l'Etat et les dettes municipalo-préfectorales n'existent pas), administratif (pas de délits administratifs, de conflits d'intérêts, d'interprétations abusives ou de contournements des lois) et civil (il n'y a pas de pollutions, de discrimination, de fuites nucléaires, les luttes civiles ne reflètent pas l'interêt public dans le court comme dans le long terme)... au nom de la lutte anti-terroriste ou de l'insécurité militaire (The Civil Protection Law :“the Law concerning the Measures for Protection of the People in Armed Attack Situations).
Demeurent cependant, ingérables et inégalables, la calomnie, l'ingérence, le harcèlement sexuel, l'aliénation des plus faibles, des handicapés moteurs, des troublés mentaux, la manipulation psychologique. Les vieux critères politiques et sanitaires de l'hygiène mentale et raciale sont toujours d'actualité; la loi sur la prévention de la lèpre qui prévoyait l'internement des lépreux ne sera abrogée qu'en 1996...
La démesure rurale, il faut l'admettre, est un fait... sinon une condition de fait de l'expérience rurale. Exiger dans un tel contexte des "réparations" - les procès des lépreux et des antibarrages sont des exemples jurisprudentiels lumineux -, en invoquant des droits fondamentaux (art.17, 18, 19, 20, 21 de la Constitution) auprès de l'Etat ou d'une personne morale publique semble inconcevable sinon difficile. Quant à la procédure criminelle classique... tout commence par un rapport de la police locale. (procédure criminelle d'Ibaraki )

7 - Dissimuler l'Etat policier-affairiste en conférant un caractère de nécessité civile et politique aux crimes et aux délits
Dans un tel contexte les expressions "voies divines", "vérités" (dô), "dharma hors norme" ne sont pas à prendre à la légère, ni politiquement, ni criminellement, ni socialement. Elles concernent bien des hommes et des femmes convaincus d'être des "dieux vivants" - le dharma tibétain laïc nyingmapa invitera ses fidèles à ne plus se considérer comme "humain" après neuf mois de retraites fermées, les mouvements télé-évangélistes américains feront de même auprès des businessmen convertis en réhabilitant le droit chrétien primitif, également lors de retraites fermées, les encycliques catholiques romaines de Vatican invitent en occident à reconnaître le "dieu personnel" qui existe en chacun. Le professeur Hichikawa Hakugen de l'université bouddhiste Hanazono de Kyoto reconnaîtra lui-même en son temps la complexité et l'intérêt de ce dieu personnel dans son analyse de la crise du bouddhisme et des dérives fascisantes du bouddhisme japonais.
Si beaucoup ignorent cette condition en Occident et au Japon, beaucoup, quoiqu'il en soit, au Japon vivent cette condition hors norme, pour certains encore secrète ou tabou : élus, fonctionnaires des collectivités locales, paysans-cultivateurs de champignons ou de choux, "bobos ruraux", ménagères entremetteuses, lobbyistes municipaux, puisatiers, garagistes, charpentiers, tisserands, potiers, etc... Des "gens ordinaires" qui pratiquent pourtant, au gré des opportunités commerciales et patrimoniales, hors les lois : la sujétion, le "mind-control", les envoûtements ou la sorcellerie. Paradoxalement Yoshiro Mori, ex premier ministre, perdra une partie de son crédit politique - déjà entamé par la corruption lors de l'affaire Recruit Cosmos - en affirmant que "le Japon était une de nation de dieux, l'empereur étant au centre..."
Cette remarque politiquement, religieusement et psychologiquement régressive n'est pas anodine. "Dans Hihan bukkyô (le bouddhisme critique), écrit le moine zen Brian Victoria, Hakamaya Noriaki fait écho à la critique formulée par Ichikawa Hakugen du concept bouddhique d'harmonie Wa:
-" les vrais bouddhistes doivent désavouer la Loi du souverain et croire en la loi du bouddha. Ils doivent établir une démarcation nette entre les enseignements conformes au bouddhisme et ceux qui lui sont contraires, et se servir de l'intelligence et du langage pour dénoncer ces derniers (...). A l'époque actuelle, où règne une harmonie toujours disposée au compromis, être opposé à la guerre signifie rejeter l'harmonie (wago)...
"...Avec quoi le bouddhisme japonais moderne s'est-il harmonisé ? Avec le shinto d'Etat. Avec la puissance étatique. Avec le militarisme. Et donc avec les guerres. Envers quoi le bouddhisme japonais moderne a-t-il exercé sa non opposition ? Envers le shinto d'Etat. Envers la puissance étatique. Envers le militarisme. Envers les guerres d'agression. Vis-à-vis de quoi le bouddhisme japonais moderne s'est-il montré tolérant ? Vis-à-vis des entités mentionnées ci-dessous, avec laquelle il s'est harmonisé. Et par voie de conséquence vis-à-vis de sa propre responsabilité dans la guerre et, dit Ichikawa Hakugen, je ne dois pas oublier de me ranger au nombre des bouddhistes japonais modernes qui ont agi de la sorte"...
"La condamnation que Hakugen prononce contre lui-même était en vérité tout à fait justifiée compte tenu du dévouement qu'il a manifesté pendant les années de guerre à la cause de la "guerre sainte"...
"
Ce "dharma hors norme", ces "vérités" et ces "voies divines" conduisent bien - générations après générations - à la "conscience des dieux" (japonais) aujourd'hui sans "droits/devoirs politiques" spécifiques (quoique); elle devrait conduire à tout le moins, à l'instar de Hichikawa Hakugen dans "Religion et fascisme au Japon" (Nihon fashizumu ka no shûkyô, 1975), à un devoir d'autocritique, le bouddhisme institutionnel ou non, y compris hors norme, étant toujours fusionnel avec le militarisme, le nationalisme, le capitalisme.
Dans un but préventif, les démunis n'ont que peu accès au corpus universitaire, scientifique, à l'histoire criminelle du bouddhisme, du shintoisme, des voies hors norme, aux guides politiques et religieux réellement fiables. Demeure l'oralité, spontanée, insulaire, proprement japonaise qui elle aussi "marche au pas" dans les régions reculées et les villages - comme dans les grandes cités - et qui s'accorde avec l'autoritarisme, le dirigisme - goût inné pour la domination -, les faits violents, politiques, patriotiques, commerciaux...
Les cultes d'Amida/Amitayus (Jiriki, Istihsan, Tariki) des sectes (impériales et militaristes) du Jodo Shinsu de la branche Honganji comme les cultes de la secte Soka Gakkaï liée au parti Komeito ou les cultes des kamis - voie de l'empereur, extrême-droitiste et fascisante - dissimulés sous un caractère civil et politique avantageux réaffirment constamment dans les conditions de la vie ordinaire que l'homme et sa raison sont relégués à des fonctions subalternes.
Ici, les sectateurs sont réellement affranchis du savoir conduisant à la non-violence, aux droits de l'homme (y compris shakyamuniens), tout autant du savoir a-politique traditionnel (coréen, chinois, indien) desquels, pourtant, ils procèdent; tout comme ils sont éloignés des pratiques éthiques et médicinales opposées à la sorcellerie et à l'exorcisme, à la magie, au vol, à la corruption, au crime, à la persécution/harcèlement, à l'extorsion/possession, à la guerre, au révisionnisme du bouddhisme institutionnel ou impérial (Manase Dôsan, médecin holistique bouddhiste converti au christianisme s'opposera en son temps aux diagnostics de complaisance, à la magie bouddhique impériale, aux ambitions politiques déviantes, aux cadeaux honoraires, au professionnalisme; il sera l'auteur d'un code déontologique et le fondateur du keiteki-in première école de médecine indépendante du Japon, 1506-1594).

8 - "Eastern wisdom... coexistence and sustainability"
Les traditions dô-shinto-bouddhiques rurales, celles des "sans nom", n'apparaîssent plus comme socialement effective. Faisant corps à une transition historique sociocommerciale et financière tragique - régénération intensive de la force de production, mouvements intensifs de capitaux et concentration urbaine sur une base eco philosophique, développementiste et technoscientifique globale renouvelée - se sont multipliées, par contre, d'innombrables voies de comportement servile, socio-économiquement délinquantes, délictueuses, parfois criminelles, boostées directement et indirectement par le collaborationnisme régional institutionnel et par l'intelligence compétitive transfrontalière de la Global Economy in Transition (1) (2).
Une mort rurale à crédit est donc confirmée et la capitalisation sur la conscience sociale par l'écotourisme, les marchés alternatifs "bio" et les énergies vertes dont, encore une fois, la politique de "mise en valeur régionale" municipale et préfectorale (développement durable) est le principal support, accélèrera le processus.
Le développement durable, le décloisonnement technoscientifique et l'expansion informative bancaire, racines de cette lente dévoration, sont à l'oeuvre et conduisent les "mages activistes", les marges, les démunis dévorés par le mythe de la croissance économique vers un destin commun, une régression psychologique subtile et une sévère acculturation traumatique que l'on retrouve chez les populations déportées ou violemment expropriées et sans droits réels.
Les ruraux, sans perspectives décroissantes et selon moi marxochrétiennes, seront donc de plus en plus dépendants du capitalisme dérégulé, de son institutionalisation et de sa numérisation tout comme le sont les "sans toit" et les "sans terre" des pays pauvres infestés par le libre échange et la théologie du/de marché. Cette dramatique transition restaure également, à tort, le vieux principe politique et religieux de "pacification des pauvres" dont la domination politico-religieuse, institutionnelle, nationaliste, globaliste, militariste, policière et les aides publiques/civiles (JICA) sont les reflets annonciateurs; se dessine au final une forme d'exclusion globale réservée hier aux "gens des hameaux", aux "étas", aux "hinins", (et aujourd'hui, toujours), aux lépreux, aux infirmes, aux "burakus", aux pauvres... aux "impurs".

Une expression populaire affirme que : "là où le maha-vajrayana (dô-shinto-bouddhique) est, le droit n'est pas". Au XXIème siècle ce constat est toujours d'actualité. Les bouddhistes professionnels pilotent des empires universitaires privés attentistes et collaborationnistes accaparant une part déterminante du pouvoir scientifique, politique, commercial, religieux urbain et rural, lequel est également celui du gouvernement, de Nippon Foundation, du/des parti(s) dominant(s), des aventuriers du business insulaire transnational et des promesses sécuritaires anti terroristes achetées/vendues à vil prix. Dans un même temps les dieux sans nom de la base corporatiste, socioterritorialement établis, et les dieux chômeurs sans identité, sans terre et sans toit courent après les contrats, les prix indexés, les marchés, la sécurité alimentaire et sanitaire, les pensions/retraites, les prêts et les taux d'intérêts avantageux... (C.P. 24 /11/08)

Notes
Par.4 -1 : Japan's Assistance to Iraq (Fact Sheet)
(1) "At the International Donors’ Conference on the Reconstruction of Iraq held in Madrid on 24 October 2003, Japan announced its financial assistance package totaling up to $5 billion. The package comprises $1.5 billion of grant aid for immediate needs reconstruction of living standard of Iraqi people including power generation, education, water and sanitation, health and employment, as well as improvement of security and up to $3.5 billion, mainly in the form of Japanese ODA loans, in order to meet medium-term needs. In addition, Japan has announced and started implementing 6 billion dollars of debt relief measures.
(2) $1.69 billion of grant aid has been obligated and has already been disbursed. Regarding Japanese ODA loans, the Exchange of Notes (E/N) for 12 Japanese ODA loan projects (up to $2.45 billion) have been signed in the fields of transportation, energy, industrial plant, irrigation and so on. Moreover, based on the agreement of the Paris Club, the Government of Japan and the Government of Iraq signed the agreement upon the debt relief on November 24, 2005 in Tokyo. The debts will be cancelled by 80 % in total in three stages, which will amount to a reduction of approximately 710 billion yen (US $6 billion).
(3) In February 2007, Japan decided to extend new emergency grant aid totaling approximately $100 million to assist the new government of Iraq, which has been making efforts in nation-building including the formulation of the International Compact with Iraq under the difficult conditions of intensified religious and ethnic conflicts. In November 2007, Japan decided to extend new emergency grant aid totaling approximately $5.18 million. In February 2008, Japan decided to extend, through UNDP, a grant aid for conflict prevention and peace building of about 16.35 million US dollar to the Project for Establishment of a Maternity and Children’s Hospital in Fallujah..." (MOFA/ODA 9/2008 and New JICA/JBIC) (1)
2- The Issue of Iraq, Japan's Assistance Measures
3- Relations with Countries and Regions of the World
4- Il y a actuellement en Irak 160 000 mercenaires qui se servent de leurs armes contre les civils..."Mohammed Al-Dainy, parlementaire de Bagdad, a pu établir l’existence de 426 lieux de détention secrets (...). Il a apporté des procès verbaux d’actes de tortures et de viols, prouvant les exécutions extrajudiciaires, ainsi que des certificats de décès de prisonniers morts sous les tortures...« Parmi les treize lieux que j’ai visités, trois étaient sous administration mixte américaine et irakienne. Il s’agit de Al Dial, Al Karmiya et Sahat Al Usur »..." (Silvia Cattori, 10/11/08)
5- JICA Global Plaza: concrétisation du désir des citoyens japonais de connaître et de participer à l’aide internationale, p.20/26 (2006)
"Nous formons un pont entre les citoyens du Japon et des pays en développement, et par le partage du savoir et de l’expérience nous ferons avancer la coopération
internationale, et œuvrerons pour construire un monde plus pacifique et plus prospère...Depuis son nouveau départ en qualité d’institution administrative indépendante en octobre 2003, la JICA a procédé à des réformes au niveau de ses activités et de son organisation au Japon comme à l’étranger à trois points de vue : l’approche de terrain, la sécurité humaine et enfin, la recherche de l’efficacité, de la rigueur et de la rapidité..."
6- Algérie 1992-2006 "Résister à l’effacement de la mémoire des disparus"
"JICA (Japan International Cooperation Agency), agence très spéciale, fusionnera d'ici à 2008 avec la Japan Bank for International Cooperation (fusion d'EX-IM Bank of Japan et de The Overseas Economic Cooperation Fund, (OECF) en 1999) qui vient de se doter d'un "board of Sharia" pour intégrer le marché financier musulman en Malaisie...
Ce marché financier arabe sera pénétré, en fait, depuis toujours. Hier Ex-Im Bank of Japan (JBIC) jouera, par exemple, un rôle majeur dans la restructuration des marchés financiers et des entreprises publiques algériennes tout en accordant un prêt au "gouvernement" algérien à Tokyo le 31 mars 1992 - accord approuvé à Alger par décret présidentiel le 20 octobre 1992. Ce business ne tiendra pas compte de la sanglante répression anti-islamiste, de la déportation des populations civiles algériennes non combattantes - ouverture de camps de concentration à des civils innocents criminalisés et aux opposants légitimes au régime militaire issu du putsch de janvier 1992 dès février 1992 -, de la torture, des exécutions, des disparitions forcées - près de 12 000 personnes.
Un business et un décloisonnement des marchés pétroliers-gaziers américains en Algérie exploités grâce à la restructuration japonaise du marché financier public algérien en 1992 qui conduiront sous le couvert d'une guerre civile - manipulée au final par les intérêts algéro-franco-nippo-américains - entre 100 000 et 200 000 algériens à la mort et plus de 1,5 million de civils au déplacement.
Nous avons bien affaire ici à un crime de collaboration économique multinational contre l'humanité résultant de la complicité de plusieurs gouvernements y compris de celui du Japon - Ex-Im Bank of Japan aujourd'hui JBIC partenaire de JICA - avec un régime dictatorial lui même responsable de crimes contre l'humanité (1992-2002). Nous reviendrons ultérieurement sur cette "tournante algérienne" qui implique également les multinationales américaines Arco (BP Amoco), Halliburton, Bechtel, Louisiana Land, Exxon, Anadarko Petroleum Corporation (Youcef Zirem, 2001)...
JBIC qui est une banque développementiste spécialiste du commerce japonais, des exportations et des importations, du prêt dans les pays pauvres, liée au gouvernement japonais néolibéral et partenaire de la BAD et d'USAID, partage outre les intérêts concurrentiels des multinationales américaines ceux des agences civiles de renseignements américaines (NED/CIA notes 7 à 9). Cette banque transnationale encourage et facilite la pénétration japonaise des marchés arabo-musulmans mais également non musulmans - objectif des zones de libre-échange sur la base de "l'unité arabe" faut il ajouter "désislamisée" à la façon algérienne ou irakienne - quels que soient les secteurs d'enrichissement. L'eau et la protection civile, désormais business global, dans les cités et villages des nations les plus pauvres, sont bien évidemment au nombre des objectifs prioritaires (2006, 2005 et 2003 doc. ci dessous notes 10 à 14)..." (extrait de "Economies de guerre à crédit , sang des martyrs..." C.P., 14/5/07)
7 - The Sustainability Science Education Center will offer a series of lectures common to the IR3S participating universities, will offer virtual lectures by means of information technology, and, in cooperation with JICA and other organizations, will provide instruction for international master’s program students from Asia and people with experience in organizations such as the Overseas Technological Cooperation Corps... (SGP / Hokkaido University)
8- Hokkaido University Inter-departmental Graduate Studies in Sustainability (HUIGS) aims to specifically a sense of 1) “KOUSEI” and 2) holistic aspects with understanding diversity. Straight translation of “KOUSEI” in English is symbiosis. In some sense, however, “KOUSEI” contains much wider concepts than symbiosis. This word is originally a precept of Buddhism. The late world famous architect, Mr. Kisho Kurokawa, made this word spread to the world about 30 year ago. The Buddhism meaning of “KOUSEI” is “Man should live together with others and surrounding nature and should be lived together by others and surrounding nature, no matter what the circumstance is...” (HUIGS objectives/JICA/IR3S)

     [ 1 ]    "Jusqu'à ce que la vie cesse..." Interview de Mr.Sakaï par Christian Pose
     [ 2 ]    Tableau national et Carte réionale d'Ibaraki de la Grande Fusion de Heisei
     [ 3 ]    "DES BRIOCHES, DES EAUX ET DES CHOUX", Kusatsu et Tsumagoï
     [ 4 ]    "La Grande Fusion de Heisei s'oppose au futur du Japon !",  Hiroshi Itoh, maire de la ville de Kutchan, Hokkaido
     [ 5 ]     L'Histoire du barrage illusoire (1), (2)
     [ 6 ]    "Des droits pour des buts indépendants des droits"ou évaluer la justice dans un contexte de décroissance, suivi de « Yamba, le plus lourd fardeau des contribuables de l'histoire des barrages du Japon



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