|   Sommaire   |   Avant propos   |   Introduction 1    1-2    2-1    2-2    3, 4    |  Christian Pose Qui suis-je

CHAPITRE I

Les théories politiques du pouvoir de la parole et du comportement et les infractions au devoir de probité (une critique des dérives totalitaires bouddhistes) (notes 1-3) (notes 4-8)
CHAPITRE I-2

CHAPITRE II

La loi des causes et des effets
(notes 9-10)
CHAPITRE II-2

CHAPITRE III

L'invention politique du principe d'irresponsabilité, de la pénalisation intensive de la misère et les régimes de responsabilité spécifiques
ou
"le droit se retourne contre le droit"
(parole Naxalite)
CHAPITRE III-2

CHAPITRE IV

Le droit des riches, le néo-libéralisme et la terreur.
(pour une critique du fascisme japonais)
CHAPITRE IV-2


INTRODUCTION I-1


L'avantage humain de l'hérésie et de la réforme I-1

Nous rappelons aux lecteurs que l'auteur n'est plus bouddhiste depuis plusieurs années....
........................

Cette introduction au bouddhisme n'a aucune qualité littéraire et ne cherche aucun effet. Nous n'avons en vu que l'information générale et l'orientation, et donc une diffusion gratuite et sans condition pour le lecteur sinon que de disposer d'un ordinateur et d'accéder au web-site ou à internet. Nous laissons ce texte consacré à la souffrance et aux peines à l'entière disposition du Free Copy, libre d'être cité intégralement ou partiellement, ou d'être contesté.

Notre propos concerne les enseignements populaires de Gautama bouddha et d'Amida bouddha dans le contexte juridique et moral du patrimoine commun de l'humanité, tel que l'appréhende la juriste M. Chemillier-Gendreau dans "Droit international et démocratie mondiale " :
"liée à la question de la propriété, mais plus encore à celle de l'appartenance, la notion de patrimoine commun de l'humanité est hérissée de difficultés. Son contenu est incertain car son bornage dans le temps comme dans l'espace ne relève ni du cadastre, ni de l'acte notarié, des choses matérielles et immatérielles, des choses du passé, du présent et du futur y étant incluses. On ne sait quels rapports sociaux seront juridiquement déterminés à partir de cette notion. Enfin l'identité subjective qui préside à cette appartenance-là (son titulaire) est indéterminée. Le patrimoine commun de l'humanité trace juridiquement une piste qui ouvre la voie vers une pensée de l"universel/universel. Ce faisant il renvoie l'universel de l'Etat, et universel borné, à sa petitesse pour ne pas dire à son mensonge, puisqu'il y avait, qu'il y a toujours un dehors de l'Etat fait d'autres universels".

Doit international::: "Droit international et démocratie mondiale : les raisons d'un échec", édition : Textuel, Paris, 2002,
Monique Chemillier-Gendreau
Née le 15 avril 1935 à Tananarive, Madagascar, Agrégée de droit public et de science politique,1966; Professeur à l'Université de Reims puis de Paris VII; Membre du laboratoire associé au CNRS : Dynamiques comparées des sociétés en développement.
Collaboration avec le comité des frontières du gouvernement de la république du Vietnam depuis 1988 à propos des délimitations maritimes du Vietnam avec la Chine et avec le Cambodge;
consultation du gouvernement du Laos dans le conflit avec la Thaïlande en 1988; consultations diverses auprès de l'Office des normes juridiques de l'UNESCO. Membre du Tribunal Permanent des Peuples (Fondation Lelio Basso); participation comme experte à la rédaction des droits de l'homme dans les villes suite à l'engagement de Barcelone de 1998.
Collaboration régulière au Monde Diplomatique. Missions d'enseignements à l'Etranger : ...Hanoï et Pnom-Penh, 1992; 1996 cercle de Franz Fanon de Fort de France; 1997 participation à des entretiens avec des juristes et historiens chinois à Pékin... Missions des droits de l'homme, Hanoï, Lang Son, Ho-chi-minh, Pnom-Penh, Jérusalem, Managua, Guatemala, Irak en 1995 et 2000...
Autres livres : "Humanité et souveraineté. Esai sur la fonction du droit International", Paris, la Découverte, 1995 ; "L'injustifiable. Les politiques françaises de l'immigration", Paris, Edition Bayard société, 1998 ; "le droit dans la mondialisation" Actuel Marx, PUF, 2001 :::



      La notion de patrimoine commun nous permet d'appréhender "l'esprit des lois" des bouddha (universel, hors Etat, non bornable à une famille bouddhiste) hors les institutions bouddhistes tandis que les institutions privées refusent le libre accès, la gratuité, le désengagement, le désengagement étant considéré comme un acte négatif aux redoutables conséquences karmiques. Il est sous-entendu ici que le bouddhisme est une langue/loi officielle du comportement, de la pensée, de la parole et qu'en dehors de cette langue/loi le salut n'existe pas.
"La langue créole, diront les érudits institutionnalistes, ne peut rendre le sanskrit et dévie l'esprit des enseignements; la gratuité, conduit les" locaux" à la "paresse spirituelle" et à un manque de dévotion envers les maîtres...cette source de paresse s'oppose au parfait dharma". J'entendrai même de la bouche d'un prétendu bon lama tibétain "exilé politique"dans le sud de la France : "trop d'étrangers dans le dharma tue le dharma, arabes et noirs ne sont pas bons pour le parfait dharma..." Cette remarque raciste et discriminante est aussi stupide qu'infondée.
La normalisation concerne la limitation du libre examen des qualités des maîtres, des doctrines et des groupes religieux. Le bornage transforme la radicalité (ou la vie religieuse hors les institutions) en une aventure pénalisante. Radicalité religieuse, marginalité et exclusion seront, du reste, des thèmes très correctement analysés par la sociologue des religions Danièle Hervieu-Léger dans "La religion en miettes" (* n° 38, 39, 40 bibliographie générale).

Daniel Hervieu-Leger::: "La Religion en miettes", Paris, Calman-Lévy, 2001, Danièle Hervieu Léger.
Née le 3 février 1947 à Paris; diplomée de l'IEP, Paris, licence de sociologie et en droit, doctorat de sociologie et doctorat d'Etat ès Lettres.
Directrice d'Etudes à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales; directrice du Centre d'Etudes Interdisciplinaires des Faits religieux CEIFR, centre de recherche EHSS/CNRS.
Après avoir travaillé sur les rapports entre engagement religieux et engagement politique chez les étudiants catholiques, DHL a étudié les processus de recomposition utopique des croyances religieuses dans les mouvements anti-institutionnels et communautaires des années 70.
Cette perspective a conduit a une réévaluation critique de la notion de sécularisation, réarticulant l'analyse de la perte d'emprise des institutions religieuses dans toutes les sociétés modernes et celles des phénomènes contemporains de disséminations des croyances et de proliférations des communautés (1986-1990). La question des rapports entre modernité, mémoire et référence à la tradition est au centre des travaux engagés sur les formes de religiosité et sur les processus de construction et de transmission des identités religieuses. :::



Cette introduction consiste donc en un acte de résistance face à une idéologie déviante qui veut que le bouddhisme reposant essentiellement sur une doctrine de libération individuelle, la compréhension de la vacuité ou du vide soit une théologie, une science ou une connaissance des dieux (au service aujourd'hui d'une "église bouddhiste" au Viêt-Nam, au Japon ou au Tibet comme le souhaitera dans plusieurs de ses "discours politiques" le XIVème Dalaï Lama) enseignée comme telle par différents courants bouddhistes conservateurs du mahayana et du vajrayana dans le monde (Ch.I notes 2 et 3).
Ces courants émanent de familles-Etat traditionnelles, communautaristes ou institutionnelles, indiennes, japonaises, tibétaines, coréennes, vietnamiennes....et reconnaissent une variation doctrinale. Cette variation suffira pour changer l'évolution même des collectivités ou leur vrai visage (le vrai visage du bouddha relevant de la compréhension du vide ou de la vacuité non monétaire et sans image). Elle consistera en la croyance en un dieu ou en plusieurs dieux, idoles ou divinités, et d'au moins trois points pour qu'il y ait une "église" :
1- l'existence de temples consacrés ou se rassemblent les fidèles, l'existence de cultes et de rituels codifiés, l'existence de représentations divines imagées, une statuaire, des textes lus pour la liturgie,
2- l'existence de maîtres des rites ou des cérémonies, d'une classe sacerdotale (ici tantrique, hier et aujourd'hui les brahmanes/lama/bonzes) intermédiaire exclusive des dieux et des divinités, détentrice de leurs attributs et, à ce titre, du livre des offrandes ou des dons,
3- l'existence d'une organisation sociale laïque "paroissiale" (sangha) liée par engagement aux rituels codifiés et aux calendriers annuels (lunaires ou solaires).

Cette déviance d'avec le fond primordial du discours a conduit les véhicules à se diviser sur la question de l'existence des dieux et des représentations, du service, des voeux, des serments et des préceptes, puis à se combattre sur le sens de l'organisation sociopolitique de la vie (désormais à l'image des représentations).
Les divinités ne relèvent pas de la doctrine de la vacuité ou du vide. Le vide est le fond doctrinal de l'universalité du dharma. Il est par définition sans Etat ou "hors Etat", sans richesse ou "hors richesse", sans représentation ou "hors représentation", et s'adresse à tous sans discrimination et ne peut être borné à un droit de la propriété, à une ou à des familles religieuses. La constitution d'un panthéon a conduit à de nombreuses croyances désormais objétisées par les activités.
Le champ de l'expérience est devenu par les usages un champ limité, normé, au delà duquel l'on ne peut s'aventurer sans déranger l'univers, les dieux et les gurus, sous peine de sanctions divines ou de châtiments humains. Ce bouddhisme pénal a emprunté à l'hindouisme ses moyens, sa langue/loi (le sanskrit langue des dieux), sa gestuelle sacrée (mudra), ses hommages, ses cérémonies (puja), son organisation des rites, musiques, chants (raga), jusqu'à son organisation socioreligieuse et politique, son système de classes, de groupes ou de castes lié à un métier, à une dette héréditaire économique, alimentaire, sanitaire... Système combattu pourtant par Gautama cinq siècles avant Jésus-Christ.

Cette déviance aura constitué à travers les siècles le fond social du dharma opérant une différenciation, un dharma officiel représentatif et un dharma des pauvres discriminé par les pouvoirs et à ce titre, pénalisé. Cette différence engagera de nombreuses générations d' hommes dans un combat inégal et soulèvera de violents antagonismes entre les communautés.
Rappelons (puisque le dharma est considéré comme une médecine contre la souffrance) que l'antagonisme est au sens propre un hellénisme médical anatomiste, antagônistês, signifiant "qui lutte contre". Ce concept appartient à la famille de agônia : "lutte". Le sens de agônia, avec les siècles, est passé de la lutte au sein d'un même corps anatomique à celui d'angoisse.
Ce concept : "antagonisme entre les communautés" est extrait d'"Etat et communautarisme : le cas de l'île Maurice" d'Hubert Gerbeau et Marina Carter. Une sociologie de l'île Maurice, corps national des communautés et des conflits issus de la société coloniale reflètant bien notre propos. Le rapprochement entre conflits communautaires mauriciens (forte souche indienne hindouiste) et conflits communautaires bouddhistes (indiens) n'est pas sans intérêt.

::: "Cultures & Conflits", Etat et communautarisme : le cas de l'île Maurice,
Hubert Gerbeau et Marina Carter, sociologie politique internationale...Internet, Ile Maurice :::


Brève digression explicative...
l'île Maurice connaîtrait, pour qui veut bien voir, une profonde fracture sociale : sans-abris, travailleurs sans droit, ouvriers sans qualification, économie de survie, chômage, criminalité ouvrière, précarité alimentaire et sanitaire, délinquance de la bourgeoisie, criminalité d'affaire, inégalités graduées au sein de l'administration, discrimination administrative (un haut diplômé de la république issu de l'une des castes des sudra-ouvrier/paysan n'obtiendra jamais, à diplôme égal, l'avancement d'un fonctionnaire issu de la caste sacerdotale des brahmanes), discrimination politique et patrimoniale, stress et angoisse; ce qui est caché est bien caché. Comme en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, en Inde les communautés vivent en opposition avec l'organisation sociopolitique.
Ce contexte inégalitaire implique la destruction des liens communautaires comme l'émergence, par réaction, d'un certain fascisme des communautés religieuses et laïques que nourriront les excès du capitalisme et du néolibéralisme. Il est similaire à celui combattu par le Dr. Ambedkar en Inde en 1950. Ambedkar paria hors-caste mahar, adepte d'un bouddhisme populaire/populiste réformé, antipanthéiste, écrivain de la constitution de la première république socialiste indienne; abolitioniste de l'intouchabilité et des inégalités graduées, il sera ministre de la Justice de Jawaharlal Nehru, chef du gouvernement, et de Rajenda Prasad, premier Président de l'histoire indienne.

Ambedkar and Ramaswamy::: En 1944, B.R.Ambedkar rencontra E.V.Ramaswamy Naicker, dit "Periyar", à Madras, Periyar était alors le principal leader des basses castes du pays Tamoul où le mouvement anti-Brahmane avait été aussi précoce qu'au Maharashtra. Les deux hommes ne parvinrent toutefois pas à mettre une alliance sur pied et l'implantation du parti d'Ambedkar dans le sud de l'Inde restera très médiocre.
"Dr.Ambedkar" par C.Jaffrelot, F.N.S.P./C.N.R.S, mars 2000 :::

Dr. Ambedkar::: Auteur prolifique, B.R. Ambedkar était aussi un lecteur insatiable, y compris en avion. On ne peut regretter que sa pensée sociologique ait été si injustement ignorée par les études indiennes :::


open kitchen
::: Parias et "open kitchen" dans une rue de Bombay, capitale du Maharashtra, "commission des affaires économiques, Les Rapports du Sénat n°390, 1995/1996" :::
open kitchen::: Bande déssinée sur Dr. Ambedkar :::


Les antagonismes communautaires bouddhistes semblables à ceux qui jaillissent entre les communautés éthniques autour de rivalités ancestrales ou d'intérêts socioéconomiques divergeants sont bien masqués par les familles-Etat bouddhistes (familles impériales, royales, princières et apparentées). Ce bouddhisme d'Etat-communautariste, institutionnel, opposé par définition à toute diversité, vit comme l'on vit de l'usure illicite ou du commerce des hommes... peintures murales, fresques, statuaire, chorégraphie archéologique des héros passibles et incorruptibles, hauts faits et légendes objétisés, monétarisés par les temples-réseaux relèvent le plus souvent de la gestion de sociétés-écrans délinquantes.
Les luttes fraticides (économiques, politiques) entre communautés sont tûes. Il existe pourtant un "dharma voyou" vivant de l'interprétation des doctrines, au dessus de l'esprit des lois et des lois, et des génocides proprement bouddhistes.
La lutte des communautés engagée cette fois-ci contre les radicaux religieux, les hérétiques, du grec hairesis, "le choix" (opposant les hommes du choix au dogme, à la loi unique), relève probablement du refus d'admettre que les dieux ne sont pas nécessaires au bouddhisme ou au bonheur des hommes libres, que le dharma n'a jamais été une doctrine divine.

Montesquieu Montesquieu ::: Montesquieu (1689 - 1755)
« ...Montesquieu est né en 1689 près de Bordeaux ; il effectue ses humanités chez les oratoriens de Juilly, dispose de liens avec la classe parlementaire et d’attaches nobiliaires et terriennes. Son milieu intellectuel est parisien; il fréquente Fontenelle. Son sentiment nobiliaire, le préjugé des rangs liés à une dynamique de l’honneur, le conduisent à rejoindre une forme de morale stoïcienne.
La défense des parlements comme pouvoirs intermédiaires, l’acceptation de la vénalité des charges tiennent à sa vision d’une monarchie modérée (que nous condamnons quand bien même elle serait modérée).
Il a une réputation de libre et bel esprit qui font de lui plus un citoyen qu’un sujet. Sa préoccupation principale concerne l’Etat légitime où les lois s’exercent autrement que comme puissance. Qu’est-ce qui peut fonder le recours à des lois générales... »

extrait de www.reynier.com
voir aussi www.reynier.com/Anthro/Politique/Histoire.html :::


Sans paraphraser Montesquieu...
Rappelons que dans le contexte socioreligieux s'il existe des lois il existe aussi un esprit des lois, un lien supérieur (à la valeur du contrat ou des obligations) dans les rapports qu'ont les "élites religieuses" avec "leurs sujets" et des lois mais aussi un esprit des lois, un lien supérieur dans les rapports que tous les citoyens croyants ou non ont entre eux.
Le lien (vide) aux lois religieuses (l'on retrouvera ici l'esprit des lois de Chemillier Gendreau), au Japon, en Chine, en Inde, en Europe, en Afrique, en Amérique latine ou aux USA s'appelle par exemple dans le contexte du bouddhisme japonais jodoshinshu, "shinshu" ou "principe de vie", un lien supérieur liant les sujets aux activités ou au renoncement.
La contemplation de la "vérité" (qui est l'absence de vérité des idoles, des dieux protecteurs, des règles, des lois -l'image de bouddha ne peut être que fausse- a fortiori son culte et son rite), le comportement et les paroles résolument libres de Gautama et d'Amida révèleront ce que peut être un principe de vie qui ne peut être a-priori que propre à la croyance se voulant au dessus des lois profanes et non bornable dans sa définition.

Le shinshu représente bien à l'instar de la notion de patrimoine commun de l'humanité de Chemillier Gendreau une pensée juridique de l'en-commun à l'échelle du monde.
"L'angoisse, écrira Chemillier-Gendreau, naîtrait précisément de l'impossibilité de penser cette exigence du commun qui n'exclurait personne".
"Les hommes sont égaux devant la nouvelle loi" diront Shakyamuni et Amida. Une sagesse que ne sauraient limiter une divinité, une famille religieuse, un Etat religieux.

Le concept de vide tire son origine de la relativité de la permanence, de l'impermanence et à ce titre de la relativité du mouvement linéaire, de la mesure et du temps.
Le temps est une succession d'instants qui meurent. Le temps et l'espace ne sont pas linéaires. Le principe de vie shinshu lie donc a-priori sans attachement ou sans construction d'illusion, de tangible, de limite (les excès du jodoshinshu militariste impérialiste en Chine avant et durant la seconde guerre mondiale nous ferons cependant douter). Ce lien relève pourtant d'une dynamique non linéaire du temps ou de l'espace.
Le shinshû sera malgré tout présenté comme le corps de la distinction, du sens (ou la nature du vivant) jaillissant entre deux propos en tant qu'une norme essentielle, le lien à la vie (Ch.I note 4 sec.6). L'on y retrouve une certaine force d'application du zen martial mais aussi du zen de guerre...
Nous pensons que ces trois éléments, compassion, amour, sagesse, non bornés à une famille ou à un Etat conduiront à apporter un sens supérieur aux lois (vides comme la nature du vivant). Ils serviront cependant l'éthique et la morale nationale du soldat comme du bonze au combat.
Le shinshû attachera cependant dans son histoire un intérêt réel à la souffrance populaire, aux peines du peuple que l'on retrouvent consignées dans le code pénal et dans le code des procédures pénales.


Rappelons que "l'histoire des peines du peuple" apparaît en droit musulman comme une "source" (secondaire) de la sagesse. Cette source secondaire issue de la souffrance apparaît comme une évidence dans le système légal et la jurisprudence du droit musulman et joue un rôle équivalent au Coran lui même. Elle explicite par le jugement et la raison les rapports entre gouvernants musulmans et gouvernés, des rapports entre citoyens musulmans que le Coran et la Char'îa n'explicitent pas forcément ou ne parviennent pas à expliciter.
Une compréhension non linéaire du Coran est possible. La direction de l'intention sur la distinction le démontre. La distinction en droit musulman comme dans le soufisme est essentielle, elle démontre l'exitence de liens "supérieurs" à la morale et à l'éthique coraniques linéaires ou au sens littéral. Ces liens conduisent à la justice par une autre forme du jugement et de la raison. L'espace entre les deux vertèbres d'Ibn Arabi est bien une expression, quoiqu'on en dise, du dieu sans image ou sans représentation, le sens au delà du sens linéaire ou littéral des choses.

Le shinshu est un principe de vie lié aux lois en insistant sur la subjectivité des lois, ici, par la pratique du nembustu (universel de psychologie ou paradoxe de la psychologie relative). Mais il n'empêchera pas les dérives sectaires des ecoles classiques liées au politique, au renseignement et à la guerre. Un principe de vie lie par corps et l'esprit tout sujet à son maître, à son école, sa communauté, son ordre. La théorie lie le sujet par la contemplation de trois sutras au moine mendiant Hozo, à Amida. L'on comprendra aisément ce que signifie ici : déviance...

Toutefois, ce principe de vie dans son acceptation la plus primitive trouve son équivalence symbolique aussi bien dans le soufisme d'un Saïd Bahodine Majrouh ou d'un Djalal-od-Dîn Rûmî reconnaissant l'art du langage par la distinction, ou dans le christianisme dépouillé de l'évangile apocryphe de Thomas (bien éloigné de l'église et de son fatras ritualiste, autres liens, autres principes de vie dont on connait les limites).
Nous établissons cependant le shinshu ou le zen à ce niveau de la compréhension hérétique de dieu, d'allah ou de bouddha. Ce principe de vie se veut l'expression de ce qui est juste et inspiré. Il conduit à l'inné et à la distinction, sans s'opposer toutefois au pluralisme, à la raison et au jugement.

"Pas de monde juste sans justice. Pas de justice sans pluralisme, sans jugement"... écrira Shotoku, père de l'institutionnalisation du bouddhisme japonais et d'une constitution "démocratique" au VII ème siècle. Ou encore selon un hadhit (acte et comportement du prophète) : "on ne s'accorde jamais sur une erreur" (Chp.I et II, notes 3 et 4, et note 9 et 10).

livre Sayd::: Saïd Bahodine Majrouh
"Le Voyageur de Minuit, Ego Monstre I"
Assassiné à Peshawar en 1988, poète religieux politique, militant, ancien doyen de la Faculté de Kaboul, Sayd Bahodine Majrouh était un conteur inspiré, l'une des voix les plus rebelles d'Afghanistan. Oeuvre sage, dense matière, Le Voyageur de minuit, Ego Monstre est une fable épique, une exhortation visionnaire qui mêle la poésie de l'Amour, la révolte, la critique sociale. L'écrivain assume son rôle de guetteur et de messager. Edition Française Phébus, 1989/1991, (deuxième tome : Le Rire des Amants, Ego Monstre II):::

livre Ibn Arabi::: Ibn Arabi (1165/1240)
Mystique, philosophie, poète, Mohammed Ibn Arabi est un pédagogue de l'Islam et du soufisme. S'il est connu de tout le Moyen-Orient, il est natif des communautés Maures d'Andalousie. Au carrefour des hérésies de l'islam, du judaïsme, du christianisme, il enseigne l'art de la distinction jusqu'à sa mort à Damas, en Syrie.
Henri Corbin qui enseigna quinze ans durant le soufisme à Téhéran lui consacre cet ouvrage. H.Corbin est sans doute un excellent introducteur du soufisme et de l'islam en occident. Les éditions Gallimard ont publié sa pédagogie et son oeuvre. :::

livre Rumi::: Djalal-od-Dîn Rûmî (1207-1273)
Poète soufi considéré comme le plus grand mystique du XIIIème siècle fonda la confrérie des "derviches tourneurs" dans la ville de Konya en Turquie. Rumî, Ibn Arabi, Saïd Bahodine Majrouh seront liés par leur immense respect des droits religieux de l'homme, leur amour de l'égalité devant Dieu, la joie d'être pauvre en Dieu.
Chacun, réformateur hérétique de son temps aura combattu le mensonge, la calomnie, l'hypocrisie des puissants et chanté la grandeur du pauvre, la grandeur de Dieu... :::

La loi, son rôle
"La règle de droit est traditionnellement une règle écrite. La règle de droit, élaborée par la doctrine avant la Révolution a été envisagée comme une règle de conduite de portée générale. Contrairement aux pays de common law, elle n'est pas établie pour rendre la justice dans un cas concret. Il n'est pas question de casuistique, éventuellement applicable. C'est une science du droit qui a été élaborée, à partir du droit romain. La Révolution, qui a déclaré que seule la loi votée par les représentants du peuple, serait source de droit, n'a pas remis en cause l'idée d'un droit scientifique, la pensée que le droit devait être conçu comme un modèle d'organisation de la société. La conception de la règle de droit n'a pas été remise en cause après la Révolution. La loi a toujours été considérée comme ayant une portée générale s'imposant à tous les citoyens et liant le juge qui ne peut que l'appliquer au cas concret qui lui est soumis". (C. Jauffret-Spinosi, juriste)

la loi bouddhiste est initialement non écrite mais pour les besoins pratiques des communautés sédentaires elle sera écrite et transmise. L'écrit se révelera une source de discrimination religieuse.
Cette loi a été conçue pour appliquer la "justice karmique au cas par cas" (le jugement des crimes et délits passés est constant, l'on ne renaît femme que pour expier trente meurtres lira-t-on dans certains sutras) et libérer les hommes de l'injustice née des normes juridiques védiques, ciment du système des castes et de l'univers borné. Il y est question de 84000 enseignements classés par genre parfois par ordre alphabétique pour leur conservation, leur transmission et leur application strictement réservées. Le bonze zen Victoria se révoltera contre l'usage réactionnaire des textes et du karma.

L'histoire du dharma est souvent l'histoire privée des communautés
Le dharma est lié à l'histoire privée de la conservation des textes, des transmissions et des traductions; matérialisme que ne connurent pas les vagabonds, poètes du dharma, amoureux ou saints errants.
Les révoltés sociaux, les bodhisattva progressistes, se rangeront du côté des bouddha sans nom, des vagabonds/poètes, des juges médecins/réformateurs et, coutumiers du fait, par vocation morale et responsabilité juridique envers les pauvres et l'en-commun, s'opposeront aux ordres politiques, économiques, sectaires, souvent au péril de leur vie.

Les premiers ordres monastiques bouddhistes hinayana et mahayana / vajrayana ch.I notes1, 2, 3 et leurs héritiers soucieux de préserver l'unité des lois sur une unité territoriale bornée conduiront la notion de patrimoine commun de l'humanité à un échec juridique et religieux.
La codification des rituels ésotériques, les textes et les calendriers annuels d'hommages aux bouddha et aux divinités (puja, chants avec offrandes, prosternations) édifieront un univers d'obligations et de contraintes.
Le bornage (communautariste, militariste, nationaliste) et la parenté aristocratique bouddhique assureront la suprématie des lois écrites sur les lois orales mais aussi la discrimination et la persécution de leurs adeptes.
Les lois écrites bouddhistes seront concurrentes à celles des rois régionaux jusqu'à l'avènement des familles-Etat bouddhiques théocratiques. Moines-cadres, fonctionnaires subalternes, héritiers des institutions, hiérarques, dignitaires de lignées, tulku-lama, lama khenpo, bonzes, monchu ou princes-abbés, érudits ou académiciens du dharma sont au coeur du processus de sédimentation féodal ou monarchiste du dharma. Ils auront été et sont toujours des magistrats dans un univers borné et entendent bien le demeurer.
Le prototype humain des codifications bouddhiques ne conduit pas le pauvre à l'universel ou à l'en-commun comme il sera espéré par Gautama mais à la suprématie d'une famille-Etat sur ses sujets.

Un pli juridique a donc été pris dès la révolution de Gautama et ce pli est semblable en tout point au pli juridique pris lors de la Révolution Française.
La Révolution reconnaîtra en effet que seule la loi votée par les représentants historiques (les lois écrites) sera source de droit et que seul ce droit sera conçu comme un modèle d'organisation de la société.
Il en ira de même pour la science bouddhique appelée droit canon par les réactionnaires (la cane ou la règle religieuse inflexible). La cane est particulièrement défendue par les princes-abbés monchu (japon) ou les tulku-lama (tibet). La loi écrite deviendra un support exclusif d'organisation des communautés de moines comme de la société laïque (en fait paroissiale ou sangha). Il faudra désormais se battre pour la constitution comme pour le mur de la ville. (Biblio n°41 et avant propos)
Le contexte révolutionnaire de Gautama garantira pourtant à chaque être le principe moderne d'autonomie de la volonté, clef de voûte de l'édifice social moderne et de la liberté.
Le jôdoshinshû "ni bonze ni laïc" expression du pédagogue Shinran (XIIIème siècle) propose une contemplation paradoxale de la "vérité" par le support de trois sutras : Amidakyo, Kanmuryojukyo, Muryôjukyo et par l' invocation, vocale ou mentale, du nom d'Amida dit de luminosité et de longévité infinies. Bouddhisme du pauvre ? Le jodoshinshu profitera comme toutes les sectes historiques de l'instauration du bouddhisme en tant que relion d'Etat. "Un grand nombre de moines se sont trouvés réduits au statut de fonctionnaires, écrira Brian Victoria dans "Le zen en guerre", à mesure que les familles étaient obligées de s'affilier au temple dont elles dépendaient. Parallèlement, le choix d'appartenir à telle ou telle secte est devenu dans bien des cas davantage une affaire de calcul politique que de conviction religieuse". Le gouvernement s'attachera à ce qu'aucune secte n'échappe à son contrôle....

Otani shojun livre::: Otani Chojun est né à Kyoto, Japon, en 1929. Héritier traditionaliste du jôdoshinshû, il traduira les textes de Shinran. La traduction de "Pages de Shinran" dévoilera l'esprit critique d'Amida, esprit d'indépendance nécessaire au "salut", et son souhait fondamental : "je refuserai l'Etat de bouddha si mon souhait de libération des pauvres n'est pas réalisé; chaque être nait libéré et peut croire en sa renaissance en la Terre Pure d'Amida").
Nous invitons cependant les lecteurs à lire la note 9 al. 5 du Ch.2 et notre critique de l'ordre militariste qui se dissimule sous la tradition d'Otani Chojun; Université Otani au Japon.
Le poème de Shinran, "shôshin nembutsu-gé", "éloge de la vraie foi par par l'invocation du nom". :::

Jean Eracle livre::: "Sur le vrai bouddhisme de la Terre Pure", Shinran, par Jean Eracle, Jean Eracle est traducteur-conservateur de nombreux sutra (chinois, japonais, sanskrit) et de textes originaux de Shinran.
Il adhère à notre différence, au communautarisme paroissial. Il est par ailleurs l'ancien conservateur du département Asie au Musée d'ethnographie de Genève et bonze de l'église du jôdoshinshû européen -Suisse. Société Suisse du Jodo-Shinshu :::

Asuka Ryoko livre::: "Vers la Terre Pure", l'Harmattan, 1993, traduction par Asuka Ryoko de cinq textes célèbres du bouddhisme Japonais ; Ninin Bikuni et Môanjô de Shôsan Suzuki (1579-1655) : les engagements de vingt cinq moines qui, avec Genshin (942-1017), fondèrent sur le Mont Hiei près de Kyoto, l'école bouddhique Nijûgo Zanmai-e puis l'art de mourir et le Ojôyôshû du même Genshin.
Ces textes forment une introduction au bouddhisme de la Terre Pure d'Amida. Ils offrent des éléments critiques sur la mort ritualisée, ce à quoi, éthiquement et moralement, un bouddhiste n'est pas, toutefois, astreint.
Le pratiquant "hors les lois" doit réajuster son itiniraire spirituel hors des vues communautaristes paroissiales pour accéder à sa libération. Les textes de Hasuka Ryoko comme ceux de Jean Eracle ou d'Otani Chojun lieront de près ou de loin à l'école japonaise Tendaï, au Higashi Honganji, au Nishi Honganji, à l'église "gouvernementale" du jodoshinshu missionnaire qui n'hésitera pas dans son bulletin n°23 de décembre 2003 à s'inspirer du populisme délirant de Sokka Gakaï et du bouddhisme tibétain.
Ces textes seront utiles à condition que le lecteur se souvienne que les monastères (ou les centres de dharma) témoignent peu d'amitié et de respect aux pauvres. Les groupes monastiques ou les communautés paroissiales de laïcs (sangha) sont au coeur de la question sectaire :::

::: Les sutra de la tradition chinoise de la Terre Pure, Sukhavati (sanskrit), retenus dans la collection des textes anciens par Hanayama Soyu est daté de 1982 et 1984. Il est l'oeuvre de la fondation pour la promotion du bouddhisme du Bukkyo Dendo Kyokaï de Yehan Numata fondée en 1965, Berkeley/Tokyo. Les Trois sutra sont :
1- "Mu-ryo-ju-kyo"
(Ch : Wu-liang-shou-ching, Skt : Sukhavativiuha), traduit par le moine Shamghavarman (Samarkand), il voyagea jusqu'en Chine au IIIème siècle, Taisho n°360
Ce sutra présenté par Hanayama Soyu insiste sur le sans Etat et le sans richesse. Amida est ici Dharmakara, moine mendiant qui sous la tutelle de son maître Lokesvararaja s'engage en 48 souhaits à libérer tous les êtres et à refuser le plein eveil s'il échoue.
2- "Kan-mu-ryo-ju-butsu-kyo"
(Ch : Kuan-wu-liang-shou-fo-ching, Skt : Amitayurdhyana-sutra) traduit par Kalayasas (asie centrale). Il atteint la Chine au début du Vème siècle, Taisho n°365.
Ce sutra consiste en une "méditation sur la forme du moine mendiant assis, Amitayus, entouré de sa communauté de saints".
Ce sutra évoque la vie de la reine Vaidehi persécutée par son fils Ajatasatru, meurtrier de son époux. Le roi développe devant la reine les moyens de l'éveil et en particulier celui du moine mendiant assis, Amitayus. Cette vision, par l'absorbsion méditative, conduit selon le texte à la terre pure Sukhavati ou Paradis de l'Ouest.
3-"A-mi-da-kyo"
(Ch : A-mi-t'o-ching, Skt : Sukhavativyuha), traduit par Kumarajiva (Koucha). Il atteint la Chine au Vème siècle, Taisho n°366.
Ce court sutra concerne la description du Paradis de l'Ouest du moine mendiant Amida, Sukhavati, ses six directions et ses vertus. Son accès est aisé, il suffit de réciter le nom d'Amida ou le traditionnel namo amida butsu. Il est bon de savoir qu'il y a autant de supports ou d'écoles que de voies et de pratiquants. Tout est une question de convention (il ne suffit pas de l'affirmer cependant). Le sutra n'est pas une obligation (les illétrés du jodoshinsu sont très nombreux), il consiste en un aide pédagogique. :::

BDK livre enseignement::: "L'Enseignement du bouddha" composé dans sa version anglaise par Hanayama Sohyu est un catalogue des enseignements recensant près de 230 sutra (sur 5000 titres sélectionnés du Nikaya, école du Sud).
Il s'agit des premiers enseignements du bouddha. Ce livre sera publié par la fondation Yehan Numata, BDK, traduit en français par le groupe de Jean Eracle et de Jérome Ducor de l'église jodoshinshu européenne.
Cette "édition populaire" (nous l'aurons obtenue toutefois au siège financier de la multinationale Mitsutoyo-Paris de Yehan Numata) remonte à 1966 et sa sixième édition à 1988. Elle retrace la vie du bouddha par les enseignements.
Cette synthèse aura été tirée depuis 1966 à près de 3,000,000 d'exemplaires et distribuée dans 50 pays (y compris dans des hotels de luxe de Kyoto, d'Osaka et de Tokyo) . Cet ouvrage verra le jour dans un contexte social de publication et de diffusion très élitiste.
Voir également la critique des concepts de gratitude et de reconnaissance des chercheurs et réformateurs bouddhistes japonais Hakamaya, Matsumoto et Hakugen (Ch.2). :::

La méditation d'Amida conduit la conscience, ojectivité (?) des écoles, des doctrines et des lois, renoncement à la vie dans le contexte de la séparation de l'église et de l'Etat....
"La secte Shin (Amida), révèlera Victoria, prend la loi du souverain comme fondement, enseignant l'obéissance révérencieuse, fidèle et inconditionnelle aux ordres de l'empereur. En conséquence, quiconque commettrait un crime de haute trahison serait exclu du salut par le Bouddha Amida. Dans la secte Shin, il ne peut exister aucun enseignement qui ne prône la soumission à l'Etat impérial..." (Le Zen en guerre)
Les enseignements bouddhistes d'Amida seront transmis par Sakyamuni dès le Vème s. avant J.C. à de nombreux poètes réformateurs et inconnus en Inde jusqu'aux plus connus d'entre eux, le philosophe, juge et médecin Nagarjuna, IIème siècle, l'ascète Vasubandhu frère du célèbre mahayaniste Asanga du Cashemire au IVème siècle, Tan Luan (Vème s.), Tao Sho (VIème s.), Shin Tao (VIIème s.) en Chine, Genshin (XIème s.) et Hônen (XIIIème s.) pédagogue du Jôdo (Tsing t'ou en chinois ou Terre Pure ) et orientateur de Shinran Shônin "ni bonze ni laïc", fondateur Japonais du jôdoshinshû.

portrait Honen::: Shinran Shônin "l'imbécile tondu" (1173-1263) au XIIIème siècle fondateur du jôdoshinshû :::

portrait Honen::: Hônen "Genkû" (1133-1212) 7ème patriarche du jôdoshinshû missionnaire et fondateur du Jôdo, maître de Shinran :::

::: Japon Médiéval, Ere de Kamakura :::
::: Structure sociale sous le Shogunat de la famille Tokugawa :::

Nous retiendrons, ici, les traductions des sutra amidistes du Tripitaka, "Trois Corbeilles" de Shakyamuni, proposées sur internet et en anglais par Hisao Inagaki de l'université bouddhiste Ryûkoku de Kyoto (nous en critiquerons les dérives politiques et capitalistes au Ch.IV).
A celles-ci s'ajoutera la traduction du sutra "Yu-P'o-sai-chieh-ching" ou sutra chinois "de l'éthique, de la morale et des préceptes du bodhisattva laïc" datant du Vème siècle. Ce sutra sera traduit par Dharmaraksa. Il est transmis aujourd'hui par le Bukkyo Dendô Kyokaï, fondation (très capitaliste) pour la promotion du bouddhisme crée par Numata Yehan. Retenons encore la traduction du sutra de "la pensée unique" (Ch'êng-wei-shih-lun) du moine chinois Hiuan T'sang - pélerin, mendiant et pédagogue (aujourd'hui texte académique pour des ordres séculiers sectaires).
"Daitô Satoshi, le spécialiste contemporain de la secte shin écrira : " On peut dire que le programme et les activités de la secte tout au long des quinze années de guerre (1931-1945) étaient ceux de la "secte shin de la voie impériale". Pour être plus précis on peut dire en fait que la secte shin de la voie impériale n'était rien d'autre que l'aboutissement d'un hértiage transmis depuis les périodes Meiji et Taisho..." Cette remarque de Daitô sur la secte shin écria Victoria peut être étendue à l'ensemble des institutions bouddhiques. Aussi aveugle que soit la vénération vouée aux ordres de l'empereur, n'y a-t-il pas un conflit fondamental entre le précepte bouddhique interdisant le meurtre sous quelque forme que ce soit et le fait de servir dans l'armée ou la marine impériale ?" (Le Zen en guerre)



::: Taisho Shinshû Daizôkyo (le terme Daizôkyo remonte à la dynastie T'ang, 618-906 et signfie "collection des écritures, lois, traités du bouddhisme".
Cette édition des titres du mahayana (japonais, chinois, sanskrits accompagnés de trois index et d'une histoire simplifiée des trois sources) relève d'une ancienne tradition populaire (elle n'est accessible toutefois que sur commande payante via le centre de traduction Numata Center de Berkeley, USA....)
Elle s'inscrit dans le prolongement de l'opération "des sutra pour tous" ou "un sutra = 1 yen" remontant aux années 20. Cette édition bi-lingue, de facture universitaire et d'une grande simplicité d'emploi comportera 139 titres. Numata Center (Berkeley, USA) :::

Chinois catalogue canon::: Le plus récent des catalogues Chinois des titres de Sutra (mahayana, vajrayana, hinayana) de l'université de Pékin, Chine Populaire (obtenu grâce à une intervendtion de l'Institut des Hautes Chinoises du Collège de France), recense pas moins de 4175 titres et pas moins de 36 catalogues historiques.
Ce catalogue "bleu" (couverture séparable jaune) de la République Populaire de Chine recense, paradoxalement, les oeuvres de nombreux aristocrates du dharma en particulier certaines du prince Shotoku (604), régent du Japon. Il recense de nombreuses oeuvres de la tradition de la Terre Pure d'Amida, Tsin t'ou .
Ce catalogue a été publié en 1997 et sa conception remonte à 1947. Il a été tiré à 2500 exemplaires.... Il n'est donc accessible qu'à la recherche nationale ou, encore une fois, qu'au 3ème cycle universitaire spécialisé. Il n'est ni un lien social pour la base ni un droit gratuit au paradis pour les pauvres :::

livre Nanjo::: Nanjyo Bunyu, "traducteur-espion" japonais (élève de Max Muller, Oxford) et bonze du jôdoshinshû missionnaire institutionnel, composera pour le temple Est (Higashi) Hongan-ji de Kyoto, en 1883, un recensement de 12 catalogues des sutras chinois et coréens du mahayana et du hinayana.
Il retiendra 1662 titres de sutra, traités et commentaires, de la dynastie Ming, près de 100 traducteurs indiens et chinois entre -67 avant J.C. et 1368-1644 (fin de dynastie).
Ce catalogue recense les titres traduits entre le XIVème siècle et le XVIIème siècle. Il n'est accessible (tout comme l'édition complète du Taisho) qu'à l'Institut des Hautes Chinoises de Paris (Collège de France) et dans quelques bibliothèques spécialisées, centres de recherche et 3 ème cycle (liés parfois aux élites bourgeoises et monastiques indiennes, japonaises, coréennes, tibétaines ou chinoises qui s'en servent pour leur promotion à l'étranger, rien qui ne relève du bouddhisme populaire), "Tâ-min-sân-tsân-shan-kiô-mu-lu" :::

::: Le lecteur doit savoir toutefois que la Birmanie, La Thaïlande et le Sri Lanka ont également, traditionnellement, recensés leurs titres des Sutras. Ils sont actuellement disponibles sur CD-ROM mais il est difficile d'en obtenir un pour son usage (l'on peut en saisir une copie piratée à l'île Maurice par quelques indiens bouddhistes, ici les pauvres seront toujours des amis même s'il existe parfois des conflits d'intérêts et de représentation).
Les titres du Sri Lanka (tradition du theravada-hinayana en appui sur une fortune monétaire aussi conséquente que la fortune familiale des érudits karma-kagyu, gelug et nyingma du Tibet) sont traduits en anglais et disponibles sur internet. Près de 700 textes sont actuellement disponibles par ordre alphabétique. Ils sont une sélection des titres et des enseignements des communautés historiques théra du Sri Lanka et relèvent de la Buddhist Publication Society de Kandhy.
Les cinq catégories générales de Sutra (Sutta, première corbeille) : Digha Nikaya, Mjjhima Nikaya, samyutta Nikaya, Anguttara Nikaya, Khuddaka Nikaya (agama pour la Chine) représentent à peu près 10,000 titres (très gros projet international de restauration). Les deux autres corbeilles d'enseignements sont : "l'abhidharma" (études des phénomènes de l'esprit et de la nature) et "le vinaya", (code des moines), en fait, au regard de l'histoire, il existera beaucoup plus de corbeilles...:::

::: La pali Text Society d'Oxford fondée en 1881 par le traducteur érudit T.W.RHYS DAVIDS et dirigée aujourd'hui par R.F.Gombrich, propose des traductions d'oeuvres choisies du pali en anglais et collabore avec la Kandhi (Colombo) buddhist publication society. :::

Ces sutras relèvent également du projet de traduction du Taishô Shinshû Daizôkyo ou "Trois Corbeilles", Sanzôkyo, enseignements de Shakyamuni, initialement traduits du sanskrit en chinois et adaptés en japonais pour leur popularisation au Japon dès le début de l'ère impériale dite démocratique et de grande justice: Taishô, en 1912, à la fin de l'ère Meiji (1868-1912) (voir notre ch.IV).
Un grand oeuvre de traduction est poursuivi aujourd'hui par le Numata Center for Buddhist Translation and Research de Berkeley, Californie, fondé par le milliardaire bouddhiste Numata Yehan dès les années 1982, 83, 84 sous la direction du professeur Hanayama Shôyû.
C'est à quelques unes de ces traductions américaines que nous devrons notre passage du bouddhisme réactionnaire tibétain à celui -non moins réactionnaire- du jôdoshinshû.
Il nous coutera de longues années de souffrance (voir svp notre bio Qui Suis-je?) pour comprendre notre épuisante et écoeurante dérive au sein des enseignements privatisés du bouddha.
Cela dit, Hanayama Shoyu (chercheur pourtant institutionnel, traducteur et enseignant universitaire) sera l'un des rares érudits à souligner l'importance de la mendicité et de la pauvreté manifeste d'Hozo, Amida nyoraï....
Lire à ce sujet notre critique du mécénat bouddhique et du bouddhisme capitaliste, Ch.1 par.11, 12, 13, note 3 al.5 et Ch.2. et note 9 al.5.


"Le jôdoshinshû populaire, c'est le nembutsu ou "namo amida butsu".
Cette simplicité vaudra au jôdoshinshû (considéré hier comme une voie inférieure, impure, les "ni bonzes ni laïcs" pouvant manger de la viande, se marier et fréquenter les discriminés, les vagabonds et les prostituées, lesquels vivront dans la condition des exclus dès le VIIème siècle) beaucoup de discrminations. Mais le jodoshinshu changera avec les époques et s'institutionnalisera. Ce processus sera observé au sein d'autres écoles bouddhistes liées au hiérarchisme et à l'autoritarisme, au travail servile, karmayoga, au missionnarisme politique et aux guerres.
"Le succès (des) missions (bouddhiques) sur le territoire national permit en outre à la branche higashi honganji (jodoshinshu) d'envoyer en juin 1876 un groupe de moines en Chine, avec à sa tête Ogurusu Kôchô, pour y fonder un temple à Shanghaï. Un autre groupe, sous les ordres d'Okumura Enshin, partit pour la Corée au mois de septembre de l'année suivante. Comme à Hokkaido, ces activités missionnaires étaient menées en étroite collaboration avec les autorités, car le Japon était déterminé dès l'époque de Meiji à pénétrer sur le continent asiatique. Après la guerre sino-japonaise de 1894-1895 ces entreprises missionnaires devinrent si tributaire de la politique continentale du Japon que les missions bouddhistes redoublaient d'activité à l'issue de chaque guerre où le pays s'était engagé..." (Le zen en guerre").
Les moines guerriers (Ducor et Renondeau) purs produits du capitalisme bouddhique seront liés, par exemple, à l'extension des domaines du Hossôshû au XIème siècle (école de la pensée unique du maha-vajrayana au Tibet, en Inde, en Chine); cette extension sera entretenue par une nuée de convers (dôshu ou shuto), ouvriers laïcs, serfs et esclaves.
Soulevant beaucoup de convoitises, du fait de ses richesses et de son pouvoir, la secte Hossôshû se constituera des compagnies de moines armés (sôhei) pour les protéger. Les sôhei, nul ne le prédit, allaient tenir la dragée haute non seulement aux scolastiques, leurs supérieurs, mais aussi aux grands monastères jusqu'au pouvoir temporel....
L'univers délinquant bouddhiste évoluera bien entre les assauts des moines-assassins - jusqu'au XVIIème siècle (les shoguns parviendront tout de même à poser les scellés sur les portes des monastères), les soulèvements sporadiques de la paysannerie et la misère des parias entretenue mille ans durant par l'administration politique des villes seigneuriales (les villes au pied des chateaux ou jokamachi, lire à ce sujets les remarquables articles des ethnologues Wakita Osamu, Wakita haruko, Kadowaki Teiji)
Voir également notre page-documentaire Recherche de matériaux d'histoire criminelle et judiciaire, l'invention politique du principe d'irresponsabilité religieuse (collaboration politique au nazisme et à l'impérialisme japonais des élites religieuses tibétaines et des élites sionistes) et notre premier chapitre en deux parties Les théories politiques du pouvoir de la parole et du comportement et les infractions au devoir de probité (une critique des dérives totalitaires bouddhistes)


livre Brian Victoria ::: "Le Zen en guerre" Edition Seuil, 2001
Brian Victoria (lire notre Ch.2)
Né en Nouvelle Zélande, moine (de l'école) sôto zen depuis 1964 (sôtôshû, école zen introduite au Japon par Dôgen (1200-1253), après un séjour de quatre ans en Chine (1223-1227), il est senior lecturer au Centre d'Etudes Asiatiques de l'université d'Adélaïde (Australie du Sud). Ses travaux remarquables portent sur le bouddhisme et la guerre (nationalisme, élitisme, patriotisme, criminalité, impérialisme, lire également notre ch.4). Texte de couverture :
"Benédictions des drapeaux, croisade pour la défense de la civilisation chrétienne face au bolchévisme, théories suspectes de la guerre juste, on croyait ces images et ces thèmes réservés à l'occident. Au moins la compassion bouddhiste aurait-elle protégé l'Asie de pareilles dérives. Point, comme le démontre à l'envi le livre de Brian Victoria. Très tôt dans le XXème siècle, le bouddhisme Japonais s'est dévoyé en idéologie guerrière au service d'un pouvoir agressif et impérialiste. Les plus grands maîtres, et le célèbre D.T.Suzuki, ont légitimé l'alliance entre le sabre et le Zen. Collecte de fonds pour l'effort de guerre, cérémonies spéciales pour l'obtention de la victoire, création de centres d'instruction, activités de renseignement, endoctrinement des populations, cette collusion n'a pas cessé en 1945, elle s'est métamorphosée dans le fameux "zen d'entreprise" du Japon en plein essor. Le pouvoir impérial a résussi à frabriquer de toutes pièces, avec la complicité des maîtres de sagesse, une "âme du japon éternel" inquiétante, trahissant les lois de la tradition bouddhiste la plus établie. L'occident n'est donc plus seul à porter la lourde tâche d'une interrogation sérieuse des origines et de la nature des déviances totalitaires du siècle venant de s'écouler." :::

livre identite marge mediation::: Etudes thématiques "Identités, Marges, médiations, regards croisés sur la société japonaise"
actes des trois tables rondes franco-japonaises 1997-1998 édités par Jean Pierre Berthon, Anne Bouchy, Pierre F. Soury, De Boccard, Ecole Française d'Extrême Orient, EFEO, 2001.
L'objectif de ces rencontres consiste en l'instauration du dialogue entre spéciaistes français des études occidentales et spécialistes japonais et français des études japonaises. Si certains des discutants se sont d'abord demandés s'il était possible de faire apparaître par une comparaison entre Asie et Europe, des concepts d'anthropologie et d'histoire générales et uiverselles, ou même si une telle démarche était faisable, tous ont engagé le dialogue et certains ont souhaités poursuivre une recherche commune. Toutes disciplines confondues, la grande ligne de convergence a été la dimension historique. Il convient de souligner l'importance de l'histoire dans les études Japonaises et le pont que cette dimension permet d'établir avec les études Européennes, ainsi que l'apport qu'elle constitue pour le rapprochement avec les pays d'Asie.... une double et réciproque exigence a été formulée : fournir à la réflexion des éléments concrets et remettre en question les modèles existants. De ces rencontres est né le sentiment que les études occidentales et japonaises étaient à l'heure du dialogue non plus seulement depuis les deux bords d'une différence mais aussi au coeur de la communauté de la recherche.... histoire sociale et culturelle, sociologie et sciences des religions, anthropologie et ethnologie du Japon, littérature et oralité. :::

Ce texte a été corrigé, remanié le 29 juin 2006. C. Pose
::: la fin de l'Introduction I-1 :::   ::: Introduction I-2

:: top

                   Ni bonze, ni laïc   home : linked222
a fable