|   Sommaire   |   Avant propos   |   Introduction 1    1-2    2-1    2-2    3, 4    |  Christian Pose Qui suis-je

CHAPITRE I

Les théories politiques du pouvoir de la parole et du comportement et les infractions au devoir de probité (une critique des dérives totalitaires bouddhistes) (notes 1-3) (notes 4-8)
CHAPITRE I-2

CHAPITRE II

La loi des causes et des effets
(notes 9-10)
CHAPITRE II-2

CHAPITRE III

L'invention politique du principe d'irresponsabilité, de la pénalisation intensive de la misère et les régimes de responsabilité spécifiques
ou
"le droit se retourne contre le droit"
(parole Naxalite)
CHAPITRE III-2

CHAPITRE IV

Le droit des riches, le néo-libéralisme et la terreur.
(pour une critique du fascisme japonais)
CHAPITRE IV-2


Avant-propos par les auteurs


      "Le premier de ces défis est de parvenir à maîtriser la contradiction qui s'établit entre le souci de la protection des personnes et de la société contre les abus de religion et la reconnaissance du droit des individus à mener, de façon consciente et volontairement choisie, une vie conforme à leurs choix religieux, même si elle s'écarte, de ce fait, des "critères de normalité" sociale que la société se donne à elle-même (...)
L'Etat ne peut pas, en tout état de cause, faire porter le soupçon sur toute forme de virtuosité religieuse excédant les canons de la conformité croyante et pratiquante dont se dote une société qui tend à dévaluer, au nom des valeurs de réussite, de bien-être et d'indépendance individuelle, toutes formes de vie référées à un "sens unitaire" différent.
Dans une société de liberté, le droit à la radicalité religieuse doit être défendu avec autant de fermeté que le droit de changer de religion ou de n'en professer aucune.
Un individu doit pouvoir choisir librement de vivre pauvre, chaste et obéissant, de se donner un maître spirituel ou de se cloîtrer pour la plus grand gloire de Dieu sans courir le risque d'être placé sous tutelle pour faiblesse mentale et inadaptation sociale (...)
Un des problèmes les plus délicats est celui notamment des conditions dans lesquelles le choix privé d'un mode de vie religieux intégral est suceptible d'impliquer des tiers, et notamment des enfants (...)
Le droit pour des parents d'élever leurs enfants selon leurs convictions et de leur transmettre les croyances et valeurs qui sont les leurs doit s'inscrire dans le cadre des dispositions générales protégeant l'enfance en matière de santé, d'éducation, de sécurité, etc...
Dans tous les domaines nos sociétés sont aux prises avec la contradiction entre une exigence extrême de liberté individuelle, postulant que l'individu est seul maître des normes qu'il assigne, et une exigence de sécurité qui conduit à requérir que toutes les activités individuelles et collectives soient enserrées dans un filet de dispositions répressives et préventives assurant "un risque zéro" à ceux qui s'y livrent (...)
L'Etat, garant de ces libertés, est d'autant moins sourd aux requêtes de l'opinion en matière de sécurité religieuse qu'il est lui-même porteur, à travers le modèle confessionnel, d'un modèle de "normalité religieuse" que le fidèle pratiquant des grandes Eglises chrétiennes, celui qui combine sagement la croyance privée et l'assistance au culte, est supposer incarner au mieux. La régulation du pluralisme religieux contemporain ne peut pas consister dans la labellisation étatique des manifestations s'inscrivant dans un espace officiel de la religion correcte.
Elle doit se limiter, par définition, à assurer la liberté d'expression de ces manifestations dans le respect strict du droit."

Danièle Hervieu-Léger, dans "La religion en miettes ou la question des sectes" page 185 à 187, "Assurer la protection des personnes et protéger le droit à la radicalité religieuse." Calman Levy, 2002, Sociologue des Religions, Directeur de recherche EHSS, Paris

"Nous sommes prêts aujourd'hui à reconnaître d'autres droits.
Mais il s'agira de droits-minoritaires, même quand ils sont moralement majorés - de minorités. Nous sommes prêts à accepter d'autres formes d'humanité. A distance. Et tout est pour le mieux quand l'ethnologue fait salon ou davantage, quand l'autre homme débat à la télévision.
Mais qu'advient-il quand cet homme lointain est produit par notre culture ? Quand la propagation planétaire de la civilisation s'accompagne de la résurgence de la barbarie dans nos murs ? Quand l'extrême-droite, par exemple, réclame la "préférence nationale", un droit commandé par l'appartenance au sol ? Ce qu'on veut rendre manifeste par cet exemple, c'est que l'évolution de nos évidences morales, qui va de pair avec celles de nos évidences juridiques, n'entraine pas une transformation automatique de notre patrimoine génétique et que, pour reprendre un mot de Julien Benda "la rançon d'une éducation rationaliste c'est de nous rendre étrangère à peu près toute l'espèce humaine".
Autrement dit qu'il existe un "universel de territorialité" que notre droit met sans doute en échec au bénéfice d'autres voies d'appropriation du sol, mais qui n'en continue pas moins d'exister sous le vernis de la convention et qui se découvre et se proclame en situation de crise.
La morale, d'ailleurs, soumission, par connaissance intuitive, à la loi du plus faible, nous commande et de jeter l'anathème sur le compatriote qui entend faire jouer un droit au sol contre l'immigré et - la question a été débattue à propos du vote en Nouvelle-Calédonie - de faire exception à l'égalité formelle des hommes qui fait notre loi."

"Le juge, de quel droit ? le conflit du politique et du juridique ou comment la chronique judiciaire révèle une donnée archéologique du droit" sur internet. Dans : "Le rituel et le matériel", l'Harmattan édition, Paris, communication présentée au congrès mondial de l'Association Française d'Anthropologie du Droit, Ecole Nationale de la Magistrature, Paris, 1994, par Bernard Champion, Directeur du Centre d'Anthropologie Centralisée, Université de l'Ile de la Réunion - Faculté des Lettres.

 "Le contact avec l'Occident obligera le bouddhisme lui-même à évoluer, notamment dans sa manière de concilier la doctrine de la "Vacuité" avec l'obligation du respect de la personne."

"De plus en plus d'occidentaux sont séduits par le boudhisme", dans Le Monde "Dossiers & Documents" n°312, septembre 2002 par Henri Tincq, responsable des questions religieuses du journal "Le Monde".

 "L'institution de l'esclavage permet déjà au riche de devenir un maître, elle lui permet de commander à certains hommes ; l'esclavage pour dettes fait plus, permettant au riche de réduire à sa merci, outre des étrangers d'origine captive ou achetés, les membres mêmes de sa propre communauté, les plus pauvres ou les plus faibles.
Non seulement sa sphère de recrutement est plus large, mais encore son influence s'étend à l'ensemble de la communauté par la menace qu'il fait peser sur les uns ou la protection qu'il accorde aux autres contre l'hypothèque d'une éventuelle réduction en esclavage pour causes de dettes ou de pauvreté. Il en fait des clients. On voit par là quelle est la spécificité de ce type de pouvoir : elle réside dans le cumul de tous les rapports sociaux - celui de riche à salarié ou à mercenaire, de patron à client, de maître à esclave - et dans la possibilité d'extension de chacun de ces rapports à l'ensemble du corps social.
Un tel pouvoir peut être indépendant de toute puissance publique ; il peut être purement privé. Il peut être le fait d'une pluralité d'individus. Une polarisation de la société s'effectue alors en fonction d'une multitude de pôles autour desquels gravitent pauvres, nécessiteux, hôtes, clients et esclaves, dont les plus anciens, les plus fidèles renforceront à leur tour le pouvoir de celui qui les tient".

"Qu'est-ce qu'une société avec esclavage pour dettes ?" p. 161, 162, 163 dans "L'Esclave, la dette et le pouvoir" Etudes de sociologie comparative, Alain Testart, éditions de l'Errance, 2001.



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